Test de Bloodborne sur Playstation 4

En quelques années, From Software est devenu l’un des studios à suivre de très près grâce à leur série de jeux « Souls » : Demon’s Souls, Dark Souls et Dark Souls II. Ces trois jeux sont reconnus comme étant difficiles, exigeants, mais où le sentiment d’accomplissement est véritablement mis en valeur, glorifié. Il s’agit d’un véritable succès d’estime, et commercial, grâce au bouche à oreille survenu à l’époque sur Demon’s Souls, sorti sur Playstation 3. La dernière production du studio était donc attendue de pieds ferme. Elle se nomme Bloodborne et est disponible en exclusivité sur Playstation 4. Dirigé par Hidetaka Miyazaki (directeur de Demon’s Souls, Dark Souls et superviseur de Dark Souls II), le jeu partage évidemment un ADN commun avec les jeux « Souls », mais des différences significatives font de cette nouvelle licence un excellent point d’entrée pour les nouveaux venus des productions From Software.

Votre aventure prendra place dans la ville maudite de Yharnam, berceau de la thérapie du sang créée par l’Église du Remède. De nombreux voyageurs partent en pèlerinage à Yharman pour guérir de leur maux. Malheureusement, la ville est ravagée par les habitants rendus fous, ainsi que par des bêtes monstrueuses. Personne ne sort de Yharman, et tout être semble destiné à sombrer dans cette même folie. Vous êtes l’un de ces voyageurs, et si vous voulez survivre, vous devrez devenir un chasseur pour vaincre le mal qui gangrène la cité.

Un gameplay plus accessible, dynamique et nerveux

Bloodborne est donc un jeu de rôle orienté action dans lequel vous devrez créer votre personnage et le faire évoluer suivant votre style de jeu. Aucune classe n’est obligatoire, et les orientations de départ ne sont présents que pour donner une certaine base à votre personnage. Le jeu est divisé en plusieurs zones reliées les unes aux autres. Elles regorgent d’ennemis plus dangereux les uns que les autres, et c’est sans compter les boss impressionnants qui représentent le véritable challenge de ce Bloodborne.

From Software a eu l’intelligence de rendre le jeu plus accessible. En effet, Bloodborne étant une nouvelle licence, il est plus simple pour un nouveau public de découvrir le style de jeu From Software de cette manière, plutôt que via un épisode de Dark Souls. Ce choix est plutôt intelligent, habile et respectueux. Comment cette accessibilité se traduit-elle ? Globalement, le jeu est plus facile. Les ennemis sont moins résistants, les pièges ont presque disparu du level design, la mort est moins punitive, on peut aussi se soigner plus facilement, etc. L’équilibrage du jeu est totalement différent. Si Dark Souls est centré sur la défense et la patience, Bloodborne est beaucoup plus offensif, viscéral, et nerveux. Le jeu nous pousse à l’attaque de différentes manières. Notre personnage est plus vif et plus agile. J’ai tendance à penser qu’il est même plus vif qu’une bonne partie des ennemis. Vous serez équipé d’une arme à feu dans la main gauche, et d’une arme blanche dans la droite. Chaque arme de corps à corps dispose d’ailleurs de deux modes entre lequels vous pouvez alterner avec la touche L1. Lorsqu’un ennemi vous infligera des dégâts, vous aurez la possibilité d’en récupérer toute ou une partie en lui en infligeant à votre tour. Enfin, la récupération de santé s’effectue via des fioles de sangs que vous pouvez acheter, ou récupérer sur le corps de vos ennemis.

Concernant l’évolution de votre personnage, celle-ci est assez similaire à Dark Souls. En tuant vos ennemis, vous récupérerez des échos de sang qui vous serviront à la fois pour monter de niveau et acheter de l’équipement. Plusieurs caractéristiques peuvent être augmentées : vitalité, endurance, force, compétences, ésotérisme, etc. Il ne sert à rien d’augmenter tous les aspects de votre personnage. Il vous faudra identifier lesquels sont les plus importants pour votre style de jeu, et pour les armes que vous utilisez. Ces dernières peuvent également être améliorées via des pierres de sang. Vous trouverez également une vaste panoplie d’objets pour vous venir en aide.

Le level design du jeu est ici à mi-chemin entre Demon’s Souls et Dark Souls. Votre personnage pourra évoluer et passer d’une zone à l’autre via le Rêve du Chasseur, le hub du jeu. Afin de retourner dans cette zone, le joueur devra utiliser les nombreuses lampes répartis dans chaque zone. Un temps de chargement, et vous serez en sécurité. D’ailleurs, il faut noter que les temps de chargements sont vraiment longs (au moment de ce test), et si vous mourrez souvent, cela finira par vite vous agacer. Un patch est en préparation pour améliorer cet aspect. L’architecture des zones a été bien pensée puisqu’en plus d’être reliées les unes aux autres, elles regorgent d’objets à trouver, et de raccourcis à débloquer. Le jeu dispose de plusieurs zones optionnelles que vous n’êtes même pas obligé de parcourir pour le terminer.

Parlons maintenant des boss de Bloodborne ! Si vous êtes un habitué des jeux From Software, alors soyons clair, vous allez sûrement mettre une bonne fessée à la plupart d’entre eux. Ils sont plus faciles à battre, les techniques sont assez simples, et seul deux boss m’ont posé problème. J’ai vaincu la majeure partie du premier coup. Néanmoins, ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose. En effet, ils sont toujours impressionnants, profitent d’un design exquis, et ces affrontements restent des grands moments de gameplay. Quand aux nouveaux joueurs, ils devraient trouver en ces boss un challenge suffisamment relevé, sans être trop décourageant. De ce point de vue, le jeu est encore une fois très bien équilibré.

Bloodborne permet l’introduction d’un nouveau type d’expérience : les Donjons Calice. Dans votre aventure, vous serez amenés à récupérer des calices qui vous serviront à construire des donjons aléatoires. Leur construction dépendra des objets que vous ajouterez au rituel de création du donjon. Une fois créé, vous serez en mesure de l’explorer, et même de le partager via à un code. L’expérience est plutôt sympathique, bien qu’on sent que le studio n’est peut-être pas allé au fond de l’idée.

Une direction artistique et un univers sublime

L’une des choses que l’on remarque d’emblée dans Bloodborne, c’est sa direction artistique absolument sublime. Le jeu est un savant mélange de gothisme, et d’une légère pointe d’époque victorienne, notamment dans certains costumes. L’ambiance du jeu est sombre, les rues de Yharnam sont sinistres et poisseuses. La ville n’est pas le seul lieu que vous serez amené à visiter. Des forêts sombres aux abords de la cité, en passant par des environnements tout droit sortis d’un cauchemar, on reste souvent sans voix face à la beauté des lieux. Tout a été soigneusement créé pour s’accorder parfaitement à l’ambiance général du titre. Mention spéciale pour les armes toutes uniques et très bien conçues.

Côté graphismes, From Software n’est pas connu pour réaliser des prouesses, mais le résultat est vraiment superbe, grâce à cette direction artistique qui sublime l’aspect graphique. Les textures sont plutôt fines et certains effets sont très convaincants, notamment les effets de flamme, de foudre, ou encore le sang restant sur vos vêtements. L’animation a gagné en fluidité, malgré quelques raideurs encore présentes. Certains s’amuseront à dire que les personnages ne bougent pas leurs lèvres lorsqu’ils parlent, hors cinématiques. Là où le bât blesse, c’est sur le fameux framerate. Ce dernier souffre de chutes régulières et peine à rester à 30 images par seconde. Néanmoins, ces chutes ne sont jamais trop importantes, et ne gène en rien le gameplay. On espère tout de même que cette fluidité sera corrigée via un patch.

Le travail effectué sur la bande-son se doit d’être souligné. Le doublage est la première chose qui pourra surprendre puisque les voix françaises sont disponibles, et elles sont plutôt bonnes ! Je ne m’y attendais vraiment pas, et j’ai été agréablement surpris. Les musiques se font rares, mais sont d’autant plus appréciées lorsqu’elles se font entendre. Le grand point fort revient aux bruitages, et à l’environnement sonore qui participent grandement à l’immersion. On entend les ennemis parler, parfois de manière incompréhensible. Il ne sera pas rare d’entendre des hurlements au détour d’une rue, ou des personnes rire chez eux, bien enfermés, en « sécurité ».

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Tous ces aspects artistiques, graphiques et sonores donnent corps à l’univers de Bloodborne. Celui-ci est fascinant à plus d’un titre, et je pense qu’il s’agit certainement de l’univers que je préfère parmi les différentes séries de From Software. Le studio a réussi à distiller une vrai atmosphère pesante, oppressante, mystérieuse et on a envie de comprendre ce qui est arrivé à Yharnam. L’histoire nous est dévoilée au compte-goutte, à l’aide de quelques cinématiques, par des notes trouvées dans les différents lieux visités, mais aussi par les rares habitants qui voudront bien vous adresser la parole. Une fois de plus, on retrouve une thématique commune aux jeux « Souls », mais je n’en dirai pas plus.

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Mode en ligne

Le mode en ligne de Bloodborne se compose de manière très similaire aux jeux « Souls ». En jouant en ligne, vous trouverez sur le sol des messages laissés par les joueurs, mais également des apparitions de leurs morts. Vous pourrez venir en aide aux joueurs, tout comme en demander. Pour terminer, d’autres joueurs pourront venir envahir votre monde pour vous vaincre. En revanche, l’accès à la coopération est plus limitée, et moins aisée. Vous ne pouvez pas coopérer avec un joueur d’un trop haut niveau, vous ne pouvez pas laisser de marques au sol pour que d’autres joueurs sollicitent votre aide. Il faut garder à l’esprit que Bloodborne n’est pas un jeu fait pour joueurs exclusivement en coopération, bien au contraire. La coopération n’est ici que pour vous aider, en dernier recours, si vous ne réussissez pas à aller au bout d’une zone, ou à vaincre un boss. Le mode en ligne fonctionne bien malgré un ou deux faux pas.

Conclusion

Bloodborne est certainement l’un des meilleurs jeux disponibles sur nouvelle génération. Pour beaucoup, il s’agira sans doute du meilleur. Le jeu dispose d’un gameplay finement calibré, il est également plus accessible, nerveux, et dynamique. Techniquement Bloodborne fait honneur à la nouvelle génération malgré des temps de chargements trop longs, et un framerate trop fluctuant. La direction artistique vient sublimer le tout pour aboutir à une aura indéniablement marquante. L’immersion sonore est de mise, et participe à créer cette ambiance lugubre. La formule en ligne de From Software est toujours aussi adaptée au style du jeu, bien qu’elle décevra certainement certains joueurs trop habitués à un certain type de coopération. Bloodborne est un titre à posséder absolument sur Playstation 4, que vous soyez ou non familier des jeux From Software, c’est un indispensable de ce début d’année 2015.

Test de Bloodborne sur Playstation 4
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    Les points positifs :
  • Un gameplay très bien calibré, dynamique, et nerveux
  • Une direction artisique sublime
  • Un challenge relevé, mais plus accessible qu'un Dark Souls
  • Ambiance sonore très immersive
  • Une bonne durée de vie
  • Le mode en ligne toujours aussi particulier et adapté au style From Software
    Les points négatifs :
  • Un framerate fluctuant
  • Des temps de chargement longs
  • Le mode coopératif moins facile d'accès
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8.5
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