Test de The Last Guardian sur PlayStation 4 : une poésie technologique

On dit que la patience est une vertu. Celle-ci a été mise à rude épreuve concernant la sortie de The Last Guardian, annoncée en 2009 et dont le développement avait commencé aussi tôt qu’en 2007. De multiples problèmes ont fait en sorte que Fumito Ueda ainsi que Team Ico ont dû repousser la sortie un nombre incalculable de fois. Mais maintenant, c’est le temps des réjouissances puisque le jeu voit enfin le jour. Alors, toute cette attente a-t-elle value la peine ou est-ce que l’on se retrouve devant une autre de ses sorties bâclées au quart de tour ? Plus de détails dans cette critique !

Fiche Technique

  • Date de sortie : 6 décembre 2016
  • Style : Action, Aventure 
  • Classement ESRB/PEGI : Teens/PEGI 12
  • Développeur : JAPAN Studio
  • Éditeur : Sony Interactive Entertainment
  • Langue d’exploitation : Sous-titres Français, Anglais
  • Exclusivité sur PlayStation 4
  • Évalué sur PlayStation 4
  • Prix lors du test : 79.99$ CAN / 69.99€ EUR
  • Site officiel
  • Copie physique envoyée par l’éditeur

Premièrement, avant toute chose, je dois vous avertir : The Last Guardian, je l’attends depuis sa première annonce. Il va donc sans dire que je serais particulièrement sévère durant cette critique et je ne m’attendais donc à rien de moins que l’excellence lorsque j’ai inséré le disque pour la toute première fois dans ma console de salon. C’est donc avec une joie sans borne, mais une peur tout aussi grande que je me suis jeté dans l’aventure du Garçon et de son ami poilu, Trico.

Plusieurs questionnements

Pour ceux qui sont familiers avec l’univers de Fumito Ueda, le génie derrière les jeux Ico et Shadow of the Colossus, la poésie vidéoludique qui ressort de ces titres est la principale facette qui dégage de l’expérience. Ici, aucunement question de faire vivre, on veut vous faire ressentir. Les émotions sont la base de tout et on espère que le joueur termine son périple transformé. C’est avec les mêmes intentions que The Last Guardian a été développé.

On commence donc perplexe, avec un jeune garçon, inconscient, qui se retrouve dans un lieu inconnu, devant une drôle de bête. Impossible de dire en quoi celle-ci est constituée : est-ce un chien, est-ce un loup, un oiseau ou autre créature ? Mais surtout, est-elle agressive, passive, dangereuse ? Malgré tous ces questionnements, on se rend compte assez rapidement qu’il s’agit de notre unique planche de salut si on désire retourner d’où on vient. D’ailleurs, d’où vient-on ? Des questionnements continuent d’affluer en permanence au fil de notre périple. Espérons que nous trouverons des réponses.

Le début d’une grande amitié

Une fois la surprise passée concernant notre nouvel ami, il est temps de développer une amitié basée sur une confiance réciproque afin de s’en sortir. Et cela n’est pas de tout repos. Comme un animal de compagnie, Trico (c’est le nom qu’on lui donne) est un être hésitant, qui fonctionne avec ses instincts. Il est donc normal qu’il ne soit pas tout à fait réceptif à nos demandes ou aux ordres qu’on lui donne. Et c’est, à mon avis, toute la force du jeu. Nombre d’entre eux ont déjà exploité le lien que l’on peut avoir entre l’intelligence humaine qui contrôle un personnage et l’intelligence artificielle qui en contrôle un autre.

Cependant, à mon opinion, il s’agit de la première fois que l’intelligence du jeu n’obéisse pas toujours à nos désirs. Certains y trouveront de la frustration, de l’incompréhension face à la désobéissance de Trico. Pour ma part, j’ai préféré voir cela comme un défi, un désir profond et sincère qui voulait que l’animal et le garçon ne fassent plus qu’un. Je ne dis pas que je n’ai jamais vécu de moments désagréables (il arrive parfois que l’animal semble vouloir se diriger vers la bonne destination et, à la dernière seconde, décide autrement), mais l’expérience en vaut clairement la peine.

Que de ruines…

En dehors du lien qui se créer entre nos deux protagonistes, la deuxième merveille qui se dévoile sous nos yeux dans The Last Guardian est le paysage. Comme mentionné auparavant, on ignore où on se trouve lors de notre réveil et on le découvre, petit à petit. Ce qui est rapidement apparent, c’est que le tout semble ancien, d’une autre génération (bien que l’on ne peut dire avec certitude dans quelle époque on se trouve avec le personnage). On pense instantanément aux temples mayas, à leurs ruines et habitations qu’ils ont eues par le passé.

Cependant, contrairement à la surface sur laquelle ils construisaient leur demeure, on se retrouve plutôt, la majorité du temps, dans des montagnes et dans les hauteurs. Cela donne droit à des panoramas merveilleux et à couper le souffle. On a même droit à des changements de température et la pluie se met de la partie à quelques occasions. De plus, la température se mêle adéquatement à l’ambiance du moment. Une douce brise nous effleure lorsque l’on regarde le panorama, nous faisant presque oublier que nous sommes dans une région inconnue et que le danger nous guette. Un excellent travail de ce côté afin de nous faire plonger dans l’aventure.

C’est alors que les défauts apparaissent

Il est normal, lorsqu’un nouveau titre pointe le bout de son nez, de vouloir savoir ce qui pourrait nous amener à essayer celui-ci. Mais la nature humaine étant ce qu’elle est, on désire également savoir ce qui ne fonctionne pas, si tel est le cas. Parfois, c’est uniquement une question d’opinion, un aspect que l’on n’apprécie guère, mais qu’une autre personne pourrait voir d’un autre œil. Malheureusement, pour The Last Guardian, les défauts sont apparents et peuvent être perçus rapidement.

Comme mentionné un peu plus tôt, les réponses de Trico peuvent apporter quelques frustrations à l’occasion, mais cela reste subjectif. Mais ce qui ne l’est pas, c’est les angles de caméra avec lesquelles nous devons nous débrouiller tout du long de l’aventure. Celles-ci sont la plupart du temps au mauvais endroit et on se retrouve à faire un peu n’importe quoi en raison de l’information qui se trouve devant nous. Si ce genre de situation était peu commune, cela serait rapidement pardonnable et on pourrait tout simplement continuer de profiter de notre périple, mais honnêtement, certaines personnes ne pourront passer outre et trouveront le tout frustrant. Il est dommage que cela vienne nuire à l’ensemble de l’œuvre.

Conclusion

Il y aura fallu plusieurs années d’attente avant d’avoir finalement droit à The Last Guardian. Est-ce que le résultat correspond au résultat final auquel on s’attendait ? Fan de la première heure, vous allez outrepasser les défauts et profiter d’une aventure riche et incroyable. Pour les autres, il vaut mieux tenter le coup et tirer votre propre conclusion. Il serait dommage de passer à côté d’un jeu merveilleux sans avoir au moins pris un risque. Un risque qui sera sans doute payant.

Test de The Last Guardian sur PlayStation 4 : une poésie technologique
"The Last Guardian correspond exactement à ce que je m'attendais : une aventure extraordinaire avec des personnages qui le sont tout autant. Des défauts visibles qui peuvent être pardonnés mais qui viennent tout de même ternir l'enveloppe finale. Ce jeu fait partie de mon top 5 de l'année et restera gravé dans ma mémoire pour encore quelques temps. "
9
Print Friendly, PDF & Email