ROG Xbox Ally X

Test du ROG Xbox Ally X : recette peaufinée

Asus s’est imposé comme un sérieux concurrent à la Steam Deck dès la sortie du premier ROG Ally à l’été 2023. L’année suivante, la ROG Ally X a poursuivi sur cette lancée avec plusieurs améliorations bienvenues. Pour cette troisième itération, la compagnie s’associe à Microsoft et présente les ROG Xbox Ally et ROG Xbox Ally X. Conçues encore davantage pour les joueurs, ces nouvelles machines représentent l’évolution logique pour ceux qui recherchent la meilleure expérience de jeu PC portable. Je l’ai en main depuis près de deux semaines et voici mes premières impressions.

Fiche Technique du ROG Xbox Ally X

Écran7 po FHD (1 920 × 1 080), format 16:9
Fréquence : 120 Hz
Technologie : FreeSync Premium / VRR
Protection : Gorilla Glass Victus + revêtement anti-reflet DXC
GraphiquesAMD Radeon RDNA 3 (iGPU intégré)
Jusqu’à 8,6 TFLOPS
Système d’exploitationWindows 11 Home
Processeur / APUAMD Ryzen AI Z2 Extreme
Architecture « Zen 5 » avec NPU intégré
8 cœurs / 16 threads
Mémoire vive24 Go LPDDR5X (8 000 MHz)
StockageSSD NVMe M.2 (2280) de 1 To PCIe 4.0 — extensible
Audio2 haut-parleurs Smart Amp + Dolby Atmos
Microphones intégrés avec réduction de bruit IA
Réseau / Sans filWi-Fi 6E (2×2)
Bluetooth 5.4
Ports1 × USB-C / USB 4 (Thunderbolt 4, DP 2.1)
1 × USB-C 3.2 Gen 2 (DisplayPort 1.4)
Lecteur microSD UHS-II
Prise audio 3,5 mm combo jack
Batterie80 Wh (4 cellules Li-ion)
Dimensions et poids≈ 290,8 × 121,5 × 50,7 mm
≈ 715 g
PrixÀ partir de 1299 CAD / 899 €

Design et prise en main

Commençons avec le design et la prise en main, car c’est ce qui frappe dès les premiers instants. De chaque côté de la console, Asus a moulé des formes qui rappellent fortement les poignées d’une manette traditionnelle. L’angle est toutefois moins prononcé que sur une manette Xbox, se rapprochant davantage de ce que propose un fabricant comme 8BitDo. Cet ajustement permet de réduire considérablement la largeur totale de l’appareil, un compromis très judicieux à mon avis.

En main, l’expérience est agréable et procure un véritable feeling de console, plutôt que celui d’un simple PC portable. Le poids, quant à lui, ne diffère pas énormément du modèle précédent : la ROG Xbox Ally X est légèrement plus lourde, mais sa prise en main plus naturelle compense cette différence et réduit la pression exercée sur les poignets lors des longues sessions. Ce qu’on remarque un peu plus, c’est l’épaisseur accrue du châssis. Selon les chiffres d’Asus, la ROG Xbox Ally X gagne environ un demi-pouce de profondeur, et on le ressent un peu. J’imagine que cela offre davantage d’espace au constructeur pour intégrer des composants plus performants et améliorer l’aération, mais je préfère tout de même l’équilibre qu’offre un appareil comme la Switch 2 à ce niveau.

L’autre changement visuel notable, c’est l’ajout d’un bouton Xbox qui permet d’ouvrir le menu Game Bar. C’est très pratique et cela donne un accès rapide à une interface qui rappelle celle des consoles Xbox. J’y reviendrai un peu plus loin, mais disons qu’il est bien positionné et sensiblement plus grand que les boutons View et Armoury Crate situés juste à côté. Le seul petit détail qui me titille, c’est que le bouton de personnalisation situé à l’arrière de la console semble un peu plus éloigné avec la nouvelle prise en main. Heureusement, ce n’est pas un bouton que j’utilise très souvent.

Pour le reste, le design demeure aussi soigné que sur les versions précédentes. La forme des fentes d’aération conserve le look signature des appareils ROG Ally, tandis que l’ajout d’un filigrane représentant les symboles des boutons Xbox sur la face avant apporte une touche de style particulièrement réussie. L’ensemble est rehaussé par un léger éclairage RGB autour des joysticks, un détail toujours appréciable qui ajoute un brin de personnalité sans être trop tape-à-l’œil.

Un écran qui n’a pas vraiment évolué

En ce qui concerne l’écran, il n’y a pas vraiment eu de changement notable. On retrouve toujours un panneau IPS LCD de 7 pouces en format 16:9, identique à celui du modèle précédent. C’est un écran qui demeure très correct, net, fluide à 120 Hz et suffisamment lumineux pour la majorité des situations, mais il n’apporte aucune véritable évolution.

J’avoue m’être habitué à des diagonales un peu plus généreuses depuis la sortie du PlayStation Portal en novembre 2023, qui propose un écran de 8 pouces, ou encore de la Switch 2, qui atteint 7,9 pouces. Considérant que le ROG Xbox Ally X est déjà un appareil assez large, je comprends qu’Asus ait choisi de conserver le même format pour ne pas sacrifier la prise en main.

Cela dit, j’espère toujours voir arriver une version équipée d’un écran OLED, une amélioration que plusieurs amateurs, moi compris, réclament depuis la toute première génération. Un tel changement rehausserait considérablement le contraste, la vivacité des couleurs et la perception globale de qualité.

ROG Xbox Ally X

La clé c’est l’interface

On va se le dire, l’interface était l’une des grandes faiblesses des itérations précédentes du ROG Ally. Le fait de devoir naviguer constamment dans Windows 11 n’était pas idéal sans une bonne vieille souris. Passer du mode tactile au mode manette pouvait vite devenir confus, et ce n’était pas toujours évident d’appuyer sur les bons éléments sur un écran petit.

Avec la ROG Xbox Ally X, Microsoft a visiblement préparé le terrain pour rendre l’expérience utilisateur beaucoup plus fluide et intuitive. Cette fois, l’essentiel des applications de jeu PC est directement accessible en appuyant sur le bouton Xbox. On y retrouve Steam, Xbox, Epic Games et d’autres plateformes, entre lesquelles on peut naviguer facilement. C’est ce que Microsoft appelle la “Xbox Full Screen Experience”, une interface pensée pour les manettes, un peu à la manière du mode Big Picture de Steam. En maintenant le bouton Xbox, on peut d’ailleurs basculer rapidement entre le bureau Windows et la Xbox Full Screen Experience, selon les besoins.

Le nouveau menu permet aussi d’effectuer plusieurs ajustements rapides, regroupés dans des onglets bien organisés.

  • L’onglet Paramètres donne accès à des fonctions essentielles comme l’activation du micro, le réglage du volume, la mise en veille, la gestion du réseau, le mode avion ou encore les périphériques Bluetooth.
  • L’onglet Xbox Social permet de consulter sa liste d’amis, ses conversations et d’interagir avec eux en temps réel.
  • L’onglet Audio offre un contrôle précis du mixage sonore de chaque application et permet de changer de sortie ou d’entrée audio.
  • L’onglet suivant sert à gérer les captures d’écran et vidéos, tandis que le suivant surveille la performance des composants (CPU, GPU, VRAM, RAM, FPS).
  • Enfin, on retrouve les onglets Copilot, qui donne accès à l’IA intégrée dans certains jeux, et Widgets, qui permet de personnaliser l’interface selon ses préférences.

Bref, c’est une refonte majeure qui simplifie la vie et regroupe enfin tout ce qu’on souhaite avoir à portée de main.

Une interface Xbox plus intelligente et prévenante

Enfin, Xbox a pensé aux joueurs en ajoutant plusieurs précisions sur l’optimisation des jeux pour les appareils portables comme celui-ci. Par exemple, en lançant Metaphor: ReFantazio, j’ai reçu une alerte contextuelle affichant différentes mises en garde.

D’abord, deux crochets verts indiquaient que le jeu affiche correctement les icônes de manette Xbox ou de console portable, et que la configuration par défaut prend en charge les résolutions compatibles avec l’appareil. Ensuite, deux points d’exclamation bleus précisaient que la saisie de texte nécessite d’ouvrir manuellement le clavier à l’écran, et que certains textes peuvent être trop petits ou demander un ajustement dans les paramètres du jeu. Enfin, un dernier avertissement gris signalait que certaines zones ou actions du jeu ne sont pas entièrement jouables à la manette.

Ce genre d’indication est très pratique et montre une vraie volonté d’améliorer l’expérience utilisateur. J’apprécie de savoir à quoi m’en tenir avant même de lancer une partie. C’est d’ailleurs plus clair et détaillé que ce que propose Steam à l’heure actuelle.

Qu’est-ce qui nous attend niveau performance ?

En ce qui concerne la performance, j’étais particulièrement curieux de voir ce que la ROG Xbox Ally X avait dans le ventre, puisqu’elle profite d’un processeur/APU revu à la hausse, passant du AMD Ryzen Z1 Extreme au Z2 Extreme. Il est un peu difficile de faire une comparaison directe sans avoir l’ancien modèle sous la main, mais j’ai clairement ressenti un gain de puissance sur les jeux AAA.

En lançant Doom: The Dark Ages, j’ai poussé la machine en mode Turbo (25 W) pour en tirer le maximum. Le jeu tournait entre 70 et 80 images par seconde en 1080p, ce qui est excellent pour une console portable. Malgré la charge, je n’ai jamais eu l’impression que la machine peinait, même face à une production aussi exigeante sortie en 2025. La seule chose qui trahit l’effort du système, c’est la chaleur qui s’échappe légèrement des fentes d’aération supérieures. Rien d’inquiétant cependant : elles sont bien orientées et la chaleur ne se fait pratiquement pas sentir au niveau des doigts, ce qui témoigne d’un bon travail d’ingénierie thermique.

J’ai aussi testé un jeu un peu moins exigeant graphiquement, Metaphor: ReFantazio. Toujours en 1080p, le jeu se stabilisait plutôt autour de 40 images par seconde. Dans ce cas, la limite semble davantage logicielle que matérielle, sans lien direct avec la puissance du processeur. Le résultat reste fluide et parfaitement adapté à ce type de jeu, d’autant que les textures et la direction artistique ressortent particulièrement bien sur l’écran de la console.

Finalement, j’ai essayé l’excellent Clair Obscur: Expedition 33. Ici, l’optimisation semblait un peu moins aboutie, puisque le jeu oscillait plutôt autour de 30 images par seconde, avec quelques baisses ponctuelles lors des scènes les plus chargées. Rien de dramatique, mais on sent que la performance dépend encore beaucoup du travail d’optimisation propre à chaque studio sur ce type de plateforme. Visiblement, c’est du cas par cas, mais j’apprécie de voir que plusieurs grosses productions récentes restent parfaitement jouables dans l’ensemble.

Un son qui m’a surpris

Un autre point qui m’a réellement surpris, c’est la qualité sonore. Asus a clairement fait un bond en avant avec des haut-parleurs puissants et bien équilibrés, capables de produire un son riche et étonnamment clair pour un appareil de cette taille. On profite enfin d’un son net, détaillé et suffisamment fort pour jouer sans casque tout en conservant une bonne spatialisation. À volume élevé, il n’y a pratiquement pas de distorsion, et les dialogues comme les effets sonores ressortent avec une précision impressionnante. C’est sans doute l’un des meilleurs systèmes audio intégrés sur une console portable actuellement, surpassant largement ce qu’offrent la Steam Deck ou la Switch 2.

ROG Xbox Ally X

Et l’autonomie dans tout ça ?

Enfin, le dernier point que je voulais aborder, c’est l’autonomie. Il est rare que je joue plus d’une ou deux heures d’affilée, et je n’ai jamais eu l’impression de manquer de batterie, même en mode Turbo. On constate une claire progression depuis la première itération du ROG Ally, et même la version de l’an dernier montrait déjà des signes d’amélioration sur ce plan.

Bien sûr, tout dépend du jeu lancé, de la résolution utilisée et du mode de performance activé, mais dans l’ensemble, je trouve que la machine d’Asus tient très bien la route. Comparée à d’autres appareils du même segment, elle offre un excellent équilibre entre puissance et endurance, surtout considérant les performances qu’elle peut atteindre sur les titres AAA.

Maintenant que l’embargo est levé, je vais pouvoir pousser mes tests plus en profondeur, sans craindre de l’utiliser en public. J’ajouterai donc des mises à jour à ce test au fur et à mesure de mes essais, notamment sur la durée réelle de la batterie, la chauffe et la stabilité des performances dans différents contextes d’utilisation.

ROG Xbox Ally X

Verdict du ROG Xbox Ally X

La ROG Xbox Ally X représente une évolution logique et réussie du modèle précédent. Asus améliore l’ergonomie, l’interface et la puissance sans trahir l’esprit de la machine. Le nouveau Ryzen Z2 Extreme offre des performances solides, notamment sur les jeux AAA, tout en maintenant une bonne stabilité thermique. L’écran reste efficace, même si un futur passage à l’OLED serait bienvenu. L’autonomie progresse aussi, permettant des sessions plus longues sans compromis. Au final, c’est une console PC portable plus aboutie et plus agréable à utiliser, taillée pour les joueurs exigeants.

ROG Xbox Ally X
Test du ROG Xbox Ally X : recette peaufinée
Design et prise en main
9
Performance
9
Expérience utilisateur
8.5
Autonomie
7.5
Rapport qualité-prix
8
8.4