Test du Google Nexus 5 sous Android 4.4 KitKat

Google Nexus 5 - Android 4-4 KitKat - Octobre 2013

C’était un secret de Polichinelle : le dévoilement du nouvel appareil de la famille Nexus par Google, le 31 octobre dernier sans avertissement ou préalable invitation. En fait, Google a fait une non-présentation du Nexus 5, tout avait déjà été dit, écrit, lu et vu sur l’appareil et sur son système d’exploitation. Qu’on ait aimé ou non cette façon de faire, le résultat était là : on parlait de ce mystique appareil depuis l’annonce du nom de code officiel de la toute dernière version d’Android : KitKat.

De ce point de vue, c’est réussi. Avec peu de moyens financiers, mais beaucoup de « social engineering », Google a créé beaucoup de bruit de fond, faisant bourdonner ses marques de commerce dans les oreilles de bien des gens depuis plusieurs semaines.

À un point tel, où même moi me suis fait prendre à ce jeu. D’une position où je me disais que j’allais attendre quelques semaines avant de me le procurer, j’ai sauté sur l’appareil dès qu’il fût disponible. À 14:06 (heure de Montréal) le 31 octobre dernier, j’avais une commande ferme pour un Nexus 5 noir avec 16 gigaoctets de stockage interne (349$). Et pourtant, mon Nexus 4 me servait encore très bien et il brillait comme un sous neuf!

Donc, comme un enfant avec des sous en poche devant un étalage de bonbon: j’ai flanché!

Design

Mais, à quoi bon raconter tout ça! Parlons de la dite bête maintenant en ma possession. À première vue, le Nexus 5 donne une impression de grandeur, il a tout simplement l’air énorme et pourtant ce n’est qu’une illusion accentuée par sa forme plus élancée. Car, dans les faits, il est plus mince et plus léger que son prédécesseur, à peine plus haut. Il est virtuellement de la même la largeur que le Nexus 4 ainsi que le Galaxy Nexus.

Le design de l’appareil est très similaire à celui de la Nexus 7 2013. En fait, c’est avec la Nexus 10 que Google avait introduit ces premiers éléments de design dans sa famille de produits l’an dernier avec une coque en plastique de type « soft-touch » entre  autre. Ce type de fini mat rend l’appareil moins glissant lors de la prise en main et il donne une impression de résilience et de robustesse. Le Nexus 5 n’est pas un bijou ou une coquille de plastique, mais un objet qui est utilitaire, pratique et sobre. Si le iPhone est une pièce de joaillerie, le Nexus est un élégant outil de travail.

L’opérer d’une seule main reste possible à condition de ne pas avoir des doigts trop courts. LG et Google ont réussi intégrer plus dans un volume qui demeure relativement compact.

On relève plusieurs petits détails intéressants au niveau du design : les perforations pour les haut-parleurs, la lentille ronde prédominante, le grand logo Nexus engravé et les boutons au rebords presque tranchants. Fait à noter : les boutons sont fabriqués de céramique, un matériel assez peu utilisé dans la construction des appareils mobiles. Est-ce que ce sera une nouvelle tendance?

Vue sa sobriété, l’emphase est vraiment mise sur l’écran et son contenu plutôt que sur le châssis.

Google Nexus 5 LG - Screen

Écran

Ce qui m’amène à vous parler de l’affichage du Nexus 5. L’écran mesure 4,95 pouces de diagonale et à une résolution de 1920×1080 pixels (1080p), pour une densité de 445 pixels par pouce, c’est presque obscène. Autant un écran 720p (ou aux alentours de 300 ppi) nous donne l’impression qu’on ne peut plus distinguer les pixels, autant ce nouveau bond de densité donne l’impression que tout le texte a été coupé au laser sur l’écran. Un peu comme j’ai remarqué avec les téléviseurs UHD (4K), on a presque une impression de 3D. Les icônes, qui ne sont pas plats comme celui de Gmail ou du téléphone, donnent l’impression qu’ils sont texturés.

Les amateurs des écrans Samsung aux couleurs hyper-saturées (technologie Amoled) seront peut-être déçus car les couleurs à l’écran du Nexus 5 paraissent plus délavées et moins étincelantes (technologie IPS). Par contre, pour vraiment le remarquer, on doit faire une comparaison directe avec un autre appareil. J’ai aussi remarqué que le jaune est dominant à l’écran, la calibration ne semble pas parfaite (ou neutre).

Bien que les angles de vision soient très bons, on perd en brillance lorsqu’on regarde l’écran d’un angle prononcé par contre, cet effet est moins évident lorsque la brillance est très élevée (extérieur, lumière du jour).

Performances du Google Nexus 5

La deuxième grande évolution du Nexus 5 est son processeur. Il est équipé de ce qui se fait de plus puissant sur le marché en ce moment, un Snapdragon 800 de Qualcomm. Ce processeur n’équipe encore que très peu d’appareils, les plus populaires étant le Sony Xperia Z1, le LG G2 et le Samsung Galaxy Note 3 (version LTE). Donc, il m’est impossible de critiquer ce choix. Et pour servir toute cette puissante, le Nexus 5 est doté de 2 gigabits de mémoire vive, de quoi satisfaire les plus exigeants d’entre nous. Le téléphone est très rapide, fluide et définitivement au devant du Nexus 4 pour toutes les tâches. Toutes les applications s’ouvrent presque instantanément et de passer de l’une à l’autre se fait sans heurt ou latence.

C’est le commentaire que tout le monde me fait spontanément lorsqu’ils manipulent mon Nexus 5 : il est rapide.

Nous avons joint les résultats de tests de Geekbench 3 et de Quadrant. Notez que les résultats sous Quadrant sont inconstants par rapport à ceux du Galaxy Note 3 ou le LG G2 et pourtant, tous les trois partagent la même plate-forme et affichent le même nombre de pixels. Il y a anguille sous roche… Est-ce que c’est Quadrant qui fonctionne mal sous Android 4.4 ou bien c’est ici un des effets des optimisations douteuses des manufacturiers ou c’est un peu des deux?

Connectivité

En WiFi, le Nexus 5 supporte a peu près tout ce qui existe, incluant la longue liste de lettres qui même pour les geeks comme moi porte à confusion. Donc, je vous le dis, ne vous inquiétez pas, cet appareil sera capable de se connecter à n’importe quel réseau WiFi à 2.4 ou 5.0 GHz sans broncher!

HSPA+ Connectivite - Google Nexus 5 LG - Test Geeks and ComLa grande nouveauté (c’était une des grandes critiques du Nexus 4) est le LTE. Le Nexus 5 est le premier téléphone de cette famille à supporter officiellement le LTE, ce qui en ajoute davantage à l’attrait pour cet appareil. En plus de supporter le LTE, cet appareil n’est pas lié à un fournisseur (carrier unlock) et il supporte une étonnante quantité de fréquences, qui en fait presque un « world-phone », idéal pour les voyageurs. Donc, que votre opérateur soit en 3G ou LTE, le Nexus 5 vous servira bien.

J’ai remarqué que la réception 3G du téléphone est excellente, à moins que le logiciel nous berne, la sensibilité des antennes est en progression par rapport au Nexus 4. La qualité sonore des appels est aussi au rendez-vous.

Le présence du USB-OTG ajoute à la versatilité du Nexus 5. Le USB « On The Go » permet de brancher sur le port USB du Nexus 5 une carte mémoire, un clavier ou une souris. Donc, même si il n’y a pas de fente MicroSD, on peut se dépanner à condition d’avoir les bons accessoires (fils, adaptateurs). Par contre, pour bénéficier de cette fonctionnalité, on doit installer une application comme Total Commander avec USB Stick Plugin-TC ou Nexus Media Importer.

Finalement, le support Bluetooth 4.0 LE (LE = Low Energy) est amélioré et natif. Élément qui sera très utile avec Google Glass et tous les autres périphériques intelligents : montres, bio-moniteurs ou accessoires audio/médias.

Google Nexus 5 LG Blanc

Autonomie

Une ombre au tableau, la capacité de la batterie du Nexus 5 qui est en deçà des autres appareils équipés du même processeur. La batterie de 2300 mah pourrait donner l’urticaire aux gens qui sont loin de leur chargeur pendant une longue période. Pour comparaison le G2 et le Note 3 ont des batteries de 3000 et 3200mah respectivement.

L’autonomie du Nexus 5 reste bonne, mais cet appareil ne battra aucun record de longévité. J’ai réussi à obtenir plus de 12 heures d’autonomie en incluant 2 heures d’écoute de baladodiffusions, 3 heures d’écoute de musique en flux continu, réseaux sociaux, lectures de nouvelles, quelques visites sur des sites web pour un total de près de 3 heures d’écran ouvert.

Le Nexus 5 supporte la recharge sans fil (Qi). Pour plusieurs ça reste encore anecdotique, mais quand on y réfléchit bien, c’est quelque chose qui va bientôt transformer l’usage que nous faisons de nos appareils. Imaginez, avoir un emplacement avec chargeur Qi intégré à votre voiture, votre bureau ou votre table : toute surface pourrait devenir un chargeur d’appareil. Et dans un monde idéal, vous serez au restaurant ou dans un bar et votre appareil va se recharger lorsqu’il sera là déposé près de votre verre ou votre assiette, c’est ça le « Qi ».

Google Nexus 5 LG - Appareil photo - Video

Appareil photo et vidéo du Google Nexus 5

Parlons de la fameuse caméra, la talon d’achille de tous les Nexus!  On pourrait dire un handicap de naissance. À chaque nouvelle génération d’appareil Google promet de travailler sur l’appareil photo. Est-ce que le Nexus 5 livre la marchandise? Oui… et non.

Oui, il y a une nette amélioration par rapport au Nexus 4, merci entre autre à l’inclusion d’un stabilisateur d’image optique (OIS) qui aide grandement lors de la prise d’image dans des lieux mal éclairés ou simplement qui réduit le flou causé par les légers mouvements du photographe. Par contre, le résultat final n’est pas comparable aux smartphones haut de gamme du marché.

Ce qui est le plus agaçant dans l’état actuel des choses, c’est le délai lors de la prise d’une photo et la difficulté à faire correctement le focus. Il arrive que l’appareil ne semble pas être capable de trouver le point de focus. D’où le besoin de prendre 2, 3 voir 4 à 5 prises pour espérer avoir un résultat parfait. Ce qui n’est pas le cas avec les meilleurs appareils, les résultats sont plus prévisibles. Néanmoins, l’appareil fait un bon travail pour les photos courantes, les petits souvenirs.

Une mention spéciale pour le nouveau mode HDR+ qui donne un résultat très agréable et étonnant. Avec le Nexus 4, Google avait introduit le mode HDR, mais avec le Nexus 5, cette fonctionnalité se trouve peaufinée, dans de bonnes conditions d’éclairage, ce mode risque de devenir le « de facto ». Il ne faut pas oublier que le mode « Photosphere » est toujours présent et unique à la famille Nexus. Petit rappel, ce mode de prise de vue, permet d’assembler des images tout autour de soi afin de construire des vues panoramiques ou carrément des sphères (un peu comme ce que l’on peut voir dans Google Street View).

Finalement, l’éditeur de photos intégré est très facile à utiliser et contient beaucoup d’outils pour manipuler, corriger ou améliorer les images. De plus, avec toute la puissance processeur du Nexus 5, les altérations se font rapidement, aidant à la créativité.

Fait étonnant, lorsqu’on passe en mode enregistrement vidéo, le Nexus 5 accomplit un très bon travail. L’appareil est rapide à refaire son focus et à s’ajuster à de nouvelles conditions d’éclairage. Il capture bien le son et, en ayant de surcroît un stabilisateur d’images, on obtient des vidéos très convaincantes. Comme si deux équipes distinctes avaient travaillées sur le microgiciel (firmware) de la caméra.

Donc, pour 349$ nous n’obtenons pas un excellent appareil photo. Par contre, dans l’ensemble, ce n’est pas non plus un gâchis et il y a beaucoup de bon. Si la faute en est seulement une de microgiciel et que Google y fait une mise-à-jour, il est fort possible qu’il faille réviser notre opinion de la caméra du Nexus 5.

Multimedia et audio

Le haut-parleur intégré du Nexus 5 a été placé sous l’appareil, contrairement au Nexus 4 où le haut-parleur était derrière l’appareil (erreur flagrante de design). J’ai bien dit 1 haut-parleur, car malgré deux grilles perforées symétriquement, ce Nexus n’a qu’un haut-parleur: pas de son stéréo! Le haut-parleur est assez puissant, mais il manque cruellement de basse et de richesse. Ce n’est vraiment pas une belle expérience pour de l’écoute de musique (surtout à haut volume) ou de vidéos mais pour l’écoute de discussions ou de voix, c’est acceptable.

Lorsqu’on branche des écouteurs, on a une excellente fidélité audio, une bonne séparation des canaux gauche et droite et une bonne puissance à l’épreuve des transports en commun.

Les avides amateurs de contenu vidéo seront déçus d’apprendre que le lecteur de média intégré avec Android 4.4 supporte une quantité limitée de codec (surtout pour l’audio). J’ai réussi à faire jouer la plupart des vidéos de notre suite de test mais sans son.

J’ai tenté ma chance avec des lecteur alternatifs. VLC plante sous Android 4.4, il est a proscrire en attendant qu’il soit mis à jour. Autrement, MX Player s’en est bien tiré en désactivant l’accélération matérielle pour le décodage des flux audios, la plupart des formats sont alors bien lus sauf les trames DTS. En dernier recours, le lecteur en streaming de Dropbox fonctionne très bien mais il consomme des données et donne un rendu moins intéressant.

L’espace de stockage (relativement) limité du Nexus 5 disponible en version 16 ou 32 Go pourrait décevoir les gens qui stockent beaucoup de média en local.

Nexus 5 - Android 4-4 KitKat

Le système d’exploitation Android 4.4 KitKat et les logiciels exclusifs

Malgré le maigre saut de 0.1 entre la dernière version d’Android (Jelly Bean, 4.3) et celle-ci, Android 4.4 se raffine et s’améliore encore. En premier lieu, l’arrière-plan occupe maintenant 100% de l’écran dans le lanceur ce qui donne de l’ampleur à l’interface. Comparez Android 4.3 et 4.4 sur un écran de même grandeur est étonnant, on a l’impression de gagner en espace.  KitKat affiche des icônes et des Widgets surdimensionnés tout en restant aéré. En plus de la disparation des bandes noires en haut et en bas de l’écran, tous les icônes et affichages de la barre de notification sont maintenant blancs : tout est plus lumineux.

La police de caractère a elle aussi été revue, elle ajoute à cette fraîcheur. C’est d’ailleurs un truc facile que les designers aguerris utilisent pour donner une impression de renouveau. Le seul bémol à ce nouvel affichage beaucoup plus invitant sont les icônes des applications qui n’ont pas encore été mis à jour pour une densité de pixels si élevée, ils sont flous et gâchent l’homogénéité.

C’est maintenant fini les 5 pages d’accueil fixes, l’usager crée maintenant à la volée de nouvelles pages. Et la façon de faire, quoi qu’intuitive, peut être ardue à découvrir. On a simplement à déplacer ou ajouter un icône ou un widget sur un écran à la droite du dernier. Aussi, la quantité pages est maintenant virtuellement illimitée!  Ceux qui font du « hoarding » seront ravis. À l’inverse, si on retire le dernier élément d’une page, le lanceur retire automatiquement cette page, donc, pour les gens comme moi, qui n’utilisent que 2 ou 3 pages c’est fini les pages vides (et inutiles).

Pour ajouter des widgets, il faut systématiquement faire une longue pression sur une partie vide de l’écran d’accueil et, petit truc de pro, si vos écrans sont remplis, appuyez longtemps sur les petits points qui indiquent sur quelle page du lanceur vous êtes.

De façon surprenante, toutes les applications que j’ai testées s’accommodent bien d’Android 4.4 et de la densité élevée de pixels du Nexus 5. Google et les développeurs ont fait un bon boulot pour s’assurer une bonne rétrocompatibilité et un affichage élégant malgré de nouveaux paramètres d’affichage (densité de pixel, grandeur d’écran). Ce qui est en soit, est un contre-argument à ceux qui reprochent à Android sa fragmentation. Le Nexus 5 fait la preuve qu’une mise-à-jour de l’OS et du matériel n’engendre pas le besoin de nécessairement réécrire ou corriger les applications.

Google Now

Malgré une familiarité, cette nouvelle version d’Android nous réserve son lot de surprises et de changements. D’abord, Google a décidé de centrer l’expérience Android autour de Google Now et Google Search. Sans être intrusif, Google Now ne peut plus être évité.

Je crois que Google a remarqué ce que j’ai moi-même constaté dans mon entourage : trop d’utilisateurs d’Android ne connaissent pas bien Google Now. Pour Google, c’est un sacrilège, Google Now est la quintessence de « big data ». Google Now, c’est l’informatique contextuel dans sa meilleure expression (voir mon article sur le sujet).

Avec le Nexus 5, lorsqu’on glisse l’écran d’accueil vers la droite, plutôt que voir une page où l’on pourrait ajouter des icônes/widgets, on nous présente l’interface Google Now. En plus, il est possible à partir de l’écran d’accueil de lancer une recherche sur Google en disant simplement « Ok Google… ».

Les plus critiques diront que Google impose Now et les plus technophiles diront que c’est l’avenir!  L’interface devient de plus en plus intelligent et contextuel. Malheureusement, pour les francophones, la meilleure façon de profiter de Google Now et de toutes ses cartes (incluant celle des résultats sportifs) est de mettre son système d’exploitation en anglais américain. Faites le test… Vous risquez d’être étonné et d’adopter langue de nos voisins du sud.

« Ok Google, who is the mayor of Montreal? »

SMS/MMS/Hangouts

Il est important de souligner qu’avec l’arrivée de KitKat, Google désire consolider la messagerie. Fini l’application pour SMS/MMS dédiée, maintenant ces fonctionnalités sont confiées à Hangouts, la plate-forme de messagerie et de vidéo-conférence de Google. Pour l’instant, l’intégration est encore à parfaire puisque les conversations SMS et de messageries instantanées ne sont pas encore intégrées dans le même fil comme avec iMessage de Apple par exemple.

Par contre, vue la modularité et l’ouverture de Android, les utilisateurs peuvent encore télécharger une application alternative comme Go SMS Pro afin de gérer leurs SMS, à vous de choisir!

Autres améliorations

Dans KitKat, tout a été peaufiné et est amélioré avec une attention particulière aux détails. Par exemple, lorsqu’on définit une alarme, une notification est affichée un peu avant que l’alarme ne sonne, ainsi on peut annuler aisément une alarme à venir. Aussi, un mode immersif à été ajouté à la plate-forme. Ce mode permet, aux applications qui le souhaitent, d’occuper 100% de l’écran. C’est idéal pour les jeux, la lecture, le multimédia. Et pour faire afficher les barres systèmes, l’utilisateur n’a qu’à faire un glissement à partir du haut de l’écran vers le centre de celui-ci. Finalement, pour les néophytes, KitKat a des tutoriels intégrés tous simples et clairs. Ce sont des guides pratiques pour connaître les nouvelles gestuelles et fonctionnalités du système.

Les autres améliorations de Android 4.4 ne sautent pas aux yeux. D’abords, ce qui fait plus jaser chez les geeks est l’ajout d’un « NFC Host Card Emulator » à la plate-forme. En français, ça signifie que la partie sécurité du NFC est maintenant dissociée du matériel. Donc, en théorie, n’importe quel développeur pourrait créer une application pour Android 4.4 qui émulerait une carte de crédit, débit ou fidélité. Ce qui aura pour effet d’éliminer les intermédiaires et augmenter grandement les possibilités. Même au Québec, on voit de plus en plus de terminaux de paiement qui fonctionnent avec le NFC (approcher sa carte du terminal pour payer). Est-ce que les banques, compagnies de crédit ainsi que les CAA et Airmiles de ce monde vont enfin passer au NFC? En rappel, Google tente depuis le lancement du Nexus S de démocratiser le paiement et les transactions assistées par NFC. C’est un travail de patience qui paiera finalement? À voir.

Le support pour l’impression de document est aussi intégré directement dans le système d’exploitation. Toutes imprimantes compatibles avec Google Cloud Print et le HP Smart Print (pour l’instant) sont directement vues par Android 4.4 et l’impression se fait directement par WiFi ou réseau cellulaire. L’usage immédiat sera assurément l’impression de photos, de formulaires ou de documents reçus par courriels. C’était déjà possible avec l’installation de l’application Google Cloud Print, mais l’intégration directe sous l’OS est très logique et souhaitée depuis longtemps par bien des utilisateurs.

Pour moi, la fonctionnalité qui démontre vraiment l’ouverture d’Android est l’ajout d’un API qui permet à toutes applications de se déclarer gestionnaire de fichiers (locaux ou nuagiques). Ce qui signifie que, peu importe si vous utilisez Google Drive, Dropbox, Box ou autre, dès qu’une application sous Android voudra ouvrir, modifier ou enregistrer un fichier vous pourrez directement sélectionner quel service/emplacement utiliser. C’est vraiment un grand différenciateur de Android par rapport à iOS de Apple (où c’est Apple qui dicte quels services sont directement disponibles). Est-ce que iCloud ou Skydrive en viendront s’incruster à cet API? Pour les usagers, je le souhaite, mais je ne suis pas certain que Microsoft ou Apple vont aller dans cette direction.

Une triste nouvelle pour les francophiles, le nouveau composeur téléphonique avec les recherches enrichies de Google ne fonctionne qu’en anglais. Certaines autres nouvelles fonctionnalités pourraient aussi être bridées par la langue du système. En cas de doute, vous n’avez qu’à tester en changeant temporairement la langue d’usage pour l’anglais US.

Ici, petit éditorial : Google est très américano-centrique dans le déploiement de leurs nouveaux services. Il peut se passer des mois, voir des années avant que certains produits soient vraiment multilingues. En espérant que l’attente ne soit pas trop longue en ce qui concerne les services les plus populaires.

Le temps de rodage

Je tiens à souligner que depuis l’arrivée de mon Nexus 5, j’ai eu quelques « Force Close », surtout en utilisant la caméra et à au moins à deux reprises dans le lanceur. Rien de frustrant puisque le téléphone n’a pas subit de plantage ou de redémarrage.

Aussi, j’ai remarqué qu’une application drainait la batterie. C’est un comportement qu’elle n’avait pas sur mon Nexus 4. Je soupçonne qu’elle ne soit pas encore 100% compatible avec Android 4.4, je l’ai désinstallée pour le moment. Avis aux intéressés, c’était l’application Moves.

Si vous avez un message dans votre boîte vocale, le téléphone pourrait ne pas vous afficher l’icône dans la barre de notification. Google est au courant du problème.

Soyez avertis que, comme tout autre nouvel appareil ou nouvelle version de système d’exploitation, pendant les semaines et mois qui suivent son lancement, il est possible de subir quelques accrocs. Malgré tout, j’ai une grande confiance en Google, puisque les Nexus ont une bonne réputation et que les bugs majeurs sont assez rares sous Android. Et lorsque c’est applicatif, une simple mise à jour de cette application règle le problème.

Conclusion

Choisir un appareil Nexus dans le grand monde Android, c’est comme voter pour un parti progressiste et libéral qui prône tout autant l’innovation que la simplicité.

À qui s’adresse le Nexus 5, quelle est la clientèle cible?

En fait, il n’y en a pas vraiment. Avec cet appareil Google tire dans toutes les directions et il vise juste à presque tous les coups! Les gens qui aiment la simplicité vont adorer cet appareil qui ne contient rien de superflu, qui fait le travail et qui est simple d’usage. C’est le « iPhone » du monde Android.

Les geeks et les gens qui sont très investis dans l’écosystème de Google seront comblés car tout y est et, surtout, tout y est à jour. Par contre, certains pourraient regarder dans la direction du Motorola Moto X qui est d’avant-garde avec des logiciels et des senseurs qui sont très innovateurs (mais il est aussi plus cher).

Les amateurs de jeux ont une bête entre les mains! Le Snapdragon 800 ne fléchit dans aucun jeu actuel et l’écran 1080p assure une qualité d’affichage irréprochable. Par contre, la petite batterie pourrait vous faire lorgner vers un compétiteur si vos sessions de jeux sont très longues.

Pour les consommateurs de vidéos, il faudra s’assurer que le formats vidéos que vous utilisez sont compatibles avec l’appareil ou l’application que vous préférez. Aussi, vous devrez opter pour le modèle de 32 gigs puisque l’appareil n’a pas de fente pour cartes MicroSD.

Le voyageur ou l’homme d’affaire appréciera la versatilité, la fiabilité et la polyvalence de l’appareil. Peu importe où il voyagera, il pourra fort probablement trouver un opérateur sur lequel le Nexus 5 aura une connectivité 3G ou LTE.

Les personnes qui ont un budget serré, ne pourront demander mieux. À 349$ pour la version avec 16 Go de stockage, c’est une aubaine! C’est, à mon avis, un excellent choix pour ceux qui sont en cours de contrat et qui voudraient rajeunir leur appareil. Ou bien pour ceux qui ont brisé/ruiné leur appareil, plutôt que de payer votre résiduel, achetez un Nexus 5 et insérez-y votre SIM. Le tour est joué!

Les seuls qui risquent de ne pas trouver leur compte dans le Nexus 5 sont dans deux camps: les « road warriors » qui ont besoin d’une autonomie gigantesque parce qu’ils sont toujours en déplacement ou qu’ils n’ont pas accès facilement à une alimentation. Ceux-ci vont préférer le Galaxy Note 3 ou le LG G2 qui ont des batteries de 3000 mah ou plus.

Et bien sûr, les gens qui ne tolèrent pas les photos imparfaites. Ceux-là iront se procurer un iPhone 5s, un Galaxy S4, un LG G2 ou l’incomparable Lumia 1020 avec ses 41 mégapixels.

Google n’a pas (encore) eu le choix de faire des compromis pour présenter un appareil à 349$ (le même prix que le Nexus 4 16 gigs lors de son lancement). Mais si aujourd’hui quelqu’un doit impérativement s’acheter un appareil et qu’il n’a que 350$ en poche, il n’y a pas d’autre choix, le Nexus 5 est un incontournable, aucun autre appareil n’offre une telle expérience et un tel matériel à ce prix. Un appareil abordable qui arrive à concurrencer les grands.

Sources/références: 

Comparatif de prix (France)

Test du Google Nexus 5 sous Android 4.4 KitKat
"
    Les points positifs :
  • Rapport qualité/prix incomparable
  • Android 4.4 avec son lot de nouveautés et d'améliorations
  • Rapidité, fluidité
  • Design unique à la famille Nexus
  • Vidéo en bonnes conditions de luminosité
    Les points négatifs :
  • Autonomie moyenne
  • Appareil photo lent et inconsistant
  • Haut-parleur utilitaire seulement
  • Support multimédia limité, nécessite logiciels tiers
"
8.5
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Steve Rodrigue

Je suis dans l'univers télécommunications et réseautique depuis 1997. Passionné d'informatique, de mobilité et des technologies, je travaille présentement chez Vidéotron Limitée. À mes heures perdues, je brasse ma propre bière (#beergeek) et je suis guitariste dans un petit groupe sans grande prétention.