Spike Chunsoft nous propose déjà un troisième jeu en seulement six ans dans l’univers sci-fi d’AI: THE SOMNIUM FILES. Cette fois-ci, il s’agit d’un spin-off développé par une équipe un peu plus restreinte, mais toujours chapeautée par des membres clés du studio, dont certains ont également œuvré sur la série Zero Escape. No Sleep for Kaname Date – From AI: THE SOMNIUM FILES se situe chronologiquement entre les deux premiers opus et vise un ton plus léger, tout en offrant une intrigue plus concise. Les développeurs souhaitaient livrer une expérience plus accessible, tout en introduisant des mécaniques de jeu inédites. Est-ce qu’on peut dire que c’est mission accomplie ?
Fiche Technique de No Sleep for Kaname Date
Date de sortie : 25 juillet 2025
Style : Aventure / Visual novel / Escape room
Classement ESRB/PEGI : M (17+) / PEGI 16
Développeur : Spike Chunsoft
Éditeur : Spike Chunsoft
Langue d’exploitation : Voix anglaises ou japonaises
Test effectué sur : Nintendo Switch 2
Disponible sur : Switch, Switch 2 et PC (Steam)
Prix lors du test : 49,99 $ CAD / 39,99 €
Site officiel
Version numérique envoyée par l’éditeur
À la recherche d’Iris
Peu de temps après les événements du premier AI: The Somnium Files, Kaname Date, agent de l’unité spéciale ABIS, est chargé d’enquêter sur le mystérieux enlèvement d’Iris Sagan, une idole virtuelle populaire, dans une affaire qui évoque une possible abduction extraterrestre. Aux côtés d’Aiba, une intelligence artificielle logée dans son œil gauche cybernétique, Date utilise la technologie du Psync pour explorer les rêves des suspects et y récolter des indices.
Pendant ce temps, Iris, retenue captive par une étrange femme reptilienne nommée Akemi, parvient à communiquer avec Date et Aiba. Le duo l’assiste à distance alors qu’elle doit résoudre une série d’énigmes dans des escape rooms pour survivre. L’enquête prend rapidement une tournure déjantée, mêlant science-fiction, humour absurde et tension narrative.
Une aventure réservée aux initiés
D’abord et avant tout, j’aimerais préciser que, bien qu’il s’agisse d’un spin-off, il est important d’avoir joué au moins au premier jeu pour bien comprendre l’histoire. Autrement, vous risquez de passer à côté de nombreux éléments essentiels, puisque le jeu fait directement référence aux événements précédents. No Sleep for Kaname Date part du principe que vous connaissez déjà les personnages récurrents, et plusieurs blagues destinées aux amateurs de la série perdront de leur impact sans ce contexte.
À ce sujet, notre protagoniste pousse encore plus loin ses obsessions un peu folles, ce qui le rend parfois un peu trop caricatural. Cela dit, j’aime beaucoup la façon dont ce nouveau chapitre enrichit l’univers de la franchise. Je me suis davantage attaché aux personnages, et l’histoire racontée ici m’a permis d’en apprendre plus sur eux, tout en apportant des réponses à certains éléments restés en suspens dans le deuxième opus.
Le scénario adopte un ton un peu plus léger, ce qui réduit la tension sans pour autant nous empêcher d’être surpris par quelques retournements inattendus. J’aime le fait que le jeu flirte à nouveau avec une fiction presque absurde, tout en réussissant à nous ramener sur Terre lorsque toutes les pièces du casse-tête s’assemblent. Dommage toutefois que certains passages soient un peu prévisibles, puisqu’on connaît déjà la direction que prennent plusieurs éléments après avoir joué au deuxième jeu, qui se déroule chronologiquement plus tard.

Place aux Espace Rooms
J’ai trouvé particulièrement brillant de la part des développeurs d’intégrer des Escape Rooms à la série, puisqu’il s’agit d’une véritable signature du studio. C’est une excellente façon de renouveler la jouabilité tout en sollicitant la réflexion des joueurs. Et ça tombe bien, car Spike Chunsoft excelle dans ce type de mécaniques. Sans être excessivement complexes, les énigmes offrent un bon niveau de défi, et j’ai toujours ressenti une réelle satisfaction en trouvant la solution à chaque étape du casse-tête. De plus, le fait de changer régulièrement de perspective entre plusieurs personnages permet de rehausser la complexité et de garder l’expérience dynamique.
Ce que j’apprécie aussi avec ces Escape Rooms, c’est qu’elles ne nous mettent pas trop de pression côté temps, sauf à la toute fin. Cela laisse le loisir d’explorer calmement les différentes pistes et de tester plusieurs approches pour résoudre les énigmes. En mode normal, le jeu fournit juste assez d’indices pour éviter la frustration sans pour autant tout dévoiler. À côté de ça, les séquences dans les Somnium sont toujours bien présentes. Celles-ci doivent être complétées en moins de six minutes, ce qui impose un rythme beaucoup plus rapide. L’alternance entre ces deux types de gameplay permet d’établir un bon équilibre et un rythme bien maîtrisé. D’ailleurs, je préfère de loin la logique des Escape Rooms à celle des Somnium, qui, à mon avis, manque parfois de cohérence.
Enfin, No Sleep for Kaname Date réduit considérablement les longues sections de dialogues que l’on retrouvait dans chaque chapitre des jeux précédents. L’accent est davantage mis sur l’enchaînement des mini-jeux, ce qui limite la quantité de lecture. Cela freine peut-être un peu la progression narrative, mais j’ai personnellement trouvé l’expérience plus fluide et engageante.


Des performances correctes sur Switch 2
Sur Nintendo Switch 2, No Sleep for Kaname Date offre une expérience visuellement plus nette que sur la Switch originale, notamment en mode téléviseur, avec une meilleure résolution et un filtrage de textures légèrement amélioré. Toutefois, les améliorations techniques restent subtiles et les temps de chargement ne sont pas vraiment réduits. Le jeu tourne avec un framerate débloqué, ce qui entraîne quelques baisses de fluidité lors des phases d’exploration à la troisième personne, même en mode Performance. L’ajout du mode souris, propre à la Switch 2, est original, mais son intégration demeure anecdotique et parfois un peu confuse dans l’interface.
Le jeu bénéficie également d’un excellent travail de doublage, tant en anglais qu’en japonais. Les performances vocales sont convaincantes et donnent vie aux personnages. Elles accentuent bien les moments comiques, mais aussi les passages plus sérieux, comme dans les titres précédents. À cela s’ajoute une direction artistique toujours aussi distinctive. Le style visuel est coloré, légèrement stylisé, et donne au jeu une identité propre. Il soutient aussi très bien l’ambiance étrange, parfois surréaliste, qui entoure l’enquête.

Verdict sur No Sleep for Kaname Date
No Sleep for Kaname Date atteint son objectif en proposant une expérience plus concise et accessible, tout en restant fidèle à l’univers de la série. Malgré quelques limites techniques sur Switch 2 et une structure parfois prévisible pour ceux qui connaissent bien les jeux précédents, le jeu reste globalement maîtrisé. Son ton plus léger, ses énigmes bien conçues et sa narration solide en font un complément intéressant à la série principale. Vendu à prix réduit, il propose en plus une durée de vie honnête, ce qui en fait une proposition assez juste pour les fans déjà investis dans l’univers comme moi.
