Test de Rune Factory: Guardians of Azuma sur Nintendo Switch 2

Un des jeux de lancement de la Nintendo Switch 2 qui est passé relativement inaperçu est Rune Factory: Guardians of Azuma. Ce nouveau chapitre de la franchise, reconnue pour sa simulation de vie agricole, continue de faire évoluer la série en intégrant davantage d’éléments d’action-RPG. Pour ma part, j’avais adoré Rune Factory 3 et 4 sur Nintendo 3DS, ainsi que la réédition du quatrième volet sur Switch. Toutefois, le passage à un environnement 3D plus complet dans Rune Factory 5 m’avait laissé sur ma faim. C’est pourquoi j’avoue avoir abordé ce nouveau titre avec une certaine réserve… et j’avais tort. Voici pourquoi.

Fiche Technique de Rune Factory: Guardians of Azuma

  • Date de sortie : 5 juin 2025
  • Style : Action-RPG / Simulation de vie
  • Classement ESRB/PEGI : T (13+) / PEGI 16
  • Développeur : Marvelous Inc.
  • Éditeur : XSEED Games / Marvelous Europe
  • Langue d’exploitation : Voix anglaises ou japonaises et sous-titres disponibles en français
  • Test effectué sur : Nintendo Switch 2
  • Disponible sur : Switch, Switch 2 et PC
  • Prix lors du test : 99,99 $ CAD / 59,99 €
  • Site officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

Une meilleure narration

L’histoire de Rune Factory: Guardians of Azuma prend place dans la région fantastique d’Azuma, un territoire montagneux inspiré de l’esthétique japonaise traditionnelle. Divisé en zones saisonnières, chacune avec ses festivals et ses environnements uniques, Azuma tente de se relever d’un événement dévastateur : l’Effondrement Céleste, survenu lorsqu’un objet inconnu est tombé du ciel, plongeant la région dans le chaos.

Le joueur incarne Subaru ou Kaguya (nom personnalisable), l’un des deux protagonistes principaux, aperçu d’abord dans un combat spectaculaire en chevauchant un dragon blanc contre un dragon noir monté par l’autre héros. Après l’affrontement, le joueur s’écrase dans le village du Printemps, amnésique. Pendant leur convalescence, ils font un rêve mystérieux dans lequel une femme énigmatique leur révèle qu’ils sont un Danseur de la Terre, une figure mystique liée aux forces naturelles. Elle leur confie un Trésor Sacré, un tambour, pour l’aider à sauver Azuma.

Pour restaurer l’équilibre du monde, le joueur devra percer les secrets de son identité, tisser des liens avec les esprits gardiens des saisons et découvrir la vérité derrière la catastrophe qui a bouleversé le destin d’Azuma.

Dès la lecture du scénario, on comprend que l’équipe y a investi beaucoup plus d’efforts que par le passé, ce qui enrichit grandement l’expérience. Sans réinventer la roue, oui, on a encore un protagoniste amnésique, j’ai tout de même été charmé par le visuel nettement amélioré. Le saut graphique est réellement significatif comparé au chapitre précédent. Les cinématiques sont soignées, avec de belles animations et un doublage complet. De plus, l’histoire progresse à bon rythme et les mystères qu’on y découvre sont vraiment intéressants.

Rune Factory: Guardians of Azuma

Plus de combat et moins de simulation

Ça faisait déjà quelques titres que la série prenait une tangente plus axée sur l’action, au détriment de la simulation. Ici, l’équilibre penche encore davantage du côté des combats, et ça sert très bien le jeu. Les parcelles de terrain dans chaque village, destinées à cultiver des légumes, installer des bâtiments ou placer des décorations, sont assez petites. Surtout, la plupart des tâches agricoles sont désormais automatisées grâce aux villageois que l’on peut recruter et assigner à différentes spécialités. Il n’y a donc pratiquement plus de microgestion à faire. Et c’est parfait, car on peut se concentrer davantage sur l’exploration tout en profitant de la croissance continue de nos ressources.

Du côté des combats et des environnements, Rune Factory: Guardians of Azuma m’a beaucoup fait penser à la série Dragon Quest, bien que le tout soit un peu moins soigné visuellement. Lorsqu’on quitte les villages pour explorer les alentours, on entre dans de petites zones qui s’explorent rapidement et qui ne sont pas générées aléatoirement. Au bout de ces zones se trouve généralement un boss offrant un certain défi, mais qu’on peut vaincre assez facilement si l’on a bien fait évoluer les capacités offensives et défensives de notre personnage. Grâce à la forge et à l’arbre de talents, on peut améliorer nos armes, notre équipement, et devenir ainsi beaucoup plus redoutable au combat. Bref, mieux vaut bonifier chaque aspect dès que possible.

Sinon, on est fortement encouragé à explorer. De nombreuses ressources jalonnent notre chemin, ainsi que des statues de dragon et de grenouille qui s’avèrent très pratiques au fil de l’aventure. Côté difficulté, les combats ne sont pas très exigeants, mais certaines mécaniques sont bien pensées, comme les esquives : lorsqu’elles sont parfaitement synchronisées, elles permettent de riposter avec plusieurs attaques, l’ennemi étant ralenti pendant un court instant. Un peu à la manière de Breath of the Wild. De plus, après avoir porté plusieurs coups à un boss, il est possible de le déséquilibrer, ce qui augmente la puissance de nos attaques. Ce n’est rien de très complexe, mais ça fonctionne efficacement.

Dernier petit point : on peut, encore une fois, développer notre niveau d’affinité avec chaque village et avec plusieurs personnages. Certains d’entre eux peuvent même se joindre à nous en combat, apportant un soutien précieux lors des affrontements. Bref, c’est un autre aspect qui vient enrichir la jouabilité et renforcer l’attachement aux personnages.

Une correction visuelle à point

Enfin, je mentionnais en introduction que Rune Factory 5 m’avait déçu visuellement, et ce n’est absolument pas le cas avec Rune Factory: Guardians of Azuma. L’équipe artistique a opté pour un style en cel-shading qui tient encore très bien la route aujourd’hui. Les personnages sont expressifs, les décors sont vibrants et bien plus détaillés que dans les opus précédents. Sans atteindre le niveau de production visuel des grands titres AAA, le résultat dépasse largement mes attentes. J’étais prêt à faire des compromis, mais le jeu m’a agréablement surpris, tant par sa direction artistique que par la richesse de ses environnements.

J’ai également beaucoup apprécié le design des personnages, notamment leurs costumes qui s’inspirent clairement de vêtements japonais traditionnels. Ce choix visuel, combiné aux dragons majestueux, aux bâtiments au style architectural d’inspiration nippone, et aux magnifiques cerisiers en fleurs, donne au jeu une identité culturelle forte et assumée. On sent que les développeurs ont voulu ancrer leur univers dans une ambiance très marquée, et c’est réussi. Le fait de pouvoir voyager d’un village à l’autre en traversant les saisons ajoute aussi une belle variété visuelle : chaque zone a son atmosphère, ses couleurs, et ses festivités, ce qui rend l’exploration toujours plaisante et rafraîchissante.

En ce qui concerne les performances du jeu, je n’ai rien à redire sur la version Nintendo Switch 2. L’expérience est restée très fluide du début à la fin en 60 FPS. Il faut dire que j’ai principalement joué en mode console de salon, ce qui m’a permis de profiter pleinement de mon écran OLED, qui met particulièrement bien en valeur la palette de couleurs du jeu. Même lors des affrontements plus chargés, avec plusieurs créatures à l’écran et un groupe de personnages complet, je n’ai constaté aucun ralentissement notable.

Verdict sur Rune Factory: Guardians of Azuma

Rune Factory: Guardians of Azuma est pour moi une belle surprise parmi les titres de lancement de la Nintendo Switch 2. Sans révolutionner la formule, il parvient à rééquilibrer avec brio les composantes action-RPG et simulation, tout en livrant une aventure visuellement aboutie et narrativement plus solide. Grâce à une direction artistique inspirée, un système de combat accessible mais efficace, et une performance technique impeccable, le jeu redonne un second souffle à la franchise. Les fans de la série comme les nouveaux venus y trouveront une expérience riche, fluide et agréable à parcourir. Après la déception de Rune Factory 5, ce nouveau chapitre remet clairement la série sur la bonne voie.

Test de Rune Factory: Guardians of Azuma sur Nintendo Switch 2
Narration plus engageante
Direction artistique réussie
Univers inspiré
Les éléments de jeu d'action sont meilleurs
Un système de villageois très utile
Exploration un peu restreinte
Combat peu exigeant
Peut-être trop peu de simulation
8