Critique de Comme des bêtes réalisé par Chris Renaud et Yarrow Cheney

A l’occasion du Festival International du Film d’Animation d’Annecy, Comme des bêtes, le dernier né des studios Illumination, a été présenté en avant-première mondiale devant la foule déchaînée du festival. Après un flot d’avions en papiers et d’applaudissements généreux à l’arrivée des réalisateurs, nous nous lançons dans le visionnage de ce nouveau film qui, on le rappelle, sortira en France le 27 juillet 2016 et le 8 juillet 2016 en Amérique du Nord.

Nous partons ainsi à la découverte de Max, petit chien vivant une vie paisible à Manhattan avec sa propriétaire, qui voit sa vie changer lorsqu’un nouveau chien nommé Duke est à son tour adopté. Les deux animaux entrent alors en conflit mais vont devoir apprendre à se connaître afin de surmonter les défis qui les attendent dans les rues de New York et faire face à une troupe d’animaux abandonnés dont la principale ambition est de se venger des animaux domestiques et de leurs propriétaires.

Fiche technique

  • Date de sortie : 8 juillet 2016 (Amérique du Nord) / 27 juillet 2016 (France)
  • Genre : Animation/Comédie
  • Classement : général/tout public
  • Réalisé par Chris Renaud et Yarrow Cheney
  • Scénariste : Brian Lynch
  • Producteur : Janet Healy, Dave Rosenbaum et Chris Meledandri
  • Distributeur : Universal Pictures
  • Titre original : The Secret Life of Pets

Des animaux drôles et attachants

Il existe énormément de films mettant en scène des animaux, de manière plus ou moins réussie. La grande force de Comme des bêtes réside dans sa capacité à mettre en valeur une grande variété d’animaux de compagnie ou non, et de souligner les traits qui les caractérisent avec beaucoup d’humour. Chaque propriétaire d’un chat aura déjà remarqué l’orgueil de celui-ci, ou aura déjà pris part à la guerre qui oppose les fervents défenseurs des chats et ceux des chiens. Le film est réfléchi et ne cherche pas à aller dans l’excès. Il se rattache toujours à la réalité et ne part pas dans une histoire complètement extravagante.

En effet, bien qu’il tende vers des situations improbables, le film reste sur une volonté de rappeler au spectateur propriétaire d’un animal sa vie quotidienne avec son petit compagnon. En cela, chaque animal à son défaut qui lui est propre mais qui le rend unique en même temps. On prend ainsi plaisir à découvrir au fur et à mesure les petites habitudes et inquiétudes d’un hamster qui ne parvient pas à retrouver sa résidence, d’un groupe de chiens qui n’arrive pas à rester concentrer sur le sujet d’une discussion à la vue d’un papillon, et bien d’autres encore. Les personnages principaux sont de la même manière très réussis bien qu’ils répondent à des personnages types vus et revus au cinéma.

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Un scénario léger pour un message fort

Comme des bêtes ne fait pas partie de ces films qui donnent ce que l’on pourrait appeler « une claque cinématographique » et n’en a aucunement l’ambition. En effet, le scénario reste simple et sans grande surprise. Fait pour un visionnage lors d’une après-midi pluvieuse ou lors d’une sortie estivale entre amis, le film est frais, léger et met de bonne humeur. Toutefois, il est nécessaire de souligner le message important qu’il transmet en cette période d’été. En effet, le film met l’accent sur une troupe d’animaux domestiques ayant été abandonnés, donnant ainsi l’occasion de dénoncer les pratiques honteuses de certains humains. A travers plusieurs scènes fortes et émouvantes, le spectateur comprend la détresse de l’animal abandonné et de la mort qui le guette.

L’action qui se déroule sur une seule et même journée permet aussi de mettre en avant la perception des animaux en comparaison de celle des humains. Chaque journée pour l’animal est palpitante et pleine de rebondissements, ce qui échappe souvent à l’œil du propriétaire qui lui ne voit qu’une journée normale.

L’amitié naissante entre Max et Duke est également bien traitée, même si peu originale. Celle-ci est portée par un ensemble de personnages secondaires intéressants et parfaitement mis en scène. De plus, la dynamique entre animaux domestiques et animaux abandonnés apporte beaucoup au film et retranscrit une façon de vivre bien différente entre les deux groupes, ce qui enrichit cet univers. Si la fin reste évidemment prévisible, on ne s’ennuie pas.

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Pas de prise de risque

L’ensemble visuel est toujours magnifique et maîtrisé. On regrettera cependant le manque de prise de risque des studios Illumination qui localisent à nouveau leur film à New York avec des scènes semblables à leurs précédentes productions. Il en va de même pour la bande originale qui ne reste pas dans les mémoires et suit le schéma habituel, à savoir des musiques pop pour rythmer le film et notamment son ouverture. L’aventure de ces animaux suit elle aussi un schéma narratif bien établi avec la classique course poursuite en véhicules qui n’apporte pas grand-chose au film et lui donne quelques longueurs.

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Conclusion

Les studios Illumination signent ici une très bonne comédie, fraîche et légère pour l’été, qui nous éloigne (enfin) de la spirale des Minions. Toutefois, ne vous attendez pas à ne plus voir ces bêtes jaunes, puisque Comme des bêtes sera précédé d’un tout nouveau court-métrage les mettant en scène.

Comme des bêtes représente une réelle chance pour Illumination de s’imposer en tant que studio d’animation et non en tant que « studio qui a créé les Minions ». Reste à savoir si celui-ci arrivera à se détacher une fois pour toutes de ce qui a fait son premier succès…

 

Critique de Comme des bêtes réalisé par Chris Renaud et Yarrow Cheney
"Un film drôle, mignon et familial. Même s'il suit un schéma classique utilisé et réutilisé dans le secteur de l'animation, il fera passer un bon moment à ses spectateurs en suivant une ligne d'horizon et en évitant de se perdre dans la facilité."
7.5
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