Alors que les fans d’Obsidian Entertainment attendent Avowed avec impatience, le studio nous livre un plus petit projet avec Josh Sawyer en tête. Celui qu’on connaît surtout pour Fallout New Vegas et Pillars of Eternity voulait mettre de l’avant ses études en histoire afin d’offrir quelque chose de différent. S’il y a quelques années, s’eût été un jeu difficile à vendre à des éditeurs, l’arrivée du Game Pass laisse place à des jeux plus nichés. Pentiment se veut une expérience narrative unique à plusieurs niveaux et particulièrement au visuel. Par contre, ce n’est pas pour tout le monde et je vous explique le tout ici.
Fiche Technique de Pentiment
- Date de sortie : 15 novembre 2022
- Style : Aventure narrative
- Classement ESRB / PEGI : M17+ / 18
- Développeur : Obsidian Entertainment
- Éditeur : Xbox Game Studios
- Langue d’exploitation : Offert en français
- Disponible sur Xbox One, Xbox Series X|S et PC
- Testé sur Xbox Series X
- Prix lors du test : 24,99$ CAD / 19,99€
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Un meurtre dans un petit village
L’aventure se déroule dans un petit village de Bavière quelque part au 16e siècle et se passe sur 25 ans. On y incarne un artiste du nom d’Andreas Maler qui est, en quelque sorte, un vieux garçon. Dans son quotidien, notre protagoniste gagne sa vie au sanctuaire de l’abbaye en recopiant les images de différentes œuvres. Celui-ci est aussi entouré de plusieurs Frères qui retranscrivent les livres dont Frère Piero qui devient son bon ami.
Un jour, le Baron Lorenz de Rothvogel, patron de l’église locale est de passage au village afin de venir chercher une commande de livre. Évidemment, comme représentant de la noblesse, il vient aussi se mettre le nez un peu partout et imposer son respect. Malheureusement, lorsqu’il se rend compte que le vieux Piero n’a pas encore fini sa commande, il se fâche et demande à Andreas de prendre le relais. Le nouvel abbé de l’église, frère Gernot est très gêné de toute la situation, mais le souper de bienvenue du Baron a tout de même lieu.
Le lendemain, les cloches de l’église sonnent et, lorsqu’Andreas arrive, il retrouve une foule entourant le corps du Baron. Sur celui-ci est agenouillé le Frère Piero avec un couteau couvert de sang dans les mains. L’abbé n’hésite pas et décide d’accuser et d’emprisonner le pauvre Frère. Saurez-vous donc résoudre le meurtre et innocenter votre pauvre ami sans défense.
La narration au premier plan
L’aventure de Pentiment prend environ une vingtaine d’heures et, comme nous l’avait annoncé Josh, le jeu ne lève jamais le voile sur le meurtrier. C’est au joueur d’accumuler tous les indices et suivre toutes les pistes afin de faire une accusation finale. Au départ, on a un petit peu le vertige parce qu’on est beaucoup laissé à nous-mêmes et il y a beaucoup de personnages. Heureusement, le jeu nous propose un journal qui nous offre un petit résumé de chacun.
D’autre part, ça paraît qu’il y a un historien derrière le jeu et qu’il a impliqué plusieurs experts dans la narration, car il y a plusieurs références historiques dans le texte. Si vous êtes curieux d’en apprendre plus, on peut ouvrir un descriptif de chacun. Initialement, j’aimais beaucoup qu’on m’éduque ainsi et il faut absolument souligner le travail colossal derrière ça. Cependant, comme il y en a beaucoup, j’ai éventuellement préféré passer outre au profit d’un meilleur rythme de l’histoire.
Si vous êtes capable de passer à travers ces premières lentes minutes, vous allez trouver un meurtre et mystère unique. Bien que ce ne soit pas un jeu dans le format classique d’Obsidian, on reconnaît bien la signature du studio. La narration est complexe avec plusieurs embranchements et on peut vite se perdre dans tout ce qui se passe en parallèle avec l’histoire principale. Il y a plusieurs conspirations autour du meurtre et de personnages qui agissent de manière suspicieuse. D’ailleurs, c’est ce qui peut prolonger beaucoup l’histoire et, dans l’ensemble, elle est excellente.
Des dialogues et des casse-têtes
D’autre part, le joueur peut personnaliser quelques traits d’Andreas comme ce qu’il a étudié ce qui va débloquer des choix de dialogues supplémentaires. Par exemple, j’ai choisi le trait d’orateur hors pair, ce qui lui permet parfois de convaincre des personnages avec de belles phrases. Puis, la logique est aussi un domaine d’étude pour lequel j’ai opté ce qui rend notre artiste plus perspicace.
On remarque vite que certains choix de dialogues de Pentiment peuvent avoir un impact important. J’ai en tête le personnage de Martin qui est un peu fendant et avec lequel j’ai eu une première conversation houleuse. Il ne voulait rien savoir de moi par la suite. Ainsi, lorsqu’il s’enfuit en courant de ce qui semble être la scène du crime, il nous ignore complètement. Avec une conversation différente, j’aurais pu l’intercepter et comprendre mieux ses agissements suspicieux. Le jeu souligne aussi lorsqu’on fait un choix de dialogue dont le scénario va se souvenir. Ma conversation avec Martin en est d’ailleurs un exemple.
Sinon, l’autre élément de jeu passe par quelques casse-têtes plutôt simples. Ça peut être aussi facile que de replacer des cadres chez une vieille femme un peu grincheuse ou de casser des branches pour elle. Il n’y a rien qui est vraiment difficile et on comprend que les développeurs voulaient surtout favoriser l’exploration. Le village est assez grand et il y a quelques coins secrets qu’on peut explorer pour faire progresser la narration. Pour moi, c’était très gratifiant et satisfaisant pour le joueur.
Unique dans son visuel
Ensuite, au niveau visuel, je n’ai jamais rien vu comme Pentiment. On a vraiment l’impression de naviguer sur des manuscrits de la période médiévale. C’est un look unique qu’on peut seulement découvrir en visitant de vieilles églises d’Europe et c’est impressionnant de voir que les développeurs ont pu transmettre ceci dans un jeu. Mais, c’est encore plus spécial de les voir s’animer puisque ces œuvres ont toujours été statiques jusqu’à maintenant. J’aime aussi les détails dans les costumes et comme on peut facilement distinguer leur classe sociale juste en les regardant.
Obsidian a aussi opté pour une calligraphie au style de l’époque afin de plonger encore plus les joueurs dans cet univers. Ça peut être un peu difficile à lire surtout qu’il y a plusieurs styles d’écritures et que certains sont moins lisibles. Pour ma part, je n’étais pas certain d’aimer ça au départ, mais mon cerveau s’est rapidement ajusté. Par contre, si c’est trop complexe pour vous, sachez qu’on peut la changer facilement.
Tout ce que je trouve un peu dommage, c’est qu’il n’y a aucune narration par les voix. Le jeu nous réserve beaucoup de lecture et je crois qu’avoir du doublage aurait grandement bonifié l’immersion. D’autant plus que Xbox Game Studios aurait facilement pu investir quelques dollars de plus pour ça. Je crois que ça nous aurait aussi permis de comprendre certaines nuances des personnages durant les dialogues. J’avais parfois de la difficulté à bien saisir le ton de certains.
Verdict sur Pentiment
En terminant, Pentiment ne va assurément pas plaire à tout le monde et c’est correct parce que Game Pass est fait pour ça. Ceux qui vont passer à travers un début un peu lent vont découvrir un meurtre et mystère captivant. Bien que ce soit très différent des autres titres d’Obsidian, on reconnaît bien le studio avec ses personnages très développés. Et, bien sûr, on peut facilement se perdre avec tout ce qui est secondaire tellement l’univers et détaillé. En plus, le tout vient dans un visuel unique qui représente très bien l’époque. Bref, le jeu n’est pas sans défaut, mais ceux qui aiment les aventures narratives avec beaucoup de lecture seront servis.