Que feriez-vous si vous ne pouviez pas dormir ? Si dès que vous vous endormez, vous disparaissez ne laissant derrière vous qu’un écho ? C’est dans ce contexte particulier que Sleep Awake s’ouvre tout en bombardant d’images psychédéliques. Est-ce que votre tête résistera à cette psychose ?
Fiche Technique de Sleep Awake
- Date de sortie : 2 décembre 2025
- Style : Horreur psychologique / walking simulator
- Classement ESRB / PEGI : ESRB M / PEGI 18
- Développeur : EYES OUT
- Éditeur : Blumhouse Games
- Langue d’exploitation : Voix anglaises, textes en français
- Plateformes : PlayStation 5, Xbox Series X|S, PC (Steam)
- Version testée : PlayStation 5
- Prix lors du test : 38,99 $ CAD / 29,99 €
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Histoire de Sleep Awake
Sleep Awake nous plonge dans un univers apocalyptique où la Terre semble complètement détruite. Les gens habitent dans des zones « sécurisées » ressemblant à des bidonvilles. Il est interdit de sortir de chez soi sous peine d’être arrêté par des militaires portant des masques à gaz (classique).
Comme je disais précédemment, tous les gens qui dorment disparaissent. Plusieurs factions se sont créées ayant chacun leur méthode pour résister au sommeil. Il y a par exemple les machinistes qui se maintiennent éveillés via des électrochocs. Également, les mange-douleurs pour leur part, se mutilent ou tentent de restant en douleur constante pour résister au sommeil.
Nous suivons le parcours de Katja qui tente tout simplement de survivre dans ce monde. Sa famille a inventé des gouttes spéciales pour les yeux pour tenir éveillée. Cela vient avec un grand effet secondaire cependant. Katja souffre d’errance (somnambulisme) après avoir utilisé les gouttes. Elle reprend ses esprits hors de chez elle en plein milieu de la ville. Elle devra réussir à aller porter des gouttes à une membre de sa famille et revenir chez elle. Tout ceci, en évitant bien entendu les multiples factions.
Des hallucinations à profusion
La grande force de Sleep Awake est sa capacité à nous déstabiliser complètement. Lorsque Katja utilise les gouttes ou tente de se tenir réveillé, elle plonge dans un état hallucinatoire. La navigation dans les hallucinations est particulièrement bien exécutée. La logique change, la physique est modifiée et nous devons comprendre tout ceci pour en sortir.
Les développeurs ont utilisé des séquences filmées à la Blumhouse ainsi que de multiples effets visuels numériques. Le tout est vraiment bien incorporé et le mixte entre les images réelles et virtuelles est impressionnant. Il y a une explosion d’effets psychédéliques, distorsions, couleurs agressives, etc.
Sleep Awake transmet très bien la confusion et l’épuisement dû à la lutte constante contre le sommeil. Cependant, on ne se sent jamais vraiment menacer.
Je déconseille totalement ce jeu aux personnes épileptiques. J’avais souvent mal à la tête après mes sessions de jeux à force de voir tous ces effets psychédéliques.
Extrêmement linéaire
Malgré les multiples effets et les quelques phases où nous devons éviter les gardes, le jeu reste un walking simulator basique. Ça devient évident à force de jouer que nous suivons toujours un chemin tout tracé sans vraiment pouvoir aller ailleurs.
Les décors sont chargés et très complets. Aucune pièce ne semble vide. J’ai trouvé cela impressionnant les multiples petits détails que l’on pouvait voir partout.
Il y a très peu d’énigmes et la plupart sont très simples. Il suffit de prendre le temps de regarder un peu autour de nous et la solution est évidente.
Une histoire secondaire ?
Pour tenter de comprendre l’histoire, il faudra observer et lire beaucoup de documents. On trouvera également des microfiches à utiliser sur un rétroprojecteur pour en apprendre plus.
Le lore du jeu est extrêmement dense et riche, mais le jeu effleure chaque information trop rapidement. Par exemple, on apprend l’existence d’une nouvelle faction. On passe dans leurs demeures et bases. On apprend à les connaître et après, on n’entend plus jamais parler. Il semble manquer de peaufinage, car on dirait que le jeu ne laisse pas assez respirer ses idées.
D’ailleurs, le jeu se termine en moins de 5 heures et mets les bases pour une suite de manière évidente. Je ne dirai pas pourquoi pour ne pas dévoiler de spoilers, mais c’est très dommage que le jeu se termine ainsi.
Un trop plein d’idées
Sleep Awake nous plonge dans un univers vraiment intrigant et passionnant. On sent que les développeurs ont eu un surplus d’idées. L’exécution finale cependant est chancelante. L’univers aurait gagné à être mieux exploré et mieux expliqué. Ceci est similaire dans les effets psychédéliques. Il y en a tellement qu’à un certain point, on a hâte que ceux-ci se terminent. Ne vous méprenez pas cependant. Les effets sont vraiment extrêmement bien exécutés, mais comme le dit le dicton : trop, c’est comme pas assez.
Côté technique
Sleep Awake a une direction artistique ainsi qu’une ambiance visuelle très forte. Le jeu se démarque justement par son univers visuel avec ses environnements déformés, hallucinatoires et très immersifs. Le mélange 3D avec les séquences vidéo en ajoutant des distorsions est très réussi. On sent qu’il s’agit d’une horreur expérimentale et totalement assumée par les développeurs.
L’ambiance sonore ainsi que la bande-son sont marquantes. Je conseille d’ailleurs de jouer avec des écouteurs, car l’aspect audio renforce l’immersion. La façon dont les développeurs utilisent les sons et la musique crée une sensation de malaise et de tension. Cela permet d’amplifier l’effet d’horreur psychologique.
Verdict
Sleep Awake est un jeu d’horreur psychologique qui mise avant tout sur l’ambiance, la direction artistique et le malaise visuel plutôt que sur la jouabilité. Cependant, cette force est aussi sa limite. La jouabilité reste très simple. Il s’agit d’un walking simulator avec de la furtivité basique et peu d’énigmes. L’histoire, riche et ambitieuse, devient parfois confuse et donne l’impression d’un potentiel inexploité. Sleep Awake plaira surtout à ceux qui recherchent une expérience artistique, immersive et psychédélique. L’expérience mérite d’être essayée même si le jeu laisse malheureusement un sentiment d’expérience incomplète.
