Test de Syberia Remastered – Un classique au goût du jour

Benoit Sokal avait marqué les esprits en 2002 avec une aventure narrative de haute qualité. L’histoire et les personnages ainsi que les énigmes étaient réussies.  Les joueurs se sont attachés à Kate Walker ainsi que son automate Oscar. Le jeu a engendré 3 suites (pour le moment) tout autant de qualité.  Microids a pris la décision de remastériser ce classique.  Comment s’en sort Syberia Remastered ?

  • Date de sortie : 6 novembre 2025
  • Style : Jeu d’aventure narratif / point & click modernisé
  • Classement ESRB / PEGI : ESRB T / PEGI 12
  • Développeur : Virtuallyz Gaming & Microids Studio Paris
  • Éditeur : Microids
  • Langue d’exploitation : Français intégral
  • Disponible sur PS5, Xbox Series X|S et PC
  • Testé sur PlayStation 5
  • Prix lors du test : 43,99$ CAD / 29,99 €
  • Site officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

Histoire de Syberia Remastered

Syberia Remastered débute avec l’arrivée de Kate Walker à Valadilène.  Kate est une jeune avocate new-yorkaise envoyée par un grand cabinet pour finaliser l’achat d’une vieille usine d’automates.  Ce qui devait être une simple formalité se révèle effectivement beaucoup plus compliqué.

La transaction avait été approuvée par la propriétaire de l’usine : Anna Voralberg.  Malheureusement, celle-ci est décédée peu de temps avant l’arrivée de Kate.  Comble de malheur pour notre avocate, Anna a laissé une note à sa mort. Cette note révèle que son frère, qu’on croyait mort depuis longtemps, est vivant et hérite de l’entreprise.

Kate devra donc retrouver Hans Voralberg (le frère d’Anna) pour lui faire signer les papiers de la vente.  Elle ne se doutait pas que cette aventure l’amènerait dans des endroits tout aussi bizarres et colorés.

Un journal pour guider le joueur

Une des premières modifications évidentes dans le jeu est l’ajout d’un journal.  Ce journal contient les pensées de Kate et guidera le joueur à travers les énigmes.  Quelques fois, le journal est un peu trop détaillé.  Ce que je veux dire, c’est que la réponse de l’énigme est presque donnée à travers l’écriture de Kate.

J’imagine que ce sera corrigé, mais quelques entrées du journal ne se mettaient pas à jour correctement au fil de l’aventure.

Un choix artistique étrange

Autant tous les décors ont été recréés avec fidélité, autant les cinématiques n’ont pas été touchées.  C’est très dommage et ça crée un décalage.  Effectivement, Syberia Remastered est très beau, mais les cinématiques originales ont été conservées.  On s’entend que celles-ci étaient belles à l’époque, mais détonne sérieusement présentement. 

Le nouveau modèle de Kate Walker contraste avec les vieilles cinématiques où elle paraît méconnaissable.

Il aurait été vraiment intéressant d’avoir le choix entre les anciennes cinématiques ou les nouvelles.  Je pense à Halo 2 dans la Master Chief Collection qui avait effectué le tout de main de maître.

Dès la cinématique d’ouverture, j’ai eu un doute. J’ai cru avoir coché une option pour jouer à l’ancienne version.

Une jouabilité au goût du jour

Syberia Remastered permet de contrôler Kate Walker à l’aide du joystick au lieu de cliquer où on veut se rendre.  Également, le jeu utilise des caméras fixes, mais dynamiques.  Au lieu de coupure sec lorsque Kate se promène, la caméra la suivra, ce qui apporte une fluidité.

Je salue d’ailleurs le choix des développeurs de retirer certains allers-retours inutiles.  Il y a certaines fois où nous savons exactement où nous devons aller, mais c’est très loin.  Dans certains cas, le jeu nous amènera directement au bon endroit au lieu de nous laisser refaire le chemin encore une fois.

Tout n’est pas parfait cependant et les déplacements de Kate sont un peu rigides.  Je compare le tout à Assassin’s Creed où la précision des déplacements n’est pas toujours parfaite.

Quelques énigmes ont été modifiées ou certaines ont été ajoutées.  Les énigmes restent tout aussi cohérentes que dans la version originale.

Immersions quelquefois brisées

La qualité des décors et l’ambiance sont quelquefois brisées malheureusement.  J’ai eu plusieurs bogues comme Kate qui traverse des objets (littéralement) ou des personnages.  La présence de plusieurs murs invisibles est également dommage.  Au lieu d’arrêter Kate où il y a des obstacles, on sera souvent arrêté avant par un mur invisible.

Le point qui m’a le plus irrité cependant, ce sont les pieds de Kate.  Ceux-ci passent très souvent à travers le plancher.  Les pieds sont donc en dessous des escaliers ou en dessous des roches.  Pour un jeu de cette qualité, ce défaut est difficile à laisser passer.

Il est possible que le tout soit éventuellement corrigé, mais ceux-ci étaient présents au lancement.

Côté technique

Syberia Remastered est agréable à explorer et l’univers est magnifique.  Il y a quelques fois des problèmes de clipping (des textures qui se chevauchent), mais sans être dramatique.  La modernisation des lieux est une vraie réussite.  Il est juste dommage que plusieurs problèmes techniques viennent entacher le jeu.

L’ambiance sonore est très bien réussie.  La musique et les effets restent fidèles à l’original.  Du côté du doublage, il est de qualité.  Cela donne vit aux personnages tout aussi uniques les uns que les autres.

Il peut y avoir certaines coupures de scènes trop brusques où l’on a l’impression que la scène n’était pas complètement terminée.  Ça m’a surpris quelquefois.

Verdict

Syberia Remastered est un hommage sincère à l’œuvre de Benoit Sokal.  Il modernise le jeu pour le rendre plus accessible aux joueurs d’aujourd’hui.  Malheureusement, les nombreux petits bogues en font un remaster imparfait.  Le jeu est beau, touchant, mais parfois maladroit.  Les nostalgiques y trouveront leur compte. La qualité technique, elle, aurait mérité plus de soin avant la sortie.

Test de Syberia Remastered – Un classique au goût du jour
Scénario captivant
Doublages solides et musique de haute qualité
Énigmes logiques et bien pensées
Excellent design visuel
Nombreux bugs de collision
Anciennes cinématiques conservées (Contraste visuel fort)
Coupures de scènes abruptes
6.5