Depuis aussi loin que je me souvienne, les jeux de stratégie sur PC ont occupé une place toute particulière dans ma jeunesse, me prenant des heures entières passées devant l’écran à bâtir des empires, gérer des ressources et planifier des conquêtes. Difficile de ne pas penser à la série mythique Age of Empires, véritable pilier du genre, mais aussi aux incontournables StarCraft et Warcraft, qui ont chacun marqué leur époque. Ces titres ont non seulement défini la stratégie en temps réel, mais ont surtout contribué à la faire évoluer, la rendant toujours plus profonde, exigeante et passionnante.
Avec le temps, cependant, les priorités changent et le matériel devient un obstacle. Faute d’un PC suffisamment performant, j’ai dû mettre de côté ce genre que j’affectionne tant, me contentant de souvenirs et de quelques parties occasionnelles. Heureusement, cette période appartient désormais au passé. Me voilà de retour, équipé pour replonger dans cet univers qui m’a tant fait vibrer. Retrouver un jeu de stratégie digne de ce nom procure un plaisir difficile à décrire, un mélange de nostalgie et d’excitation face à de nouvelles mécaniques et de nouveaux défis.
C’est donc avec un enthousiasme que j’ai saisi l’opportunité de tester Anno 117 Pax Romana. Cette nouvelle entrée dans la célèbre franchise promet de nous plonger au cœur de l’Empire romain, entre gestion, expansion et diplomatie. Curieux de voir comment le jeu parvient à moderniser la formule tout en respectant l’ADN de la série, je me suis lancé dans l’aventure. Voici donc mon test complet de Anno 117.
Fiche technique de Anno 117 Pax Romana
- Date de sortie : 13 novembre 2025
- Style : Stratégie
- Classement ESRB / PEGI : T / 12
- Développeur : Ubisoft Mainz
- Éditeur : Ubisoft
- Langue d’exploitation : Disponible en français
- Disponible sur PC, Xbox Series X/S et PS5
- Testé sur PC
- Prix lors du test : 79,99 $ CAD / 59,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Notre aperçu
En mai dernier, mon collègue Anthony a eu l’occasion de jouer à Anno 117: Pax Romana lors d’une session de présentation. Je vous invite donc à prendre le temps de découvrir ses impressions avant de plonger dans mon propre test complet.
Grâce à son expérience de joueur aguerri et à sa connaissance approfondie de la série Anno, Anthony propose une analyse pertinente des premières heures de jeu. Il partage notamment ses observations sur les mécaniques, la direction artistique et le potentiel global du titre. Ses commentaires, majoritairement très positifs, offrent un excellent point de départ pour se faire une idée de ce que Anno 117: Pax Romana a à offrir.

Il est clair que la richesse du gameplay soutient ces approches multiples de façon marquée. Cela me laisse croire que chaque type de joueur y trouvera son compte. – Anthony
L’histoire derrière Anno 117 Pax Romana
Avant de plonger plus en détail dans le gameplay et les mécaniques du jeu, il est important de comprendre le contexte historique qui sert de toile de fond à Anno 117 Pax Romana. Le sous-titre fait référence à une période d’environ 200 ans, de 27 av. J.-C. à 180 ap. J.-C., où l’Empire romain a connu une paix et une stabilité plutôt rare après des guerres civiles. C’est un moment où tout semblait tourner rond : la prospérité, le commerce et la culture se sont développés à grande échelle, offrant aux Romains un long moment de calme après des années de conflits. C’est un cadre parfait pour un jeu qui nous plonge au cœur de cette grande époque.
L’histoire de Anno 117 Pax Romana se déroule effectivement à l’époque romaine. Vous incarnez un gouverneur chargé de reconstruire sa cité, confronté dès le départ aux nombreux conflits qui agitent ces terres ancestrales. Rapidement, vous serez plongé au cœur des enjeux politiques et militaires qui rythment cette période tumultueuses.
Au fil du jeu, il vous faudra gérer habilement les ressources, apaiser les tensions et étendre votre influence pour assurer la prospérité de votre domaine. Chaque décision compte, car elle impactera non seulement votre cité, mais aussi les relations avec vos voisins et alliés.
Ce qui m’a vraiment plu, c’est le tutoriel, qui est parfaitement intégré au jeu. Plutôt que d’imposer des explications lourdes ou déconnectées, il vous laisse le temps de découvrir les mécanismes à votre rythme, sans vous submerger dès le départ. C’est une vraie force, surtout pour un jeu de stratégie qui, avouons-le, peut parfois sembler un peu intimidant, voire compliqué pour les débutants.
Ubisoft a réussi un joli tour de force en rendant cette phase d’apprentissage à la fois claire et agréable, ce qui aide à se sentir à l’aise très rapidement. On n’a pas l’impression d’être lancé dans le grand bain sans bouée, mais plutôt accompagné pas à pas, ce qui donne envie de continuer et d’explorer toutes les subtilités du gameplay sans frustration.
Bref, ce tutoriel bien pensé est un vrai plus qui facilite grandement la compréhension de l’histoire du titre en question.
La jouabilité
Même si la campagne n’est pas la plus captivante, il est vivement recommandé de la suivre, car elle permet de débloquer les éléments essentiels à la construction de votre grande cité.
Pour une première fois dans la série, on dispose de bien plus d’options avec la flotte navale. On peut personnaliser nos bateaux en ajoutant des armes et en travaillant leur design, ce qui est un vrai plus. C’est important, car ces navires deviennent rapidement des éléments clés, à la fois pour le commerce et pour la défense de notre cité. Avoir une flotte bien équipée et adaptée à nos besoins peut vraiment faire la différence entre succès et échec.
Par la suite, vous devrez créer vos premiers campements et commencer à récolter les ressources indispensables. Une fois cette étape franchie, vous pourrez progressivement bâtir votre cité. D’ailleurs, les vestiges des anciennes villes devront être nettoyés pour vous libérer davantage d’espace. Attention toutefois à ne pas négliger la gestion globale de votre territoire au profit du développement de votre ville en pleine expansion. Il faudra penser stratégiquement, un peu comme aux échecs, en anticipant toujours votre prochain coup pour assurer la réussite de votre empire.

Sur PC, la prise en main se fait de manière simple et intuitive. Certes, les menus sont répartis un peu partout à l’écran, ce qui peut donner une impression de surcharge au premier abord. Cependant, comme je l’ai déjà souligné, les tutoriels, qu’il ne faut surtout pas négliger, facilitent grandement la compréhension globale du jeu. Grâce à eux, on s’y habitue rapidement et on peut profiter pleinement de l’expérience sans jamais se sentir perdu dans les nombreuses options proposées.
Vous pourrez également choisir de développer une cité romaine ou celtique. Chaque île et région possède ses propres ressources, ce qui vous obligera à adapter votre stratégie en fonction du territoire que vous exploitez.
Anno 117 Pax Romana offre une grande liberté de création. Vous pourrez construire des routes en diagonale, relier des zones reculées et faire preuve de plus de créativité dans l’aménagement de votre cité au cœur des terres d’Albion. Cette flexibilité supplémentaire, par rapport aux jeux originaux, apporte un peu plus de possibilités dans la construction. Cependant, cela ne révolutionne pas l’expérience au point de créer un réel sentiment d’épanouissement supplémentaire.
Le style visuel
Je dois d’abord aborder l’éléphant dans la pièce. Avant même de parler des graphismes en jeu, il est impossible de passer sous silence les cinématiques de Anno 117: Pax Romana, qui accusent un net décalage avec le reste de la production.
D’emblée, il s’agit de séquences entièrement animées et non de scènes mettant en vedette de véritables acteurs. En soi, ce choix n’est pas problématique, puisque plusieurs jeux ont démontré qu’il est tout à fait possible de proposer des cinématiques animées de grande qualité. Le problème ici est qu’elles ne sont tout simplement pas au niveau visuel du jeu principal. Leur rendu manque de finesse, tant au niveau des animations que de la mise en scène, ce qui crée une rupture marquée avec l’expérience globale.
Chaque fois qu’une cinématique se lançait, je ne pouvais m’empêcher d’esquisser un sourire teinté d’un certain malaise. Loin de renforcer l’immersion, ces séquences produisaient l’effet inverse, me sortant momentanément de l’univers romain pourtant bien établi durant les phases de jeu.
On est alors en droit de se demander pourquoi un studio de l’envergure d’Ubisoft n’a pas saisi l’occasion de faire appel à de véritables acteurs pour proposer des cinématiques en prises de vue réelles, ou, à tout le moins, d’investir davantage dans des scènes animées plus ambitieuses. Une telle approche aurait permis d’insuffler un degré supplémentaire de réalisme et de crédibilité à l’ensemble.
En l’état, le résultat demeure décevant. Plutôt que de me maintenir pleinement immergé dans la vie romaine et les enjeux de mon empire, ces cinématiques me font perdre le fil pendant quelques instants, brisant inutilement le rythme et l’engagement que le jeu parvient pourtant à créer ailleurs.

Maintenant, abordons le jeu en tant que tel. Comme mentionné plus tôt, j’ai eu la chance d’y jouer sur PC, et le constat est sans équivoque : le rendu est tout simplement magnifique et riche en détails. Chaque élément à l’écran témoigne du soin apporté à la direction artistique et à la mise en scène globale.
Certes, on peut ressentir quelques ralentissements à l’occasion, et ce même avec une machine assez puissante, mais ces légères baisses de performance n’empêchent pas d’apprécier l’ampleur et l’ambition de la production. Le jeu parvient malgré tout à impressionner par sa densité et par la quantité d’éléments affichés simultanément.
La mer, la faune et la flore, tout comme la ville que l’on bâtit au fil des heures, dégagent une impression de vie constante. Voir son agglomération prendre forme et s’animer progressivement sous nos yeux est particulièrement satisfaisant. Les citoyens vaquent à leurs occupations, les navires sillonnent les flots et l’environnement réagit à nos décisions, renforçant le sentiment d’un monde crédible et cohérent.
Anno 117 propose également une facette étonnamment apaisante. La trame sonore enveloppe l’expérience avec justesse, accompagnant parfaitement les phases de gestion et d’expansion. Cette musique, combinée à l’ambiance visuelle soignée, contribue à une immersion remarquable, au point où les heures passent sans que l’on s’en rende compte.
Verdict de Anno 117 Pax Romana
Anno 117 Pax Romana réussit le pari de nous replonger avec brio dans une époque fascinante, grâce à une direction artistique soignée et une immersion sonore remarquable. La richesse des détails, la vie qui s’anime dans la ville et la gestion fluide, appuyée par un tutoriel bien pensé, rendent l’expérience à la fois accessible et captivante, même pour les novices du genre. On sent vraiment que le jeu a été conçu pour offrir un bon équilibre entre complexité stratégique et plaisir de jeu, ce qui est une belle réussite.
Cela dit, le jeu n’est pas exempt de défauts, notamment au niveau des cinématiques, qui détonnent visuellement avec le reste de la production et viennent parfois casser l’immersion. Malgré cela, Anno 117 reste un titre solide qui saura séduire les amateurs de stratégie en temps réel et les passionnés d’histoire. Si vous aimez construire, gérer et découvrir une période riche en enjeux, ce jeu mérite clairement votre attention.

