Test de The Rogue Prince of Persia : dévorons le temps

Rogue Prince of Persia débarque dans un univers déjà bien rempli de jeux du même genre. Rappelons qu’il y a deux ans, nous avions eu droit à Prince of Persia: The Lost Crown. Cette fois-ci, le studio nous propose non pas un metroidvania, mais un roguelite. La différence peut sembler subtile, mais l’approche change : la progression se fait par boucles successives plutôt que par une grande carte interconnectée.

On sent d’ailleurs des inspirations évidentes : par moments, le jeu flirte avec les mécaniques de Hades, et à d’autres, il rappelle son grand frère mentionné plus tôt. Pourtant, Rogue Prince of Persia cherche à tracer sa propre voie et à se créer une identité distincte.

Alors, le pari est-il réussi ? Est-on devant un énième roguelite de plus, ou un titre capable de se démarquer ? C’est ce que je vous propose de découvrir dans ce test complet de Rogue Prince of Persia.

FICHE TECHNIQUE DE THE ROGUE PRINCE OF PERSIA

  • Date de sortie : 20 août 2025
  • Style : Action/Roguelite
  • Classement ESRB / PEGI : T/ 16
  • Développeur : Evil Empire
  • Éditeur : Ubisoft
  • Langue d’exploitation : Offert en français
  • Disponible sur Xbox One, Xbox Series X et PS4 et PS5 (plus tard sur Nintendo Switch 1 et 2)
  • Testé sur PS5
  • Prix lors du test: 39,99$ / 29,99 €
  • Site officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

L’histoire

Nous reprenons le rôle du Prince de Perse, mais cette fois-ci dans une aventure bien différente. Le héros est prisonnier d’une boucle temporelle, coincé dans une lutte sans fin pour sauver la cité de Ctesiphon, assiégée par les redoutables Huns. Dès les premières minutes, on comprend vite qu’il sera impossible de les arrêter du premier coup.

Heureusement, le Prince possède un atout de taille : un artefact mystérieux, un bola magique, capable de le ramener à la vie après chaque mort. Grâce à lui, chaque tentative devient une nouvelle chance de progresser, d’accomplir des quêtes et, ultimement, de rétablir la paix.

Au fil des boucles, l’histoire se dévoile petit à petit, comme un puzzle dont les pièces se mettent lentement en place. Chaque nouvelle tentative apporte son lot de révélations, parfois discrètes, parfois plus marquantes, mais toujours essentielles pour mieux saisir la portée du conflit. Les fragments de narration s’accumulent et viennent s’imbriquer les uns dans les autres, créant un fil conducteur qui motive à recommencer encore et encore.

Ces éléments sont rassemblés dans une carte mentale accessible depuis le menu, un outil ingénieux qui permet de visualiser ses découvertes et de suivre l’évolution de l’intrigue. On peut y revenir à tout moment pour relire les informations, afin de raviver sa mémoire. C’est une manière immersive et agréable de plonger plus profondément dans l’univers du jeu et de mieux comprendre les enjeux derrière cette guerre sans fin.

La carte mentale - The Rogue Prince of Persia

La narration est l’une des grandes forces du jeu. Même si les sessions peuvent sembler courtes, l’effet roguelite donne envie de recommencer encore et encore pour en apprendre davantage. Cette quête de rédemption, parfois répétitive, réussit à maintenir une tension constante et à nous garder sur le qui-vive. La question demeure : serez-vous capable de vaincre les Huns et de ramener la paix en Perse.

La jouabilité

The Rogue Prince of Persia mélange habilement plusieurs mécaniques de jeu. D’un côté, on retrouve l’agilité du prince avec ses courses murales, ses esquives précises et ses attaques dynamiques. De l’autre, viennent s’ajouter des médaillons aux effets variés, qui rappellent fortement ceux de Hades. Ces artefacts transforment littéralement l’expérience de chaque boucle . Très vite, on prend plaisir à tester différentes combinaisons, puis à chercher activement les médaillons qui correspondent le mieux à son style de jeu.

À cela s’ajoute un arbre de compétences qui permet de renforcer progressivement le personnage. Dans l’oasis principale, un forgeron et un compagnon se tiennent prêts à vous aider à améliorer vos armes ou débloquer des fonctions utiles. Je préfère ne pas divulgâcher, mais sachez que ces interactions apportent une profondeur à l’aventure.

L'arbre de compétence - The Rogue Prince of Persia

La difficulté, elle, ne tarde pas à grimper. Chaque nouvelle zone devient un défi plus corsé. Certains ennemis se protègent derrière un bouclier bleu qu’il faut d’abord briser avant de pouvoir les vaincre. D’autres, reconnaissables à la petite tête de mort flottant au-dessus de leur corps, font office de mini-boss. Leur mort est souvent synonyme de répit, puisqu’ils lâchent une potion de soin bien méritée.

Et maintenant, abordons l’éléphant dans la pièce : les armes et les boss. Côté arsenal, vous disposez d’une arme principale et d’un outil secondaire. L’association des deux donne lieu à des combinaisons vraiment satisfaisantes. Mieux encore, les armes secondaires peuvent se déclencher en parallèle de vos attaques classiques. Imaginez par exemple la scie mécanique, qui trace une ligne verticale meurtrière pendant quelques secondes, tout en enchaînant vos coups hache.

L'encensoir - The Rogue Prince of Persia

Avec de la pratique et un peu de persévérance, la jouabilité devient un vrai plaisir. Vous finirez par maîtriser les subtilités du combat, enchaîner les esquives avec élégance, et qui sait… peut-être vaincre enfin le premier boss, véritable rite de passage du jeu.

Le style graphique

Derrière The Rogue Prince of Persia, on ressent immédiatement l’héritage d’un autre grand nom du jeu indépendant : Dead Cells. Et pour cause, ce ne sont pas seulement des inspirations lointaines, mais bien la même équipe de développement, Evil Empire, qui est aux commandes. Leur expérience se fait sentir à chaque instant. 

Ils reprennent le savoir-faire acquis sur Dead Cells, mais l’adaptent avec soin pour créer un roguelite à la personnalité propre, fidèle à l’univers de Prince of Persia. On y retrouve cette nervosité dans les combats, cette fluidité dans les déplacements, mais aussi cette impression de progression au fil des boucles.

Visuellement, le jeu s’appuie sur un style cel-shading. Les couleurs éclatantes et les contrastes marqués rappellent l’ADN artistique de la franchise, tout en lui donnant une modernité qui attire immédiatement l’œil. 

L'oasis - The Rogue Prince of Persia

Côté ennemis, le constat est un peu plus nuancé. Il est vrai que certains adversaires tendent à se répéter au fil des boucles, ce qui peut donner une impression de déjà-vu. Cependant, cette répétitivité est en partie contrebalancée par la variété des affrontements avec les boss. Ces derniers constituent de véritables moments forts du jeu. 

Ils sont non seulement bien conçus en termes de mécaniques, mais aussi marquants visuellement. Chaque boss apporte une montée d’adrénaline et un défi relevé, qui rompt avec la routine des combats classiques.

Verdict

The Rogue Prince of Persia réussit à ramener la licence en offrant un roguelite nerveux, coloré et accrocheur. Sa narration fragmentée, ses combats fluides et son système de médaillons rendent chaque boucle captivante et gratifiante.

Malgré quelques design d’ennemis répétitifs et une difficulté exigeante, le jeu d’Evil Empire brille par ses boss mémorables et son identité bien affirmée. Plus qu’un simple dérivé, c’est une belle preuve que Prince of Persia peut encore se réinventer.

Test de The Rogue Prince of Persia : dévorons le temps
Système de médaillons inspiré de Hades
Combats fluides et dynamiques
Narration immersive et progressive
Boss mémorables et bien conçus
Direction artistique en cel-shading, colorée et fidèle à l’univers de Prince of Persia
Effet roguelite addictif
Certains ennemis peuvent sembler répétitifs au fil des boucles
Le jeu peut sembler court ou redondant pour ceux qui ne s’intéressent pas aux mécaniques roguelite
La mécanique de wallride n’est pas à point
8.5