Test du Google OnHub, le routeur à usage simplifié mais encore limité

Routeur Google OnHub -1

Le marché des routeurs Wi-Fi n’est pas forcément là où l’on aurait pensé retrouver Google. Pourtant après réflexion, il semble logique que Google tienne à ce que les utilisateurs profitent de la meilleur expérience internet possible, afin d’utiliser ses services.

C’est ainsi ce que propose la société, en mettant en vente un routeur Wi-Fi supposé être extrêmement simple à configurer et à utiliser, tout en offrant le meilleur débit possible. Celui-ci est fabriqué par TP-Link, en partenariat avec le géant de la recherche. Nous avons ainsi décidé de le mettre à l’épreuve afin de vérifier ses performances et sa simplicité de configuration et d’utilisation.

Design et finition

Le design est clairement un élément différenciateur du Google OnHub. Au lieu de proposer un routeur Wi-Fi aux allures geek et avec de nombreuses diodes qui clignotent dans tous les sens, le routeur se veut un objet de décoration qui se fondra dans l’ambiance d’une pièce sans que l’on cherche à le cacher à tout prix, au risque de dégrader les performances en empêchant une bonne répartition des ondes.

Le design est donc plutôt réussi, avec un appareil cylindrique d’une vingtaine de centimètres de haut, d’une couleur bleutée et qui affiche un halo de lumière discret sur le dessus. La finition du plastique mat est plutôt agréable, même si lorsqu’on le prend en main on a tendance à trouver que Google aurait pu offrir plus de qualité pour le prix demandé.

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Le routeur est constitué de deux parties : le centre, qui contient toute l’électronique, ainsi qu’une prise d’alimentation, une entrée et une sortie ethernet ainsi que l’extérieur, en plastique creux, qui se glisse sur le centre pour compléter le tout. Attention cependant à ne pas utiliser de cables ethernet trop gros ou trop rigides si vous décidez de ne pas utiliser celui-fourni, car il risque d’empêcher la partie extérieure de se loger complètement sur le centre du routeur, lui donnant un aspect assez bizarre.

On regrettera donc ici principalement une chose : une seule prise ethernet est disponible. Si vous faites partie des adeptes du câblage lorsque cela est possible, il faudra ainsi passer par un switch, ce qui rend tout de suite le routeur beaucoup moins agréable visuellement, car on déplace ainsi le problème de quelques centimètres.

Configuration initiale

Après avoir réglé le problème du design qui devrait plaire au plus grand nombre, Google a décidé de s’attaquer à la configuration, afin de la rendre accessible à tous, même à ceux qui sont allergiques à la technologie.

Il suffit ainsi de brancher le routeur sur la prise électrique, de le connecter au modem et d’installer l’application OnHub de Google sur l’appareil mobile. Celle-ci va alors détecter le routeur, écouter une tonalité produite par celui-ci afin de s’y associer.

Une fois cette étape effectuée, il suffit alors de donner un nom au réseau Wi-Fi créé et de lui attribuer un mot de passe. Et… c’est tout! Il s’agit donc d’une véritable réussite de simplicité qui évite de passer par une interface web souvent déroutante pour les débutants. On se rapproche ainsi ici de ce que fait Apple pour son Airport Extreme et son application homonyme.

L’interface de gestion et configuration

La même application qui a servi à la première initialisation servira au suivi et au contrôle du routeur. L’avantage est que celle-ci fonctionne grâce à l’identifiant Google, ce qui permet de l’utiliser même lorsque l’on est hors de portée du Wi-Fi, à l’extérieur de la maison par exemple.

Dès les premières minutes d’utilisation, on se rend compte que les possibilités de configuration sont réduites au minimum vital. Il est ainsi possible de choisir si le routeur doit attribuer des adresses IP en DHCP, de router différents ports, de changer le nom du routeur et du réseau Wi-Fi, de choisir quels appareils doivent être priorisés en cas de forte sollicitation de la connexion, ou enfin de régler la luminosité du routeur.

L’application affiche de manière très visuelle le nombre d’appareils connectés ainsi que le débit utilisé par chacun. Il est également possible d’afficher la qualité de la connexion internet entre le routeur et l’appareil mobile sur lequel on utilise l’application OnHub, afin de valider la portée du réseau Wi-Fi. On regrettera par ailleurs l’impossibilité de renommer les appareils, ce qui devient problématique lorsque l’on en a beaucoup du même modèle ou fabriquant. Par exemple, mes six haut parleurs Sonos sont indiqués sous le même nom, ce qui ne m’aide pas à savoir lequel fonctionne ou non.

Pour finir au niveau de la gestion de l’appareil, si je peux très bien comprendre la volonté de Google de rendre le routeur le plus simple possible, il y a tout de même certaines fonctionnalités qui ne sont pas compliquées à mettre en place et qui manquent cruellement ici. Vous invitez souvent des amis à la maison? Il vous faudra leur donner le mot de passe de votre réseau Wi-Fi, car il n’est pas possible de créer un réseau pour les invités. Vous souhaitez bloquer l’accès à internet de vos enfants après une certaine heure ou certains jours? Impossible, il n’existe aucune règle d’accès dans le routeur, ni même de contrôle parental.

Des performances décevantes

Sur le papier, Google promet beaucoup : 13 antennes dont six pour le 2,4Ghz, six pour le 5Ghz et une pour analyser la congestion, le tout permettant d’atteindre des débits de 1900 Mbps. Dans les faits, ce n’est malheureusement pas du tout ce que j’ai constaté.

J’ai essayé plusieurs routeurs Wi-Fi, habitant dans une zone urbaine dense et les réseaux de mes voisins créant souvent des interférences. J’utilisais les derniers temps une Airport Extrème d’Apple, qui m’avait agréablement surpris au niveau de sa couverture et des débits obtenus. J’ai ainsi fait différents tests dans mon appartement de 130 mètres carrés afin de voir ce qu’il en était, puis j’ai refait les mêmes avec le OnHub. Voici les résultats obtenus :

Endroit Apple Airport Extreme Google OnHub
Emplacement 1 (éloigné) 383 Mbps 65 Mbps
Emplacement 2 (3 mètres du routeur) 470 Mbps 245 Mbps
Emplacement 3 (pièce adjacente) 400 Mbps 220 Mbps

L’écart entre les différents routeurs était tellement important que j’ai refait plusieurs fois des essais, avec différents appareils. Malheureusement, la situation ne s’est pas améliorée. Je suis donc extrêmement déçu des performances offertes par le routeur, en particulier lorsque l’on se rappelle du prix de celui-ci. La promesse de simplicité d’installation et d’autogestion du routeur est alléchante, mais lorsque celui-ci n’effectue pas efficacement sa principale tâche, qui consiste à délivrer une connexion stable et performante, tout son intérêt s’envole.

Des possibilités encore inexploitées

Le routeur embarque différentes conductivités et fonctionnalités qui ne sont pas aujourd’hui exploitées. Par exemple, on retrouve du Bluetooth 4.0, un port USB 3.0, 4GB de stockage afin d’étendre les possibilités logicielles, ou encore Weave et le protocole 802.15.4. Il est donc fort possible que les possibilités de l’appareil évoluent dans le futur, notamment pour le transformer en plateforme de gestion d’une future maison connectée. Pour le moment, en revanche, on reste un peu sur sa faim et l’on espère que le matériel si chèrement payé sera utilisé.

On pourrait par exemple imaginer une solution de contrôle des luminaires connectés, ou d’un thermostat Nest, par exemple. Le bluetooth permettrait d’ajouter une notion de commande vocale pour les différentes fonctionnalités. La mémoire de 4GB pour sa part permet d’ouvrir la porte à des développements plus évolués, qui pourraient mieux tirer parti de toute cette connectivité. Il faudra donc garder un oeil sur l’évolution de l’appareil.

Routeur Google OnHub -2

Conclusion

Proposer le Onhub à 270$, ce qui le place dans le haut de gamme des routeurs actuel, fait en sorte que l’on attend plus de l’appareil qu’une simplicité d’installation et d’utilisation. On attend des performances sans faille, afin d’avoir une connexion performante partout et en tout temps, sans avoir besoin de configurer de nombreux paramètres.

Si Google délivre sa promesse sur la simplicité, les performances ne sont pour le moment pas au rendez-vous, et l’on espère qu’il s’agit de quelque chose qui peut être amélioré au niveau logiciel. Par ailleurs, pour 20 dollars de moins, on peut se procurer une Airport Extreme qui reste relativement simple à utiliser tout en délivrant des performances bien supérieures. On peut également se procurer d’autres routeurs performants avec plus de possibilités, si l’on souhaite sacrifier la simplicité de configuration. Certes, ceux-ci risquent de ne pas évoluer aussi bien dans le temps, mais n’oublions pas que Google a une fâcheuse tendance à tuer rapidement les projets qui ne fonctionnent pas, et acheter un produit de la compagnie pour ce qu’il pourrait devenir reste donc risqué. C’est pour cette raison que nous allons garder un oeil proche sur ce produit et reviendrons régulièrement sur ses éventuelles évolutions.

Test du Google OnHub, le routeur à usage simplifié mais encore limité
"Le OnHub est un routeur très élégant et très simple à utiliser. Malheureusement, à trop vouloir simplifier l'expérience, Google a fait le choix de ne pas intégrer certaines fonctionnalités très importantes. À cela s'ajoutent des performances décevantes qui font qu'au prix demandé, le OnHub est difficile à recommander."
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