L’attente touche enfin à sa fin. Metroid Prime 4: Beyond débarque cette semaine sur Nintendo Switch et Nintendo Switch 2, pour le plus grand bonheur des fans de la célèbre chasseuse de primes. Il faut remonter à l’E3 2017 pour retrouver le tout premier dévoilement du projet, une étape qui marque le début d’un développement long et tumultueux ayant mis la patience de la communauté à l’épreuve. Aujourd’hui, après des années d’attente, Samus Aran revient enfin aux commandes d’une aventure qui s’annonce comme l’un des moments marquants de la fin d’année.
Fiche Technique de Metroid Prime 4: Beyond
Date de sortie : 4 décembre 2025
Style : Aventure / Exploration / Action à la première personne
Classement ESRB / PEGI : T (Adolescents) / PEGI 12
Développeur : Retro Studios
Éditeur : Nintendo
Langue d’exploitation : Disponible en français
Plateforme : Nintendo Switch et Nintendo Switch 2
Testé sur : Nintendo Switch 2 en mode portable et TV
Prix lors du test : 99,99 CAD / 69,99 €
Site officiel
Version envoyée par l’éditeur
Une aventure qui pose les bases d’un nouveau chapitre
Dans Metroid Prime 4: Beyond, la légendaire Samus est projetée sur la planète mystérieuse Viewros après une confrontation inattendue avec Sylux. Coupée de tout soutien, elle doit explorer un monde vaste et dangereux où chaque zone semble abriter un secret lié à une énergie inconnue. L’héroïne découvre progressivement qu’elle possède de nouvelles aptitudes psychiques qui lui permettent d’interagir avec l’environnement, de manipuler certains objets et de renforcer ses attaques. En parallèle, elle doit percer les intentions de Sylux, qui semble poursuivre un objectif bien précis lié à la puissance de cette planète. L’aventure prend alors la forme d’une enquête intergalactique où exploration, danger et découvertes technologiques se mêlent pour mener notre protagoniste vers un mystérieux conflit.
Parlons maintenant de l’histoire. Une fois de plus, j’ai senti l’ambition de Nintendo dans ce nouveau chapitre. La compagnie cherche clairement à ramener la série Prime à l’avant-plan en proposant une aventure qui enrichit l’univers tout en posant les bases nécessaires pour les prochains épisodes. La mystérieuse histoire de Lamorn, cette ancienne civilisation liée à la planète sur laquelle Samus atterrit, s’avère particulièrement intrigante. Le jeu prend soin de dévoiler progressivement ce qui se cache derrière ce peuple disparu, mais il faut se montrer curieux, fouiller chaque recoin et lire attentivement les informations laissées sur notre route pour vraiment saisir l’ampleur de leur héritage.

Des personnages secondaires qui enrichissent l’aventure
Pour les joueurs qui suivent la série depuis longtemps, découvrir enfin davantage de détails sur Sylux est extrêmement satisfaisant. Cela fait des années que ce personnage oscille entre apparition furtive et mystère complet et voir son rôle s’étoffer apporte un réel sentiment de progression dans la mythologie de Metroid. Sans entrer dans les révélations, disons simplement que ce chapitre offre enfin des réponses attendues, tout en ouvrant la porte à de nouvelles questions qui alimenteront sans doute les prochains jeux.
Un autre aspect narratif que j’ai particulièrement apprécié est la présence ponctuelle de membres de la Fédération Galactique. Pour une série qui mise souvent sur l’isolement complet de Samus, croiser enfin des alliés en chemin apporte un vent de fraîcheur et donne l’impression de ne pas toujours avancer seule dans un univers hostile. Les premières impressions laissaient croire qu’un certain personnage secondaire serait irritant ou trop envahissant, mais ce n’est absolument pas le cas. Il apparaît rarement, demeure discret et intervient surtout pour nous orienter lorsque la direction à prendre devient floue. Cette approche ajoute un soutien subtil mais bienvenu, sans jamais nuire au sentiment d’exploration et de solitude propre à la série.


Un retour aux sources maîtrisé
Ayant rejoué à Metroid Prime récemment dans sa version Remastered sur Nintendo Switch, j’avais encore bien en tête le style visuel et les sensations de gameplay propres à la série. Dès les premières heures de Metroid Prime 4: Beyond, j’ai eu l’impression d’enfiler une paire de pantoufles familières. L’adaptation aux contrôles s’est faite presque instantanément et j’ai rapidement retrouvé le réflexe de scanner chaque élément de mon environnement pour mieux comprendre les lieux et dénicher les secrets qui s’y cachent.
Ensuite, j’ai parlé de l’optimisation du jeu, mais je ne me suis pas encore arrêté en détail sur la qualité de la jouabilité. À la base, Metroid Prime 4: Beyond ne réinvente pas la formule de la série. Le concept demeure centré sur l’exploration de zones interconnectées qui se dévoilent progressivement à mesure que l’on acquiert de nouveaux pouvoirs pour Samus. Cette structure familière fonctionne toujours aussi bien et offre un rythme naturel entre combats, découverte et progression. Les nouveaux pouvoirs psychiques apportent une petite touche de fraîcheur, même s’ils ne révolutionnent pas la série. Parmi eux, le tir psychique contrôlé au ralenti se démarque particulièrement en rendant certains affrontements plus stratégiques. Pour le reste, on retrouve une palette d’aptitudes plutôt classiques, y compris le retour de la Morphosphère et de ses capacités qui procurent immédiatement un sentiment d’habitude et de confort.

Une jouabilité enrichie et un monde ouvert à explorer
L’approche reste donc prudente sur ce plan, sans prise de risque majeure, mais avec suffisamment de nouveautés pour dynamiser l’expérience. Comme toujours, le jeu encourage fortement l’exploration et le retour dans les zones déjà traversées une fois un nouveau pouvoir obtenu. Ce principe de retour permet de découvrir des améliorations bien connues de la série, comme des extensions de jauge d’énergie, des augmentations de capacité pour les missiles et divers bonus cachés. De plus, la présence de différents types de rayons attachés au canon de Samus permet d’adapter notre approche selon les ennemis et les environnements, tout en gardant une ligne directrice très fidèle aux épisodes précédents.
Enfin, le monde ouvert qui relie les différentes zones est plutôt vaste, mais relativement sobre en contenu. Il n’est jamais surchargé et peut parfois sembler un peu vide, même si plusieurs points d’intérêt offrent tout de même des occasions de récupérer des améliorations pour Samus et ses équipements. La moto Vai-O-La permet de traverser rapidement ces espaces plus étendus et constitue une addition bienvenue. Le sentiment de vitesse est très satisfaisant et la maniabilité est étonnamment fluide, même si l’engin ne bouleverse pas la façon de se déplacer. Au fil de l’aventure, cette moto peut également être améliorée, ce qui renforce son utilité sans jamais devenir envahissante dans la progression générale.
En ce qui concerne les boss, Metroid Prime 4: Beyond propose des affrontements solides, bien mis en scène et toujours agréables à analyser. On comprend généralement assez vite comment exploiter leurs faiblesses et la plupart des combats se résolvent sans grande frustration. Le jeu offre des indices visuels clairs et les séquences d’attaque restent faciles à lire, ce qui évite de tourner en rond pendant longtemps. Même si certains joueurs auraient peut-être souhaité des duels un peu plus exigeants, l’équilibre trouvé ici maintient un bon rythme sans briser l’élan de l’exploration.

Level design, progression et durée de vie
Du côté des puzzles et du level design, l’expérience demeure très accessible. La majorité des énigmes se résout de manière intuitive et s’intègre naturellement au déroulement de l’aventure. Il n’y a qu’un seul moment où je me suis retrouvé véritablement bloqué, incapable de comprendre ce qu’il fallait faire pour progresser. Je me suis alors fié aux indications de l’ingénieur, un système d’aide intégré, qui m’a orienté vers la zone qu’il fallait explorer davantage. Pour le reste, la progression est fluide et chaque environnement propose une identité visuelle bien distincte. Les décors variés, que ce soit la jungle luxuriante, la forge embrasée ou les vastes terres glacées, apportent une diversité appréciable et mettent brillamment en valeur la direction artistique du jeu.
Quant à la durée de vie, elle s’inscrit dans la continuité des précédents épisodes de la série Prime. L’aventure propose une longueur raisonnable, suffisamment riche pour raconter une histoire complète et bien rythmée, sans donner l’impression de tirer en longueur. Entre les boss, l’exploration, les puzzles et la recherche d’améliorations facultatives, le jeu offre une expérience complète et satisfaisante pour les amateurs de la franchise.

Une technique solide poussée par la Switch 2
Je me suis également amusé à tester la fonction qui permet d’utiliser les Joy-Con 2 comme des souris durant mes premières heures de jeu. En ayant installé ma Switch 2 dans mon bureau afin de profiter d’un environnement réellement adapté à ce type de contrôle, j’ai été agréablement surpris par la précision des tirs et la réactivité générale. Cette approche offre un feeling très proche d’un jeu de tir sur PC et démontre une belle maîtrise de la détection de mouvement. Toutefois, pour de longues sessions, cette configuration s’est avérée moins pratique et j’ai finalement parcouru la majorité de l’aventure en mode portable, avec les Joy-Con solidement fixés à la console. Ce mode de jeu est tout aussi bien optimisé et propose une expérience parfaitement fluide, ce qui m’a convaincu de rester sur cette option pour la suite.
En parlant d’optimisation, Metroid Prime 4: Beyond s’impose comme l’un des titres les plus jolis et les plus fluides de la Nintendo Switch 2. Le mode qualité offre un rendu impressionnant avec un affichage en 1080p à 60 images par seconde en portable et en 4K à 60 images par seconde sur téléviseur, un équilibre idéal entre netteté et stabilité. J’ai également apprécié pouvoir tester un mode performance réellement ambitieux qui monte jusqu’à 120 images par seconde. Pour un jeu d’action où les esquives rapides, les ajustements de visée et les déplacements nerveux sont constants, cette fluidité supplémentaire se fait immédiatement sentir et donne à certaines séquences un dynamisme remarquable.

Une direction artistique sublime et une ambiance sonore fidèle
Sur le plan visuel, Metroid Prime 4: Beyond figure parmi les plus beaux jeux disponibles sur la console. Les environnements sont riches, détaillés et superbement éclairés, ce qui permet à chaque biome de vraiment se démarquer. Les textures, les jeux de lumière et les effets volumétriques donnent une profondeur rarement vue dans la série. Même si le jeu doit composer avec les contraintes techniques liées à une sortie simultanée sur Switch 1, le résultat demeure impressionnant. Cela m’a d’ailleurs laissé curieux d’imaginer ce qu’un Metroid conçu entièrement et exclusivement pour la Switch 2 pourrait offrir en termes de finesse visuelle et d’ampleur artistique.
Sur le plan sonore, l’expérience est tout aussi soignée. Les effets sonores emblématiques de la série reviennent en force et procurent une vague de nostalgie immédiate, qu’il s’agisse du bruit du canon, du scan visor ou de la transformation en Morphosphère. La musique s’inscrit dans la continuité de l’ADN de Metroid avec des thèmes planants, mystérieux et empreints de tension, mais on sent tout de même un rehaussement notable dans la qualité de la trame sonore. Les pistes sont plus modernes, plus texturées et souvent plus cinématographiques, ce qui renforce l’immersion sans jamais trahir l’identité sonore de la série.

Verdict sur Metroid Prime 4: Beyond
Au final, Metroid Prime 4: Beyond marque un retour en force pour la franchise en combinant habilement respect de l’héritage et nouveautés bien intégrées. Sans bouleverser la formule, Retro Studios signe une aventure riche, immersive et impeccablement rythmée, portée par une direction artistique somptueuse, une ambiance sonore fidèle et une optimisation technique qui met en valeur la puissance de la Switch 2. Quelques aspects auraient pu être plus audacieux, mais l’ensemble demeure une expérience captivante qui relance la série sur des bases solides et prometteuses. Une entrée marquante qui plaira autant aux vétérans qu’aux nouveaux venus.

