Test de Lies of P – P pour Phénoménal

Quoi, une critique de Lies of P en 2025 ? Pourquoi donc ? La raison est fort simple : en préparation de la critique du contenu téléchargeable Overture, il était essentiel de parler du jeu de base. Comme nous avons omis de le faire lors de sa sortie initiale en 2023, il n’est jamais trop tard pour se rattraper. D’autant plus que le jeu est sans contredit l’un des meilleurs du genre. Dans un style où les options sont nombreuses, n’est-il pas agréable d’identifier ceux qui se démarquent ? Alors, plongeons immédiatement dans ce test de Lies of P !

Fiche Technique de Lies of P

Date de sortie : 18 septembre 2023
Style : Action-aventure à la troisième personne, Soulslike
Classement ESRB/PEGI : M17+ / PEGI 16
Développeur : Round 8 Studio, NEOWIZ
Éditeur : NEOWIZ
Langue d’exploitation : Disponible en anglais, sous-titré français
Test effectué sur : PlayStation 5
Disponible sur PlayStation 4 et 5, Xbox One, Xbox Series X/S et PC
Prix lors de la sortie: 79,99 $ CAN / 59,99 €
Site officiel
Version numérique envoyée par l’éditeur

Devenir un vrai petit garçon, vraiment?

Lies of P raconte une histoire que la grande majorité d’entre nous connaît : celle de Pinocchio. Mais pas exactement celle dont on se souvient, plutôt une interprétation libre. Car Lies of P est tout sauf un joli petit conte pour enfants. Non, cette fois-ci, nous sommes plongés dans un monde cruel et violent pour notre chère petite marionnette.

Tout commence dans la ville de Krat, là où notre bon vieux Geppetto, le créateur de Pinocchio, a transformé la ville grâce à ses robots-marionnettes. Ces dernières aident la population de différentes façons et contribuent à simplifier la vie des humains. Malheureusement, pour une raison inexpliquée, les lois de la robotique ne sont plus respectées, et une rébellion s’ensuit. Violence, frayeur et meurtres deviennent alors monnaie courante dans la ville, forçant tout le monde à se barricader pour survivre. Un seul peut les aider — et vous l’aurez deviné — il s’agit de la marionnette de bois qui voulait devenir un petit garçon.

Alors que le récit emprunte énormément à ce que nous connaissons, sachez que l’équipe de scénaristes a tout de même accompli un excellent travail pour nous transporter ailleurs tout au long du périple. Quelques surprises sont au rendez-vous, ainsi que des rencontres avec des personnages hauts en couleur. Mais surtout, il fallait une bonne dose d’imagination pour concevoir des menaces dignes de ce nom. Et c’est l’un des points forts de Lies of P.

Lies of P Krat

Bienvenue à Krat, ville de l’horreur

Le jeu offre une direction artistique de très grande qualité. On se déplace dans des zones magnifiques de la ville de Krat, mais aussi dans ses alentours. Quand je dis magnifiques, ce n’est pas pour leur beauté architecturale ou leurs paysages sublimes, mais plutôt pour ce chaos ordonné omniprésent. Par chaos ordonné, j’entends que la ville est sens dessus dessous en raison des dégâts causés par les marionnettes et autres menaces. Les bâtiments sont détruits, les ruelles bloquées, les magasins en ruines… bref, il s’est passé quelque chose. Et tout cela constitue un excellent prétexte pour réussir son level design et en faire une véritable référence.

Ce que j’entends par là, c’est que le jeu est exemplaire en matière d’embranchements possibles. Avec ce à quoi nous a habitués FromSoftware, il y avait un défi à relever et il est relevé avec brio. Malgré l’absence de carte, on n’éprouve aucune difficulté à s’orienter. Les points de sauvegarde et de réapparition sont bien placés, et la distance entre chacun est raisonnable, ce qui évite toute frustration excessive lors des défaites. Tout cela est franchement bien pensé.

Même si j’ai surtout parlé de Krat, d’autres endroits valent le détour : des quartiers malfamés, des villages lugubres et quelques belles surprises vers la fin de l’aventure. Quoi qu’il en soit, le travail réalisé sur l’esthétique du jeu est d’une qualité remarquable. Sachant qu’il s’agit d’un premier projet pour ce studio, c’est tout simplement spectaculaire.

Lies of P ville en feu

On la joue sans risque avec une petite touche de magie

Si je devais faire un reproche à Lies of P, ce serait qu’il ne prend pas énormément de risques. Les mécaniques bien connues des jeux du genre sont toutes présentes ici : réapparition à un point de sauvegarde après la mort ? Oui. Récupération des ressources à l’endroit du décès ? Aussi. Système de progression basé sur les caractéristiques habituelles ? Absolument. Cela dit, chaque élément est bien maîtrisé.

Les armes

Cependant, Lies of P n’est pas totalement dépourvu d’innovations. Certaines idées méritent qu’on s’y attarde. La plus importante, selon moi, réside dans une forme de dualité. La première composante est la construction d’armes. Qu’est-ce que cela signifie ? Certaines armes (pas toutes) peuvent être séparées en deux parties : le manche, et la partie supérieure (coupante, perforante ou contondante). Cela permet de modifier leur portée, leur poids ou leur style de jeu. Votre arme peut donc être courte, longue, massive ou rapide, et chaque combinaison modifie radicalement la dynamique du combat. Les possibilités sont nombreuses, et il est très plaisant d’expérimenter différentes variations au fil de la partie.

La Fable

La deuxième innovation est l’utilisation de ce que le jeu appelle la Fable. Cet élément se charge lorsque vous attaquez ou parez correctement un ennemi. Une fois la jauge remplie, vous pouvez déclencher une attaque ou une défense spéciale. Et selon les composants de votre arme, deux options sont disponibles — une pour chaque partie. Ce n’est peut-être pas une révolution, mais cela ajoute une belle touche de fraîcheur.

Un bras différent

Enfin, il y a une dernière idée loin d’être banale : le bras gauche de notre héros est modifiable. Par exemple, vous pouvez l’équiper d’un grappin pour attirer les ennemis, ou d’un lance-flammes pour tout brûler sur votre passage. Cette fonctionnalité apporte une véritable profondeur stratégique et permet d’aborder les combats sous un angle différent. Une excellente idée, très bien intégrée au gameplay.

Lies of P Boss

Des combats brutaux, un défi colossal

La moindre erreur peut vous coûter la vie dans Lies of P, c’est pourquoi il faut adopter une approche méthodique. Les ennemis sont souvent nombreux, et il vaut mieux les affronter un par un si vous souhaitez progresser. La variété des monstres est appréciable, rendant les combats imprévisibles et l’aventure d’autant plus captivante. Mais comme dans tout bon Soulslike, ce sont les boss qui volent la vedette.

À commencer par leur originalité. Ils sont tous très différents les uns des autres, et les vaincre demandera plus d’une tentative, du moins, dans la majorité des cas. Certains frapperont fort, d’autres seront rapides, et certains auront plusieurs phases. Plus vous avancez, plus la difficulté augmente, parfois au point de sembler injuste. Les trois ou quatre derniers combats sont d’un tout autre niveau. Ils m’ont fait rager et frustrer, mais j’ai ressenti une immense satisfaction en sortant vainqueur.

Lies of P

Verdict de Lies of P

La petite histoire de Pinocchio offre un canevas riche pour explorer bien au-delà du conte original. C’est ce que Round 8 Studio et NEOWIZ ont réussi avec brio. Sans révolutionner le genre, ils ont fait de Lies of P un jeu d’une très grande qualité. Les combats sont excellents, le monde est varié et passionnant à explorer, et l’histoire, bien que simple, est parfaitement exécutée. Bref, parmi tout ce qui est disponible dans le genre, Lies of P fait partie des meilleures propositions. Et pour un amateur de Soulslike comme moi, c’est une excellente nouvelle !

Test de Lies of P – P pour Phénoménal
Un scénario facile à suivre
Un level design digne des meilleurs jeux dans le genre
Une variété d'armes très intéressante
Des boss mémorables
Manque d'originalité sur certains points
La difficulté pourrait en rebuter plus d'un
8.5