[PGW 2015] Tom Clancy’s The Division : On y a joué, voici nos impressions

The Division c’est un peu la grande inconnue du catalogue Ubisoft. Sans cesse repoussé, une promesse de départ qui semble évaporée, le titre issu de l’univers Tom Clancy (Rainbow Six, Splinter Cell) n’est plus aussi attendu que lors de son annonce il y a deux ans. Cependant, on semble se rapprocher de la sortie du tunnel pour The Division, le titre étant présenté en version jouable à la Paris Games Week.

Présentation de la démo

Après une présentation rapide en vidéo en compagnie d’une démonstratrice, nous nous sommes installés dans la salle de test pour lancer la partie. Avant cela, nous avons été répartis en trois groupes de trois avec chacun un personnage différent, doté d’objets spéciaux. On peut citer par exemple des tourelles, des kits de soins, ou encore des bombes collantes. Une fois que tout est prêt, on commence la partie. Et c’est là que ça devient intéressant. Il s’avère que nous allons jouer dans la fameuse Dark Zone, la zone PVP de The Division qui contient de l’équipement de qualité bien supérieure à celui qu’on pourrait trouver dans le monde ouvert. Une fois l’équipement recherché trouvé, il faut se rendre sur une zone d’extraction, symbolisée par un sigle d’héliport et demander un hélicoptère. Dès lors, un compte à rebours se déclenche et il faut attendre l’arrivée de ce dernier.

Sauf que, à partir du moment où le joueur déclenche la balise, tous les autres joueurs dans le secteur vous détectent, et dans The Division, signaler sa présence quand on porte sur soit de l’équipement rare est une très dangereuse initiative. De plus divers types de PNJ vont tenter de vous mettre des bâtons dans les roues. De gangs de rues aux groupes sur-armés possédant des lance-flammes, tout est mis en place pour que tout devienne chaotique. La subtilité est que les joueurs ne sont pas obligés de s’affronter. Au contraire même, il vaut mieux ne pas déclencher les hostilités car une fois qu’un joueur tire sur un autre, il devient un renégat et devient visible de tous et une prime est mise sur sa tête, pas pratique pour réussir à remplir son objectif.

Quinze minutes durant, nous avons tenté d’extraire l’équipement que nous avions trouvé, mais les autres joueurs avaient l’air décidés à en découdre, rendant  impossible l’accomplissement de la tâche pour toutes les équipes. On était en face d’un deathmatch nerveux, sympa, mais aussi d’un joyeux foutoir dans lequel le concept même de la Dark Zone s’effaçait…et c’est dommage.

En terme de maniabilité , il n’y a pas grand chose à dire car c’est très propre, le système de couverture fonctionne très bien, la roulade est précise et la visée ne pose aucun problème. De même de l’affichage à l’écran très lisible et en aucun cas invasif. Il donne les infos nécessaires à la progression. Par contre techniquement le jeu pêche,  les belles promesse de son annonce sont envolées et on est en face d’un jeu au rendu acceptable, mais sitôt qu’on pose les yeux  sur les textures, c’est assez dur. Les textures bavent, elles aliasent et pour être tout à fait honnête, les derniers open-worlds sortis sur la génération précédente faisaient mieux que The Division.

Impressions à chaud

J’ai passé un bon moment sur The Division, en partie grâce à mes éphémères coéquipiers qui en plus d’être forts sympathiques ont joué le jeu. De plus on a rapidement essayé de mettre en place des stratégies pour atteindre le point d’extraction ou repérer les adversaires. Sauf que, passé l’amusement de la découverte, on se rend vite compte que le concept de la Dark Zone est certes une bonne idée, mais qu’en réalité il ne fonctionne pas. En effet, ce dernier repose sur la recherche de loot et la tension induite entre les joueurs par le risque à prendre ou non de s’attaquer aux autres. Sauf que rien n’incite le joueur à collaborer avec d’autres groupes. Au contraire même, la recherche d’un meilleur équipement, le principe de précaution, tout est fait pour que le joueur ait plus envie d’éliminer la menace et de récupérer son matos que de rester pacifique. Pire encore, les balles perdues…

The-Division-E3-2015-2

En effet, si par miracle vous arrivez à maintenir une paix relative avec un groupe tout en tirant sur un autre, il suffit qu’une balle perdue touche l’un des autres joueurs pacifiques avec vous et immédiatement, vous passez renégat et devenez une cible pour tous. Gênant. C’est donc le principe même qui ne tient pas debout, et cette Dark Zone, censée être un lieu de tension permanente ne devient en réalité qu’un match à mort permanent. Et c’est à mon plus grand regret car le jeu est très jouable, plutôt agréable à prendre en main et les spécificité des personnages permettent vraiment l’établissement de stratégies entre partenaires.

Bilan : Moyen

Le bilan de cette session sur The Division est comme vous l’aurez compris, mitigé. On est face d‘un jeu à la jouabilité quasi irréprochable, à la maniabilité propre, avec une bonne lisibilité à l’écran. De côté là ,The Division est carrément sympathique. Sauf que d’une part, Ubisoft s’acharne à garder caché l’open-world pour se concentrer sur sa zone PVP, et d’autre part parce que cette dernière, la Dark Zone ne fonctionne pas. Enfin, si elle fonctionne, mais pas selon les concepts de gameplay posés et voulus par Ubisoft. La tension n’existe pas, on finit toujours à un moment ou un autre par rentrer en conflit ouvert avec les autres groupes présents. Est-ce l’effet « salon » qui pousse les joueurs à privilégier l’affrontement ? En fait non, c’est la construction du jeu elle même. Le système de loot, l’objectif centralisé, tout pousse à l’affrontement. C’est dommage, on aurait aimé beaucoup plus de subtilité dans l’approche, pour trouver cette tension qui manque à The Division.

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Mallory Delicourt
Futur professeur d'Histoire-Géo en région parisienne et passionné des processus de création des jeux vidéo. Également grand consommateur de sport collectifs, de jeux vidéo et de tout ce qui touche à l'Histoire et à la politique.