Gotham Knights

Test de Gotham Knights : quatre chevaliers valent mieux qu’un

9 ans après Batman : Arkham Origins, WB Games Montréal voit le bout du tunnel à nouveau avec Gotham Knights. Cette fois, les choses sont bien différentes puisque ce n’est pas Batman le héros de l’histoire, mais plutôt ses apprentis. Ainsi, entre Nightwing, Red Hood, Robin et Batgirl, les joueurs ont le choix de quatre chevaliers pour sauver Gotham. En ce sens, on peut dire que l’équipe se scinde de la série Arkham laissant potentiellement place à plus de créativité. D’ailleurs, le studio en a profité pour intégrer un mode coop à deux dont on vous parlera plus loin. Bref, le studio montréalais devait encore faire ses preuves vu la réception tiède d’Origins, mais on était totalement prêt pour leur nouvelle aventure.

Fiche Technique de Gotham Knights

  • Date de sortie : 21 octobre 2022
  • Style : Action-Aventure
  • Classement ESRB / PEGI T / PEGI 16
  • Développeur : WB Games Montréal
  • Éditeur : Warner Bros. Interactive Entertainment
  • Langue d’exploitation : Disponible en français
  • Disponible sur PS5, Xbox Series et PC
  • Testé sur PlayStation 5
  • Prix lors du test : 89,99 $ CA / 74,99 €
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

Une ville de Gotham à reconquérir

Premièrement, je veux absolument éviter les divulgâcheurs, même s’ils se déroulent au début du jeu. Alors, je vais m’en tenir à ceci. Suite aux événements qui mènent au dernier souffle de Batman, nos héros Nightwing, Robin, Red Hood et Batgirl se réunissent pour suivre les traces de la dernière enquête de leur mentor. La bat-famille se retrouve au Belfry qui, avec Alfred, sert de tour de contrôle pour préparer leurs missions.

Sur leur chemin, ils vont retrouver plusieurs visages familiers comme Harley Quinn, Mr. Freeze, Clayface ainsi que l’organisation secrète de la Cour des Hiboux. Bien sûr, ce n’est pas tout, mais je vous laisse découvrir les autres durant l’aventure.

J’aime la prémisse et j’ai eu du plaisir à suivre l’intrigue jusqu’au bout. Je pense que le fait de découvrir Gotham sans Bruce et sans le commissaire Gordon rend la ville beaucoup plus sombre. Ça donne aussi au joueur l’impression qu’on doit tout refaire pour vraiment nettoyer la ville et en reprendre le contrôle. Même le GCPD est très corrompu se qui démontre bien la situation précaire dans laquelle se retrouve nos héros. D’ailleurs, à plusieurs instances j’espérais voir Bruce jaillir miraculeusement tellement on se sent parfois vulnérable. Heureusement qu’Alfred a une présence rassurante et qu’il est toujours là au bon moment.

Gotham Knights Ville

Quatre héros pour en remplacer un

Or, la première question que je me suis posée, c’est à quel point les gens vont s’identifier aux quatre protagonistes. Ils n’ont pas la même notoriété qu’un Batman. Selon moi, la plupart des gens connaissent Robin, mais pour Nightwing, Red Hood et Batgirl c’est beaucoup plus niché. Certes, on les a vus dans la série Batman Arkham, mais ce ne sont pas les mêmes versions ni le même univers. En fait, je dirais que le jeu s’adresse avant tout aux fans de DC. Par exemple, le jeu fait plusieurs références aux passés des personnages comme Jason avec sa mort et le Lazarus Pit. Il faut bien connaître l’univers pour suivre tous les détails.

D’autre part, chaque héros a sa propre chaîne de missions qui l’aide dans sa quête personnelle. C’est l’élément d’histoire qui nous permet de les différencier et mieux les comprendre. Cependant, ce contenu reste un peu mince et le fait que le doublage ne soit pas fameux ne sert pas bien le scénario. En fait, j’ai préféré les méchants comme Harley Quinn et Freeze qui démontrent plus de personnalité.

Évidemment, comme le joueur peut seulement contrôler un des quatre chevaliers à la fois, les scènes cinématographiques sont légèrement ajustées. Par exemple, en jouant avec Nightwing, lors de notre première rencontre avec Harley Quinn elle le nomme Nightbutt alors qu’avec Red Hood, c’est Dead Hood. Ça m’a fait bien rire, mais ce sont de petits ajustements, car le reste est très similaire. Je pense que le fait d’avoir à créer un certain standard pour bien cadrer avec quatre personnages différents a peut-être menotté un peu l’équipe au niveau scénaristique. Finalement, le résultat est couci-couça selon moi.

Chaque nuit compte

Ensuite, je vous ai parlé du Belfry qui sert de base pour nos héros. Chaque fois qu’on quitte l’endroit, le jeu nous transporte dans la nuit de Gotham où notre protagoniste a une série de quêtes à compléter. Du lot, on retrouve surtout des missions secondaires qui nous invitent à compléter toutes sortes de demandes. L’équipe de développeurs a fait du bon boulot pour offrir une certaine variété. Entre des attentats à la bombe, des braquages, des meurtres à enquêter, des courses en batcycle et j’en passe, disons qu’il y a beaucoup à faire.

Puis, il y a aussi trois chaînes de quêtes secondaires d’importance sur lesquels on peut se concentrer. Une va suivre Harley, l’autre Mr Freeze et la dernière Clayface ce qui donne aux joueurs un peu plus de choix. Celles-ci sont des quêtes de plus grandes envergures et sont beaucoup plus développées. On peut facilement étirer la durée de vie du jeu de 15 à 20h en les terminant et, comme les méchants sont excellents, vous voudrez assurément les terminer.

Sinon, chaque mission propose aussi un objectif secondaire qui n’est pas toujours simple à réaliser. Ça nous force à utiliser tout notre arsenal de combat et à bien découvrir les subtilités d’habiletés de notre chevalier. Enfin, lorsqu’on revient au Belfry, la nuit se termine et on souligne les crimes qu’on a arrêtés. Pour maximiser notre personnage, on voudra en faire le plus possible, mais il faut aussi faire attention d’avoir assez de point de vie et de trousses de soins pour survivre une mission de plus. Si les quêtes secondaires vous lassent, c’est très facile de tout simplement passer aux missions principales.

Un Gotham version RPG

Bien entendu, je vous ai parlé des quêtes secondaires, mais le plus important ce sont les récompenses. Ainsi, Gotham Knights introduit un système à la RPG où nos chevaliers gagnent de l’expérience et des niveaux. Plus votre personnage progresse, plus les ennemis progressent aussi de sorte à assurer l’équilibre. Cependant, je pense que c’est une erreur au niveau du design parce que ça enlève un peu la pertinence du système de niveaux.

Ce qui est encore plus étrange, c’est que, par exemple, le jeu va vous recommander d’être entre niveau 10 et 12 pour une quête. Par contre, si vous êtes au niveau 15, tous les ennemis seront aussi autour de 15. C’est donc plus un minimum recommandé qu’autre chose.

Personnaliser son équipement

Outre ce système de progression, le jeu nous permet aussi d’équiper trois pièces d’équipements qu’on peut constamment améliorer. Celles-ci possèdent des attributs comme la force, la résistance à certains éléments, des bonis de coups critiques, etc. ce qui personnalise l’expérience.

En plus, certaines pièces ont une place ou deux pour mettre des modificateurs et encore plus bonifier la pièce. Ces modes peuvent aussi être fusionnés pour en former de meilleurs. Cependant, le plus intéressant, c’est que chaque armure modifie l’apparence du personnage et c’est impressionnant considérant la variété du jeu à ce niveau. Il y a des déguisements qui sont tirés de plusieurs des meilleures itérations des bandes dessinées de la Bat Famille.

D’autre part, Gotham Knights propose aussi un système de confection d’équipement que j’ai utilisé constamment. Ça nous aide à fabriquer les pièces avec les attaques élémentaires qu’on préfère. Cependant, il faut aussi s’assurer d’avoir les bons matériaux et ça devient bien moins évident en fabriquant les meilleures pièces vers la fin de la campagne solo.

Enfin, chaque personnage a son propre arbre de compétence qui nous permet de nous concentrer vers nos attributs préférés. Pour ma part, j’ai souvent été déchiré dans mes choix tellement il y a d’options intéressantes.

Gotham Knights fusil

Le système de combat est la force du jeu

Ce qui m’amène à parler du système de combat qui fait la force du jeu. D’abord, j’aimerais préciser que ce n’est pas juste du copier-coller de la série précédente. Chacun des quatre chevaliers a ses propres petites particularités qui viennent transformer sa jouabilité. Par exemple, j’ai joué principalement avec Red Hood et c’est le seul qui utilise des fusils. On peut donc transformer l’expérience en un jeu de tir à la troisième personne, quoique ce n’est pas si simple comme les ennemis se battent beaucoup au corps à corps. De plus, j’ajouterais que la visée est excellente et que les développeurs ont fait du très bon boulot pour cet aspect.

Red Hood se différencie aussi par sa mobilité qui est légèrement réduite. Il donne de puissants coups, mais ceux-ci sont plutôt lents. En plus, il peut absorber beaucoup mieux les attaques ennemies. C’est donc important de bien synchroniser chaque attaque et nos esquives. On peut dire qu’on est loin des autres héros plus rapides et agiles.

Mais, ce que j’aime surtout des combats, c’est qu’il y a une belle variété d’ennemis ce qui nous force à employer différentes stratégies. Parfois, il faut préconiser des attaques à distance alors qu’à d’autres moments il faut utiliser des coups plus puissants. Chaque ennemi a sa faiblesse et donc il n’y a pas une seule combinaison magique pour anéantir tous les ennemis. En plus, l’intelligence artificielle est efficace et ne va pas hésiter à nous placer dans une fâcheuse position. Bref, c’est primordial d’ajuster notre approche.

À deux c’est mieux

Cependant, l’ajout majeur de Gotham Knights, c’est la possibilité de jouer à 2. J’ai essayé quelques parties avec un collègue et c’était très facile d’inviter ou rejoindre le Gotham de l’autre personne. Heureusement, lorsqu’on progresse dans les missions principales, on peut par-dessus la même mission lorsqu’on retourne dans notre partie. J’aime que le jeu nous donne l’option.

On garde aussi toute la progression au niveau de l’expérience, des items obtenus et des objectifs bonis qu’on a réussi à compléter. Franchement, j’ai beaucoup plus aimé mon expérience lorsque j’étais avec un ami. Certes, les ennemis deviennent plus forts, mais on peut établir de meilleures stratégies dans notre furtivité et mieux contrôler les groupes d’ennemis. D’autant plus que chaque héros possède ses forces et ses faiblesses ce qui leur permet de bien se compléter.

Gotham Knights Red Hood

Pas le titre le mieux optimisé

Maintenant, il faut absolument parler de l’éléphant dans la pièce. Tout le monde parle depuis quelques jours du fait que la version console se limite à 30 ips et c’est vrai que c’est décevant. Considérant que Gotham Knights se limite aux consoles de nouvelles générations et ne devrait donc pas être ralentie par les anciennes, ça s’explique mal. C’est vrai que le monde est assez grand et que les téléchargements sont rapides, mais dans des jeux de combat comme celui-ci, le 60 ips devrait être un objectif sine qua non.

En plus, malgré la limite à 30 ips, j’ai eu plusieurs problèmes de ralentissement notamment dans les premières scènes et lorsque conduisait la Batcycle. Parlant de celle-ci, l’équipe a eu la mauvaise idée de créer un faux effet de vitesse en embrouillant le contour de l’écran lorsqu’on la conduit. Malheureusement, on voit assez facilement à travers ce subterfuge et on constate que la moto n’est pas aussi vite qu’on le souhaiterait.

Enfin, un dernier bogue qui m’a fait bien rire et qui revenait constamment, c’était un problème avec la veste de Red Hood. Les cordons qui tiennent autour du capuchon du personnage tenaient constamment à 90 degrés dans les airs. C’était comme ça dans presque toutes les cinématiques. Ce n’est rien de majeur, mais c’est tellement flagrant que j’explique mal pourquoi cela n’a pas été corrigé.

Verdict sur Gotham Knights

Pour conclure, vous avez probablement deviné que Gotham Knights ne sera pas dans notre liste de jeux de l’année. Le jeu a beaucoup de bons éléments comme les combats, les ennemis, l’intelligence artificielle et son mode coop, mais il est ralenti par des protagonistes un peu ennuyants, des petits problèmes de design et un sentiment de progression mal exploité. Pour leur prochain projet, je souhaite que WB Games Montréal exploite un personnage plus connu du catalogue de Warner. Peut-être qu’il serait mieux de donner une petite pause à la ville de Gotham…

Gotham Knights
Test de Gotham Knights : quatre chevaliers valent mieux qu’un
La prémisse et l'univers sombre de Gotham
Les ennemis principaux sont excellents
Le système de combat varié entre les personnages
La personnalité par l'arbre de talents et par le cosmétique
Le mode coop avec une progression qui suit
Des protagonistes qui manque un peu de vie
Un système de progression mal exploité
Des problèmes de ralentissement d'image
Quelques bogues graphiques
7.5
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