Death Stranding 2: On the Beach

Test de Death Stranding 2: On the Beach sur PlayStation 5

J’ai eu un peu de difficulté à embarquer dans Death Stranding la première fois. Que ce soit par distraction ou par manque de compréhension, j’ai abandonné à deux reprises assez tôt, sans vraiment saisir la jouabilité. Cette expérience m’a rapidement fait réaliser que ce jeu ne convenait pas à tout le monde. Heureusement, la troisième tentative fut la bonne : j’ai été complètement absorbé par le récit. Quelques années plus tard, j’étais bien mieux préparé à affronter ce qui m’attendait, et j’ai pu m’immerger pleinement dans l’expérience dès les premières minutes. Cela dit, faire une suite n’est jamais chose facile. Alors, quel est notre verdict sur Death Stranding 2: On the Beach ?

Fiche Technique de Death Stranding 2: On the Beach

Date de sortie : 26 juin 2025
Style : Action-aventure narrative et exploration
Classement ESRB/PEGI : M17+ / PEGI 18
Développeur : Kojima Productions
Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Langue d’exploitation : Disponible en français
Test effectué sur : PlayStation 5
Exclusivité : PlayStation 5
Prix lors du test : 89,99 $ CAN / 69,99 €
Site officiel
Version numérique envoyée par l’éditeur

Une autre aventure pour Sam

Après les événements du premier jeu, Sam Porter Bridges (interprété par Norman Reedus) mène une vie paisible et isolée avec Lou, l’ancien BB qu’il a désormais adopté. On le retrouve près d’un an plus tard, pleinement investi dans son rôle de père, tentant de laisser derrière lui le chaos du passé pour offrir à Lou une existence plus stable.

Mais cette tranquillité est bouleversée par la réapparition de Fragile (Léa Seydoux), qui vient à sa rencontre avec une nouvelle mission. Elle travaille désormais pour une organisation nommée Drawbridge, dont l’objectif est de reconnecter les régions périphériques à l’Union des Cités d’Amérique (UCA) en étendant le Réseau Chiral. Officiellement, il s’agit d’un effort humanitaire pour redonner espoir et ressources aux communautés isolées depuis l’effondrement. Mais Sam la provoque pensant qu’il y a d’autres enjeux plus obscurs qui pourraient se cacher derrière cette noble façade.

Elle demande à Sam de reprendre la route, cette fois en direction du sud, vers les terres fragmentées du Mexique. Bien entendu, le voyage ne sera pas sans danger : entre les environnements hostiles, les MULEs toujours actifs et la présence persistante des BT, le périple s’annonce périlleux. Fragile propose alors de prendre soin de Lou durant cette mission, libérant Sam de cette responsabilité pour qu’il puisse se consacrer pleinement à sa tâche… sans savoir que ce nouveau voyage ébranlera ses convictions les plus profondes.

Death Stranding 2: On the Beach

Un récit plus poignant

Le premier jeu nous avait tous surpris par sa qualité visuelle impeccable, notamment grâce à la capture de visages et de mouvements digne des plus grandes productions AAA. Le résultat donnait lieu à des cinématiques impressionnantes, rapprochant plus que jamais le monde du cinéma de celui du jeu vidéo. Cette approche avait permis de livrer plusieurs moments marquants et une aventure ponctuée d’émotions sincères.

Avec Death Stranding 2: On the Beach, Hideo Kojima élève encore le niveau. Maintenant que nous connaissons mieux les personnages, on perçoit davantage leurs subtilités. Sam, qui semblait parfois froid dans le premier opus, gagne en humanité grâce à son nouveau rôle de père. C’est peut-être aussi parce que je suis moi-même devenu père récemment, mais je me suis senti beaucoup plus proche de lui. Il est confronté à des dilemmes moraux complexes, et Kojima maîtrise parfaitement l’art de la mise en scène : les choix de plans, les silences, les regards… tout est pensé pour nous faire ressentir les émotions de Sam et celles des autres personnages aussi.

D’ailleurs, j’en profite pour souligner à quel point la musique est excellente. Elle accompagne magnifiquement la jouabilité et la narration, ajoutant une charge émotionnelle palpable à plusieurs séquences.

Fragile, de son côté, prend elle aussi une nouvelle ampleur. Son rôle plus central permet d’en apprendre davantage sur elle, et j’ai trouvé son développement particulièrement réussi. Elle gagne en profondeur et en impact.

Mais c’est surtout l’arrivée d’Elle Fanning dans le rôle de Tomorrow qui représente, selon moi, la meilleure addition à la série. Son personnage m’a souvent laissé dans un état d’ambiguïté, et c’est clairement ce que Kojima cherchait à provoquer. Tomorrow dégage une tension émotionnelle constante et ajoute une dimension intrigante à l’intrigue, ce qui a fortement nourri mon intérêt pour le jeu. Malgré un rythme un peu lent, la finition est excellente.

Bref, ce que j’aime particulièrement, c’est que Death Stranding 2 ne se contente pas de reconnecter des territoires : il reconnecte des gens. On se sent émotionnellement investi du début à la fin, tant auprès des personnages principaux que secondaires.

Une jouabilité mieux maîtrisée

Ensuite, comme je le mentionnais en introduction, l’approche de la jouabilité dans le premier Death Stranding n’était pas des plus accessibles. Cette fois, Kojima Productions a apporté plusieurs ajustements qui rendent l’expérience nettement plus agréable.

D’abord, le système de gestion des colis est beaucoup plus intuitif. Il conserve une certaine complexité, ce qui est une bonne chose, mais les nouveaux menus, plus clairs, ainsi que les modules d’assistance, facilitent grandement la prise en main. La fonction d’optimisation automatique, en particulier, m’a souvent permis de progresser plus efficacement, tout en réduisant la frustration dans les moments plus exigeants.

Le studio a également peaufiné l’exploration et la navigation. Les déplacements de Sam sont plus fluides et la mini-carte dynamique permet de tracer son itinéraire sans devoir repasser systématiquement par les menus. On peut ajuster son parcours à la volée, ce qui donne un meilleur rythme au jeu. La lecture du terrain est aussi plus limpide, avec la possibilité de marquer automatiquement des points d’intérêt, ce qui améliore l’immersion et la planification des trajets.

Côté combat, Kojima exploite enfin l’une de ses plus grandes forces : l’infiltration. Cet aspect est bien plus intuitif et naturel ici que dans le premier opus. J’ai opté pour une approche furtive dans de nombreuses missions, et j’ai trouvé l’utilisation des gadgets vraiment satisfaisante. Cela m’a permis de neutraliser les menaces tout en préservant mon précieux cargo.

Une autre nouveauté appréciable est l’APA, un système d’amélioration de Sam avec un arbre de talents. On peut orienter son style vers le combat, la discrétion ou le soutien logistique, ce qui permet de personnaliser l’expérience en fonction de ses préférences. Pour ma part, j’ai apprécié avoir un peu plus de flexibilité dans la gestion des colis, souvent le principal défi lorsqu’on tente de relier de nouvelles zones tout en ramenant un maximum de cargaisons importantes d’un seul coup.

Bref, Death Stranding 2 propose une expérience nettement plus raffinée et fluide. C’est toujours un jeu contemplatif, mais les améliorations de gameplay permettent d’y plonger plus facilement et d’en savourer chaque pas.

Death Stranding 2: On the Beach

Une atmosphère saisissante

Death Stranding 2 pousse encore plus loin le réalisme visuel amorcé dans le premier opus. Grâce à la puissance de la PS5 et à un moteur Decima retravaillé, les environnements sont à couper le souffle. La variété des décors est particulièrement réussie : on passe de déserts rougeâtres à des jungles embrumées, en passant par des zones côtières ou montagneuses. Le tout est enrichi par des effets de lumière et une météo dynamique. La première fois qu’on fait face à une véritable tempête, l’impact visuel est encore plus saisissant que dans le premier jeu.

La modélisation des visages et la qualité des animations atteignent un niveau de détail impressionnant. Les expressions sont plus nuancées, et les transitions entre les cinématiques et le gameplay sont d’une fluidité remarquable. Dès les premières minutes, certaines séquences m’ont surpris : je croyais encore être dans une scène cinématique, mais le jeu m’avait déjà redonné le contrôle sans que je m’en rende compte. Cette continuité renforce l’immersion, tout comme la richesse des environnements, dont le niveau de finition est minutieux.

Comme dans le premier jeu, l’ambiance joue un rôle central. Après un long périple, un simple morceau de musique réconfortant suffit à faire naître un vrai sentiment de satisfaction. C’est étrange de se sentir aussi seul dans un jeu… et en même temps aussi connecté. Mais s’il y a bien un studio capable de créer ce paradoxe, c’est Kojima Productions.

Heureusement, les éléments en ligne renforcent cette impression de monde partagé. On peut désormais contribuer collectivement à l’amélioration et à la persistance des structures visibles dans le monde d’autres joueurs. On peut aussi envoyer des porteurs automatisés qui interagissent avec ceux des autres. La première fois que j’en ai croisé un dans ma partie, je me suis vraiment senti moins seul. J’ai même pu profiter de quelques indices laissés par d’autres joueurs, qui m’ont aidé à avancer plus efficacement. C’est une mécanique discrète, mais extrêmement agréable, qui donne au jeu une dimension en ligne plus marquée.

Verdict sur Death Stranding 2: On the Beach

Avec Death Stranding 2: On the Beach, Hideo Kojima réussit l’exploit de peaufiner son univers sans le trahir. Tout en conservant son ADN, cette suite améliore sensiblement l’expérience sur tous les plans : une jouabilité mieux maîtrisée, une narration plus intime, une atmosphère plus enveloppante et un monde encore plus interconnecté.

Le jeu ne plaira toujours pas à tout le monde comme le premier, et il n’essaie pas de plaire à tous. Certains le trouveront probablement encore bizzare, mais le jeu assume pleinement ses particularités. Selon moi, cette nouvelle aventure s’impose comme une œuvre riche, ambitieuse et émotive. Plus qu’un simple prolongement, On the Beach est une suite qui approfondit les fondations du premier chapitre et renforce mon admiration personnel pour Kojima en tant que créateur hors du commun.

Death Stranding 2: On the Beach
Test de Death Stranding 2: On the Beach sur PlayStation 5
Narration encore plus poignante
Jouabilité grandement peaufinée
Des menus plus optimisés
Une atmosphère et un visuel très réussis
Une excellente trame sonore
Il faut être patient avant d'avoir les plus gros tournants narratifs
C'est un jeu encore assez complexe
Certains s'ennuieront lors de certaines marches
9