The Outer Worlds: efficace mais limité

Si vous êtes un fan de la série Fallout vous attendez très certainement ce nouveau bébé d’Obsidian Entertainment: The Outer Worlds. Et la prémisse à de quoi allécher: un RPG dans un univers de conquête spatiale dans un style qui n’est pas sans rappeler le très célèbre Bioshock premier du nom. Bref, c’est dire l’impatience que l’on avait à la rédaction pour tester ce nouveau titre des créateurs de Fallout: New Vegas, entre autres.

Fiche Technique

  • Date de sortie : 25 octobre 2019
  • Style : Action-RPG
  • Classement ESRB/PEGI : M17+ / PEGI 18
  • Développeur : Obsidian Entertainment
  • Éditeur : Private Division
  • Langue d’exploitation : Anglais sous-titré français
  • Testé sur PS4 Pro
  • Aussi disponible sur PC, PS4, Xbox One et Switch
  • Prix lors du test : 79,99 $ CAD / 44,99 €
  • Site Officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

https://www.youtube.com/watch?v=EPbrKXda6RI

Le futur comme imaginé dans les années 20

L’histoire de The Outer Worlds est assez simple. Vous incarnez un des nombreux pionniers plongés en hibernation et chargés de coloniser des planètes (pas si) habitables situées aux confins de la Galaxie. Le seul hic, c’est qu’une erreur a causé un léger report de la sortie de votre état d’hibernation…70 ans pour être exact. Vous vous retrouvez rapidement éjecté sur une planète hostile dans une région spatiale dirigée par diverses corporation. Jusque là, on retrouve les thèmes chers à Obsidian.

Un style art-déco futuriste plaisant.

Les développeurs de The Outer Worlds ont opté pour une esthétique inspirée du futur tel qu’imaginé durant la période art déco. On retrouve donc une ambiance proche d’un Bioshock, et de ce côté là, c’est plutôt réussi. Que ce soit au niveau des bâtiments, des armes ou des habits, tout nous plonge dans ce futur « à l’ancienne » que j’ai particulièrement apprécié. Le hic, et il est de taille, c’est que techniquement, The Outer Worlds est littéralement à la ramasse.

Techniquement très en retard…

Malgré quelques effets plutôt réussis, les couleurs sont souvent trop criardes, les textures très grossières, les animations faciales quasi inexistantes, bref le jeu a facilement 5 années de retard dans ce domaine. Pourtant les divers trailers et phases de gameplay ne m’avaient pas paru particulièrement alarmant donc je dois avouer avoir été très surpris du résultat final. Notez que le jeu a été testé sur PS4 Pro. La version PC bénéficie de graphismes plus lissés, mais clairement très en retard sur les jeux actuels.

The Outer Worlds visuel
Techniquement c’est un bon 5 ans de retard…

Un RPG à l’ancienne !

Quand il s’agit de faire un RPG, Obsidian n’a pas de conseils à recevoir. Sur ce point, sans révolutionner le genre, Obsidian a réalisé un excellent travail. Les dialogues sont très bien écrits et votre personnage ou les PNJ (Personnages Non-Joueurs) se montrent souvent drôles et même caustiques. Les choix de répliques sont divers et surtout ont un réel impact sur votre progression. Le système de personnalisation de votre personnage est assez complet et permet de se laisser aller à quelques fantaisies. Les menus sont un peu austères et même un peu brouillons mais on finit par trouver ce qu’on vient y chercher. Là-dessus, on ne peut rien reprocher à The Outer Worlds.

Les astres à visiter sont en bon nombre. De quoi vous prendre quelques dizaines d’heures.

Le bestiaire de The Outer Worlds est varié, quoique parfois un peu redondant, et les armes pour en venir à bout sont éclectiques. On regrettera cependant des phases de combats un peu molles si vous voulez mon avis. De plus, Obsidian a rajouté une fonction qui découle de l’interruption brutale de votre état d’hibernation. Cette fonction permet de ralentir le temps pendant quelques secondes pour vous concentrer sur les points faibles de vos ennemis, un concept finalement très proche de ce qui est proposé sur Fallout.

Et pour les combats aussi

En parlant de combats, des compagnons de route viendront se joindre à votre équipe pour vous prêter main-forte, notamment dans ce genre de phases. Il est d’ailleurs possible de sélectionner les membres de votre équipe qui pourront se déplacer avec vous dans les différents environnements que vous pourrez visiter durant votre aventure. On regrettera cependant un caractère assez lisse de ces personnages dont l’écriture semble avoir été faite de manière trop précipitée.

Choisissez l’équipe qui vous épaulera durant votre exploration.

Certaines des planètes à visiter manquent de diversité à mon gout. Celles-ci ne sont pas en monde ouvert, même si les zones visitables sont tout de même assez vastes. Cependant, le level design est pour moi trop scripté. On se retrouve donc assez vite à devoir rallier un point sur la carte en parcourant un chemin tout tracé parsemé de divers créatures et ennemis. Le tout sonne un peu faux et donne une impression de vouloir remplir ces phases à tout prix par des affrontements qui finissent clairement par lasser.

À choix multiples, conséquences parfois hasardeuses

Je parlais précédemment des choix qui influaient sur la teneur de certains dialogues, mais les choix influent également d’une manière bien plus large. Par curiosité j’ai tenté d’éliminer un personnage primordiale d’une quête. Dans la plupart des jeux, ce choix m’aurait amené à un game over, cependant dans The Outer Worlds, le spectacle continuer. Ainsi, malgré ce choix radical, le scénario a continué son cours avec pour fâcheuse conséquence un atterrissage sur une base excentrée pour rallier une nouvelle planète, le tout avec des créatures particulièrement coriaces sur le chemin. Malgré ce contretemps, j’ai beaucoup apprécié cette liberté qui m’a été offerte.

The Outer Worlds choix
Même le choix de votre tenue influe sur votre rapport aux autres.

Concernant le scénario, celui-ci se montre assez lent à se mettre en place, et après quelques heures on se demande encore où toute cette petite aventure compte bien nous mener. J’aurais apprécié un fil rouge scénaristique un peu plus évident, ce qui aurait probablement aidé à me captiver un peu plus. Des quêtes annexes sont disponibles en quantité, ce qui satisfera les amateurs de contenu. On regrettera cependant certaines facilités scénaristiques comme ces demandes incessantes des PNJ pour que vous leur fournissiez une aide en échange d’une information ou d’un objet qui vous aidera à poursuivre la quête principale.

The Outer Worlds environnement
Les environnement intérieurs sont mieux réussis que les paysages

The Outer Worlds : bien, mais…

Au final, The Outer Worlds est un bon RPG qui procurera de nombreuses heures de plaisir vidéoludiques aux fans de la série Fallout et au mordus de RPG en général. En effet, Obsidian Entertainment est passé maître dans ce domaine, mais il ne faut cependant pas occulter derrière la réputation que possède ce studio les nombreux défauts du jeu pour pouvoir en dresser un bilan objectif. Avec un scénario assez peu inspiré, des mécaniques qui peinent à se renouveler et une technique clairement à la ramasse, The Outer Worlds m’aura assurément laissé sur ma faim.

The Outer Worlds: efficace mais limité
"The Outer Worlds souffrirait-il du départ de Chris Avellone, un des fondateurs d'Obsidian Entertainment et concepteur principal sur Fallout: New Vegas ? À mon avis, clairement ! Je ne dis pas que ce titre est mauvais, c'est un bon RPG qui reprend les bonnes idées qui ont fait le succès du studio californien et qui saura assurément contenter les fans de la première heure. Cependant le scénario semble peu inspiré et la technique bien trop dépassée pour espérer rester dans les mémoires comme d'autres titres du studio ont pu le faire. Il en résulte un jeu qui manque de corps pour nous happer dans cette aventure spatiale à la sauce art déco. Dommage."
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