Il y a toujours quelque chose d’excitant à l’idée de lancer une nouvelle licence de jeu de course. Project Motor Racing arrivait avec la promesse de proposer une expérience brute, sérieuse, exigeante et pensée avant tout pour les amateurs de pilotage pur. Sur papier, l’ambition semblait atteignable alors que l’équipe était dirigée par William Ian Bell derrière notamment la franchise Project Cars. Dans les faits, est-ce que le résultat a été à la hauteur ? La réponse dans ce test complet !
FICHE TECHNIQUE
- Date de sortie : 25 novembre 2025
- Style : Course et SImulation
- Classement ESRB / PEGI : E/ PEGI 3
- Développeur : Straight4 Studios
- Éditeur : GIANTS Software
- Langue d’exploitation : texte en français
- Disponible sur PC, Xbox Series X/S et PS5
- Testé sur Xbox Series X
- Prix lors du test : 114,99 $ CAD / 69,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Une carrière qui s’arrête en chemin
Le mode carrière est généralement le cœur d’un jeu de course. C’est l’endroit où l’on développe un lien avec sa progression, ses voitures et son identité de pilote. Project Motor Racing semble en être conscient, du moins en surface. Les premières heures laissent entrevoir une structure intéressante, avec une montée graduelle dans différentes catégories, des objectifs clairs et une volonté de recréer une certaine authenticité du monde du sport automobile. Un aspect qui m’avait, d’ailleurs, beaucoup plu dans Project Cars. Malheureusement, cette carrière ne va jamais réellement au bout de ses idées. On a constamment l’impression que des systèmes ont été esquissés sans être pleinement développés. La progression manque de souffle, les enjeux s’essoufflent rapidement et les choix offerts au joueur sont souvent trop limités pour réellement s’investir à long terme.

Pourtant Project Motor Racing apportait des éléments de gestion des finances plutôt réaliste. Avec la possibilité, si on le souhaite, de démarrer tout au bas de l’échelle avec commanditaires de petite envergure. Au final, la carrière est fonctionnelle, mais fade, et donne l’impression de cocher une case plutôt que de proposer une expérience mémorable. On avance de course en course sans véritable sentiment d’évolution personnelle, comme si chaque saison était une simple répétition de la précédente.

L’absence de personnalisation dans Project Motor Racing
Ce manque d’impact est d’autant plus flagrant que le mode carrière souffre d’une quasi-absence de personnalisation. En 2025, il devient difficile d’excuser un jeu de course qui ne permet pas au joueur de façonner minimalement son expérience. Que ce soit dans le choix du pilote, la gestion de son équipe, les paramètres de progression ou même l’identité visuelle, tout est étonnamment rigide. On ne crée pas une carrière, on l’exécute. Cette approche peut séduire une niche de puristes, mais elle limite drastiquement l’attachement à long terme. Cette rigidité donne parfois l’impression que Project Motor Racing préfère contrôler le joueur plutôt que de l’accompagner.

Un contenu qui sort des sentiers battus
Là où Project Motor Racing réussit à se démarquer plus positivement, c’est dans son choix de circuits et de catégories de voitures. Le jeu propose une sélection variée, avec plusieurs disciplines qui sont rarement mises de l’avant dans les jeux de course grand public. Cet effort mérite d’être souligné, car il apporte une fraîcheur bienvenue dans un genre souvent dominé par les mêmes licences et les mêmes catégories. Certaines voitures offrent des sensations intéressantes et un comportement distinct, ce qui démontre un réel souci du détail dans la modélisation. Le plaisir de découvrir des véhicules moins connus est bien réel, surtout pour les amateurs de sport automobile qui cherchent autre chose que les éternels GT ou hypercars.

La maniabilité exigeante de Project Motor Racing
Project Motor Racing se veut une simulation pure et dure, et cela se ressent immédiatement une fois en piste. La maniabilité est exigeante, parfois même impitoyable, avec une gestion très pointue de l’adhérence, du transfert de masse et des pertes de contrôle. Pour les joueurs équipés d’un volant et de pédales, le jeu peut offrir de très beaux moments de satisfaction, surtout lorsque tout s’aligne parfaitement. Le problème, c’est que cette approche oublie presque complètement les joueurs à la manette. Les réglages par défaut sont peu indulgents, la sensibilité est difficile à maîtriser et les aides à la conduite ne suffisent pas toujours à rendre l’expérience confortable.

Cette difficulté est amplifiée par une absence presque totale de prise en main pour les joueurs plus néophytes. Project Motor Racing explique très peu ses mécaniques, ses réglages ou ses subtilités de conduite. Les didacticiels sont minimalistes, parfois trop abstraits, et ne préparent pas adéquatement aux défis proposés en course. Pour les amateurs de simulation déjà bien rodés, ce manque d’accompagnement peut être tolérable. Pour les autres, il devient un véritable mur. Il ne s’agit pas de simplifier la simulation, mais d’offrir des outils clairs pour comprendre pourquoi une voiture décroche, pourquoi un freinage échoue ou pourquoi un réglage fonctionne mieux qu’un autre.

Une version non définitive
Project Motor Racing m’a donné l’impression d’être en accès anticipé. Pourtant, même si les développeurs ont indiqué vouloir apporter des mises à jour, on ne peut pas le considérer dans ce type d’expérience. Commercialisés au prix fort, nous devons le considérer comme un jeu complet. Pourtant, le moteur de conduite est crédible, certaines voitures sont plaisantes à maîtriser et le choix de contenu témoigne d’une vraie passion pour le sport automobile. Le titre semble constamment hésiter entre vouloir être une simulation de niche et une expérience plus accessible. En essayant de plaire avant tout aux puristes, il sacrifie une partie importante de son potentiel.

Verdict de Project Motor Racing
Project Motor Racing n’est pas un mauvais jeu, il semble simplement incomplet. Il s’adresse à un public très précis et assume difficilement cette position. Sa carrière manque de profondeur, sa personnalisation est trop limitée, et son approche élitiste de la maniabilité et de la prise en main freine l’enthousiasme qu’il aurait pu susciter. Pour les amateurs de simulation pure équipés d’un volant et prêts à investir du temps sans être guidés, le jeu peut offrir des moments intéressants. Pour les autres, l’expérience risque de sembler froide, rigide et parfois frustrante.

