Critique de Fantastic Four: First Steps de Matt Shakman

La phase 6 de l’univers Marvel débute cette semaine avec nul autre que la Première Famille de Marvel, qui fait son arrivée sur grand écran. Fantastic Four: First Steps sert d’introduction aux personnages de Reed Richards (Pedro Pascal), Sue Storm (Vanessa Kirby), Ben Grimm (Ebon Moss-Bachrach) et Johnny Storm (Joseph Quinn), tous confirmés pour Avengers: Doomsday. Parmi les plus récents films du MCU, c’est assurément celui que j’attendais avec le plus d’impatience, étant donné mon amour pour les acteurs principaux. Il s’agit néanmoins de la troisième adaptation en prises de vue réelles de ces personnages au cinéma depuis le début du siècle. Est-ce enfin le début d’une nouvelle ère pour Marvel ?

Fantastic Four: First Steps

Fiche Technique de Fantastic Four: First Steps

Date de Sortie : 24 juillet 2025
Réalisateur : Matt Shakman
Scénario : Josh Friedman, Jeff Kaplan et Ian Springer
Producteurs : Kevin Feige, Grant Curtis et Nick Pepin
Acteurs principaux : Pedro Pascal, Vanessa Kirby, Ebon Moss-Bachrach, Joseph Quinn, Ralph Ineson et Julia Garner
Distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures
Production : Marvel Studios
Genre : Aventure, Science-fiction, Super-héros
Durée : 1 h 55 min

Miser sur la famille

J’aime les films qui prennent le temps d’introduire des super-héros majeurs en leur offrant une base narrative solide avant de les projeter dans de grandes aventures façon Avengers. Tout le monde connaît l’importance des Quatre Fantastiques dans l’univers Marvel, et c’est précisément leur dynamique familiale qui nous permet de nous attacher à eux. Matt Shakman l’a bien compris en centrant son récit sur les liens entre les membres de cette famille plutôt que sur une simple démonstration de pouvoirs.

Vanessa Kirby et Pedro Pascal, qui incarnent un couple à l’écran, dégagent une vraie complicité qui rend leur relation à la fois crédible et touchante. Leurs échanges sont empreints de tendresse, avec de petites scènes de la vie quotidienne et des dialogues typiques de jeunes parents, ce qui contribue grandement à leur humanisation.

Pedro Pascal campe un Reed Richards tout en nuance. Un génie absorbé par ses pensées, toujours en train d’anticiper le moindre scénario, au point où son cerveau semble sur le point d’imploser. Cette obsession du contrôle cache une vulnérabilité plus profonde : une anxiété qui s’intensifie face au plus grand défi de sa vie, celui de devenir père. Il incarne avec brio cette tension constante entre l’intellect et l’émotion.

De son côté, Vanessa Kirby brille dans le rôle de Sue Storm. Forte et posée, elle incarne une figure maternelle ancrée dans le réel, capable de garder son sang-froid quand tout s’écroule autour d’elle. Là où Reed tente de résoudre les problèmes par la logique, Sue agit avec cœur et instinct. Sa force ne réside pas seulement dans ses pouvoirs, mais aussi dans sa capacité à rassembler sa famille, à faire preuve d’empathie et de résilience. Kirby livre une performance à la fois subtile et puissante, donnant à Sue une présence rassurante et déterminante qui fait d’elle le véritable pilier de l’équipe.

Fantastic Four: First Steps

Des héros et leurs failles

Quinn et Moss-Bachrach livrent eux aussi d’excellentes performances dans les rôles de Johnny Storm et Ben Grimm. C’est étrange à dire pour un quatuor, mais la Torche Humaine fait un peu figure de troisième roue du groupe. Johnny vit dans l’ombre de Reed, et en tant que petit frère de Sue et du groupe en général, il est souvent ignoré ou pas pris au sérieux. Pourtant, le personnage déborde de sensibilité et possède une intelligence émotionnelle marquée qui le distingue nettement de son beau-frère. Joseph Quinn parvient à capturer cette dualité avec justesse, entre fougue juvénile et blessures intérieures.

De son côté, La Chose incarne davantage le solitaire réfléchi, presque une figure de sage. Il parle peu, mais chacune de ses paroles a du poids. J’ai trouvé particulièrement touchantes les scènes où il erre seul dans la ville à la recherche d’un contact humain sincère. On sent que sa transformation physique a profondément affecté son estime de soi, et l’empathie pour lui s’installe naturellement. Moss-Bachrach insuffle au personnage une grande humanité, au-delà de son apparence imposante.

En fin de compte, chacun des membres apporte une nuance particulière qui enrichit la dynamique du groupe. Ils ne sont pas seulement des héros, mais aussi des êtres complexes avec leurs insécurités, leurs forces et leurs élans de tendresse. C’est cette profondeur qui les rend si attachants, si faciles à comprendre et qui transporte le scénario.

Elle annonce sa venue

Parlons maintenant des « méchants », puisqu’ils jouent un rôle central dans ce film. Commençons par Galactus : je l’ai trouvé plus intéressant que n’importe quelle autre menace du MCU depuis probablement Thanos. Certes, il n’a pas bénéficié du même crescendo d’apparitions que son homologue, mais il incarne ici une présence imposante et véritablement terrifiante. Peu importe à quel point nos héros élaborent des stratégies brillantes et unifiées, Galactus semble inarrêtable, presque invincible.

Même si ce n’est pas un rôle qui permet de mettre en valeur les talents d’un acteur, l’équipe des effets visuels a accompli un travail remarquable pour lui donner une apparence fidèle aux bandes dessinées et une prestance à la hauteur de son statut. On comprend rapidement pourquoi il est considéré comme une entité cosmique redoutable, et le film le met en scène avec beaucoup de respect et d’ampleur.

De son côté, Julia Garner démontre tout son talent dans le rôle du Surfer d’Argent. J’ai particulièrement apprécié la conception visuelle de son costume et les effets liés à sa planche, à la fois élégants et impressionnants. Elle exprime juste ce qu’il faut d’émotion dans les moments clés pour qu’on ressente à quel point elle est prisonnière de son rôle de héraut. C’est d’ailleurs en grande partie grâce à elle que la menace de Galactus semble aussi écrasante. J’espère vraiment la revoir dans le futur du MCU. Seul bémol : on en apprend très peu sur son passé, ce qui laisse une part de mystère… mais aussi un goût de trop peu.

Quand Marvel porte bien attention aux détails

J’ai adoré l’histoire et les personnages, mais aussi toute la présentation visuelle, les effets spéciaux et la musique. Fantastic Four: First Steps nous plonge dans les années 60 d’un univers parallèle où la technologie a évolué différemment de ce que l’on connaît. C’est une signature forte de l’univers des Quatre Fantastiques, et elle est brillamment reproduite à l’écran.

Le Fantasti-Car est particulièrement réussi, tant au niveau du design que dans ses scènes de vol. On reconnaît instantanément le véhicule iconique de la famille, et il est utilisé de manière efficace et spectaculaire. Le Baxter Building, quant à lui, apparaît à plusieurs reprises de l’extérieur, illuminé de la teinte bleue caractéristique du groupe. D’ailleurs, le bleu et le blanc sont omniprésents tout au long du film, rappelant constamment l’identité visuelle de l’équipe. À l’intérieur, les décors combinent à merveille une esthétique rétro-futuriste, mêlant technologie avancée et design vintage, pour un rendu unique et immersif.

J’ai déjà mentionné l’excellent look des antagonistes, mais La Chose mérite aussi d’être soulignée. L’animation de son visage est impressionnante : malgré sa surface rocheuse, ses émotions passent très bien, notamment à travers ses yeux étonnamment expressifs. C’est, selon moi, une nette amélioration par rapport aux précédentes versions du personnage. J’ai également apprécié les costumes des héros principaux, fidèles aux comics, ainsi que les effets spéciaux qui mettent leurs pouvoirs en valeur. Ceux de Reed et Johnny sont particulièrement spectaculaires. J’avais des doutes sur la capacité du studio à bien représenter l’élasticité de Reed à l’écran, mais le résultat est vraiment convaincant.

Enfin, je suis aussi un grand fan de la musique composée par Michael Giacchino pour le film. C’est à la fois épique et émotive, avec une touche rétro-futuriste qui colle parfaitement à l’esthétique du long-métrage. Les orchestrations grandioses et le côté légèrement vintage de la trame sonore donnent une véritable identité musicale aux Quatre Fantastiques. Le thème principal m’est resté en tête bien après le visionnement, et s’est vite retrouvé dans ma bibliothèque Apple Music. Giacchino réussit une fois de plus à sublimer le film avec une bande sonore marquante et cohérente.

Verdict sur Fantastic Four: First Steps

Fantastic Four: First Steps marque un retour réussi pour la Première Famille de Marvel, en misant autant sur l’émotion que sur le spectaculaire. Grâce à une réalisation soignée, des effets visuels à la hauteur et une trame sonore mémorable, le film parvient à offrir une véritable identité au quatuor. Les acteurs livrent des performances touchantes, et l’univers rétro-futuriste donne une saveur unique à l’ensemble. C’est une introduction solide qui pose les bases d’un avenir prometteur pour la franchise. Si c’est bien le début d’une nouvelle ère pour Marvel, alors elle commence sur de très bonnes bases.

Critique de Fantastic Four: First Steps de Matt Shakman
La réalisation
9
Le scénario
8
Le jeu des acteurs
9
Les effets spéciaux
9
Le plaisir durant l'écoute
8.5
8.7