Il y a de ces jeux qui influencent un genre en particulier. Si je dois donner des exemples, je pense immédiatement à Hades pour les roguelites, Stardew Valley pour les cozy farming games ou bien Hollow Knight pour les metroidvanias. Ce dernier a d’ailleurs fait un carton depuis sa sortie et tous les gens ayant aimé leur expérience n’avaient qu’une question depuis les six dernières années : À quand Silksong ? Initialement annoncé comme un contenu téléchargeable d’Hollow Knight en 2019, le jeu n’a fait que prendre de l’ampleur avec le temps. Au point où Team Cherry a finalement pris la décision de le sortir comme un jeu complet. Les multiples idées d’Ari, William et Jack — les gens de chez Team Cherry — étaient tellement importantes et précieuses pour eux qu’ils se sont dit : on en fait un titre ?
Voilà donc comment a commencé l’attente interminable envers un des titres les plus attendus de l’histoire (si l’on en croit le nombre de wishlists sur Steam). Au point où l’annonce de la date de sortie était la question principale dès qu’un Nintendo Direct, un State of Play ou un Xbox Showcase était prévu. Mais maintenant que toutes ces bonnes vieilles allusions sont derrière nous, qu’en est-il réellement ? En fait, la question essentielle est la suivante : est-ce que l’attente en valait la peine ? C’est ici et maintenant qu’on répond à cette question !
Fiche Technique de Hollow Knight: Silksong
- Date de sortie : 4 septembre 2025
- Style : Metroidvania
- Classement ESRB / PEGI : E10+ / PEGI 7
- Développeur : Team Cherry
- Éditeur : Team Cherry
- Langue d’exploitation : Disponible en français
- Offert sur PC, PlayStation 4 et 5, Xbox One, Series X/S et Switch 1/2
- Testé sur Nintendo Switch 2
- Prix lors du test : 38,99 $ CA / 29,99€
- Disponible Jour 1 sur Game Pass
- Site officiel
Hornet prend le relais
Prise au piège. Dans une cage dorée. Par des insectes dont on sait peu de choses. C’est exactement dans ces circonstances que l’on retrouve Hornet, personnage emblématique que l’on a découvert lors du premier Hollow Knight. Et puis, après quelques instants, un tremblement détruit le pont qu’ils étaient en train de traverser. Malgré la vilaine chute, Hornet s’en tire à bon compte. Sauf qu’elle ne semble plus posséder les moyens qu’elle avait avant ces événements. Elle devra donc retrouver ses forces et surtout, découvrir pourquoi elle a été la cible d’un enlèvement. Quelles étaient les intentions des insectes qui l’ont emprisonnée ? Que se passe-t-il à Pharloom, cet endroit mystérieux dans lequel elle vient d’atterrir ? Hornet est sur l’enquête !
Si vous êtes amateur de metroidvania, il est impossible que vous n’ayez jamais entendu le nom de Hollow Knight. Ce jeu indépendant a fait son chemin depuis sa sortie en 2017. Et vous savez pourquoi ? C’est principalement dû à ce que l’on appelle son lore, c’est-à-dire son univers et son histoire. Le jeu est rempli d’éléments obscurs, avec peu d’explications, laissant libre cours à votre imagination. C’est principalement la recette de succès de FromSoftware et de leurs différentes séries. Clairement, Team Cherry a pris une page dans le livre de ce studio. Silksong est beaucoup plus direct, avec une histoire simple et claire. Cela n’empêche en rien d’avoir des personnages hauts en couleur qui vont rester en mémoire durant longtemps. On pense notamment à Sherman et sa mélodie incroyable.
Bref, bien que le jeu soit moins « mystérieux » que son prédécesseur, il n’en reste pas moins qu’on plonge rapidement dans son scénario pour en découvrir les tréfonds.

Reconditionner son cerveau
Il ne fait aucun doute que l’on doit parler de la protagoniste en long et en large pour bien comprendre ce que Team Cherry a accompli avec cette suite. Parce que l’équipe a modifié en bonne partie ce à quoi nous sommes habitués dans les jeux du genre.
Hornet n’est pas un personnage comme les autres. À commencer par les classiques attaques directionnelles. Oui oui, on parle bien de la gauche, de la droite, du haut et du bas. Sachez que notre héroïne n’est pas comme les autres. Alors que son attaque principale est comme la normale, celle du bas ne l’est plus. En fait, elle est remplacée par une attaque diagonale vers le bas. Aussi étrange que cela puisse paraître, cela demande un reconditionnement de votre cerveau et de votre mémoire musculaire pour faire la transition. Fini les attaques consécutives où l’on se trouve constamment au-dessus de notre adversaire. Il faudra prévoir la direction et les effets de ce mouvement. Il en va de même pour les séances de plateformes qui nécessiteront ce geste. Je vous le dis, ce n’est pas aussi évident que cela en a l’air, surtout après des années de gaming. Il y aura la possibilité de changer votre style de jeu grâce à différents emblèmes à découvrir. C’est comme si l’on découvrait un tout nouveau jeu.
Différent emblème, nouvelle dynamique
Ces emblèmes vont façonner Hornet selon vos préférences. Et c’est quelque chose auquel nous n’avons pas encore été exposés dans des jeux de ce genre. Par exemple, il est possible qu’un emblème vous permette de faire des attaques beaucoup plus rapides qu’avant. Ou au contraire, un autre propose des attaques plus lentes mais qui font plus de dégâts. Alors que cela pourrait être présenté comme des combos dans d’autres jeux, on fait ici davantage référence à votre style de jeu ou à la circonstance. Oui, vous aurez des favoris après plusieurs heures de jeu, mais il faudra peut-être vous adapter selon la situation qui se trouve devant vous. Il en va de même pour les outils que vous allez trouver dans votre partie. Ceux-ci sont séparés en trois couleurs : rouge, jaune ou bleu. Selon l’emblème, vous pourrez avoir un nombre précis de chaque outil sur vous. Évidemment, ces outils sont divisés pour faire en sorte que vous ne soyez pas surpuissant. Mais ils peuvent faire une grande différence dans votre partie en fonction du genre de joueur que vous êtes.
Tout comme les emblèmes, ces outils devront être trouvés au fil de l’aventure. Certains seront difficiles à trouver et nécessiteront une exploration approfondie de la carte.

Une carte à découvrir, petit à petit
Plusieurs metroidvania utilisent la même méthodologie concernant la carte à découvrir : on se déplace, elle devient disponible et on progresse. Tout comme c’était le cas dans Hollow Knight, Silksong nécessite que l’on trouve (et achète) une portion de la carte pour se repérer. Évidemment, vous n’êtes pas obligé de le faire, mais on vous souhaite bonne chance si vous n’en faites pas l’acquisition. Heureusement, le personnage qui vend l’article en question n’est jamais bien loin du point de départ d’une nouvelle section. Et des sections, il y en a énormément dans Silksong. Et Team Cherry a fait un travail colossal sur cet aspect.
Le monde est magnifique, avec tellement de variété d’un endroit à l’autre qu’il devient beaucoup plus facile de s’y retrouver lorsqu’on se balade. Alors que c’était le principal reproche que je pourrais faire à son prédécesseur, ce n’est pas le cas ici. Le premier Hollow Knight jouait surtout sur des couleurs sombres, principalement le gris, le bleu et le noir. Ici, les couleurs peuvent être vives et flamboyantes comme elles peuvent être obscures et terrifiantes. Étonnamment, on se rend compte que l’on progresse bien malgré les multiples directions possibles. Oui, il y a souvent plusieurs options qui s’offrent à nous dans notre progression. Mais on avance bien et de façon logique. Le stress monte régulièrement face à l’inconnu, mais cela fait partie du charme. Malgré toute cette beauté, le jeu n’est pas pour les faibles d’esprit. En fait, le jeu n’est pas sans problèmes.

La facilité n’est pas une option
Le premier problème qui viendra à l’esprit de plusieurs joueurs est à quel point le jeu peut s’avérer difficile. Bien que le premier n’ait pas fait dans la simplicité, Silksong n’a pas baissé le niveau pour autant. Je dirais même qu’ils ont monté le cran légèrement. De mon point de vue et avec mon expérience, cela n’a pas été un obstacle. Oui, certains trouveront le jeu punitif et représentant un sacré défi. Mais la patience est de mise et, une fois que vous avez maîtrisé Hornet, le jeu se dévoile plus facilement. Vous êtes cependant avertis.
Les bancs de sauvegarde peuvent être éloignés les uns des autres. Cela est particulièrement frustrant lorsque l’on découvre l’emplacement d’un boss et que l’on meurt face à ce dernier. La traversée pour y revenir est rarement sans embûches. Et perdre notamment beaucoup d’énergie avant le combat n’est jamais agréable.
Comme vous pouvez le constater, il s’agit d’enjeux mineurs, voire superficiels.

Verdict d’Hollow Knight: Silksong
On aura attendu longtemps, mais la patience est une vertu et elle nous aura récompensés avec ce bijou de Team Cherry. À la fameuse question : est-ce que la suite est meilleure que l’original ? Sur la forme, c’est un retentissant oui. Le jeu améliore absolument tous les aspects de son prédécesseur. Sur le fond, j’aurais tendance à dire que les jeux s’équivalent. Le lore du premier était plus intéressant, mais cela ne veut pas dire que Silksong n’est pas de qualité. On s’accroche aux personnages et on désire toujours en découvrir davantage. Ce qui est certain, c’est que Team Cherry est passé maître dans ce genre en particulier. Alors qu’il y a eu des précurseurs, ils sont l’avenir. Et on ne peut qu’espérer qu’ils vont continuer pendant longtemps.

