Tokyo Mirage Sessions #FE Encore

Tokyo Mirage Sessions #FE Encore : une 2e chance méritée

Il y a près de 4 ans, les fans de JRPG se sont vus offrir un crossover inattendu. Avec l’accord de Nintendo, Atlus a eu le mandat de mélanger l’univers légendaire de Shin Megami Tensei et celui de Fire Emblem. Malheureusement, comme plusieurs autres sur Wii U, son succès s’est estompé à cause de la piètre popularité de la console. Aujourd’hui, Nintendo lui offre une deuxième chance sous l’appellation Tokyo Mirage Sessions #FE Encore avec ses DLC et quelques bonis.

Fiche Technique

  • Date de sortie : 17 janvier 2020
  • Style : JRPG
  • Classement ESRB/PEGI : T / PEGI 12
  • Développeur : Atlus, Intelligent System
  • Éditeur : Nintendo
  • Langue d’exploitation : Voix japonaises et sous-titres français
  • Édition disponible sur Nintendo Switch uniquement
  • Version numérique envoyée par l’éditeur
  • Site Officiel

Une histoire typiquement japonaise

5 ans avant les événements principaux du jeu, la jeune Tsubasa voit toute la salle disparaître alors qu’elle assiste à un concert. Parmi les victimes, il y avait sa sœur, une idole japonaise qui se donnait en spectacle.

Quelques années plus tard, Tsubasa tente sa chance dans un concours pour elle aussi devenir une star dans l’espoir qu’elle pourra obtenir des indices sur la disparition. Le jour des auditions, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond et des présences maléfiques se manifestent. L’un d’eux est le présentateur du concours qui est possédé par un mirage et qui sème la pagaille. Heureusement, elle n’est pas seule et son ami, notre protagoniste Itsuki, plonge avec elle pour poursuivre l’ennemi dans une autre dimension.

Tokyo Mirage Sessions #FE Encore

C’est là que notre duo rencontre Chrom et Caeda de Fire Emblem, deux mirages qui ont perdu leur mémoire, mais qui sont prêts à les aider. S’en suivront quelques péripéties qui les amèneront à rejoindre leur ami Touma dans l’agence d’artistes Fortuna Entertainment. Bref, en plus de développer ses talents de future idole, Tsubasa et ses amis chasseront les mirages au nom de l’agence. Saurez-vous élucider tous ces mystères ?

Bref, on reconnaît l’influence japonaise dans Tokyo Mirage Sessions et les événements se déroulent justement à Tokyo et ses environs. Une jeune femme timide qui veut devenir la prochaine icône de la culture pop japonaise ça fait un peu cliché. Cependant, la distribution est bonne, les personnages sont attachants sauf le protagoniste et, malgré quelques longueurs, les énigmes nous gardent en haleine. Enfin, le jeu est bien découpé grâce à un bon mélange de dialogues et de donjons.

Tokyo Mirage Sessions #FE Encore Chrom

Un JRPG plutôt original

Pour ceux qui sont familiers avec l’univers de Shin Megami Tensei, on reconnaît assez rapidement le style de jeu. Entre les séquences en ville, on passe la majorité du temps dans une autre dimension à grimper les étages des donjons et combattre les monstres.

Si vous êtes du genre à vite vous décourager ou perdre patience, Tokyo Mirage Sessions #FE n’est pas fait pour vous. Il faudra passer beaucoup de temps à combattre pour gagner de l’expérience supplémentaire pour traverser les Boss qui vous attendent. Or, les donjons sont assez bien diversifiés, ils cachent amplement de secrets et renferment des casse-têtes amusants à résoudre.

Cependant, j’ai particulièrement aimé l’aspect combat pour son originalité. Ceux-ci se déroulent au tour par tour suivant un ordre dont on voit la trace ce qui permet des stratégies. Mais, ce qui aidait plus la complexité, c’est que chaque ennemi soit résistant ou faible contre certains types d’attaques.

Alors, si vous touchez une des faiblesses, vos autres personnages vont aussi enchaîner dans la même attaque. Vous pouvez donc faire beaucoup de dégâts rapidement ce qui vous permet de garder l’avantage dans les combats. D’ailleurs, vous voudrez maximiser cet aspect pour progresser rapidement et vaincre les ennemis les plus coriaces. Bref, le niveau de complexité est bon et c’est ce qui rend la jouabilité originale même en 2020.

Shin Megami Tensei plus que Fire Emblem

Puis, ce qui m’a un peu déçu, c’est que les éléments de Fire Emblem sont assez limités. D’abord, il y a plusieurs personnages iconiques comme Chrom dont on reconnaît les traits de caractère et ses effets sonores. Et aussi le triangle d’armes qui a été intégré aux combats avec l’épée, la lance et l’arc, mais ça s’arrête là.

J’ai lu que le légendaire studio expert en SRPG Intelligent Systems (Fire Emblem, Advance Wars) avait participé au développement. Cependant, il ne semble pas vraiment avoir d’éléments concrets de SRPG dans le jeu, donc je doute de leur contribution. Tout ce que je vois dans ce jeu me rappelle l’univers de SMT et particulièrement Persona.

Un rappel sur la Switch

Ensuite, la grande question est : qu’est-ce que cette réédition amène sur Switch ? Premièrement, je pense que la stabilité et la rapidité des temps de chargement sont grandement améliorées. Encore aujourd’hui, je me souviens des longueurs en attente que le jeu charge ou la durée de combo qui était interminable. Maintenant, non seulement c’est plus rapide, mais les combos peuvent jouer en accélérés. Considérant la quantité de grinding qu’il faut faire, c’est bien agréable comme changement.

D’autre part, j’ai bien aimé les séquences qui ont été ajoutées. Il y a quelques donjons supplémentaires qui ajoutent de la profondeur aux personnages secondaires et surtout on peut trouver de nouveaux costumes. C’est, entre autres, là qu’on retrouve celui de Joker de Persona 5.

Néanmoins, il y a quand même quelques petites choses que j’ai moins aimées. Par exemple, la Gamepad de la Wii U était bien pratique pour lire les nombreux messages textes qu’on reçoit durant l’aventure. Sur Switch, on est constamment obligé de jouer dans les menus. L’autre point en sa défaveur, c’est que la résolution semble être restée la même et donc elle ressort très mal en 2020 sur un écran de 65 po. Au moins, en mode portable, le jeu est plus joli comme le problème de résolution à un moindre impact.

Bref, il y a du contenu supplémentaire intéressant, mais si vous y avez joué en 2016, y retourner semble un peu exagéré. Il n’y a que très peu de valeur ajoutée à le refaire à mon avis.

Verdict

Pour conclure, j’ai l’impression que mes goûts en JRPG ont beaucoup évolué depuis 2016. À l’époque, je n’avais pas encore fait Dragon Quest XI, Trails of Cold Steel ou Persona 5. Je crois que c’est pourquoi je lui avais attribué une aussi bonne note. Aujourd’hui, ça reste un bon JRPG, mais qui n’a pas la profondeur ou la complexité d’autres jeux du genre. Les fans de jeux très japonais seront bien servis, mais pour les nouveaux initiés Tokyo Mirage Sessions #FE n’est peut-être pas la meilleure porte d’entrée.

Tokyo Mirage Sessions #FE Encore
Tokyo Mirage Sessions #FE Encore : une 2e chance méritée
"Tokyo Mirage Sessions #FE Encore offre aux fans de JRPG une 2e chance de découvrir un des rares bijoux de la Wii U. En 2020, il s'agit toujours d'un jeu très niché et il s’adresse surtout aux grands amateurs de la culture japonaise. Or, il se démarque particulièrement au niveau des combats grâce à un système original qui exploite bien notre côté stratégique. Puis, avec quelques améliorations qui nous facilitent la vie comme des combats en accélérés et des temps de chargement moins long, on peut dire que la version Switch est bien meilleure. Par contre, elle arrive un peu à court en termes de nouveautés et ne vaut pas vraiment une seconde visite."
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Anthony Gravel
Anthony est notre rédacteur chef et il écrit des tests depuis une dizaine d'années. Il a d'abord commencé avec le podcast de l'Épée Légendaire avant de rejoindre Geeks & Com' quelques années plus tard. On peut dire qu'il aime presque tous les styles, mais il a quand même un petit faible supplémentaire pour les jeux narratifs et les JRPG !