Test de Elex : un monde post-apocalyptique pour un jeu catastrophique

Certains jeux, sur papier, semblent être particulièrement intéressants. Comment ne pas être enthousiasmé par un jeu se déroulant dans un univers post-apocalyptique? Tout particulièrement quand on y retrouve des barbares maîtrisant à la fois les arts de l’épée et de la magie et celui de robots futuristes avec des boucliers énergétiques. Ça paraît tellement beau qu’on ne peut qu’être déçu quand la réalisation est loin d’être à la hauteur. C’est malheureusement le cas d’Elex, probablement le pire jeu auquel j’ai joué ces dernières années.

Fiche technique

  • Date de sortie : 17 octobre 2017
  • Style : RPG
  • Classement ESRB / PEGI : M / PEGI 17+
  • Développeur : Piranha Bytes
  • Éditeur : THQ Nordic Games
  • Langues d’exploitation : Anglais et sous-titres français
  • Disponible sur PlayStation 4,Xbox One et PC
  • Testé sur PlayStation 4
  • Prix lors du test : 54.99 $ CA / 35.99  ( Ensemble de base )
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

Un personnage quelconque à la recherche de … vengeance ?

L’histoire de notre personnage n’est pas particulièrement claire. Ancien membre de la faction Albs, qui se trouve à être la plus puissante faction du jeu grâce à l’absorption de l’ELEX. Ce dernier est un cristal qui est apparu suite à l’écrasement d’un météore sur le monde de Magalan. L’humanité étant presque entièrement disparue suite à la chute du météore, les derniers survivants ont formé des factions afin de survivre.

Notre héros a échoué sa mission de retrouver et d’éliminer le chef de la faction des Berserkers et chez les Albs, l’échec est puni par la mort. Laissé pour mort et sans équipement, notre héros entreprend son périple après avoir été retrouvé par un guerrier du clan des Berserkers.

On sait qu’il veut récupérer son équipement, mais le reste est plutôt flou. On enchaîne les missions afin de gagner les faveurs des factions pour pouvoir les suivre dans leurs combats contre les Albs, mais les raisons sont très vagues ? Je n’ai pas trouvé que le personnage était intéressant. Les Albs n’ayant pas d’émotion, notre héros en présente que très peu. Il joue la fonction de personnage principal et c’est à peu près tout.

Un RPG dans sa forme classique

Le titre présente les bases solides d’un pur jeu de rôle. Vous aurez accès à une panoplie d’habiletés à débloquer et à développer qui vous permettront de survivre dans votre environnement hostile. Il est aussi possible de ramasser une tonne d’articles de tous genres afin de les revendre ou de les utiliser. Par contre, prendre et piller n’est pas sans risque et se faire prendre est bien souvent un aller simple vers la mort. Le mélange des genres entre le médiéval et le futuriste en plus d’inclure la magie en fait un titre bien singulier. Le jeu encourage énormément l’exploration de chaque recoin de la carte.

Next-Gen ? Pas vraiment !

Ne vous fiez pas aux images du titre, le jeu est particulièrement moche. En termes de visuel, le jeu s’approche plus d’un titre de PlayStation 3 que d’un jeu conçu pour les dernières consoles de salon. Les textures sont fades ainsi que très floues et en dehors de quelques structures plutôt bien réussies, l’ensemble manque clairement de polissage. Les ennemis sont très quelconques et ressemblent à du déjà-vu.

Non seulement le titre n’est pas joli, mais en plus, il peine à garder un taux d’image constant, et ce, même quand on est simplement sur place à regarder le paysage.

Parlant de paysage, le jeu souffre de nombreux problèmes de chargement des textures qui apparaissent et disparaissent sans raison. Tout est lent, la carte s’affiche lentement et bloque souvent, se déplacer dans les menus est un vrai calvaire. Bref, le jeu manque définitivement d’optimisation.

C’est bien dommage, car ça ne rend pas justice à la conception du monde dans lequel évolue notre personnage. Le mélange des genres et l’utilisation des éléments de l’ancienne civilisation humaine rappelle grandement l’univers d’Horizon Zrro Dawn, dommage que tout le reste soit à des années-lumière du titre de Guerrilla Games.

Difficile, mais pas pour les bonnes raisons.

Le studio Piranha Bytes, qui a développé le jeu, a aussi créé les séries de jeux Gothic et Risen qui sont reconnus comme étant des jeux difficiles. Je suis très à l’aise avec le concept des jeux volontairement très difficiles, mais encore faut-il que la difficulté soit pour les bonnes raisons.

Si vous mourrez à Dark Soul, c’est fort probablement parce que vous avez manqué une parade ou que vous n’avez pas encore assimilé les mécaniques de votre adversaire. Le jeu est difficile, mais il est juste.

Dans Elex, vous êtes dans un monde ouvert, armé de l’équivalent d’un couteau à beurre et vous devrez progresser en vous déplaçant dans un monde dans lequel n’importe quel ennemi est capable de vous abattre sans problème. Je suis mort plus d’une quarantaine de fois en moins d’une dizaine d’heures.

Non seulement les animations sont mal faites et très souvent saccadées, mais en plus, vous devez jongler avec les constants ralentissements du jeu. Le sentiment de progression est absent parce que, même après des heures, vous serez toujours aussi mal équipé et mal préparé. J’ai dû me résoudre à jouer en mode de difficulté facile et, même à facile, affronter deux ennemis à la fois c’est la mort.

Les missions reposent donc sur le principe de la fuite. Si vous devez aller à un point de la carte, vous le ferez en courant, en fuyant le plus possible tous les ennemis, et ce, afin de réaliser une quête pour gagner un peu d’expérience afin qu’un jour vous soyez en mesure d’enfin être capable de battre le poulet ensanglanté qui vous tue en quelques coups.

En terme de balancement de la difficulté, on en est à l’équivalent de recevoir Magicarp comme seul pokémon et de se promener dans une forêt entourée de Mewtwo. C’est bien dommage parce que certaines missions, sans être particulièrement originales, demeurent tout de même intéressantes. Par contre, s’y rendre et les compléter se trouve à être inutilement et désagréablement pénible.

Un titre digne d’un early-acces.

Une intelligence artificielle complètement déficiente qui fait que vos alliés ou alors vos ennemis vous ignorent complètement alors que vous êtes en plein combat. Sinon, des ennemis qui vous poursuivent durant 1 heure parce que vous avez croisé leur chemin et qui n’auront de cesse de vous lâcher que lorsque vous serez mort. C’est la routine quand on joue à Elex.

La physique des personnages aussi n’est pas du tout au point. L’effet de lourdeur de notre personnage est omniprésent. On a l’impression d’être dans une énorme armure trop lourde pour nous et les roulades sont lentes et difficiles à effectuer. Les chutes aussi sont particulièrement ratées, on dirait un sac de patates qui tombe. Je pourrais aussi parler des problèmes de zone de frappe, on est souvent touché alors qu’on est carrément loin de la zone visée.

Il y a un tel travail à faire que je considère Elex beaucoup plus près d’un titre en early-acces que d’un jeu prêt à être officiellement lancé. Ce serait plus court de dire ce qui fonctionne bien dans Elex que de citer tout ce qui fonctionne mal. Mention spéciale au fait qu’on ne puisse pas voir les objets qu’on peut ramasser tant qu’on a nos armes dans nos mains, cerise sur le sundae d’une longue liste de problèmes ou de choix discutables qui rendent l’expérience désagréable.

Test de Elex : un monde post-apocalyptique pour un jeu catastrophique
"Le jeu est présenté comme ayant au moins 50 heures de durée. C'est très long 50 heures quand on doit endurer un jeu qui n'offre pas au joueur de sentiments d'évolution, d'amélioration ou simplement de plaisir de jouer. On ne peut pas se cacher derrière la difficulté ou sur un monde ouvert pour justifier un jeu bâclé et bogué. Il se situe graphiquement 5 ans en arrière et manque de clarté et d'intérêt. À éviter à tout prix sauf si vous êtes un amateur inconditionnel du studio Piranha Bytes."
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Jonathan Harvey
Je me considère avant tout comme un passionné de tout ce qui touche l’univers geek et otaku. Développeur web et logiciel de profession, je m’intéresse autant à la conception des jeux qu’aux produits finis. J’affectionne tout particulièrement les MMORPG, mais je demeure un touche-à-tout qui s’intéresse à presque tous les genres.