Test : une semaine avec la Nvidia Shield

J’ai eu l’occasion de tester la Nvidia Shield pendant une semaine. Console très attendue, elle apporte un vent de nouveauté apprécié dans le milieu des consoles de jeux vidéo. Malheureusement, et je tiens à le noter au début de cet article, je n’ai pas pu tester la fonction streaming de la console, aucun de mes contacts n’ayant de carte graphique GeForce GTX 650 ou plus. Un problème sur lequel je reviendrai plus tard dans cet article.

Caractéristiques techniques de la console de jeu Nvidia Shield

  • Processeur Nvidia Tegra 4 Quad Core Mobile
  • Écran 5″ tactile – 1280 x 720, 294 ppi
  • Dimensions : 158 x 135 x 57 mm
  • 579 grammes
  • 2Go de Ram + 16 Go de stockage interne
  • Sortie mini-HDMI
  • Port MicroSD
  • Micro USB 2.0
  • Prise casque 3.5 mm avec support du microphone
  • Gyroscope (3 axes) et Accéléromètre (3 axes)
  • Android Jelly Bean
  • Logiciels : Google Play, TegraZone, Sonic 4 Episode II THD, Expendable : Rearmed, Hulu Plus, Twitch TV

Design et prise en main

Lors de son dévoilement au cours du Consumer Electronic Show plus tôt cette année, la console avait marqué l’esprit du public pour sa forte ressemblance à une manette de Xbox avec l’ajout d’un écran. Cependant, la console est plus lourde qu’une manette et relativement plus lourde, également, qu’une Nintendo DS ou une PS Vita. Attendez-vous donc à une console portable, puissante certes – grâce à l’intégration d’un processeur Tegra 4, mais qui a tout de même besoin d’une bonne prise en main solide. Après 3 heures de jeu, certains pourront même trouver la prise en main difficile. Nos appareils technologiques devenant plus fins et plus légers avec le temps, il s’agit d’un aspect qu’il est important de souligner.

Console de jeu Nvidia Shield - 4 vues

En ce qui concerne la maniabilité de la manette, les boutons et deux joystick sont très bien placés. Je n’ai pas connu de latence ou de problème lorsque j’ai testé plusieurs jeux. La console, sur ces points, remplit donc son mandat. On pourra regretter que la prise casque soit au dos de l’appareil cependant tandis que les haut-parleurs intégrés sont d’une bonne qualité.

Android sur la Nvidia Shield

Lorsque vous allumez la console, vous avez bien sûr droit à une interface Android puisqu’il s’agit du système d’exploitation choisi. Il est au début quelque peu ardu de comprendre le fonctionnement de l’interface utilisateur. En effet, on hésite entre utiliser l’écran tactile pour naviguer entre les différents menus ou utiliser la manette pour le faire. L’activation de la souris virtuelle, utilisée par le biais du joystick analogique à droite, règle une partie du problème. Mais tout au long de mon utilisation, je me suis quand même retrouvée dans des positions où je devais réfléchir à « comment cliquer » dans les interfaces de jeux ou à l’intérieur des menus. Il existe donc un certain cycle d’appropriation qui demandera de la patience au nouvel utilisateur.

Le système d’exploitation vous permet de synchroniser les outils et applications que vous utilisez sur votre téléphone cellulaire ou votre tablette grâce à votre compte Google. Par contre, pour ceux et celles qui utilisent un clavier connecté à leur console maison – et pour les autres -, on se rappelle bien vite que les claviers virtuels utilisés par le biais de manettes sont très inefficaces pour écrire et peuvent générer de la frustration. Oubliez Hangout, Facebook, Twitter ou vos courriels… À moins d’être extrêmement patients (ou d’avoir maîtrisé une quelconque technique secrète)! Si l’écran pouvait pivoter à 360 degrés (comme le faisaient certains téléphones plus anciens) et être déposé sur la manette, le problème serait réglé et il serait alors plus facile d’utiliser les applications où il est essentiel d’utiliser un clavier.

Finalement, ce problème démontre que la console n’a pas pour but de remplacer tablettes et autres objets portatifs. L’intégration d’Android comme système d’exploitation est donc bien concentrée sur les jeux et non sur les applications connexes. C’est à se demander, d’ailleurs, si une sortie de Steam OS au cours de l’année 2012 aurait changé la donne dans le choix de Nvidia d’utiliser Android. L’entreprise n’a pas du tout l’objectif de cibler les utilisateurs de tablettes avec sa console, bien que ces derniers soient friands de jeux disponibles sur le marché Google Play.

Console de jeu Nvidia Shield - Shield Store

Les jeux sur la Nvidia Shield

En ce qui concerne les jeux Android, il est possible de s’en procurer via la boutique Shield. Utiliser celle-ci assure que le jeu téléchargé sera compatible avec la console. Selon le site Web de Nvidia, plus d’une centaine de jeux sont disponibles. Par contre, peu d’entre eux sont accessibles au téléchargement par le biais de la boutique, qui en fait, vous ramène à la page du jeu disponible sur le Play Store. Il vous faudra donc vous renseigner sur le site Web du produit pour sélectionner les jeux qui pourraient vous intéresser. Ce manque d’intégration flagrant entre l’offre au consommateur et l’accessibilité du produit à l’achat par le biais de la boutique intégrée à la console est étonnant. Faire le choix de naviguer le Play Store à la recherche de jeux risque aussi de vous décevoir, la majorité n’étant pas compatible avec la console.

Il est vrai que la console peut cibler les fans des jeux disponibles sur Android qui souhaitent absolument utiliser une manette. Pour ceux et celles qui souhaiteraient surtout profiter de leurs jeux sur un écran de télévision – la Nvidia Shield le propose par le biais d’un mini port HDMI -, la OUYA est disponible pour le tiers du prix. De toute façon, je pense que les jeux Android compatibles avec la console ne sont pas le véritable incitatif à l’achat. Et c’est là que le bât blesse. Comme je vous le mentionnais plus tôt, je n’ai pas testé le streaming de jeux. Ce produit est véritablement de niche, et cible les hardcores gamers qui ont, en plus, des PC avec des cartes graphiques compatibles (Geforce GTX 650 ou plus).

Plus tôt, je mentionnais la sortie de Steam OS. En tant qu’utilisatrice de Steam, mais n’ayant pas de carte graphique compatible, une version 2 de la console qui permettrait d’utiliser directement le système d’exploitation de Valve irait, selon moi, chercher un plus grand nombre de clients potentiels.

Enfin il faut noter que Nvidia met également de l’avant les fonctions multimedia notamment la lecture de musique et de films avec le support du FLV et MKV notamment. Sur le site dédié à la Nvidia Shield, on explique même qu’il est possible de faire jouer du 4K en branchant la console sur sa télévision. Et pour les amateurs de drone, la console peut même servir de télécommande pour son appareil.

Mon impression générale

En considérant la console comme un prototype, je trouve que le produit est innovateur, intéressant, et représente une belle promesse pour l’avenir – autant pour les développeurs sur mobile, indépendants ou non – que pour les joueurs. Cependant, le produit a encore des faiblesses qui ne me motivent pas à en faire l’achat aujourd’hui :

  • La limitation technique à cause de la nécessité d’avoir une carte graphique compatible pour la lecture de jeux PC;
  • Une intégration du système d’exploitation qui pèche par des faiblesses évidentes avec la présence d’applications difficilement utilisables par le biais de la manette;
  • Le prix rédhibitoire de 300 $.
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Myriam Balian

Élevée à la culture du Web, je suis gameuse IRL, un peu nerd, pas trop troll (#6seasonsandamovie), passionnée de géopolitique et de mouvements culturels et sociaux.