Test de Dragon Age Inquisition sur Playstation 4 et Xbox One

Il se sera fait attendre, mais des problèmes avec ma console Playstation 4 auront retardé son arrivé. Aujourd’hui, je vais vous livrer mon test de Dragon Age Inquisition! Dragon Age est la seconde série originale que BioWare a développé lors de la précédente génération de consoles. Héritière spirituelle de Baldur’s Gate (autre série culte du studio), la série aura réussi à convaincre à la fois la critique et les joueurs avec son premier épisode Dragon Age: Origins. Néanmoins, le second épisode Dragon Age II, sorti dans la précipitation, a reçu un accueil critique très décevant. De mémoire, il s’agit du seul jeu BioWare ayant eu une telle réception. BioWare et Electronic Arts devaient donc trouver la bonne façon, et le bon moment pour relancer la série. La tâche n’étant pas forcément aisée après l’arrivée de Skyrim, The Witcher 2, et la futur sortie de The Witcher 3. Pour autant, le studio et l’éditeur ont pris la mesure de leur échec, et reviennent avec un troisième épisode qui efface complètement l’amertume du précédent.

Fiche technique

Dragon Age Inquisition prend place après les évènements de Dragon Age II, dans le monde de Thedas en proie à une véritable crise. Une guerre a éclaté entre les Mages et les Templiers. Un conclave a été organisé par la Divine Justinia, dirigeante de la Chantrie: le groupe religieux majeure de Férelden, et d’une partie de Thedas. Ce conclave devait aboutir sur une paix entre les deux groupes opposants. Malheureusement, une catastrophe sans précédent dévasta le lieu de la rencontre, tuant des milliers d’hommes et de femmes, mais causant également l’apparition de la Brèche. Cette dernière est une déchirure dans le ciel, laissant passer les démons de l’immatériel dans le monde physique. Le seul survivant de cette explosion, c’est vous. A l’aide d’une marque vous donnant le pouvoir de fermer les failles, vous allez devoir prouver votre innocence et mener l’Inquisition dans son combat.

Un gameplay revu et corrigé

Dragon Age Inquisition est un jeu de rôles à la fois tactique et dynamique dans lequel vous aller créer votre personnage, choisir son ethnie, son sexe, son apparence, et sa classe (guerrier, mage ou voleur). La création du personnage laisse beaucoup de possibilité en termes d’apparence mais peut sembler assez maigre en termes de classes de personnages. Cependant, les spécialisations de classes sont là pour étoffer les capacités de votre avatar. Vous serez accompagné de plusieurs acolytes, chacun ayant une classe et une spécialisation préétabli.

Les combats peuvent se dérouler de deux manières: en ayant recours à la pause tactique, ou en optant pour le contrôle direct d’un personnage. Vous pouvez néanmoins alterner entre les deux méthodes. Les affrontements sont très prenants, à la fois tactique, dynamique à jouer et à regarder. Certains combats sont d’ailleurs très impressionnants, je pense notamment à ceux nous mettant face à un dragon! L’intelligence artificielle du jeu est plutôt bonne et vos compagnons réagiront plutôt bien dans les modes de difficultés standard. Leur comportement est d’ailleurs paramétrable.

Une des grandes nouveautés de cet opus est la gestion de l’Inquisition. Très tôt dans le jeu, vous serez amené à prendre les commandes de ce nouveau groupe. Cette gestion prend plusieurs formes. Vous devrez annexer différents points d’intérêt (forts, lieux, carrières, etc.) dans chacune des zones, ou encore recruter de nouveaux partisans. La carte d’état-major vous permettra également de remplir différentes missions de trois manières différentes, celles-ci se font automatiquement sans votre intervention direct, mais apportent un véritable sentiment de pouvoir. Cette gestion ne s’arrête pas là, mais je préfère vous laisser la surprise! L’ensemble fonctionne parfaitement, et apporte une vraie valeur ajoutée à ce nouvel épisode de la série.

Tous ceux qui connaissent les productions BioWare savent que le joueur est amené à faire des choix tout au long de son aventure. Dragon Age Inquisition ne déroge pas à cette règle. Ces choix peuvent être sans conséquences, mais d’autres peuvent modifier grandement le déroulement de votre aventure! Vos compagnons se seront pas tous d’accord avec vos décisions, et il faudra développer les relations avec chacun d’entre eux si vous voulez qu’ils vous suivent jusqu’au bout.

Lartisanat, ou crafting, fait également son arrivée, et il s’agit d’un élément central de la personnalisation de votre personnage. Vous devrez récolter des ressources tout au long de votre aventure afin de créer vos propres armes et armures. Les possibilités sont nombreuses et on prend plaisir à forger les meilleurs pièces d’équipements possibles, malgré une interface peu lisible. Cet aspect du jeu est primordial si vous voulez tirer parti du meilleur de vos personnage.

Enfin, cet épisode se dote pour la première fois d’un mode multijoueur. Pour être honnête, j’ai très peu joué à ce mode de jeu. Il est orienté vers la coopération: une équipe de 4 joueurs devra explorer des donjons générés aléatoirement. Chacune des classe est représenté dans ce mode de jeu, pour un total de 12 personnages jouables. BioWare semble avoir retenu la leçon de Mass Effect 3, et bien que le mode soit vaguement lié à l’expérience solo, il n’influe en rien sur ce dernier.

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Un monde et un contenu gigantesque

Venir à bout de Dragon Age Inquisition vous prendra des dizaines d’heures. Personnellement, j’ai réalisé deux parties: une de 70 heures (Playstation 4), et l’autre de 90 heures (Xbox One). Dans cette dernière, je n’ai pas encore complété le jeu entièrement. La quête principale est assez courte et ne devrait vous occuper qu’une vingtaine d’heures en ligne droite. Néanmoins, les activités annexes sont tellement prenantes qu’il vous faudra au bas mot une cinquantaine d’heures pour profiter correctement du potentiel de cet épisode.

J’ai beaucoup aimé la structure du jeu qui opte pour un semi monde ouvert. Le jeu est divisé en zones, chacune étant de taille variable. La plupart sont très grandes, et profitent d’un excellent level design qui vient décupler l’envergure de chacune des zones. Cette construction m’a donné un sentiment de grandeur qui fait parfois défaut à des mondes totalement ouvert. Cette grandeur est également mise en valeur grâce au rapport d’échelle qu’il existe entre les environnement de Thedas, nos personnages, et les ennemis. Je me suis arrêté à de nombreuses reprises pour admirer ces paysages fantastiques où l’on peut parfois apercevoir des combats entre des créatures gigantesques. Le level design participe également à cet effet puisque les environnements se développent aussi bien à l’horizontal, qu’à la verticale. BioWare a réussi à créer un monde cohérent, sublime, et dans lequel le joueur peut s’investir.

Le jeu regorge d’activité annexes, et de quêtes secondaires. Qu’il s’agisse de simple récolte de ressources, ou de missions confiées par des personnages non jouables, il va être difficile de vous ennuyer dans Dragon Age Inquisition. Bon nombre de quêtes sont peu développées et nous rappellent les mécaniques de jeux utilisées dans les MMORPG. Pour autant, la qualité d’écriture de BioWare inscrit ces activités dans un vrai contexte scénaristique.

Identité graphique et artistique

Depuis le premier épisode, la série a subi quelques ajustements artistiques, et bien sûr graphiques. Dragon Age Inquisition semble enfin avoir trouvé sa voie et nous enchante avec ses couleurs, ses personnages au design soignés, ses environnements magnifiques, ou parfois terrifiants. On reste souvent bouche bée devant une forteresse, une statue, ou bien les environnements qui s’étendent à l’horizon.

Après deux épisodes qui étaient loin d’être des vitrines technologiques, BioWare a opté cette fois-ci pour le moteur graphique « Frostbite 3 » qui fait des merveilles. Les textures sont fines, les environnements détaillés, et très vastes. La seule ombre au tableau pourrait être les visages qui mériteraient d’être un peu plus soignés, mais je fais volontairement mon difficile sur ce point. Techniquement l’ensemble fonctionne plutôt bien avec une fluidité légèrement meilleure sur Xbox One, d’après moi. Le titre n’échappe pas à quelques soucis techniques comme un retard d’affichage de certaines textures après un chargement, ou bien l’apparition tardive d’éléments du décors. Ces défauts restent mineures, et je les ai constaté plus régulièrement sur la version Xbox One.

La musique du jeu est comme toujours de très bonne facture et propose quelques thèmes marquants, même si elle reste, selon moi, en deçà des bandes originales de Mass Effect. Le travail effectué sur le doublage est toujours de grande qualité, que ce soit en version originale, ou en version française.

Une histoire et univers prenant

Bien que Dragon Age Inquisition puisse s’apprécier sans avoir terminé les deux précédents épisodes, il est évident que celui-ci est intimement lié aux précédents. Nous retrouvons des personnages issus deux premiers jeux, et il ne sera pas rare que les évènements ayant eu lieu auparavant soient évoqués. L’histoire propose de nombreuses scènes marquantes et réussis à nous plonger dans cette ascension du pouvoir. Tout comme Dragon Age II, Inquisition met en scène une histoire aux retombées bien plus importantes, et déterminantes (pour l’univers du jeu) que le premier épisode. BioWare nous met au cœur d’une aventure qui modifiera l’avenir de Thedas, et c’est au joueur d’amorcer ces changements.

La qualité d’écriture, l’une des marques de BioWare, est à nouveau au rendez-vous et se ressent spécialement au niveau des personnages que nous sommes amenés à côtoyer. Chacun de vos compagnons a ses propres convictions, objectifs, et son histoire personnelle. Certaines scènes bénéficient d’une écriture réellement touchante, et BioWare semble s’être encore une fois surpassé. Le studio en a profité pour réaliser une galerie de personnages reflétant une certaine mixité sociale de notre époque contemporaine.

Certaines personnes ont été déçues par la fin de Dragon Age Inquisition, je pense que c’est à cause d’un manque de connaissance de l’univers du jeu. En effet, la fin de cet épisode laisse présager de grandes choses pour la suite de la série. Afin de prendre l’ampleur de cette fin, je vous conseille de lire attentivement le codex du jeu qui est une vrai mine d’informations sur l’univers de la série.

Conclusion

BioWare réussit un vrai tour de force avec Dragon Age Inquisition, celui de faire complètement oublier un second épisode décevant, malgré ses évidentes qualités, et de faire de cet épisode un grand RPG. J’entends par là que selon moi, Dragon Age Inquisition n’est pas juste un bon RPG de BioWare, c’est en quelques sortes un renouveau de la formule du studio. Je n’avais pas pris autant de plaisir sur un jeu de ce type depuis Skyrim. Dragon Age Inquisition est tel un œuf de dragon que les joueurs ont vu éclore. Nous n’étions pas convaincu du potentiel, nous avions un espoir, et une fois le jeu inséré dans la console, manette en main, l’œuf éclot et nous nous retrouvons face à un dragon majestueux.

Même après plus de 150 heures, j’ai de nouveau envie de replonger dans cette fantastique expérience. Désormais, je suis d’autant plus impatient de découvrir le prochain épisode de Mass Effect qui devrait profiter des nouveautés instaurées par Inquisition. Autant vous le dire, mon amour pour BioWare a encore grandi.

Test de Dragon Age Inquisition sur Playstation 4 et Xbox One
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    Les points positifs :
  • Le meilleur du gameplay des deux précédents épisodes
  • Un contenu gargantuesque
  • Cet épisode apporte une direction artistique maitrisée et épanouie
  • Techniquement et graphiquement très solide
  • Une histoire bien menée qui réserve de belles surprises
  • Une réel qualité d’écriture
  • L’importation des choix des épisodes précédents via https://dragonagekeep.com
  • Des choix importants et décisifs
  • Les environnements vastes et superbes
  • La gestion de l’Inquisition
    Les points négatifs :
  • Quelques petits bugs parfois gênant lors de la sortie (corrigés depuis par un patch)
  • Il arrive que le jeu ait de légers soucis d’affichages de textures et d’éléments du décors
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9.5
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David Poulain
De nature passionné et rêveur, je suis avant tout un fervent joueur, amateur des cultures de l'imaginaire, et fan de Metal Gear Solid, Kojima-San, Mass Effect et Deus Ex. Le Jeu Vidéo me passionne aussi bien en tant qu'art, qu'en tant qu'industrie. J'aime également la science-fiction, la fantasy, le cinéma, les séries TV, la culture japonaise et bien d'autres choses.