Test de la PlayStation VR et quelques jeux

Il y a presque 2 ans jour pour jour, je mettais la main ou plutôt les yeux pour la première fois sur un casque de réalité virtuelle. Sous la promesse de révolutionner le monde du jeu vidéo, l’Oculus version DK2 financé par sociofinancement m’a plongé dans l’univers de Lucky’s Tale un sympathique jeu de plateforme. Le fait d’avoir mon champ de vision entièrement dans le jeu vidéo était vraiment impressionnant et je ne pouvais que voir d’un œil positif la suite des choses. Aujourd’hui, les casques sont enfin accessibles au grand (riche) public et Sony nous propose la première alternative qui ne requiert pas un PC ultra-puissant : la PlayStation VR compatible avec la PlayStation 4.

Je dois d’abord vous dire que je possède un Oculus Rift depuis le mois de juin dernier ce qui a fait retomber un peu la poussière sur le grand « hype » derrière cette technologie. Le tout était dû principalement au fait que j’ai essayé plusieurs jeux et la grande majorité me donne carrément la nausée. Il semblerait qu’à partir du moment où on me plonge dans un jeu où mon corps virtuel se déplace alors que ce n’est pas mon cas dans la réalité, le mal de cœur me prend rapidement ce qui raccourcit beaucoup ma durée de jeu et réduit mon appréciation de l’expérience. J’étais donc bien curieux de voir ce qui m’attendait avec la PlayStation VR.

Un design et un confort supérieur

D’abord, dans mes souvenirs de l’après-conférence E3 de juin dernier, la PlayStation VR offrait un confort supérieur l’Oculus et la version finale n’est pas différente. Même si le casque paraît beaucoup plus volumineux, il offre un soutien sur la tête accrue en plus d’être très bien coussinée si bien que je n’ai jamais senti de pressions ou de lourdeur sur ma tête. De plus, il y a un bon nombre d’ajustements qu’on peut faire sur le casque afin qu’il épouse parfaitement la forme de notre crâne. Je dirais que le design en général est aussi bien supérieur proposant un look plus moderne et futuriste que celui de l’Oculus qui propose une finition qui semble presque bas de gamme.

Du côté de l’Oculus, un point positif c’est que les oreillettes y sont directement rattachées, mais elles semblent très fragiles. Pour la PlayStation VR, on doit brancher les écouteurs séparément ce qui nous permet d’avoir une meilleure flexibilité. La paire incluse est assez standard.

Un autre élément distinctif qui lui permet de se démarquer, c’est que l’avant du casque est assez large et profond pour permettre à l’utilisateur de le porter avec des lunettes. En plus, mes verres et la bordure sont assez larges ce qui veut dire qu’à mon avis pratiquement tous les modèles pourront être portés avec le casque.

Beaucoup de câblage

Si vous vous apprêtez à mettre la main sur un PlayStation VR, soyez prêt à voir le nombre de fils attachés à votre console doublé. Premièrement, vous devrez attacher un petit processeur par prise HDMI entre votre téléviseur et votre console. Celui-ci est lui-même lié au casque par deux autres câbles HDMI (probablement un par écran). Le processeur doit aussi être branché dans une des entrées USB de la console pour être fonctionnel et il y a aussi une source pour le courant. Ensuite, il faut ajouter la nouvelle PlayStation Caméra (qui vient d’ailleurs dans un joli nouveau look) qui requiert un 2e port USB. Enfin, si vous voulez aussi recharger vos deux manettes Move qui sont bien utiles pour la plupart des jeux, vous aurez besoin d’un total de 4 prises USB. Comme la PlayStation 4 n’en contient que trois, vous serez un peu pris au dépourvu. J’ai dû me tourner vers cette station de chargement pour régler mon problème. Néanmoins, l’installation s’est faite assez aisément et j’ai pu commencer à jouer rapidement.

Pas besoin d’un immense espace

Un des éléments qui m’avait fait choisir l’Oculus VR au profit du HTC Vive, c’était le fait que je voulais m’en servir dans un espace restreint juste devant mon ordinateur. J’avais d’ailleurs de mauvais souvenirs de la première version de la Kinect qui nécessitait un grand espace de salon pour que la caméra puisse complètement capter mes mouvements. Or, c’est loin d’être le cas avec la PlayStation VR. En effet, mes expériences avec le casque de réalité virtuelle se sont limitées à quelques mouvements à gauche et à droite. De plus, l’angle de vision de la caméra est très grand ce qui me permet d’être dans son champ de vision facilement simplement en l’attachant au sommet de ma télévision.

Batman Arkham VR

Le jeu que j’attendais avec le plus d’impatience, c’était bien sûr Batman Arkham VR qui se détaille au prix suggéré de 29,99 CAD ou 19,99 €. Édité par Warner Bros Games et développé par Rocksteady, le jeu a pour but de vous plonger dans la peau du héros de DC Comics. L’aventure commence donc dans le manoir des Wayne où Bruce n’a qu’à jouer les bonnes notes sur le piano afin de nous transporter à la Bat Cave pour se préparer pour une nuit mouvementée. En effet, Alfred a noté que Nightwing ne répond plus à l’appel et il est inquiet. Il n’en faut pas plus pour que Batman se lance à sa trace avec les quelques indices qu’il a laissée sur son chemin.

Jusqu’à présent, j’ai testé une vingtaine de jeux vidéo sur VR entre l’Oculus et la PlayStation VR. Or, pour moi, il n’y a aucun doute que jusqu’à présent l’expérience de Rocksteady est la mieux réussie au niveau de l’immersion. Le jeu exécute particulièrement bien notre prise de l’armure de ce héros masqué. Dès le départ, lorsque j’ai joué les notes sur le piano du manoir Wayne afin d’ouvrir l’entrée secrète vers la Bat cave, j’étais très satisfait. Qui plus est, lorsque le jeu nous fait enfiler le costume complet une pièce à la fois, j’étais immédiatement rempli de satisfaction. Quelques instants plus tard, le jeu m’équipait d’un Batclaw, d’un nombre illimité de Batarang et un scanneur pour jouer au détective. Bref, je peux vous dire que je me suis amusé pendant de nombreuses minutes avec tous ces gadgets au point que j’avais presque mal au bras à force de lancer tous les Batarang sur les cibles de pratiques. Dans l’ensemble, j’ai dû passer plus d’une demi-heure dans la Batcave à m’amuser avec tout ce dont elle avait à offrir autant avec les cibles qu’avec le petit laboratoire qui m’a permis d’analyser des échantillons de sang.

Comme plusieurs jeux de la PlayStation VR, celui-ci met de l’avant l’usage de la PlayStation Move qui fonctionne particulièrement bien pour reproduire les mains de notre protagoniste. D’ailleurs, le casque et les manettes répondent très rapidement à nos mouvements. J’ai fait le test en tentant d’envoyer plein de Batarang le plus rapidement possible et tout se faisait de manière très facile. Batman Arkham VR profite aussi de la mécanique qui nous permet de retracer les événements d’une scène de crime et qui nous a bien servi par le passé.

Dans l’ensemble, j’ai passé environ 1 h 30 dans l’univers de Batman Arkham VR et il n’en fallut pas plus pour compléter le jeu. C’est dire qu’il est assez léger en matière de contenu. Néanmoins, les développeurs ont très bien réussi à nous immerger pleinement dans le corps de Batman sans jamais me donner la nausée.

Until Dawn : Rush of Blood

J’ai adoré Until Dawn l’an dernier sur PlayStation 4 et j’avais bien hâte d’essayer l’expérience de réalité virtuelle dans ce même univers. Cependant, ne vous attendez pas à avoir la même qualité de jeu que le titre original. Dans Until Dawn : Rush of Blood, le joueur est placé au centre d’un wagon qui se promène sur un long chemin de rail et il doit tirer sur des cibles grâce aux fusils qu’il tient dans chaque main. Malheureusement, c’est à peu près à ça que l’expérience se résume. Le jeu nous surprend à quelques moments en nous arrivant avec des ennemis qui sortent de recoins inattendus, mais c’est tout. Bien que les contrôles soient à point, j’ai encore une fois l’impression d’être devant une petite démo technique qui ne rend pas justice au jeu duquel il a été inspiré.

PlayStation VR Worlds

Du côté de PlayStation VR Worlds, c’est un ensemble tout-en-un qui propose en fait plusieurs mini-jeux qui démontre le potentiel de la réalité virtuelle. Du lot, je dois dire qu’on a bien rigolé en essayant le mode The London Heist dans lequel le joueur doit réaliser un braquage assez intense. Moi et Kevin, nous nous sommes beaucoup amusés à jouer avec la physique du jeu et c’était impressionnant de voir comment elle répondait particulièrement bien à nos mouvements. Lorsqu’on prend la Move de droite pour recharger notre pistolet qui se tient dans notre main gauche, on se sent plus dans l’action que jamais. J’ai bien hâte de voir des expériences de jeu de tir à la première personne complète.

PlayStation VR Worlds propose aussi une nouvelle génération du jeu de Pong alors qu’il faut déplacer notre tête pour intercepter le ballon et le retourner à l’adversaire. Bien sûr, il faut réussir à déjouer celui qui se retrouve de l’autre côté du terrain en mettant un peu d’effet dans le ballon et en ajoutant de la vitesse. Le jeu propose aussi une course de luge qui est assez amusante et plutôt stressante ainsi qu’une visite dans l’espace et sous la mer, mais celles-ci sont un peu plus lourdes pour le mal de cœur. Bref, c’est un ensemble qui offre beaucoup de diversité.

Allumette

Allumette est un court métrage développé par Penrose Studio dont l’expertise est justement l’animation. Dans celui-ci, nous avons droit à un film d’environ 20 minutes durant lequel celui-ci qui l’écoute peut se déplacer dans l’environnement pour choisir sa perspective et observer cet univers. Il s’agit d’une jolie petite histoire qui est très bien animée. C’est le premier film que je regarde en réalité virtuelle et il n’y a aucun doute que c’est assez impressionnant. J’espère qu’on nous offrira d’autres divertissements du genre.

Harmonix Music VR

Dans Harmonix Music VR, il y a quatre modes différents durant lesquels vous êtes complètement absorbé dans un monde qui vibre au rythme de la musique. Du lot, je me suis bien amusé avec le mode « The Easel » où le joueur peut s’amuser à peinturer des formes dans le décor pour ensuite les déplacer à notre guise. C’est semblable au Tilt Brush que Google a développé et qui est seulement disponible sur HTC Vive. Puis, bien que les chansons sélectionnées ne fassent pas partie des succès populaires, la majorité est très entraînante. Malheureusement, il n’y a pas de mode compétitif ou il faut bouger au rythme de la musique.

La conclusion et plus à venir

Après une semaine de test avec la PlayStation VR, je constate que celle-ci est en avance sur l’Oculus à plusieurs niveaux. Une de mes inquiétudes était d’avoir autant de malaise qu’avec l’autre casque, mais ce ne fut pas du tout le cas. Je pense que c’est parce que la majorité des expériences offertes ont saisi ce qu’il faut faire pour rendre les joueurs à l’aise. Le fait de bouger et d’utiliser beaucoup nos mains pour rendre notre corps un peu plus à l’aise avec la réalité virtuelle. J’aurais aimé faire un comparable avec la HTC Vive, mais ce sera pour une autre fois. En attendant, je vous recommande d’avoir l’œil sur notre site pour notre avis sur encore plus de jeux de la PlayStation VR. En conclusion, à l’heure actuelle c’est difficile de justifier l’investissement puisque la grande majorité des titres offerts ne sont que des démos techniques. De plus, les précommandes sont déjà complètes (du moins au Québec) et d’ici à ce que le casque revienne en stock, plusieurs autres titres attendus vont paraître comme Eagle Flight d’Ubisoft dans les prochaines semaines, EVE : Valkyrie le 13 octobre et Resident Evil VII en janvier qui en vaudront peut-être plus la peine. D’ici à ce que les marchands remplissent leur stock, mieux vaut s’armer de patience et attendre que la plateforme se garnisse avec quelques titres intéressants comme ça devrait toujours être le cas.

Par contre, pour ceux qui veulent immédiatement se lancer dans la réalité virtuelle, la PlayStation VR est assurément un achat à considérer puisqu’elle est plus abordable que toutes les autres alternatives disponibles actuellement sur le marché.

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Anthony Gravel
Anthony est notre rédacteur chef et il écrit des tests depuis une dizaine d'années. Il a d'abord commencé avec le podcast de l'Épée Légendaire avant de rejoindre Geeks & Com' quelques années plus tard. On peut dire qu'il aime presque tous les styles, mais il a quand même un petit faible supplémentaire pour les jeux narratifs et les JRPG !