L’univers DC de James Gunn bat son plein cet été. Après l’arrivée très attendue du film Superman, c’est au tour de la saison 2 de Peacemaker de débarquer sur Crave. Gunn a dû apporter quelques ajustements pour intégrer les événements de la première saison au nouvel univers qu’il façonne, et c’est désormais chose faite. Le résultat est une suite qui conserve l’humour irrévérencieux et la brutalité décomplexée de la première saison, tout en s’ancrant plus solidement dans les fondations du DCU. Avec de nouveaux personnages intrigants, des enjeux élargis et un Peacemaker toujours aussi intense, la série cherche probablement à démontrer qu’elle n’est pas qu’un simple spin-off, mais bien une pièce maîtresse du nouvel univers que façonne les créateurs.
Fiche Technique de Peacemaker Saison 2
Date de début : 21 août 2025
Créateur / Scénario : James Gunn
Réalisateurs : James Gunn, Jody Hill, Rosemary Rodriguez
Producteurs exécutifs : James Gunn, Peter Safran, Matt Miller, John Cena, Sarah Schechter
Acteurs principaux : John Cena, Danielle Brooks, Freddie Stroma, Jennifer Holland, Steve Agee, Frank Grillo, Sol Rodriguez, Tim Meadows et Michael Rooker
Genre : Super-héros, action, comédie noire
Studios de production : DC Studios, The Safran Company, Troll Court Entertainment, Warner Bros. Television
Durée : Saison de 8 épisodes (35 à 60 minutes chacun)
Un monde parallèle idéal ?
Peacemaker saison 2 reprend après la défaite des Butterflies et s’attarde sur les répercussions des actions de Christopher Smith. Confronté à sa propre dichotomie entre une approche violente et une sensibilité plus fragile qu’il ne veut l’admettre, il évolue désormais dans un contexte où les alliances au sein d’A.R.G.U.S. se redéfinissent. Rick Flag Sr., qui a pris la tête de l’organisation, incarne l’antagoniste principal, mû par une vengeance intime à l’égard de Peacemaker. Sa colère trouve tout son sens dans la continuité de The Suicide Squad, et Gunn comme Safran y font régulièrement référence pour renforcer la cohérence du nouvel univers DC.
La grande découverte de cette saison est l’introduction d’une dimension parallèle où la vie de Peacemaker prend une tournure différente. Ce monde alternatif ressemble à une version idéalisée de son existence, où plusieurs de ses désirs les plus profonds semblent avoir été exaucés. Toutefois, cette réalité est déjà habitée par un autre Christopher Smith, ce qui confronte notre antihéros à une tentation troublante : abandonner son monde brisé pour se réfugier dans cet univers de substitution, au risque de perdre sa propre identité.
Malheureusement, je n’ai pas eu accès à la saison complète, seulement à 5 des 8 épisodes. J’ai toutefois apprécié la façon dont les réalisateurs continuent d’exploiter le côté absurde tout en élargissant les horizons narratifs. L’équilibre entre action, satire et moments introspectifs renforce la profondeur du personnage, tandis que le conflit avec Rick Flag Sr. apporte une dynamique différente. Même sans la conclusion, les thèmes abordés et la cohérence du récit laissent présager une saison solide et bien intégrée aux ambitions du DCU. À titre personnel, je dirais même que je l’ai préférée au plus récent film de Gunn.

Une distribution qui m’a encore surpris
Bien que je l’aie apprécié dans la première saison et dans The Suicide Squad, j’avais encore des doutes sur les capacités d’acteur de John Cena. Pourtant, cette deuxième saison prouve le contraire. Il y démontre une aisance accrue, passant sans effort du registre comique à la brutalité des scènes d’action, tout en laissant transparaître une vulnérabilité touchante. Cena parvient à rendre Peacemaker ridicule, attendrissant et imprévisible à la fois, ce qui donne au personnage une profondeur surprenante.
Parmi les seconds rôles, Danielle Brooks s’impose à nouveau dans le rôle d’Adebayo, avec un mélange d’humour et de sensibilité qui équilibre bien les excès de Cena. Freddie Stroma, en revanche, convainc moins qu’en première saison. Son Vigilante, parfois de trop et un peu malaisant, perd en intérêt et manque de nuances, ce qui réduit l’impact de ses apparitions. Jennifer Holland et Steve Agee livrent des performances solides qui renforcent la dynamique de groupe. Quant à Robert Patrick, il donne à Rick Flag Sr. un antagoniste crédible et intense, son interprétation froide et menaçante élevant nettement le niveau dramatique. Le seul autre bémol vient de Michael Rooker dans le rôle de Red St. Wild. Bien que convaincant, son personnage paraît plaqué dans l’intrigue et manque de développement, ce qui crée un léger déséquilibre.
Ce qui impressionne aussi dans cette saison, c’est la chimie du casting. L’équipe fonctionne comme un véritable ensemble, chacun ayant droit à ses moments sans éclipser les autres. Les scènes collectives dégagent une énergie unique, où l’humour naît autant des dialogues que des réactions subtiles. Gunn exploite pleinement les forces de ses acteurs, offrant à chacun des instants marquants qui servent à la fois l’intrigue et le ton irrévérencieux. Cette dynamique renforce l’attachement aux personnages et confère à l’ensemble une authenticité rare pour une comédie super-héroïque.

Du chaos tout en couleur
Visuellement, Peacemaker saison 2 conserve une esthétique cohérente avec la première saison tout en élevant légèrement le niveau technique. Les effets spéciaux, sans chercher à rivaliser avec les superproductions du grand écran, sont efficaces et bien intégrés, que ce soit pour les séquences d’action explosives ou les incursions dans la dimension parallèle. La série garde volontairement un côté brut et parfois un peu exagéré, qui colle parfaitement à son ton irrévérencieux.
La violence reste marquée et souvent graphique, mais elle est utilisée avec une touche d’ironie qui empêche l’ensemble de sombrer dans le sensationnalisme gratuit. Les combats sont chorégraphiés avec énergie et contribuent à maintenir une intensité dramatique, tout en renforçant le contraste entre l’idéal de paix du personnage et ses méthodes expéditives.
Les décors s’avèrent variés et mieux exploités que dans la première saison. On passe des environnements urbains familiers à des lieux plus atypiques, dont certains liés au multivers, qui ajoutent une dimension visuelle intéressante. J’ai particulièrement apprécié le soin apporté aux couleurs, vibrantes et saturées, qui rappellent par moments l’esthétique du récent Superman. Cet aspect donne à la série une identité visuelle plus affirmée et plus proche du ton voulu pour le nouveau DCU.
Enfin, la musique joue encore un rôle central dans l’identité de Peacemaker. Gunn continue d’utiliser des morceaux rock énergiques pour ponctuer les scènes d’action, mais intègre aussi des choix plus nuancés qui accompagnent les passages introspectifs. La bande sonore devient ainsi un véritable prolongement de la mise en scène, renforçant à la fois l’humour, l’émotion et le chaos contrôlé de la série.


Verdict sur Peacemaker Saison 2
En somme, Peacemaker Saison 2 confirme que la série n’est pas qu’un simple complément, mais bien une pièce essentielle du nouveau DCU. James Gunn a réussi à apporter les ajustements nécessaires pour intégrer pleinement les deux saisons à son nouvel univers, tout en glissant des références pertinentes aux films Superman et The Suicide Squad. Portée par un John Cena en pleine maîtrise de son rôle, des performances secondaires solides et une réalisation qui conjugue habilement action, humour et introspection, cette suite parvient à élargir l’univers tout en conservant l’identité singulière et le charme qui font la force de la série.

