Critique de la saison 1 de Penny Dreadful

Alors que la seconde saison de Penny Dreadful est en pleine diffusion sur Netflix, nous avons pensé qu’il était temps de vous livrer une critique de la première saison. Penny Dreadful est une série TV américano-britannique créée par John Logan,  scénariste de grands films tel que Gladiator, Aviator ou encore Sweeney Todd. La série partage d’ailleurs certains traits du film de Tim Burton.

L’ambiance « Penny dreadful »

La série baigne dans une ambiance fantastique, surnaturelle et macabre. Le titre de la série n’est d’ailleurs pas dû au hasard puisqu’il s’agissait d’un genre littéraire populaire au Royaume-Uni durant le XIXe siècle. Le genre correspondait à des histoires macabres fictives publiées sur plusieurs semaines et vendues sous forme de petits livres de 1 penny chacun.

Penny Dreadful prend pour cadre le Londres Victorien durant l’année 1891. De sombres évènements se déroulent dans la capitale britannique, des meurtres horribles sont à nouveau perpétrés et la population croit au retour de Jack l’éventreur. Vanessa Ives (Eva Green), une jeune femme disposant de certaines capacités demande l’aide d’Ethan Chandler (Josh Hartnett), un fin tireur américain ayant participé à de nombreuses batailles. Elle propose à l’homme de rejoindre le groupe de Sir Malcolm (Timothy Dalton), un homme riche cherchant par tous les moyens à retrouver sa fille enlevée par les mains de forces surnaturelles.

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Scénario et thématiques

Cette première saison est composée de 8 épisodes, dès le premier la série donne le ton en mettant les trois personnages aux prises avec des créatures peu recommandables : des vampires. L’ambiance y est macabre, sale, sanglante, et terriblement intrigante. Cet épisode est toutefois assez singulier, dans son côté « gore », sur l’ensemble de cette saison. Très vite, la série pose son rythme, développe son intrigue et ses personnages.

La série navigue autour de différentes thématiques telles que la sexualité, la religion, la place des femmes dans la société et sur la différence. Presque tous les personnages qui nous sont présentés possèdent des particularités, qu’elles soient naturelles ou non. Les créateurs de la série sont allés chercher leur inspiration dans le folklore britannique du XIXe siècle. Vous retrouverez l’énigmatique Dorian Gray, Victor Frankenstein et même le célèbre Van Helsing. Si vous êtes familier de cet univers, ces trois personnages vous donneront une bonne idée de l’orientation de la série. Comme je l’ai dis plus haut, l’objectif de ce groupe fondé par Sir Malcolm sera de retrouver sa fille disparue. Celle-ci semble captive d’une entité n’appartenant pas au monde des Humains. La relation qu’entretient l’homme avec Miss Ives est très mystérieuse et nous comprenons leur lien au fur et à mesure des épisodes.

Direction artistique et visuelle

J’ai particulièrement aimé l’ambiance et la direction artistique et visuelle que les créateurs ont données à la série. Un énorme travail a été fait concernant les décors, les costumes et le rendu de l’atmosphère. Je pense notamment au manoir de Sir Malcolm qui est un lieu où les personnages se sentent en relative sécurité, tout comme le spectateur qui s’y sent à l’aise (présence de canapé, souvent un feu de bois, etc.). Néanmoins, une pièce en particulier dispose d’un tout autre ressentit : la chambre de Vanessa Ives. Celle-ci est terne, vide, on ressent la froideur du lieu, ce sentiment est accentué par la présence des fenêtres ou encore de la croix de Jésus. Les costumes participent également à l’immersion dans cette ambiance victorienne absolument grisante pour les amateurs du genre.

Les différents quartiers de Londres sont présents et permettent à la série de dépeindre plusieurs aspects de la capitale. Le tournage a eu lieu au Royaume-Uni, à Cabinteely dans la banlieue de Dublin (Irlande) mais également à Londres.  Le sang est un des éléments iconiques les plus important de cette série, il suffit de voir les différents visuels promotionnels de la série pour s’en rendre compte. L’ensemble de tous ces éléments permet à Penny Dreadful d’obtenir un parti pris artistique familier mais terriblement accrocheur.

Un casting exemplaire

Une telle ambiance ne serait rien sans la présence d’acteurs et d’actrices venu y donner vie. De ce côté, la série fait fort avec une Eva Green véritablement bluffante dans son rôle de Miss Ives. Josh Hartnett colle parfaitement au personnage de Ethan mais ils ne sont pas les seuls à livrer de très bonnes prestations. Timothy Dalton qui se concentrait surtout sur le théâtre revient sur le devant de la scène dans le rôle de l’explorateur britannique Sir Malcolm. Reeve Carney fascine dans son rôle du dandy Dorian Gray. Je ne vais pas vous citer tous les acteurs, mais chacun remplit son rôle à la perfection.

Conclusion

Au terme de cette première saison, j’ai le sentiment que les créateurs de Penny Dreadful savent parfaitement où mener leur histoire, des pistes sont semées, de nombreuses questions restent en suspens, notamment concernant certains personnages. Si vous aimez l’ambiance Victorienne mais également les ambiances macabre et surnaturelle alors il y a de fortes chances pour que la série vous comble. La deuxième saison a débuté depuis quelques semaines et mon sentiment ne fait que se confirmer, Penny Dreadful est très une bonne série disposant d’une histoire inquiétante et prenante, en plus d’être un bijou esthétique.

Critique de la saison 1 de Penny Dreadful
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    Les points positifs :
  • Ambiance diablement intrigante et prenante
  • La série sait cultiver ses mystères
  • Un casting d'acteurs et d'actrices brillant(e)s
  • L'ambiance victorienne très bien retranscrite
    Les points négatifs :
  • Un rythme assez chancelant durant cette première saison
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