Critique de la saison 1 de Daredevil produite par Marvel en partenariat avec Netflix

NDLR : Cet article étant une critique d’épisode de série TV, il contient des spoilers. Continuez la lecture à vos risques!

En novembre 2013, on nous annonçait la production de pas moins de quatre séries Marvel par Netflix, faisant parties intégrante du Marvel Cinematic Universe que nous connaissons actuellement: Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist. Le MCU atteindra, par ailleurs, un nouveau point culminant, à la fin du mois, avec Avengers : Age Of Ultron. Mais revenons à New York, plus précisément à Hell’s Kitchen.

« I just want to make my city a better place » Matt Murdock 

Daredevil se déroule dans un des quartiers de New York, à Hell’s Kitchen. Ce quartier de la ville est une zone de corruption qui peine à se relever suite aux événements survenus à New York dans le premier Avengers. Nous débutons l’histoire avec un très rapide retour sur la façon dont Matt Murdock, incarné enfant par Skylar Gaertner, devient aveugle en voulant sauver un homme d’un accident. L’ellipse qui suivra cet événement mène à l’ouverture du cabinet d’avocats associés d’un Matt Murdock adulte, campé par Charlie Cox, et Foggy Nelson, joué par Elden Henson, deux des principaux personnages. c’est en obtenant leur première affaire, en soudoyant un policier, ami d’enfance, qu’ils rencontrent Karen, joué par Deborah Ann Woll, au cœur d’une manipulation initiée par Wilson Fisk, ici l’acteur Vincent D’Onofrio.

daredevil bannière

La crème de la crème en termes de série comics

N’étant pas grand fan du MCU actuel, j’avais quelques inquiétudes sur la tournure de Daredevil. Mais à la fin de ces 13 épisodes, j’ai pu constater que j’avais totalement tort. Cette série bénéficie d’un climax vraiment très immersif et très bien conduit. Pendant toute la saison, on suit l’évolution de plusieurs personnages auxquels on peut facilement s’identifier, le premier étant, bien sûr, Matt Murdock, intimement lié avec celui de son alter ego, l’homme masqué en noir. En effet, ce dernier n’est appelé Daredevil que dans la toute dernière scène du treizième épisode, avec l’apparition notamment du costume rouge à ce moment-là uniquement.

Cette évolution est influencée par des changements de statu quo qui donnent alors un nouveau souffle et une nouvelle vision aux personnages. Pour ne citer qu’un exemple, Wilson Fisk, le grand vilain de cette série, se présente au départ comme un homme de l’ombre: son nom et son image n’apparaissent qu’au bout de quelques épisodes, nom que personne n’a le droit de prononcer d’ailleurs, et ne se montre jamais personnellement à ses associés. C’est au cours des épisodes qui suivent, cependant, qu’il deviendra un personnage public, l’avenir auto-proclamé d’Hell’s Kitchen.

À mon sens, c’est la meilleure série inspirée des comics que l’on a pu avoir pour l’instant. Et ce n’est pas les séries de la CW (Arrow, iZombie, The Flash), déjà implantées, qui pourront dire le contraire. Les acteurs sont d’une qualité irréprochable, Charlie Cox est au top dans son rôle et l’alchimie qui se dégage quand Daredevil et Wilson Fisk sont face à face (suite à la mort de Nobu et lors de leur confrontation finale) est excitante.

Un univers sombre, prenant et dérangeant

En dépit du fait que cette série se place dans le MCU, elle n’a strictement rien à voir et ne sera très certainement pas regardée par le même public. Daredevil risque, par ailleurs, de surprendre, surtout chez les plus jeunes. Alors qu’on aborde un univers léger dans la version cinématographique, ici le ton n’est clairement pas le même. Et pour coller à un style comics, le jour est consacré à Matt Murdock alors que la nuit est pour « l’homme au masque noir ». Et ces 13 épisodes nous démontrent au fur et à mesure à quel point cette ambiance sombre vient jusqu’à nous déranger en la regardant, par exemple quand Wilson Fisk écrase la tête d’un russe grâce à la portière de sa voiture. Ce moment tient d’une intensité non seulement dans la scène mais le très bon jeu des acteurs.

Ce n’est pas le seul moment que l’on peut apercevoir avec cette intensité. Il y a aussi une scène de combat viscérale lors du deuxième épisode, tournée en un seul plan-séquence, avec une utilisation ingénieuse du hors champ pour suggérer certaines angoisses. D’autres plans-séquence ont été utilisés aussi judicieusement, pour faire apparaître puis disparaître Matt devant la voiture d’un trafiquant notamment. L’utilisation de certains ralentis, avec la mise en abîmes de flashbacks, renforce le côté sombre de cette série. Tant d’exemples qui jouent sur l’ambiance générale de Daredevil

Quelques remarques pour être pointilleux

Bien que je vous recommande sans hésitation de regarder Daredevil. J’ai néanmoins quelques remarques, qui ne sont pas à proprement parler des défauts, mais valables uniquement à titre personnel. On nous fait mention de l’État de New York dont Iron Man, Thor et Captain America sont les héros, lors des événements du premier Avengers. Or, excepté quelques références, cette série aurait pu se dérouler hors du Marvel Cinematics Univers que l’on ne l’aurait pas remarqué. J’aurai imaginé qu’on dresse cette trinité comme un symbole qu’on retrouverait un peu partout à New York, en particulier dans des zones en difficultés, où il faut conserver l’espoir d’un monde meilleur. Cependant, cette histoire est auto-contenue dans Hell’s Kitchen et les événements qui s’y déroulent n’influence guère le reste de New York. Ce cloisonnement risque fortement de continuer dans la prochaine série Marvel de Netflix, AKA Jessica Jones. Elle doit sortir avant la fin de l’année 2015. Et si elle est comme Daredevil, l’attente va être interminable !

Je rajouterai un petit mot sur le fameux costume rouge emblématique. La façon dont il est amené est tout à fait cohérente et bien pensée. En revanche, j’aurai peut-être vu un costume moins nolanien et une version bien plus comics, avec plus de rouge, tel un rubis. Mais le costume a le temps d’évoluer comme c’est le cas pour les héros de ce MCU.

Conclusion

Après ce binge-watching de Daredevil, je suis maintenant en manque de nouvelles histoires du démon d’Hell’s Kitchen. C’est même certain que je regarderai de nouveau la série dans quelques mois, uniquement pour mieux l’apprécier. Netflix et Marvel nous offrent là ce qui se fait de mieux en matière d’adaptation sur le petit écran et je ne manquerai aucunement les autres séries qu’ils vont nous offrir.

N’hésitez pas à partager vos avis concernant cette série dans les commentaires. Nous vous répondrons.

Critique de la saison 1 de Daredevil produite par Marvel en partenariat avec Netflix
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    Les points positifs :
  • Meilleure adaptation de comics en série TV
  • Une atmosphère prenante
  • Relation Matt Murdock / Daredevil et Wilson Fisk
  • Des acteurs impeccables
    Les points négatifs :
  • Intégration bancale au MCU
  • Rien d'autre
  • Vraiment rien d'autre ! Allez la voir !
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Fabien Clary
Jeune français autodidacte de la culture geek et de l'E-Sport, mes rêves se trouvent dans une galaxie lointaine, très lointaine. L'écriture me permet de partager mes passions. À mes heures perdues, je lis différents ouvrages qui vont de la science à la philosophie et l'univers comics de chez DC. Actuellement en Master management du tourisme, je désire travailler dans ce domaine.