Ancestors : The Humankind Odyssey – un projet ambitieux à saveur montréalaise

On le sait ; il y a énormément de talent dans le domaine du jeu vidéo à Montréal. Or, après presque 10 ans, dont 4 ans sur ce projet, un des créateurs les plus en vue dans l’industrie est prêt à faire découvrir son nouveau bébé. Bien sûr, il n’est pas seul puisque Patrice Désilets est accompagné d’une forte équipe de maintenant 35 personnes chez Panache Digital Games. Qui plus est, avec le support de Private Division, division de Take-Two, les ressources sont assurément là pour répondre aux attentes. De passage dans leur studio, Geeks & Com a pu découvrir Ancestors : The Humankind Odyssey ce premier titre très attendu.

Un jeu pas comme les autres

Bien que Patrice Désilets puisse difficilement se détacher de la franchise qu’il a aidé à mettre au monde : Assassin’s Creed, son nouveau titre ne ressemble pas à grand-chose. Certes, un monde ouvert et des balades dans les hauteurs vont peut-être vous faire penser le contraire, mais il faut l’essayer pour constater à quel point c’est original.

Le contexte d’Ancestors nous plonge dans la peau d’un primate il y a 10 millions d’années au cœur de l’Afrique. Tout commence alors que l’aîné de la tribu se fait sauvagement attaquer par un puissant rapace qui l’entraîne dans sa mort. Malheureusement, cette attaque laisse aussi un jeune singe qui était attaché à l’aîné, sans défense, mais il réussit de justesse à se cacher. Il n’en faut pas plus pour qu’un autre singe, votre personnage, parte à sa recherche.

Développer notre cerveau

La forêt s’ouvre donc rapidement à nous alors que le joueur est laissé à lui-même avec, comme meilleur outil, sa propre curiosité. Les possibilités semblent donc pratiquement infinies dès le départ. Heureusement, on peut se fier à nos sens, qui se développeront davantage avec le temps, pour survivre et évoluer.

Tout commence avec notre sens de l’intelligence qu’on peut activer pour savoir avec quoi interagir dans les parages. Et, croyez-moi, il y a énormément d’items avec lesquelles jouer. Quelque chose d’aussi simple qu’une roche peut nous permettre de développer nos neurones et en découvrir une nouvelle utilité.

D’ailleurs, un des premiers attributs que développe notre primate est sa motricité. Initialement, il peut seulement tenir un objet dans une main, mais avec cette capacité accrue, il finit par pouvoir avoir un item dans chaque main. Cela ajoute une dimension supplémentaire à ceux-ci et on réussit à faire des transformations.

Or, le premier objet que j’ai pu transformer était une branche dont j’ai enlevé les feuilles pour m’en servir comme harpon. Ainsi, j’ai été en mesure de pêcher quelques poissons pour maintenir la satiété de mon personnage. Mais ce n’est pas si facile. La première fois qu’on mange un aliment, notre personnage n’a pas encore les bons enzymes pour le digérer. Le résultat est un fort mal de ventre ce qui vient nous ralentir.

Évidemment, comme Ancestors se base sur l’évolution, il faut s’attendre à ce que les nouveaux attributs qu’on développe passent d’une génération à l’autre. Ça peut donc vite devenir une obsession et on se perd facilement dans l’univers lorsqu’on en constate toutes les possibilités.

C’est important de bien développer ses neurones

Se fondre dans la jungle

En fait, l’intelligence est le premier de trois sens qu’on peut exploiter dans Ancestors. Il y a aussi l’ouïe qui peut nous aider à trouver les bébés de notre tribu qui se cachent des prédateurs de la forêt. Sinon, c’est aussi ce qui va nous permettre de repérer les prédateurs à distance.

Après l’ouïe, il y a notre sens de l’odorat qui peut aussi nous permettre d’avoir une meilleure vue d’ensemble sur nos environs. Évidemment, c’est difficile d’exploiter chacun d’eux promptement au début, mais à force d’aiguiser nos sens, ils finissent par être plus efficaces. Bref, tout ça pour dire qu’il faudra se fier à ses sens pour ne pas complètement perdre la tête lorsqu’on explore de nouveaux recoins.

L’inconnu peut vous rendre paranoïaque

On constate d’ailleurs, assez rapidement, que notre personnage peut commencer à développer une solide paranoïa lorsqu’il explore des endroits qui ne sont pas encore assez connus de ses sens. Le truc est donc d’essayer de ne faire qu’un avec la jungle et de ne pas paniquer comme notre personnage. C’est souvent plus facile à dire qu’à faire surtout lorsqu’on considère les nombreux prédateurs qui se cachent dans les parages. Durant ma session de deux heures, des sangliers, un serpent, un crocodile et un tigre ont eu raison de moi. Mieux vaut explorer tranquillement et rester autant que possible dans les hauteurs.

Se déplacer verticalement est d’ailleurs un aspect assez important à exploiter. Il y a assez d’arbres pour qu’on puisse se déplacer d’un à l’autre soit en sautant ou en se balançant, mais il faut être très prudent. Un faux pas pourrait nous faire subir d’importants dégâts qui vont énormément ralentir notre personnage. C’est d’ailleurs très difficile de jouer avec un os endommagé.

Se balander dans les hauteurs et la meilleure façon d’éviter les prédateurs

On ne vous tiendra pas par la main

Selon vos goûts, il est possible de jouer avec un hud, un hud partiel ou carrément sans hud. C’est sûr qu’on recommande aux débutants de l’activer, car les nombreuses possibilités peuvent nous donner le vertige. Surtout que, comme Ancestors sort de l’ordinaire, vous ne risquez pas d’avoir grand point de repère. Pour moi qui plongeais dans le jeu pour la seconde fois, je dois dire que cet élément qui était absent la première fois ainsi que les explications de Patrice ont grandement aidé.

À l’instar de nos ancêtres, il n’y a pas de ligne directrice pour amener l’humanité là où elle est aujourd’hui. Il va falloir se fier à notre instinct et notre curiosité pour survivre dans la jungle et en sortir plus fort. Certes, il y a quelques objectifs, mais on en perd vite le fil lorsqu’on commence à découvrir tout ce qui nous entoure. De plus, il ne faut jamais oublier de répondre à nos besoins essentiels en mangeant, buvant et en se reposant régulièrement ce qui n’est pas toujours évident.

Enfin, si on peut se permettre de partager le conseil du créateur, au lieu de voir le singe qu’on contrôle comme notre personnage, mieux vaut voir notre clan dans son entièreté comme notre protagoniste. En effet, on peut rapidement développer nos talents de communicateur pour ne pas être obligé d’explorer la jungle seul. Cela va faire une grosse différence dans votre expérience puisqu’on peut leur donner des ordres.

C’est toujours plus facile en groupe

Un potentiel à découvrir

Pour conclure, en deux heures, j’ai l’impression d’avoir seulement effleuré une petite partie de ce que l’expérience complète va offrir. Tous les journalistes sur place ont vécu une expérience unique et ont dû affronter différents obstacles. On a d’ailleurs eu un léger aperçu de tous les neurones qu’on peut développer et c’était assez imposant. Or, comme on a vu seulement une toute petite partie du jeu, je suis curieux de voir jusqu’où l’évolution de Ancestors : The Humankind Odyssey va nous amener. Nos premières impressions sont très concluantes et c’est surtout l’originalité du concept ainsi que les nombreuses possibilités qui m’ont charmé. Il y a énormément de potentiel dans ce jeu et on devrait en découvrir davantage dans un avenir pas trop lointain.

Ancestors : The Humankind Odysseyest prévu pour 2019 en version numérique seulement et le prix a été fixé à 39,99 USD.

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Anthony Gravel
Anthony est notre rédacteur chef et il écrit des tests depuis une dizaine d'années. Il a d'abord commencé avec le podcast de l'Épée Légendaire avant de rejoindre Geeks & Com' quelques années plus tard. On peut dire qu'il aime presque tous les styles, mais il a quand même un petit faible supplémentaire pour les jeux narratifs et les JRPG !