Test de Gran Turismo Sport sur PlayStation 4 : la déception à l’état pur

Annoncé lors de la Paris Games Week 2015, Gran Turismo Sport s’est fait discret jusqu’à sa sortie il y a quelques jours. Plusieurs questions à propos de cet épisode non numéroté sont donc restées sans réponse. À quoi ressemble le solo? Que vaut cet épisode principalement axé sur le multijoueur? Celles-ci ne sont que quelques questions auxquelles vous trouverez réponse dans ce test.

Fiche technique

  • Date de sortie : 18 octobre 2017
  • Style : Course
  • Classement ESRB/PEGI : ESRB E /PEGI
  • Développeur : Polyphony Digital
  • Éditeur : Sony Interactive Entertainment 
  • Langue d’exploitation : Anglais et Français
  • Offert sur Playstation 4
  • Testé sur Playstation 4
  • Prix lors du test : 79,99 $/69, 99 EUR
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

Le simulateur de conduite par excellence

Si vous êtes des habitués de la série, vous savez qu’elle a toujours eu « The real driver simulator » comme sous-titre. Cela ne change pas pour ce nouvel opus, alors que ce côté simulateur de conduite est le principal point positif de Gran Turismo Sport. Plus que jamais, nous avons l’impression de nous retrouver au volant d’un vrai bolide de course. On ne voit presque pas la différence avec un vrai simulateur lorsque la vue est en première personne. Les tracés sont très bien pensés et modélisés. Cependant, les décors y sont peu détaillés et souffrent de quelques défauts techniques, comme de l’aliasing ou des éléments de la piste qui n’apparaissent qu’à la dernière seconde.

De leur côté, les contrôles sont assez précis. Ils sont toutefois beaucoup plus accessibles que dans les précédents opus. De nombreuses aides à la conduite ont été ajoutées, notamment dans les virages et au freinage. Celles-ci sont activées d’emblée et ralentissent énormément les voitures. Il est donc parfois difficile d’atteindre une certaine vitesse ou un temps au contre-la-montre.

Où sont les véhicules?

Les derniers épisodes de la série se démarquaient par leur contenu gigantesque et leur mode solo complet avec de nombreux championnats et missions à réaliser. Or, ces deux aspects ont totalement disparu lors du passage à la PlayStation 4.

D’abord, le contenu. Gran Turismo Sport a encore moins de voitures et de circuits que Gran Turismo 2 sur la première PlayStation. En tout, il n’y a que 162 véhicules, contre plus de 1000 pour les deux derniers opus, et une quarantaine de tracés sur 17 circuits, dont seulement six sont réels. Le manque de véhicules n’est pas tant un problème pour ceux qui ne veulent que s’amuser, puisque dans le mode solo, il est possible d’en obtenir facilement une vingtaine. Par contre, les collectionneurs ou ceux qui veulent les véhicules premium pour obtenir de meilleurs résultats feront le tour du jeu assez rapidement. Les circuits, eux, sont toutefois un problème majeur. On sent rapidement la répétitivité du titre, même si cela permet une meilleure maîtrise des circuits.

Un solo à oublier

Si le nombre de voitures et de circuits a subi une coupure importante, c’est encore pire pour le mode solo. Les permis et les championnats en solo ont totalement disparu. Les permis ont été remplacés par de courtes missions qui nous permettent d’apprendre à conduire ou à nous habituer à certaines situations de courses. Au cours de celles-ci, il faudra apprendre à maîtriser des virages, atteindre une certaine vitesse ou dépasser des adversaires en quelques kilomètres. Rien de bien le fun si l’on maîtrise déjà la conduite. Qui plus est, celles-ci ne sont pas obligatoires pour débloquer certaines compétitions et n’offrent rien d’autre que des véhicules ou de l’expérience.

Le mode arcade permet également de courir contre l’ordinateur dans des courses totalement personnalisables afin d’obtenir de l’argent et de l’expérience pour débloquer du nouveau contenu. Cependant, l’expérience est totalement gâchée par un simple défaut : l’intelligence artificielle. Les autres concurrents ne font que suivre une ligne de course sans se soucier de votre présence. Ceux-ci n’offrent presque aucune résistance lorsque vous essayez de les dépasser et une fois cela fait, ils ne vous rattraperont presque jamais. Il arrive toutefois que certains adversaires se détachent complètement du peloton au début de la course et qu’ils soient difficilement joignables en trois ou quatre tours.

Un multijoueur difficile à joindre

Comme le nom du jeu l’indique, Gran Turismo Sport est principalement axé sur le multijoueur et, sans surprise, c’est là que tout le plaisir du jeu se trouve. Par contre, il souffre de plusieurs problèmes, dont le fait qu’il n’y a pas beaucoup de contenu compétitif. Cela se limite à trois championnats hebdomadaires et à trois courses quotidiennes qu’on ne peut joindre quand on le désire puisqu’elles débutent à des heures précises de la journée. Cependant, au moment d’écrire ces lignes, les courses quotidiennes n’avaient toujours pas changé une semaine après la sortie du titre et les championnats n’étaient toujours pas commencés. Heureusement, les temps de qualifications des courses quotidiennes sont bons toute la journée. On peut donc se retrouver sur la première ligne pendant une dizaine de courses qu’avec un seul temps de qualification.

Parlant des temps de qualification, ils ne servent pas à disperser les joueurs dans des courses de leur niveau ou en fonction de leur voiture. En effet, je ne sais pas si c’est en raison de l’absence de joueurs ou non, mais le matchmaking n’est pas du tout au point. Dans une même course, il peut y avoir plus de 30 secondes de différence au temps de qualification entre le premier et le dernier joueur, ce qui enlève toute compétition. Dans les courses que j’ai faites, les différences entre les joueurs étaient tellement importantes que l’ordre d’arrivée était exactement le même qu’au départ.

La dernière façon de compétitionner en ligne est en allant dans des salons. Ceux-ci permettent de personnaliser sa course au maximum, du nombre de tours à la catégorie de voitures. Malheureusement, il est assez difficile d’y débuter une course. Il y a tellement de salons d’ouverts au même moment qu’il y a rarement plus de trois personnes dans un même groupe.

La bonne conduite et le fair-play

De plus, afin d’améliorer les compétitions en ligne, les développeurs ont intégré un système de bonne conduite et de fair-play. Chaque conducteur est désormais noté sur sa conduite et chaque mauvaise action est pénalisée. Des pénalités de quelques secondes au temps de course peuvent être imposées si vous roulez trop vite ou trop lentement, si vous rentrez dans un adversaire ou que vous sortez de piste.

Cette nouveauté est une bonne idée pour permettre aux joueurs de s’amuser au maximum et séparer les mauvais conducteurs des autres. Par contre, je trouve que les pénalités tombent beaucoup trop facilement et sans trop de raison. Il m’est même déjà arrivé d’avoir une pénalité de 10 secondes soi-disant parce que j’allais trop vite, alors que je venais de me faire rentrer dans le derrière par une autre voiture.

Un retour à l’ancienne s’il vous plaît ?

En conclusion, tout comme Radio-Canada avec l’émission Les Chefs, Polyphony Digital a décidé de changer complètement la formule gagnante et il faut avouer que c’est un échec retentissant. Les développeurs ont coupé partout afin d’offrir une meilleure expérience multijoueur qui n’est toujours pas présente dans Gran Turismo Sport. Espérons que les résultats des épisodes numérotés soient suffisants pour convaincre les développeurs de retourner à la recette originale.

Test de Gran Turismo Sport sur PlayStation 4 : la déception à l’état pur
"Gran Turismo Sport est probablement ma déception de l’année. Alors que j’attendais un jeu à la hauteur des derniers opus de la série, je me suis plutôt retrouvé avec un jeu vide de contenu, tant dans les véhicules, que dans le solo ou dans le multijoueur. Heureusement, la bonne sensation de conduite est toujours au rendez-vous et le jeu est beaucoup plus accessible qu’auparavant. "
5.5
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François-Gabriel Roberge
Passionné de jeux vidéo et de sports, j'étudie présentement en Communication publique à l'Université Laval. Je suis aussi journaliste sportif pour le journal Impact Campus.