Test de Octopath Traveler sur Nintendo Switch : l’art de manier les pixels

Les amateurs de RPG au look un peu plus classique attendaient impatiemment l’arrivée de Octopath Traveler exclusivement sur Nintendo Switch. C’est d’ailleurs, ce look rétro HD-2D ou 16-bits sur les stéroïdes qui en ont charmé plusieurs dès son annonce. Or, avec l’expertise de Square Enix et des producteurs de la série Bravely, on ne visait rien de moins que l’excellence. Entretemps, la première démo nous avait bien convaincus en septembre dernier et nous l’étions encore plus avec la plus récente. Alors, plusieurs dizaines d’heures de jeux plus tard, on vous propose notre avis complet sur Octopath Traveler. Répond-il finalement à nos attentes presque démesurées ?

Fiche technique

  • Date de sortie : 13 juillet 2018
  • Style : JRPG
  • Classement ESRB / PEGI ESRB T / PEGI 12
  • Développeur : Square Enix et Acquire
  • Éditeur : Nintendo et Square Enix
  • Langue d’exploitation : Disponible en anglais avec sous-titre français
  • Exclusivité Nintendo Switch
  • Prix lors du test : 79,99 $ CA / 49,99 €
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

L’épopée de huit héros

Octopath Traveler nous raconte les histoires de huit héros qui décident de quitter leur village natal en quête de réponses. L’introduction de chacun nous permet de saisir ce qui motive leur voyage, mais le mystère s’amplifie rapidement à travers les chapitres. Bien que les huit personnages aient une histoire intéressante à raconter, le jeu nous laisse les suivre presque à notre guise. La seule barrière est le niveau requis qui ne cesse d’augmenter d’un chapitre à l’autre. Plus on fait de chapitres du même niveau, moins de grinding on aura à faire. On a même droit à un joli récapitulatif au début de chacun qui nous permet de rapidement nous remémorer l’histoire.

Pour ma part, ce que j’ai trouvé vraiment intéressant, c’est qu’ils ont tous des valeurs et des personnalités très différentes. Thérion, par exemple, est un voleur avec une morale assez douteuse. Il est à la fois plutôt silencieux et mystérieux ce qui fait son charme. D’un autre côté, on a un personnage comme Alfyn qui est un apothicaire dont le seul but est d’utiliser son métier pour rendre le monde meilleur. Il a une certaine naïveté et bonté qui le rendent très attachant. Bref, c’est très bien écrit et on embarque dans l’aventure à 100 %.

ils ont tous des valeurs et des personnalités très différentes

La grande critique du jeu malheureusement, c’est que leurs histoires prennent énormément de temps avant de toutes se connecter. En fait, à partir du chapitre deux, on commence à voir les personnages interagir entre eux. Par contre, c’est fait de manière assez légère. Il y a quelques indices et clins d’œil par moment qui lient les histoires, mais c’est seulement dans les derniers instants que tout connecte. Individuellement, chaque histoire est très bonne, mais c’est vrai qu’elles auraient mérité d’être un peu plus interconnectées.

<noscript><img decoding=async class=wp image 83677 size medium src=httpswwwgeeksandcomcomwp contentuploads2018072018072118205700 93C1C73A3BAF9123A15B9B24886B634B 1000x563jpg alt= width=1000 height=563 ><noscript> Oberic est surnommé la légende à la lame inflexible

Un mélange de Bravely Default et de stratégie

Ensuite, un des aspects que j’avais le plus apprécié de la série Bravely était la mécanique de combat. Or, celle de Octopath Traveler est assez similaire. D’abord, il s’agit encore d’un RPG au tour par tour de style très classique. Cependant, à chaque tour, on obtient un point d’énergie qui nous permet d’effectuer la même action plus d’une fois par tour. On peut les accumuler et réussir à répéter l’action jusqu’à quatre fois d’un seul coup.

Parallèlement, chaque ennemi a un certain nombre de faiblesses qu’on doit tenter de trouver et exploiter. Celles-ci peuvent être soit des types d’armes ou des éléments magiques. En attaquant avec la bonne arme ou le bon élément, on réduit les points d’armure de l’adversaire. Une fois rendu à zéro, il devient paralysé pour un tour et plus vulnérable à toutes les attaques. Ainsi, il sera très important de choisir une combinaison de classes et de sous-classes qui couvrent le plus de faiblesses possibles. Si je peux vous donner un conseil, Cyrus et Ophelia sont très puissants donc je vous les recommande fortement.

En mettant tous ces éléments ensemble, on obtient un jeu qui requiert beaucoup de stratégie.

En mettant tous ces éléments ensemble, on obtient un jeu qui requiert beaucoup de stratégie. Plus je progressais dans le jeu, plus je découvrais des combinaisons puissantes à exploiter. C’était amusant de trouver la bonne tactique selon l’ennemi qui se retrouvait devant moi et particulièrement avec les Boss. Qui plus est, Octopath Traveler nous donne tous les outils qu’il faut pour nous aider. On a le nombre de points d’armure, une case nous rappelle les faiblesses qu’on a découvertes et on a l’ordre des personnages qui vont attaquer. Bref, c’est à nous de décider lorsqu’il vaut mieux retenir nos attaques ou aller « all-in ».

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Un immense monde ouvert à découvrir

Octopath Traveler est entièrement ouvert à l’exploration. Encore une fois, la seule barrière est le niveau des ennemis dans les zones plus dangereuses. En effet, ceux-ci risquent de ne faire qu’une bouchée de vous si vous vous aventurez un peu trop loin.

Puis, le jeu nous encourage beaucoup à explorer puisqu’une panoplie de trésors se cachent dans le décor de chaque environnement. Que ce soit de l’argent ou un nouveau morceau d’équipement, vous trouverez toujours quelque chose pour vous aider dans votre aventure. D’ailleurs, le jeu a le don de bien les cacher grâce aux graphiques particuliers du titre, mais j’y reviendrai.

<noscript><img decoding=async class=size medium wp image 83681 src=httpswwwgeeksandcomcomwp contentuploads2018072018071604093700 93C1C73A3BAF9123A15B9B24886B634B 1000x563jpg alt= width=1000 height=563 ><noscript> Alfyn est un peu naïf mais cest un être courageux au grand coeur

En plus de vos missions principales, Octopath Traveler vous propose une multitude de quêtes secondaires. Celles-ci sont très diversifiées et peuvent exiger toutes sortes de requêtes. Il faudra être attentif et faire beaucoup d’exploration pour réussir à compléter chacune d’elles. Pour la plupart, la récompense est de l’argent que vous pourrez utiliser à bon escient pour acheter du meilleur équipement.

le jeu nous encourage beaucoup à explorer puisqu’une panoplie de trésors se cachent dans le décor de chaque environnement

Qui plus est, vous voudrez utiliser les aptitudes de vos personnages à profusion dans pratiquement toutes les situations. En effet, chaque personnage possède une habileté qu’il peut utiliser sur les NPC qui sont actifs. Thérion, par exemple, peut voler ses victimes. Ou encore, Primrose peut séduire la plupart d’entre eux. Ces actions sont contextuelles et peuvent chacune être utilisées selon la situation et sont amusantes à utiliser. Évidemment, il y a un pourcentage de réussite de votre action et trop de tentatives infructueuses pourraient entacher votre réputation. Bref, c’est toujours payant de les utiliser, mais il vaut mieux aussi être prudent. J’ai adoré cet aspect qui me donnait l’impression que l’univers de Octopath Traveler était encore plus vivant.

Le HD-2D : un look classique au goût du jour

L’équipe de Bravely Default avait fait un superbe travail pour ramener les fans de RPG à une autre époque. Avec la série, on s’était éloigné du look moderne de jeux comme FFXV au profit d’un style s’apparentant plutôt à un FFIX. Or, pour Octopath Traveler, les développeurs ont plongé encore plus loin dans nos souvenirs. Cette fois, l’inspiration vient plutôt de l’époque du 16-bits de la SNES et de Final Fantasy VI.

<noscript><img decoding=async class=size medium wp image 83686 src=httpswwwgeeksandcomcomwp contentuploads2018072018071212214700 93C1C73A3BAF9123A15B9B24886B634B 1000x563jpg alt= width=1000 height=563 ><noscript> Octopath Traveler propose un style visuel unique qui nous rappelle une belle époque

Cependant, tout ça a été amené à un autre niveau par les développeurs chez Square Enix et Acquire pour ce titre. D’ailleurs, le style employé est connu sous le nom de HD-2D. On peut clairement visualiser le style pixelisé de chaque personnage qui fait le charme du jeu. Par contre, le reste de l’environnement est fait entièrement en HD via le Unreal Engine 4. Pour lui donner un look rétro, les artistes y ont ajouté une couche de peinture pixelisée. C’est charmant et franchement impressionnant comme approche. On a vraiment l’impression de retourner à une autre époque, mais avec une finition HD.

une approche à la fois super jolie visuellement et très ingénieuse

C’est encore plus impressionnant lorsqu’on se promène dans un donjon ou dans n’importe quel environnement. Effectivement, les développeurs ont créé un effet qui nous donne l’impression que le décor est parfois presque fait en papier. On peut passer derrière certains obstacles comme si celle-ci était seulement faite sur deux axes alors que notre personnage peut se promener sur trois axes. C’est en jouant avec les perspectives et en cachant certaines ouvertures de l’œil du joueur qu’ils ont placées pleins de secrets dans chaque tableau. Bref, c’est une approche à la fois super jolie visuellement et très ingénieuse.

<noscript><img decoding=async class=size medium wp image 83685 src=httpswwwgeeksandcomcomwp contentuploads2018072018071220275700 93C1C73A3BAF9123A15B9B24886B634B 1000x563jpg alt= width=1000 height=563 ><noscript> Dans Octopath Traveler plusieurs personnages sont hantés par leur passé

Une trame sonore signée Yasunori Nishiki

Finalement, une des premières choses qui m’a frappé en me lançant dans Octopath Traveler dès la démo, c’était la musique. Or, je n’étais pas du tout familier avec le travail de Yasunori Nishiki avant ce titre. Pourtant, il a réussi à créer des mélodies qui restaient gravées dans ma tête jour après jour. D’ailleurs, si vous avez pris l’édition de collection, la trame sonore est disponible et je l’écoute régulièrement.

Selon moi, ce qui fait son charme, c’est surtout les instruments employés. J’ai joué du piano pendant 15 ans et j’ai toujours apprécié le son de cet instrument dans les trames sonores. Or, le piano est utilisé énormément dans celle de Octopath Traveler. À mon avis, elle est même à la hauteur des meilleurs JRPG de l’ère moderne.

Une exclusivité qui vaut le détour

Si Xenoblade Chronicles 2 ne vous avait pas convaincu que la Nintendo Switch était une destination de choix pour les fans de RPG, celui-ci devrait vous en persuader. En plus d’être exclusif à la console, il s’agit d’un super clin d’œil aux amateurs du genre de longue date. D’abord, les huit histoires racontées sont captivantes. Puis, la jouabilité est solide et nous force à développer des stratégies bien élaborées en plus d’offrir un bon niveau de difficulté. Enfin, la durée de vie est immense, les graphiques sont superbes et la musique est excellente. Bref, Octopath Traveler est un autre argument solide pour attirer des gens vers la console de Nintendo. J’ai adoré mon expérience et j’espère que d’autres projets du genre nous attendent.

Test de Octopath Traveler sur Nintendo Switch : l’art de manier les pixels
"Avec huit histoires captivantes, un look rétro unique et une jouabilité très originale, Octopath Traveler a tout ce qu'il faut pour plaire. On aurait aimé que le scénario soit un peu plus interconnecté, mais le reste du jeu est tellement bon qu'on a de la difficulté à lui reprocher cet aspect. Bref, il s'agit d'un autre argument de taille pour la Nintendo Switch qui devrait convaincre les plus grands fans du genre de faire le saut sur celle-ci."
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Anthony Gravel
Anthony est notre rédacteur chef et il écrit des tests depuis une dizaine d'années. Il a d'abord commencé avec le podcast de l'Épée Légendaire avant de rejoindre Geeks & Com' quelques années plus tard. On peut dire qu'il aime presque tous les styles, mais il a quand même un petit faible supplémentaire pour les jeux narratifs et les JRPG !