Dès les premiers instants, on sent que l’on est devant quelque chose de spécial. De quoi sortir du lot. En fait, Hell is Us pourrait très bien créer la surprise en cette année 2025. Réalisé par Rogue Factor, il s’agit d’un premier jeu d’envergure pour le studio de Montréal. Est-ce qu’il pourra se glisser parmi les titres récents qui ont fait des vagues lors de leur arrivée, tels que Black Myth: Wukong, Stellar Blade ou plus récemment, Clair Obscur: Expedition 33 ? C’est l’exploit que le studio tentera de réaliser, et c’est ce que nous allons analyser dans notre test. Alors, sans plus tarder, regardons ce que Hell is Us a sous le capot !
FICHE TECHNIQUE DE HELL IS US
- Date de sortie : 4 Septembre 2025
- Style : Action/Aventure
- Classement ESRB / PEGI : M / PEGI 16
- Développeur : Rogue Factor
- Éditeur : Nacon
- Langue d’exploitation : Disponible en français
- Disponible sur PC, Xbox Series X/S et PlayStation 5
- Testé sur PS5
- Prix lors du test : 79,99 $ CA / 49,99€
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Je suis sans famille et je m’appelle Rémi
On aurait pu croire que le scénario du jeu sort tout droit du classique animé japonais des années 70 ou bien de l’histoire originale d’Hector Malot, écrivain français et auteur de Sans Famille. Parce que oui, Hell is Us raconte l’histoire de Rémi, qui part à la recherche de son père et de sa mère. Mais les ressemblances s’arrêtent ici, je vous rassure. En fait, on incarne bien un personnage du nom de Rémi, qui tente de retrouver ses parents toujours dans sa ville d’origine, Hadéa.
Alors que c’était déjà un miracle qu’il ait pu être évacué lorsqu’il était enfant, il tente d’y retourner. Cependant, cette ville est loin d’être facile d’accès. Pour commencer, elle a été isolée par son maire depuis bien longtemps. Ensuite, elle est en proie à une guerre civile entre deux peuples qui se détestent profondément. Et, finalement, elle est envahie par une menace qui rôde trop souvent à Hadéa. Pour résumer, absolument rien ne garantit que notre héros réussira ne serait-ce qu’à s’introduire dans cette ville mystérieuse. Et pourtant, il y parvient…
Une fois sur place, il découvre un monde où c’est loin d’être la joie : armée à la chasse de gens dangereux, population en situation de détresse, présence d’organismes humanitaires pour aider les plus démunis et, surtout, monstres dont on sait très peu de choses. Et face à ces derniers, Rémi n’est pas en mesure de se défendre. Les balles ne leur font aucun dégât… alors que faire ? Survient alors une personne brandissant une épée, qui élimine la menace devant lui – malheureusement au péril de sa vie. S’équipant alors de l’épée particulière ainsi que du drone qui l’accompagne, le voilà prêt à défendre sa peau. Et celle des autres. Je reviendrai plus tard sur ce dernier point.

Hadéa, ville énigmatique
Avertissement : découvrir la ville d’Hadéa risque de créer une dépendance à laquelle vous ne vous attendiez pas. Il y a définitivement quelque chose dans l’air qui donne envie de plonger dans ses entrailles. L’ambiance est particulièrement impressionnante, avec énormément de variété, ce qui fait que l’on découvre sans cesse. Si vous deviez faire le jeu des comparaisons, je dirais que Hell is Us ressemble à un mélange entre Silent Hill et Alan Wake. Bien que l’on ressente la pression et le mystère entourant les différentes régions du jeu, on ne se retrouve aucunement devant un jeu d’horreur, pour vous rassurer. Mais le suspense est au rendez-vous, et le level design y est pour beaucoup. La raison est fort simple : en plus de l’énorme variété des paysages, il n’y a pas de carte consultable. Oui, vous avez bien lu !
Il s’agit d’un choix audacieux. Il n’y a pas beaucoup de jeux en monde ouvert qui osent s’aventurer dans cette direction, sans carte. Mais vous savez quoi ? Cela ne dérange pas du tout. Premièrement, parce que les développeurs nous le font savoir dès le début du jeu. Et deuxièmement, on retrouve nos repères très rapidement. On se souvient des endroits visités et de comment on s’y est rendu. Et si votre mémoire fait défaut, vous pouvez toujours le noter.
Crayon et carnet à vos côtés
D’ailleurs, il est fortement recommandé de prendre plusieurs notes durant votre partie. Il y aura des indices, des paroles ou des documents qui mériteront votre attention et que vous pourriez oublier. Cet aspect ne conviendra pas à tout le monde, on en convient. Une aide à la Prince of Persia: The Lost Crown — vous savez, l’option de pouvoir prendre une photo comme aide-mémoire ? Ce n’est pas le cas ici.
Cependant, cela permet une immersion bien plus grande. On prend alors le temps de fouiller chaque recoin. On regarde les paysages et les bâtiments en se demandant quelle sera notre prochaine destination. Honnêtement, cela ne m’a pas dérangé plus que ça. Parce que la réalisation est fantastique et que j’ai rarement autant savouré la découverte de nouveaux endroits. La dernière fois ? Sans doute lors d’Uncharted 4. C’est tout dire!

Affrontez la menace
À Hadéa, comme mentionné auparavant, il y a encore plusieurs civils, mais également une étrange menace. Monstres ressemblant à des fantômes, ils ne peuvent être éliminés que grâce à vos armes limbiques. Qu’est-ce que cela signifie ? En gros, il s’agit d’armes particulières pouvant être infusées d’une émotion : la rage, le chagrin, l’extase ou la terreur. Et il existe aussi plusieurs types d’armes : doubles haches, épée, longue épée à deux mains ou encore lance. Vous comprendrez que les combinaisons sont multiples. Chacune de ces armes attaque selon une vitesse et une puissance, et elles pourront gagner des niveaux.
Cela offre une diversité absolument énorme en fonction de vos préférences. La fonction d’une émotion pourrait être de faire des dégâts rapidement, une autre vous redonner de la santé ou bien des attaques de zone. Bref, vous aurez vos préférences et c’est parfait ainsi.
Quant aux ennemis, les décrire est relativement simple : imaginez une personne couverte de blanc, de la tête aux pieds, avec un énorme trou, à la tête ou dans le corps. Voilà ce que vous allez affronter en permanence dans Hell is Us. Oui, il y aura quelques variations, mais dans l’ensemble, ils se ressemblent tous. Ce qui est intéressant, cependant, c’est la notion d’émotions mentionnée plus tôt. Certains ennemis seront imprégnés d’une émotion que vous devrez vaincre avant de pouvoir les éliminer pour de bon.
Des ennemis tout de blanc vêtus
Les combats, bien qu’intéressants, ne sont pas la force du jeu à mon avis. Il y a un système d’attaques et de pouvoirs que l’on peut appliquer à nos armes. Notre drone peut aussi faire partie de la solution, attaquant ou nous aidant pendant les affrontements. Certains comparent les combats à ceux des différents Soulslike récemment sortis, mais cela reste très léger. Oui, il y a un système de contre-attaque et une gestion de l’endurance, mais ce n’est pas aussi poussé.
Il faudra être plus stratégique, miser sur des combats en un contre un pour venir à bout des multiples monstres. S’en prendre à plusieurs à la fois pourrait vous coûter cher. Surtout que, si jamais la mort vous trouve, vous recommencerez à votre dernière sauvegarde. Heureusement, vous conservez vos objets et votre expérience, mais cela pourrait vous ralentir.

Alors Sherlock, qu’est-ce que vous avez trouvé?
La vraie force du jeu, c’est l’exploration.
Où que vous alliez, plusieurs éléments pourront être amassés et auront une utilité à un moment donné de votre aventure. Mais la difficulté réside dans le fait de savoir : à qui donner cette montre ? À quoi sert ce livre ? Quelle porte cette clé ouvrira-t-elle ? Il faudra être patient, car il est possible de récupérer un objet que vous utiliserez bien plus tard.
Il y aura aussi une tonne de lecture à faire à travers lettres, bouquins et autres indices disséminés dans Hadéa. Bien que la lecture ne soit pas obligatoire, elle apporte énormément d’informations sur ce qui a été, est, et possiblement sera. Et cela vaut vraiment la peine. Les scénaristes ont pris le temps de créer un monde riche et crédible. Conflits, politique, menaces diverses : tout est abordé avec soin.
Et comme il y a beaucoup d’énigmes, on se prend vite au jeu. De ce côté, le jeu rappelle fortement les anciens Resident Evil. La plupart du temps, il faudra résoudre un problème avec des indices, et non simplement en apportant un objet. C’est vraiment bien pensé, et si vous êtes un tant soit peu curieux, il y a énormément à découvrir.

Soyez un bon citoyen!
Malgré le fait que l’objectif initial soit de retrouver ses parents, il ne faut pas oublier que la ville est remplie d’habitants en détresse. Plusieurs d’entre eux auront besoin de toute l’aide que vous pouvez leur accorder. Et vous seul êtes en position de tendre la main.
Vous aurez donc l’occasion d’offrir vos services à la veuve et à l’orphelin. Et quand je dis « services », c’est une façon de parler. Comme mentionné plus tôt, on trouve plusieurs objets que l’on pourra donner à des personnes bien précises. Dans quel but ? Simplement pour être une bonne personne, ce n’est pas suffisant ? Aider son prochain, n’est-ce pas là un bon geste ? Peut-être serez-vous récompensé d’une manière ou d’une autre. Dans le pire des cas, votre place au paradis sera garantie. Libre à vous d’aider ceux dans le besoin… ou de passer votre chemin.

La perfection n’est pas de ce monde
Malgré toutes les louanges que je donne à Hell is Us, le jeu n’est pas parfait.
À commencer par la variété des ennemis. Malheureusement, leur esthétique reste identique du début à la fin. Oui, les émotions qui les habitent varient et influencent leurs attaques, mais visuellement, tout se ressemble. Même les quelques boss que l’on affronte occasionnellement n’ont pas réellement de différences notables. Ce n’est pas un énorme problème, mais plus de diversité aurait été appréciée.
Il y a aussi une difficulté parfois mal dosée, avec des ennemis beaucoup plus forts que d’autres sans raison apparente. Il est logique de préférer les combats un contre un. Mais certains ennemis sont trop coriaces ou ont beaucoup trop de santé, sans cohérence. Et cela peut très bien être l’ennemi suivant après en avoir battu un facilement. On meurt sans vraiment comprendre pourquoi. Il y a pire, mais certains moments sont frustrants.

Verdict de Hell is Us
Après les 30 heures approximatives que vous prendra Hell is Us (plus si vous souhaitez tout résoudre), vous arriverez à une seule conclusion : ce jeu est extraordinaire. L’ambiance va réussir à en attirer plus d’un, grâce au travail exceptionnel de Rogue Factor. Rarement ai-je été plongé aussi rapidement dans un univers aussi fantastique. Le studio a mis les efforts aux bons endroits pour faire de leur première réalisation un jeu de grande qualité. À mon humble avis, Hell is Us fera partie des discussions autour des meilleurs jeux de 2025. Et il l’aura mérité !

