J’avais joué au premier Grounded alors que le jeu n’en était qu’à ses tout premiers balbutiements. À l’époque de l’accès anticipé, j’avais complété ce qui s’avérait n’être qu’environ 20 % de la campagne finale, mais j’avais tout de même apprécié l’expérience en duo avec un ami. Il était facile d’en percevoir tout le potentiel et le caractère novateur. De plus, ayant grandi avec les films Chérie, j’ai réduit les enfants et Une vie de bestiole, qui ont clairement inspiré le jeu, je me sentais directement visé. Malheureusement, je n’y suis jamais retourné, par manque de temps et faute de partenaire pour essayer les versions suivantes. Avec Grounded 2, je me suis dit que c’était l’occasion rêvée de repartir à neuf. Que vaut donc cette version anticipée tout juste sortie du four ?
Fiche Technique de Grounded 2
- Date de sortie : 29 Juillet 2025 (accès anticipé)
- Style : Action, Aventure et Jeu de Survie
- Classement ESRB/PEGI : T (13+) / PEGI 12
- Développeurs : Obsidian Entertainment et Eidos Montréal
- Éditeur : Xbox Game Studios
- Langue d’exploitation : Offert en français
- Test effectué sur : Xbox Series X
- Disponible sur : Xbox Series X|S, PC et via Cloud
- Prix lors du test : 39,99 $ CAD / 29,99 €
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Des leçons du premier qui servent le second jeu
D’abord, mon premier réflexe a été de me dire que le jeu était étonnamment complet pour une version en Game Preview. On sent immédiatement qu’il ne s’agit pas d’un simple prototype ou d’une ébauche : une trame narrative bien structurée est déjà en place, guidant le joueur avec efficacité à travers une série de quêtes principales et secondaires d’une longueur appréciable. Ces missions sont bien rythmées et parviennent à maintenir l’intérêt sans jamais donner l’impression de tourner en rond.
En parallèle, une foule de défis annexes viennent ponctuer l’exploration, permettant d’accumuler des points de recherche. Ces derniers servent à débloquer un éventail de recettes de fabrication, déjà particulièrement vaste à ce stade. Le sentiment de progression est constant, et le potentiel du système de crafting, aussi dense que prometteur, donne envie de tout expérimenter.
Grounded 2 fait également un excellent travail pour nous familiariser progressivement avec ses nombreux concepts de survie. Chaque mécanique est introduite avec clarté, étape par étape, de sorte qu’on ne se sent jamais submergé, même si le jeu regorge d’options et de systèmes complexes. Cette approche pédagogique bien dosée permet à tous les types de joueurs de s’adapter naturellement à l’environnement miniature et aux dangers qui s’y cachent. On sent qu’Obsidian a tiré des leçons précieuses du développement du premier opus : ici, tout est mieux structuré, plus fluide, plus intuitif. C’est un véritable pas en avant, qui témoigne de la maturité acquise par le studio depuis ses débuts dans cet univers.

Du fun même en solo
Un des aspects qui me faisaient hésiter à plonger dans cette Game Preview, c’était la crainte de ne pas vraiment pouvoir y jouer en solo. Or, cette inquiétude s’est vite dissipée en découvrant que le menu propose clairement de lancer une partie en solo ou en multijoueur. Bien sûr, j’aurais probablement eu encore plus de plaisir en groupe, que ce soit pour construire d’immenses structures ou pour affronter certains ennemis coriaces. N’empêche, je me suis sincèrement amusé, au point d’avoir constamment envie de rallumer ma Xbox pour y replonger.
C’est surtout grâce à une expérience accrocheuse, portée par un solide sentiment de progression. Lors de ma première expédition souterraine, j’en ai bavé : j’ai eu quelques sueurs froides, j’ai souvent mordu la poussière, mais j’ai aussi appris à déséquilibrer les fourmis guerrières et à me soigner efficacement. Et Grounded 2 m’a bien récompensé de mes efforts, notamment avec une puissante monture, surnommée buggie, qui a grandement facilité mes déplacements et mes affrontements.
D’ailleurs, la jouabilité a gagné en profondeur par rapport au premier jeu. Le système de combat offre désormais une belle variété d’approches. Le blocage parfait est toujours là, mais on peut aussi esquiver, et les ennemis sont aussi plus dynamiques. On peut même se battre à dos de notre buggie ou l’utiliser comme compagnon d’attaque. Selon la situation, on peut rester à distance pendant qu’elle encaisse les coups, ou prendre le rôle du tank soi-même. C’est une belle évolution, qui rend le gameplay plus dynamique et adaptable à notre style.

Un environnement unique
Puis, j’adore la direction artistique de Grounded 2. C’est fou à quel point des objets du quotidien comme une pomme de pin, un hot-dog ou une vieille caméra peuvent paraître impressionnants lorsqu’on est réduit à la taille d’une fourmi. Même les mauvaises herbes qui envahissent mon terrain et me rendent la vie dure m’ont presque semblé belles. Évidemment, ce qui est encore plus hallucinant, c’est de croiser une énorme araignée dans un corridor souterrain ou un puissant scarabée qui surgit par surprise, pinces en avant et queue pointue prête à frapper.
Pour une Game Preview, le jeu est également immense. L’environnement de départ est déjà plus vaste que celui du premier opus, et je m’en suis vite rendu compte. En cherchant à faire éclore mon œuf de fourmi, je peinais à trouver davantage de glands pour la fabrication. Je suis donc parti en exploration pendant un long moment et je n’ai jamais atteint de véritable limite. Cette petite escapade m’a permis de découvrir de magnifiques insectes : une grosse chenille, de splendides papillons et même une larve plutôt vorace. J’ai bien hâte de pouvoir les affronter.
Visuellement, Grounded 2 est très réussi, mais c’est surtout au niveau des performances que l’on sent qu’il s’agit d’un accès anticipé. J’ai subi quelques ralentissements, parfois même en plein combat, ce qui rendait la situation moins qu’idéale et parfois carrément risquée. Heureusement, ces baisses de fluidité ne duraient que quelques instants et tout revenait rapidement à la normale. On peut excuser cela à ce stade du développement, mais j’espère sincèrement que ces problèmes seront corrigés dans un avenir rapproché.

Gérer sa survie
Grounded 2 conserve tous les fondamentaux d’un bon jeu de survie, tout en les rendant plus accessibles et engageants. On y retrouve la gestion classique de la faim, de la soif et de la santé, mais aussi un système d’artisanat particulièrement riche. Chaque ressource récoltée, qu’il s’agisse de fibres, de morceaux d’insectes ou de matériaux insolites, peut être transformée en outils, armes ou structures. La construction de bases joue un rôle clé, autant pour se protéger que pour s’organiser stratégiquement. J’avoue que j’ai un petit peu moins testé ce dernier aspect.
La progression passe aussi par l’analyse d’objets collectés, ce qui débloque de nouvelles recettes et renforce la sensation de découverte constante. Même en solo, le cycle jour-nuit, les menaces environnementales et la nécessité de planifier ses actions confèrent une vraie tension.
L’une des meilleures améliorations de Grounded 2 réside dans l’introduction de l’omni-tool. Fini l’encombrement de l’inventaire avec des haches, marteaux et pelles séparés : cet outil multifonction regroupe toutes ces actions de base en un seul objet indestructible, toujours accessible. Cela simplifie énormément la gestion des ressources et fluidifie l’exploration.
On note aussi une meilleure interface utilisateur, plus lisible, ainsi qu’une optimisation du système de fabrication et de l’équipement. Les mutations et compétences, plus claires à activer et à combiner, permettent d’adapter son style de jeu facilement. En somme, Obsidian a su améliorer la qualité de vie du joueur sans trahir l’essence du gameplay, en rendant chaque interaction plus intuitive et moins contraignante.

Verdict sur Grounded 2 (Game Preview)
Dans les dernières années, j’ai évité de faire des Game Preview, par frustration contre les jeux inachevés, mais aussi par manque de temps car je découvre de nouveaux jeux à tester presque chaque semaine. Je préfère donc m’en tenir à des jeux en version 1.0. Avec Grounded 2, je constate plus que jamais que les Game Preview ne sont pas tous égaux, et celui-ci est assurément très jouable. Il offre déjà une expérience riche, bien structurée avec un vrai souci du détail et une progression gratifiante. Si Obsidian et Eidos maintiennent cette cadence et continuent d’enrichir son contenu, Grounded 2 pourrait devenir une référence du genre dès sa sortie officielle. En attendant, cette version anticipée mérite clairement le détour.
