Neomanila

[NYAFF 2018] Critique du film Neomanila

Toto, un orphelin adolescent, est recruté par un gang meurtrier notoire. Irma, la chef du groupe, devient rapidement une figure maternelle pour le jeune homme. Alors qu’ils forment des liens familiaux, leur loyauté sera mise à l’épreuve lorsqu’une de leurs cibles s’avère avoir un visage familier.

Fiche technique

Neomanila sera présenté en première New Yorkaise le jeudi 5 juillet à 19h au Walter Reade Theater dans le cadre du New York Asian Film Festival. Le film sera présenté en première Canadienne le lundi 16 juillet à 17h30 et le mercredi 18 juillet à 17h15 à la Salle J.A. De Sève dans le cadre du Festival international de films Fantasia.

Neomanila est un film noir qui n’est pas sans rappeler les films de gangs de rue américains du début des années 90. On y suit Toto, un jeune itinérant, qui se fait recruter par une escouade meurtrière qui exécute clandestinement les vendeurs de drogues pour la police locale. Irma, la chef du gang viendra à le traiter comme son propre fils.

Neomanila pour un néo-noir

Tout comme les films du genre, Neomanila ne se préoccupe pas d’avoir une histoire bien définie. Le long métrage préfère plutôt déambuler organiquement à travers les embûches de la vie de ses personnages. Ceci peut s’avérer monotone pour le spectateur qui s’attend à des séquences d’actions omniprésentes. Les plus patients y trouveront un récit riche en émotions, mais qui n’a pas réellement d’autre but que de nous faire vivre la misère de la rue.

Neomanila est le premier film du réalisateur Mikhail Red que j’ai eu le plaisir de regarder. Des plans larges aux plans serrés, on ressent le désespoir des lieux et des personnages. Il joue d’une main de maître avec les ombrages. Je suis bien curieux de voir ses opus précédents.

Espoir et désespoir

La distribution de Neomanila livre bien la marchandise. Timothy Castillo, dans le rôle de Toto, me semblait vide d’émotion au début du film, mais au fur et à mesure que sa relation avec Irma se développe on peut voir la gamme de ses émotions s’élargir. Eula Valdez, qui incarne cette dernière, est tout à fait magnifique à voir. Elle donne l’image d’une femme désabusée dans la quarantaine, mais empreinte d’une féminité mortelle. Les autres personnages étant à peine présents ils sont plus difficiles à évaluer.

Neomanila est un beau, mais futile voyage à travers la vie des démunis de la Philippine. On y trouve toute la violence, autant physique que psychologique, par laquelle on ne souhaite pas passer. Par contre, on y trouve également l’espoir et le contact humain, même si ces deux derniers sont constamment menacés. Un film dur, qui n’est certainement pas pour tous.

Neomanila
[NYAFF 2018] Critique du film Neomanila
"Neomanila est un film noir. Il traite du désespoir et de l’enfer de la rue. Avec une superbe réalisation, seulement le scénario fait un peu boiter le film et l’empêche de se démarquer. À voir si vous aimez les films durs et lents. "
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Yann Fournier
Je gaspille mon temps devant la télé et les écrans de cinéma, donc autant en parler...