Test de Metal Gear Solid Delta: Snake Eater

L’année ? 2004. La personne ? Hideo Kojima. Son nouveau chef-d’œuvre ? Metal Gear Solid 3: Snake Eater. Quelques vingt années plus tard, Kojima n’est plus chez Konami depuis longtemps et l’entreprise ne sait pas comment capitaliser sur cette grandiose série. Alors, que doit-on faire dans ce temps-là ? La solution facile est un remake et de lui appliquer un nouveau nom comme Metal Gear Solid Delta: Snake Eater. Mais est-ce que c’est la solution à tous les problèmes ? Et est-ce que cela signifie que nous aurons droit au même traitement pour les autres titres ? D’ici à ce que l’on trouve réponse à cette question, Konami a décidé d’y aller chronologiquement avec le troisième titre plutôt que par ordre de sortie. Bonne décision ? C’est ce que nous allons savoir en analysant le tout dans notre test !

FICHE TECHNIQUE DE METAL GEAR SOLID DELTA: SNAKE EATER

  • Date de sortie : 28 août 2025
  • Style : Aventure – Tactical Espionage Action
  • Classement ESRB / PEGI M / PEGI 18
  • Développeur : Konami
  • Éditeur :  Konami
  • Langue d’exploitation : Disponible en anglais, sous-titre français
  • Disponible sur PC, Xbox Series X/S et PlayStation 5
  • Testé sur PS5
  • Prix lors du test : 89,99 $ CA / 79,99€ 
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

La naissance d’une légende

Si vous ne connaissez absolument pas la série Metal Gear, il est grand temps de vous y mettre. Parue initialement sur MSX en 1987, la série est devenue culte pour différentes raisons, la principale étant son créateur, Hideo Kojima. Personnage en soi, il est derrière cette série mythique ainsi que Death Stranding (et bien d’autres). Bien qu’il ne soit plus chez Konami, tout le monde sait que la série ne peut vivre sans son cerveau créatif. Mais cela n’empêche en rien l’entreprise de capitaliser sur ses œuvres. Et malgré que Snake Eater ne soit pas le plus ancien, c’est chronologiquement le plus vieux. C’est dans celui-ci que l’on découvre pourquoi Naked Snake deviendra Snake, qui deviendra… non, pas de divulgâcheur !

Bref, tout cela pour dire que si Konami a décidé de commencer avec le troisième chapitre pour un remake, c’est sans doute parce qu’historiquement, c’est le premier. Nous sommes en pleine Guerre froide, en 1964 pour être plus précis. Les États-Unis et l’Union soviétique s’affrontent concernant l’armement nucléaire. L’Union soviétique détient un scientifique, Sokolov, qui est le principal acteur du Shagohod, un tank ayant la possibilité d’envoyer un missile nucléaire à longue distance sans être repéré. Vous comprenez le pouvoir que cela offre à une nation ! Cependant, Sokolov désire s’enfuir du pays. C’est pourquoi les Américains, plus précisément la CIA, envoient un jeune soldat vert pour récupérer l’homme. Le début de la légende que deviendra Snake…

La recette classique de Kojima

Au-delà de l’aspect mélangeant habilement la réalité ainsi que la fiction, Kojima est principalement connu pour bâtir des personnages hauts en couleur, parfois même loufoques. Alors que nous avons été habitués par le passé à des Psycho Mantis, Sniper Wolf, Fatman et autres, on se retrouve devant la fine fleur de ce qu’Hideo a fait dans sa carrière sur cet aspect. Avec des personnages comme The Pain, The Fear, The Sorrow et The Boss, nous sommes en droit de nous attendre à des combats intrigants. Et c’est exactement ce que l’on nous sert sur un plateau d’argent.

Il y a le côté sexy auquel nous avons été habitués, qui est de retour avec la belle Eva. Et non seulement on apprend davantage sur les débuts de Snake, mais aussi sur Ocelot, autre personnage emblématique de la série. Évidemment, le précurseur du fameux Metal Gear fait son apparition, et il est fascinant de voir l’évolution d’une arme à laquelle on a carrément donné le nom à la saga.

Bref, c’est du Kojima à son meilleur. Encore une fois.

Deux façons de voir les choses

La première façon de voir les choses : vous n’avez jamais joué à Metal Gear Solid 3 et il s’agit pour vous d’une toute nouvelle expérience. Si jamais c’est le cas, vous êtes chanceux. Le fait de pouvoir vivre ce jeu pour la toute première fois est un privilège. Et si vous commencez par celui-ci, il y a de fortes chances que l’envie irrésistible de faire les autres vous submerge. Le système de camouflage était une très grande révolution pour l’époque. Le fait de devoir modifier son apparence ainsi que son visage selon la circonstance était bien pensé. Devoir survivre aussi avec les ressources à notre disposition était génial. Et surtout, les fameuses gimmicks propres à Metal Gear Solid (qui ne se souvient pas de changer sa manette de Joueur 1 à Joueur 2 contre Psycho Mantis ?) Bref, vous avez droit à l’expérience complète, mais sur le moteur Unreal Engine 5. Quoi demander de mieux ?

Sinon, vous êtes comme moi et connaissez Metal Gear Solid 3 dans ses moindres détails. Et si vous êtes parmi ces personnes, Metal Gear Solid Delta pourrait bien vous décevoir. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’un rendu 1 pour 1 de l’original. Rien n’a changé, et quand je dis rien, c’est absolument rien. Les cinématiques sont les mêmes, au même moment. Les combats contre les ennemis, identiques. Et la façon de procéder pour éliminer les boss est exactement comme dans vos souvenirs. Alors devoir payer le gros prix pour avoir une version améliorée visuellement, c’est un peu exagéré pour ces personnes. Attention, le jeu est magnifique, on va se le dire. Le soin qui a été apporté à l’éclairage, à la nature et aux détails est exceptionnel. Mais au-delà ? Rien de plus.

Un peu plus d’effort svp

Et c’est dommage de constater que la base a été faite en ce qui a trait à ce remake et rien de plus. Pourquoi le jeu n’a-t-il pas eu le même traitement que Silent Hill 2 ? Malgré le fait que la grande majorité des dialogues soient inchangés et que l’histoire soit identique, il y a tout de même des variations au niveau des contrôles, des fins alternatives et bien d’autres. Ou de prendre exemple sur ce que Capcom a fait avec Resident Evil 4 ? D’ailleurs, le message initial lorsque le jeu débute est que les pensées et mœurs d’aujourd’hui ne sont pas nécessairement en synergie avec celles de l’époque. Cela n’aurait-il pas été une bonne raison de modifier certains aspects ? Sans même transformer complètement le jeu, je suis certain qu’un bon scénariste aurait été capable de mettre son empreinte sans dénaturer l’œuvre originale.

Rien de catastrophique, seulement une façon de voir les choses. C’est surtout que l’on constate assez rapidement que la nostalgie y est pour beaucoup dans un titre de la sorte. Le jeu était marquant pour l’époque, un peu moins de nos jours. Cela ne l’empêche pas d’être remarquable pour autant.

Verdict de Metal Gear Solid Delta: Snake Eater

Vous n’avez jamais eu la chance de jouer à ce chef-d’œuvre ? Plongez-y sans regarder en arrière. Vous êtes un fan inconditionnel de la série ? C’est un excellent achat. Mais si vous vous situez à l’extérieur d’une des deux cases, il serait sans doute préférable d’attendre avant de vous le procurer. Oui, le jeu est magnifique et respecte l’œuvre originale de A à Z, ce qui est parfait pour les puristes. Mais le trop peu de contenu supplémentaire ne justifie en rien son prix gourmand. Malgré cela, on espère que les ventes vont satisfaire Konami pour nous donner ce que l’on désire réellement : un remake du premier Metal Gear Solid !

Test de Metal Gear Solid Delta: Snake Eater
Visuellement spectaculaire avec l'Unreal Engine 5
Des combats avec des boss mémorables
Un scénario digne d'Hollywood, mélangeant habilement réalité et fiction
Respecte l'oeuvre originale mais...
...absolument aucune nouveauté
Fort prix pour une durée de vie limitée
Des contrôles archaïques pour les standards d'aujourd'hui
8