Inspiré des traditions et du folklore sud-américain, Gaucho and the Grassland nous transporte dans les pampas, ces grandes plaines où vivent les gauchos. Ces derniers sont des cow-boys latins à l’identité forte. Le pari est plutôt audacieux alors qu’il s’agit d’un univers rarement adapté en jeux vidéo. Le studio Epopeia Games propose, donc, une expérience agricole et contemplative, mais teintée de mysticisme, de légendes et d’un lien spirituel avec la terre. Voici notre test complet !
FICHE TECHNIQUE
- Date de sortie : 16 juillet 2025
- Style : Aventure et Simulation
- Classement ESRB / PEGI : TBA / PEGI 12
- Développeur : Epopeia Games
- Éditeur : Epopeia Games
- Langue d’exploitation : Textes en français
- Disponible sur PC
- Testé sur PC
- Prix lors du test : 25,99 $ CA / 19,99€
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Une ambiance unique
N’étant pas familier avec cet univers, j’ai rapidement été transporté par l’ambiance de Gaucho and the Grassland. On y incarne un gaucho accompagné de deux compagnons essentiels : un chien malin, capable de dénicher trésors et ressources, et un cheval, indispensable pour parcourir les grandes distances. Rapidement, le ton est donné alors qu’on est ici pour prendre son temps, pour reconstruire, soigner, et comprendre. Chaque biome, chaque créature, chaque rituel renvoie à des mythes locaux. On croise par exemple le Boitatá, serpent de feu légendaire, ou le Negrinho do Pastoreio, figure fantomatique protectrice des animaux. Ces références sont intégrées avec soin et donnent au jeu une identité rare. On sent que les développeurs ont voulu rendre hommage à leurs racines et les partager avec le monde. On a vraiment le sentiment de naviguer entre deux mondes, l’un concret, l’autre mystique, tous deux lié par l’importance donnée à la préservation et à l’équilibre.

La boucle réconfortante et imparfaite de Gaucho and the Grassland
Le cœur de Gaucho and the Grassland repose sur une boucle répétée à travers différents biomes. Chaque région propose une série de tâches et de quêtes données par les habitants ou par des créatures mystiques. Nous devons aider ces personnages afin d’ouvrir un portail vers une zone spirituelle, où l’aventure prend une dimension plus symbolique et poétique. Ces moments marquent un vrai changement de rythme, comme une récompense pour le soin apporté aux terres. On plante, on pêche, on répare, on élève des animaux, on personnalise sa ferme. Dans l’ensemble, il n’y a rien de révolutionnaire, mais le charme opère grâce au décor et à la dimension culturelle.

De mon côté, j’ai apprécié le fait que Gaucho and the Grassland ne propose pas de système monétaire classique. Tout repose sur l’échange, l’entraide et le lien communautaire, ce qui renforce l’identité du jeu. On ne produit pas des ressources pour vendre à l’infini, mais pour répondre à des besoins concrets, humains ou spirituels. Malgré tout, cette boucle a ses limites. Après quelques heures, la répétitivité se fait sentir. Les quêtes sont parfois trop similaires, et certaines descriptions manquent de clarté. On se retrouve à errer pour retrouver un animal aperçu rapidement, ou à tourner en rond pour deviner l’étape suivante.

Une progression qui devient laborieuse
Sur une dizaine d’heures, Gaucho and the Grassland offre une aventure principale plaisante. Le rythme est bien dosé. Chaque biome a son identité, ses ressources, ses habitants et ses légendes à découvrir. J’ai pris plaisir à avancer, à débloquer de nouvelles zones, à enrichir ma ferme. Malheureusement, après le scénario narratif, la magie s’essouffle. Le contenu par la suite mise sur la complétion pure. On doit récolter trente animaux de chaque type, acheter toutes les parcelles, débloquer tous les objets décoratifs, etc. Les amateurs de 100 % risquent de trouver la tâche fastidieuse, tandis que les autres se contenteront de poser la manette après l’aventure principale sans avoir l’envie de poursuivre.

Une technique capricieuse
L’un des défauts de Gaucho and the Grassland concerne sa technique, qui est parfois capricieuse. Si l’esthétique générale est réussie, le jeu souffre de nombreux petits défauts techniques qui finissent par peser. La caméra est parfois difficile à contrôler, le titre subit des ralentissements alors que l’IA des animaux est frustrante. Ces problèmes cassent régulièrement l’immersion. Ces soucis s’accompagnent parfois de blocages dans la progression. Certaines quêtes peuvent nous obliger à recharger, voire à refaire un segment entier. Dans un jeu pensé pour la détente et la fluidité, ces accrocs techniques sont d’autant plus regrettables qu’ils viennent heurter le rythme paisible voulu par les développeurs.

Verdict de Gaucho and the Grassland
Gaucho and the Grassland n’est pas un simulateur agricole comme les autres. Il apporte une identité culturelle forte, un respect du folklore et une ambiance douce qui en font une œuvre unique dans son genre. On a rarement l’occasion de plonger dans un univers aussi marqué par les traditions latino-américaines, et c’est une belle réussite de ce point de vue. Cependant, ses limites sont claires. La répétitivité des quêtes, le manque de clarté de certains objectifs et les nombreux bogues techniques empêchent le jeu de briller pleinement. Son charme, sa sincérité et sa richesse culturelle justifient largement qu’on s’y plonge, surtout si vous aimez ce genre de jeu. Il faut simplement accepter les limites de l’expérience.

