Trails Through Daybreak II

Test de The Legend of Heroes: Trails Through Daybreak II

Les amateurs de la série The Legend of Heroes sont décidément très bien servis cette année. Alors que plusieurs attendent avec impatience la réédition de Trails in the Sky First Chapter, prévue pour septembre, d’autres comme moi profitent de l’occasion pour rattraper leur retard. Après avoir terminé Trails Through Daybreak récemment, je me suis rapidement plongé dans Trails Through Daybreak II afin d’être à jour avant la prochaine vague de sorties.

La suite s’inscrit au cœur de la trilogie calvardienne, amorcée l’an dernier en occident, et dont la conclusion est attendue dès janvier prochain. Avec ce second chapitre, Nihon Falcom poursuit son ambitieuse fresque narrative, tout en approfondissant les enjeux politiques et personnels qui façonnent la République de Calvard.

Fiche Technique de Trails Through Daybreak II

  • Date de sortie : 14 février 2025
  • Style : JRPG
  • Classement ESRB / PEGI T / 18
  • Développeur :  Nihon Falcom
  • Éditeur : NIS America
  • Langue d’exploitation : Sous-titres et voix disponibles en anglais ou en japonais
  • Disponible sur : PlayStation 5, Nintendo Switch et PC
  • Testé sur PlayStation 5 et Nintendo Switch
  • Prix lors du test : 79,99 $ CA / 59,99 €
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

Quand Van devient le suspect #1

L’histoire reprend peu de temps après les événements du premier Trails Through Daybreak. La République de Calvard, déjà fragilisée par les tensions politiques et sociales, fait face à une série de meurtres mystérieux marqués par des statues ensanglantées. Rapidement, Van Arkride se retrouve suspecté d’être lié à ces crimes. Elaine Auclair, son amie d’enfance devenue bracer respectée, décide malgré ses doutes de faire équipe avec lui afin de découvrir la vérité. Ensemble, ils plongent dans un complot où intrigues criminelles, luttes de pouvoir et forces occultes menacent l’équilibre précaire du pays.

Cette suite m’a particulièrement séduit par l’ampleur croissante de ses enjeux. Là où le premier épisode introduisait surtout la République et ses nombreuses factions, Trails Through Daybreak II pousse le récit beaucoup plus loin. Les tensions politiques prennent davantage d’importance et s’entrelacent avec des éléments surnaturels. L’ajout de la mécanique permettant de remonter le temps apporte un nouveau mystère et ouvre la porte à des révélations surprenantes qui tiennent le joueur en haleine.

Tout n’est toutefois pas parfaitement fluide. La structure en chapitres séparés (1A et 1B, puis 2A et 2B), qui ne suivent pas toujours les mêmes personnages, engendre un rythme parfois inégal. Certaines séquences intenses laissent place à des moments plus calmes qui semblent trop étirés, brisant légèrement l’élan narratif. Ce découpage permet certes de mettre en lumière des personnages secondaires, mais donne aussi l’impression que l’histoire hésite entre accélérations et ralentissements. Malgré cette petite incohérence, l’intrigue reste captivante et parvient à maintenir l’intérêt jusqu’au bout.

Trails Through Daybreak II

Place à de nouveaux personnages secondaires

En plus de son intrigue principale, Trails Through Daybreak II se distingue par la richesse de ses personnages jouables et secondaires. J’ai particulièrement apprécié de retrouver l’équipe du premier opus, chacun conservant la personnalité qui le rend attachant tout en bénéficiant de petites évolutions subtiles. Agnes gagne encore en assurance, Feri touche toujours par son mélange d’innocence et de courage, Aaron garde son charisme flamboyant, tandis que Leon et Quatre apportent leur complémentarité précieuse. Ces retrouvailles renforcent le sentiment de suivre une véritable bande d’alliés dont on connaît déjà bien les forces et les faiblesses, ce qui rend leur retour satisfaisant.

Le jeu réussit aussi à élargir ce noyau en intégrant de nouveaux visages ou en donnant plus de place à certains personnages déjà connus. Elaine en est l’exemple le plus marquant : sa relation complexe avec Van, faite de respect, de tensions et de non-dits, devient l’un des fils conducteurs du récit. J’ai également beaucoup aimé revoir Swim et Nadia, découvertes dans Trails into Reverie, dont l’énergie et la complicité apportent une légèreté bienvenue. Shizuna, l’épéiste mystérieuse, impressionne par son aura, tandis que Bergard complète efficacement le groupe dans son rôle de mentor.

Il faut cependant noter que l’augmentation du nombre de personnages jouables dilue légèrement l’importance individuelle de chacun. Tous n’ont pas droit au même temps d’écran ni à un arc narratif aussi développé, ce qui peut donner l’impression que certains restent en retrait. Cela reste un défaut mineur, car la variété des profils et la richesse des interactions compensent largement ce bémol.

Du côté des antagonistes, Daybreak II introduit des figures marquantes qui nourrissent une atmosphère presque horrifique. La mystérieuse fée à l’aura rouge, aussi fascinante qu’inquiétante, installe un malaise à chacune de ses apparitions. Le nouveau Grendel rouge, lié à des meurtres particulièrement macabres, renforce cette tonalité sombre en donnant parfois l’impression d’évoluer dans un thriller horrifique plutôt qu’un RPG classique. Enfin, d’autres ennemis tapis dans l’ombre accentuent cette ambiance oppressante, maintenant la tension et l’incertitude du début à la fin.

Nouvelles mécaniques et améliorations de gameplay

Le jeu introduit quelques mécaniques originales qui, bien qu’hyper simplifiées, sortent des sentiers battus. On retrouve notamment des quêtes de filature où l’on doit suivre discrètement un personnage sur une courte portion de carte. Leur simplicité, un simple suivi sans actions complexes, donne un soupçon de variété sans vraiment bousculer le gameplay principal.

Une autre mécanique intrigante consiste à revivre certaines séquences déjà jouées, comme si l’on retournait à un point clé de l’histoire. Il faut alors refaire les actions, mais cette fois avec une perspective modifiée : changer un dialogue, prendre une décision différente ou remarquer un détail nouveau. Certains personnages sont même conscients de ce retour en arrière, ce qui rend l’expérience plus immersive et surprenante.

Du côté du système de combat, plusieurs révisions notables apportent du sang neuf. Les combats en temps réel, appelés Field Battles, sont désormais plus fluides et agréables, devenant une alternative crédible aux affrontements au tour par tour. Le nouveau système Cross Charge permet, après une esquive réussie, de déclencher une contre-attaque alliée particulièrement puissante accompagnée d’un bonus temporaire.

En mode Command Battle, les attaques EX Chain gagnent en impact. En combinant étourdissement, boost de shard et craft, il est possible d’appeler un coéquipier pour une attaque dévastatrice. Ces ajouts ne révolutionnent pas le système mais suffisent à maintenir les affrontements dynamiques tout en restant accessibles. Ils améliorent le rythme des combats et récompensent davantage la stratégie et la réactivité du joueur.

La version Switch traîne de la patte

Ayant joué à la fois sur PS5 et sur Switch, la différence de performance est rapidement perceptible. Sur la console de Sony, l’expérience est fluide et stable, avec des temps de chargement rapides et des textures bien définies. Sur Switch, en revanche, j’ai remarqué plusieurs ralentissements, particulièrement dans les zones plus chargées en effets visuels ou lors de certains combats. Ces baisses de fluidité ne rendent pas le jeu injouable, mais elles cassent parfois le rythme, surtout quand l’action s’intensifie.

Le côté portable de la Switch m’a toutefois forcé à privilégier cette version, car il est indéniablement pratique de pouvoir avancer dans l’histoire n’importe où. Néanmoins, il faut accepter une nette perte visuelle. Les textures y sont beaucoup moins détaillées, donnant parfois un rendu flou ou plat, loin du fini plus précis et élégant de la PS5. Cette différence est particulièrement visible dans les environnements et les modèles de personnages.

À noter qu’aucune mise à jour spécifique n’est venue améliorer les performances sur Switch 2, ce qui est un peu décevant considérant la puissance accrue de la nouvelle console. On aurait pu espérer au minimum une meilleure stabilité du framerate ou un rehaussement visuel plus marqué. Au final, la version PS5 reste la plus agréable et techniquement aboutie, mais la Switch garde l’avantage indéniable de la portabilité, même si cela se fait au prix de sacrifices graphiques et techniques notables.

Honnêtement, j’ai même eu des inquiétudes concernant ma précommande de la version Switch de Trails in the Sky First Chapter, que j’attends avec impatience. Heureusement, Falcom a confirmé qu’une mise à jour pour la Switch 2 sera proposée moyennant un coût minime d’un dollar. J’imagine que ça va suivre pour les autres jeux.

Le Märchen Garten, un donjon annexe pratique

Enfin, le jeu propose aussi un contenu secondaire avec le Märchen Garten, un donjon virtuel qui rappelle le True Reverie Corridor de Trails into Reverie. Ce mode offre une série d’étages remplis d’ennemis et de coffres à explorer, sans grande importance scénaristique mais très utile pour diversifier l’expérience. J’ai particulièrement apprécié cette addition, car elle rend le grinding beaucoup plus agréable et efficace. Plutôt que de répéter les mêmes zones de l’histoire pour accumuler de l’expérience ou des ressources, le Märchen Garten permet de progresser de manière plus fluide et moins monotone, tout en profitant d’un défi optionnel bienvenu pour les amateurs de combats stratégiques.

Verdict sur Trails Through Daybreak II

Trails Through Daybreak II s’impose comme une suite solide qui élargit les enjeux politiques et personnels de Calvard tout en approfondissant ses personnages. Malgré un rythme parfois inégal et une version Switch techniquement en retrait, l’histoire captivante et les combats améliorés en font un JRPG incontournable. La PS5 reste la meilleure option pour profiter pleinement de l’expérience et c’est ma recommandation première pour le moment.

Trails Through Daybreak II
Test de The Legend of Heroes: Trails Through Daybreak II
Histoire captivante et plus sombre
Nouveaux alliés marquants
Dynamique des personnages toujours intéressante
Combats plus fluides et dynamiques
Quelques mécaniques originales variées
Rythme inégal entre chapitres
Casting élargi, impact dilué
Les missions de filatures trop simplistes
Problèmes techniques sur Switch
8