Chaque année, Call of Duty arrive avec son lot d’attentes, mais, lorsqu’un nouvel épisode porte le nom Black Ops, la barre grimpe automatiquement. Cette sous-licence n’a plus rien à prouver alors qu’elle a défini des mécaniques, des codes narratifs et un style distinct qui a marqué une génération complète de joueurs. Black Ops 7 revient avec la promesse de renouer avec les ambiances paranormales ou encore les manipulations psychologiques. Sur le papier, le tout semble prometteur, mais est-ce que l’exécution est à la hauteur ? La réponse dans ce test complet !
FICHE TECHNIQUE
- Date de sortie : 14 novembre 2025
- Style : Action
- Classement ESRB / PEGI : M / PEGI 18
- Développeur : Treyarch, Raven Software, Beenox, High Moon Studios, Sledgehammer Games, Infinity Ward, Activision Shanghai, Demonware
- Éditeur : Activision
- Langue d’exploitation : disponible en français
- Disponible sur PC, Xbox Series X/S et PS5
- Testé sur Xbox Series X
- Prix lors du test : 89,99 $ CAD / 79,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Quand l’horreur psychologique se transforme en frustration bien réelle
Cette année, les développeurs ont mis l’accent sur la campagne lors des opérations publicitaires. Dès les premières minutes, l’aventure annonce son intention de créer un sentiment d’inconfort, d’urgence permanente, de perte de contrôle. Les hallucinations, les ruptures de ton, les visions distordues et les interrogatoires biaisés sont au menu. L’ambition est palpable, la direction artistique solide, et certaines séquences fonctionnent réellement grâce à l’ambiance sonore et aux jeux d’ombre. Visuellement, la campagne est même l’une des plus impressionnantes de la licence depuis plusieurs années. Cependant, l’horreur psychologique est un terrain glissant, et l’écriture peine à lui rendre justice. On alterne entre des séquences très réussies et des moments qui semblent presque caricaturaux.

Le vrai ennemi, c’est l’absence de pause dans Call of Duty Black Ops 7
L’un des plus gros défauts de la campagne de Call of Duty Black Ops 7 est l’impossibilité de mettre le jeu en pause, même en solo. On pourrait accepter ce genre de choix dans un roguelike nerveux ou dans un jeu en ligne permanent, mais dans une aventure linéaire que l’on joue parfois seul, c’est incompréhensible. Il faut, donc, se libérer suffisamment d’heures tranquilles sans être dérangé. Sans oublier que le titre souffre aussi d’un système de sauvegarde capricieux. Vous mourrez, ou vous quittez, et il n’est pas rare de perdre 10 à 15 minutes de progression. On se retrouve alors à revoir des pans complets d’action en se retapant des cinématiques qui sont elles aussi impossibles à passer.

Une coopération pas vraiment assumée
Si, pour une rare fois, la campagne de Call of Duty Black Ops 7 est entièrement jouable en coopération, ce n’est pas bien exécuté. Si le système fonctionne plutôt bien, dès qu’on décide d’y aller seul, l’illusion s’effondre. Aucune alliée ni intelligence artificielle ne vient pourvoir les postes laissés vacants, bien que les environnements, les escarmouches et certaines situations semblent clairement pensés pour une équipe de plusieurs joueurs. Le résultat est un sentiment de vide, comme si l’on traversait un décor où il manque quelque chose. On le remarque encore plus alors qu’on passe avec des cinématiques de plusieurs personnages qui interagissent à des scènes complètement vides. Il n’y a pas non plus de sélection de difficulté, ce qui rend l’ensemble rigide.

Une récompense qui perd sa valeur avant même d’être obtenue
L’une des récompenses promissent par les développeurs étaient de déverrouiller un mode de jeu exclusif à la fin de la campagne principale. Une sorte de DMZ avec des objectifs secondaires pour prolonger le plaisir. Néanmoins, il y a quelques jours, Activision a confirmé que ce mode sera bientôt gratuit, accessible par tous, sans obligation d’avoir complété quoi que ce soit.Ceux qui terminent la campagne n’ont plus vraiment le sentiment d’avoir débloqué quelque chose d’exclusif. Tandis que ceux qui ne la terminent pas n’ont aucune raison supplémentaire d’y retourner.
Le multijoueur de Call of Duty Black Ops 7
Le multijoueur reste la colonne vertébrale de Call of Duty Black Ops 7. Le retour du système de prestige classique est une excellente nouvelle alors qu’on y retrouve une progression simple, limpide et motivante, qui rappelle les meilleures années de la série. Beaucoup de joueurs s’en réjouiront. De son côté, le SBMM se fait aussi étonnamment discret. Comme promis, plusieurs playlists utilisent faiblement ce concept avec l’ajout des lobbies permanent. Les cartes, cependant, ne sont pas du tout égales en ce qui concerne leurs qualités. Certaines sont brillantes, bien pensées, nerveuses, et visuellement cohérentes. Plusieurs autres semblent avoir été conçues sans tenir compte de l’agressivité du jeu, ou des déplacements modernes. Elles paraissent trop ouvertes, trop déséquilibrées, parfois simplement ennuyantes.

Le nouveau mode 20 vs 20
L’une des nouveautés de Call of Duty Black Ops 7 est l’introduction d’un mode 20 vs 20. Cela donne lieu à des affrontements plus longs et sur des cartes beaucoup plus grandes. Pour le lancement, les joueurs peuvent essayer cette alternative sur deux environnements différents. Cependant, les armes du jeu ne sont tout simplement pas conçues pour du combat longue distance. Les affrontements sont souvent frustrants, les lignes de tir trop longues, et les fusillades manquent de cohérence. On comprend l’intention d’ajouter de l’ampleur, mais le résultat semble déconnecté de la jouabilité de base.
Le mouvement hybride de Black Ops 7
Comme je l’avais remarqué dans la phase bêta de Call of Duty Black Ops 7, la jouabilité marque le retour des omnimouvements, mais aussi du saut sur les murs. Un saut qui peut parfois être utile pour surprendre nos adversaires. L’idée est bonne sur papier, mais le résultat manque de fluidité. Les animations sont parfois saccadées, le timing imprécis, et le tout donne un sentiment d’inertie qui n’a pas sa place dans un FPS aussi nerveux. J’aurai aimé un système similaire de course sur les murs comme nous avions déjà eu auparavant.

Le mode Zombies le plus complet à ce jour
Ce qui rattrape mon avis plutôt négatif de ce Call of Duty Black Ops 7 est le mode Zombies. Il s’agit, sans aucun doute, l’un des contenus les plus riches et les plus solides de la franchise depuis plusieurs années. On y retrouve de véritables boucles de jouabilité qui donnent envie d’enchaîner les parties, des cartes plus complexes, des secrets mieux intégrés, des armes et classes qui s’emboîtent naturellement, une progression addictive, et une grande quantité de contenu dès le lancement. Ce n’est pas parfait alors que le mode reste dense et parfois opaque pour les nouveaux joueurs, mais il dégage une maîtrise que le reste du jeu n’a pas. Sans oublier l’ajout d’un mode de jeu inédit avec une vue isométrique pour varier les plaisirs.

Verdict de Call of Duty Black Ops 7
Call of Duty: Black Ops 7 n’est pas nécessairement un mauvais jeu. Il propose une solide quantité de contenu, des modes variés, un Zombies généreux et une réalisation visuelle impressionnante. Cependant, il s’agit aussi d’un épisode qui prend beaucoup de décisions difficiles à comprendre, surtout du côté de la campagne. Entre les impossibilités de pause, les sauvegardes aléatoires, les cinématiques non passables, l’absence d’IA alliée et un ton psychologique mal maîtrisé, l’expérience narrative finit par s’étouffer sous ses propres ambitions. Le multijoueur, lui, tient la route, mais manque d’un petit quelque chose pour se démarquer. Quant au mode 20v20, il semble tout simplement mal adapté aux mécaniques du jeu. Au final, le titre laisse une impression étrange : celle d’un épisode généreux, mais pas entièrement cohérent. Un opus qui essaie de renouer avec son héritage, mais qui oublie parfois de s’appuyer sur ses forces fondamentales. Si vous n’êtes pas un amateur du mode Zombies, il est difficile de conseiller ce chapitre de la franchise !

