Donkey Kong Bananza

Test de Donkey Kong Bananza: c’est l’heure de tout casser

Un mois après le lancement de sa nouvelle console, Nintendo dégaine ses plus belles bananes pour maintenir son élan. Avec Donkey Kong Bananza, la compagnie redonne vie à son légendaire primate dans un tout nouveau jeu en 3D, une première depuis bien trop longtemps. Sur la première Switch, le développeur japonais avait déjà prouvé qu’il restait de la place pour des jeux de plateformes 3D modernes avec l’excellent Super Mario Odyssey. Cette fois, DK met tous ses talents de destruction à contribution, apportant son lot de mécaniques originales. Mais ce retour en force suffira-t-il à convaincre davantage de joueurs de passer à la Nintendo Switch 2 ?

Fiche Technique de Donkey Kong Bananza

Date de sortie : 17 juillet 2025
Style : Plateforme 3D / Action-aventure
Classement ESRB/PEGI : E10+ / PEGI 7
Développeur : Nintendo EPD
Éditeur : Nintendo
Langue d’exploitation : Disponible en français
Test effectué sur : Nintendo Switch 2
Exclusivité : Nintendo Switch 2
Prix lors du test : 99,99 $ CAN / 69,99 €
Site officiel
Version numérique envoyée par l’éditeur

À la poursuite de la Void Company

Le jeu débute alors que Donkey Kong visite la mine de l’île Lingot afin d’y savourer de délicieuses bananes dorées fraîchement déterrées. Malheureusement, les infâmes malfrats de la VoidCo ont d’autres plans et déclenchent une violente tempête qui projette DK dans les profondeurs de la planète. À peine remis du retentissant cataclysme, il tombe sur une étrange roche parlante qui grimpe sur son épaule et décide de l’accompagner dans son périple. Cette dernière se révélera être nul autre que la jeune chanteuse Pauline, emprisonnée. Ensemble, ils exploreront les strates souterraines à la poursuite de la Void Company, qui sème le chaos sur son passage et dérobe les bananes, au grand dam de notre héros.

J’aime beaucoup que Nintendo ait eu la bonne idée d’inclure Pauline dans l’aventure. Il faut se rappeler que sa première apparition remonte justement au jeu Donkey Kong, paru en 1981. Le lien entre les deux personnages ne date donc pas d’hier, et le duo s’avère particulièrement attachant ici. Sans que l’on soit face à une aventure à la narration très poussée, la relation entre les deux se développe de manière convaincante, et l’évolution de Pauline se fait bien sentir d’ici la fin du jeu. D’abord timide et hésitante à chanter, elle va maturer grâce à l’aide de DK. J’espère que ce n’est que le début d’un nouveau duo fort chez Nintendo.

Par ailleurs, Donkey Kong Bananza est un jeu truffé de références aux autres titres de la franchise. On sent que les créateurs ont un immense respect pour l’héritage de la série. Que ce soit par les nombreuses pistes musicales à collectionner, les effets sonores, les personnages emblématiques ou les niveaux clin d’œil, la nostalgie est bien présente. J’apprécie aussi que certaines références soient plus discrètes. Il y a même un détail que je n’ai remarqué qu’à ma deuxième partie. En somme, c’est une belle lettre d’amour à la série, à l’image de ce qu’avait accompli Super Mario Odyssey.

Donkey Kong Bananza

Une jouabilité très rafraîchissante

Bien que la nostalgie soit présente, ce n’est certainement pas le point d’ancrage principal. Ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est à quel point la jouabilité est rafraîchissante. J’avais de gros doutes en essayant le jeu à Toronto en avril dernier, mais avec du recul, je crois que la démo ne rendait pas justice à l’expérience complète. Sans vraiment comprendre les objectifs, le but de creuser ou le contexte, il était difficile de saisir le concept. Or, c’est une toute autre histoire une fois le jeu en main.

Comme je l’ai mentionné précédemment, le concept repose sur un duo qui se rapproche progressivement du centre de la planète en descendant à travers différentes strates. Chaque strate peut être vue comme un monde, souvent divisée en sous-strates numérotées, par exemple 200, 201, 202, 203 avant de passer à 300. Pour progresser, il faut remplir des objectifs en surmontant des obstacles typiques d’un jeu de plateforme 3D, avec une particularité supplémentaire : la destruction.

En effet, DK peut essentiellement creuser dans toutes les directions, sauf dans certains matériaux plus durs. Comme de nombreux éléments du décor sont destructibles, cela ouvre un niveau d’exploration rarement vu dans un jeu de ce genre. De plus, Nintendo a caché tellement de secrets que le jeu nous pousse constamment à fouiller chaque recoin. Pour nous aider, un radar permet d’apercevoir la silhouette d’objets derrière les murs, bien que sa portée soit limitée. On peut même se servir des morceaux détachés pour tapper sur des ennemis ou les attaquer de loin.

Enfin, j’avais une petite crainte de tomber dans la redondance, mais il n’en est rien. À chaque strate, les concepteurs introduisent de nouveaux éléments pour renouveler l’expérience. On retrouve, par exemple, des murs glissants, des sols glacés qui s’effondrent sous notre poids, des tunnels souterrains étroits, et bien plus encore. Bref, on reconnaît la patte du studio derrière Super Mario Odyssey, mais avec suffisamment de nouveautés pour éviter toute impression de simple recyclage sous une nouvelle apparence.

De l’or, des bananes et des fossils

Comme Mario avec ses lunes dans son dernier chapitre en 3D, Donkey Kong ne manque pas de bananes dans sa nouvelle aventure. Il m’a fallu environ 20 à 25 heures pour terminer le jeu avec un peu plus de 400 bananes au compteur, et je sais très bien que ce n’était qu’une fraction de tout ce qu’il est possible de récolter. En plus des bananes bien dissimulées dans l’environnement, plusieurs petits donjons servent de défis annexes. Certains renferment même des cristaux de banandium supplémentaires, souvent bien cachés et difficiles à obtenir. Elles sont très utiles, car elles nous permettent de débloquer des éléments de l’arbre de talent. Celui-ci n’est pas trop complexe, mais nous permet d’avoir une certaine spécialisation.

Outre les bananes dorées, les fossiles constituent un autre type d’objets à collectionner, et ils jouent un rôle important. Ils permettent d’acheter et d’améliorer différentes pièces de vêtements pour notre duo. La cravate et les jeans de Donkey Kong sont personnalisables avec des attributs utiles, tout en offrant des styles uniques et visuellement accrocheurs. Du côté de Pauline, c’est l’ensemble de sa tenue qui change, apportant divers bonus au joueur. Trouver des fossiles et débloquer ces éléments devient donc rapidement indispensable. J’ai d’ailleurs pris beaucoup de plaisir à essayer toutes les couleurs de fourrures disponibles pour mon protagoniste.

Un autre élément clé à accumuler, c’est l’or. On en trouve un peu partout dans les niveaux, et il sert à acheter divers objets à la quincaillerie : ballons de vie, jus de pomme pour restaurer la santé, ou encore cartes permettant de repérer des trésors. L’or permet aussi de construire des zones de repos dans les différentes strates, pour récupérer des cœurs ou même augmenter la jauge de vie. On peut même investir dans la rénovation de certains lieux pour débloquer des barils de transport ou des passages importants. Bref, les raisons de tout collectionner ne manquent pas !

Donkey Kong Bananza

Artistiquement superbe

Visuellement, Donkey Kong Bananza est un autre très beau jeu coloré signé Nintendo. Dès les premières minutes, on remarque à quel point les modèles de personnages sont soignés. Donkey Kong, par exemple, affiche un pelage d’une grande finesse, avec des détails très bien définis. On peut même voir la lumière scintiller subtilement sur ses poils. D’autres éléments, comme la physique réaliste de sa cravate ou les animations de ses mouvements, m’ont également impressionné. Que ce soit dans les cinématiques ou durant le gameplay, les animations sont fluides et réussies. Ça fait vraiment plaisir de voir autre chose qu’un énième Mario en 3D. Cela fait des années que j’espérais que Nintendo applique cette qualité visuelle à d’autres licences, et le résultat ici est excellent.

Un autre aspect marquant, c’est la physique de la destruction. Elle est particulièrement bien exécutée et m’a surpris à plusieurs reprises. Comme il faut souvent ramasser et projeter différents matériaux, le jeu nous pousse à réfléchir de manière stratégique pour résoudre certains casse-têtes. Par exemple, utiliser de la terre pour éteindre de la lave s’avère très pratique et ingénieux.

Du côté du design des ennemis et des personnages secondaires, c’est également une réussite. Il y a un peu de recyclage d’une strate à l’autre, mais cela reste discret. J’ai particulièrement aimé le design des doyens, ainsi que les transformations animales de notre héros, visibles sur les captures d’écran plus bas. Chaque transformation apporte ses particularités, tant visuelles que mécaniques, et enrichit la jouabilité.

Enfin, la diversité des strates est vraiment impressionnante. On a l’impression de découvrir un tout nouveau monde à chaque palier. Chaque zone propose une palette de couleurs unique, et certaines m’ont particulièrement marqué, comme la strate de l’archipel ou celle du canyon. Il est d’ailleurs étonnant de voir des environnements aussi vastes, sachant que notre personnage est censé évoluer sous terre.

Pour finir, j’ai beaucoup apprécié les musiques liées à Pauline. Son thème m’avait déjà charmé dans Super Mario Odyssey, et elle revient ici avec quelques chansons mémorables. C’était aussi très amusant de voir Donkey Kong siffler pour l’accompagner et battre sa poitrine en rythme, ce qui donne encore plus de caractère à ces moments musicaux.

Les seuls soucis techniques résident dans quelques ralentissements d’image particulièrement lorsqu’on regarde la carte et des temps de chargement qui exigent un peu de patience. En 2025, ce genre d’attente se fait plus rare, mais il s’agit là d’un compromis mineur pour un jeu aussi innovant, pratiquement exempt de bugs et particulièrement divertissant.

Verdict sur Donkey Kong Bananza

Avec Donkey Kong Bananza, Nintendo signe un retour aussi audacieux que réussi pour son légendaire primate. Porté par une direction artistique éclatante, un gameplay rafraîchissant et un duo principal attachant, le jeu combine nostalgie et innovation avec brio. Ses mécaniques de destruction, ses niveaux regorgeant de secrets et ses nombreuses possibilités de personnalisation en font une expérience aussi riche que surprenante. Bien plus qu’un simple clin d’œil au passé, Bananza affirme l’ambition de Nintendo de renouveler ses licences phares sur Switch 2. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le pari est largement relevé.

Donkey Kong Bananza
Test de Donkey Kong Bananza: c’est l’heure de tout casser
Gameplay rafraîchissant et original
Direction artistique superbe
Duo attachant et bien développé
Contenu riche et gratifiant
Hommage réussi à la série sans être une béquille
Ralentissements occasionnels
Temps de chargement fréquents mais courts
Légère répétition visuelle chez certains ennemis
Caméra parfois mal positionnée en creusant
9.5