Test de Pokémon Let’s Go Evoli : une évolution en haute définition

Les fans de Pokémon attendaient depuis longtemps l’arrivée d’un nouvel opus sur console de salon (hybride). Après plus de 20 ans à nous faire capturer des créatures sur un petit écran, Game Freak nous fait enfin découvrir sa franchise en HD. Pour l’occasion, les développeurs nous proposent une version modernisée de Pokémon Jaune intitulé Pokémon Let’s Go Evoli et Pikachu. Mettant en vedettes deux des Pokémons les plus populaires de la franchise, cette nouvelle itération apporte plusieurs changements dont plusieurs sont inspirés du succès de Pokémon Go. Mais est-ce finalement l’opus trop simplifier que les amateurs de longue date craignaient ?

Fiche Technique

  • Date de sortie : 16 novembre 2018
  • Style : Jeu de rôle RPG
  • Classement ESRB/PEGI : E / PEGI 7
  • Développeur : Game Freak
  • Éditeur : Nintendo, The Pokémon Company
  • Langue d’exploitation : Offert en français
  • Exclusivité Nintendo Switch
  • Testé principalement en mode tablette sans Pokéball
  • Prix lors du test : 79,99 $ / 59,99 € ou 129,99 $ / 99,99 € avec la Pokéball Plus
  • Site officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

Un retour à Kanto

Pour plusieurs, la première génération demeure aujourd’hui la meilleure pour ne pas carrément dire la seule qui les intéressent. Les plus puristes de la franchise seront donc heureux de faire un retour à Kanto. D’ailleurs, se lancer dans Pokémon Let’s Go Evoli ou Pikachu ne devrait pas dépayser personne. Les 150 premiers Pokémons sont présents dont, malheureusement, plusieurs qui sont exclusifs à la version choisie. Un 151e, Mew, vient en bonus avec la PokéBall Go Plus. La seule importante différence à ce niveau, c’est que dans presque chaque Pokémon Center il y a un personnage qui nous propose d’échanger notre version Kanto d’un Pokémon pour sa forme Alola. C’est un petit clin d’œil plutôt cool qui démontre que Nintendo n’a pas effacé tout ce qui est arrivé depuis les premiers opus.

se lancer dans Pokémon Let’s Go Evoli ou Pikachu ne devrait pas dépayser personne

Puis, la carte de Kanto est pratiquement la même qu’avec le jeu original incluant les grottes situées aux mêmes endroits. Il en est de même pour les arènes et leurs leaders. En fait, j’ai eu l’impression que tous les personnages étaient placés au même endroit et possédaient les mêmes Pokémons. Si c’est le cas, je tire mon chapeau aux développeurs. C’est, selon moi, la vraie manière de faire un remake.

Malheureusement, nous n’avons pas eu la chance de faire notre test avec la PokéBall Go Plus. La bonne nouvelle, c’est que la prise en main et assez facile autant avec la Joy-Con qu’en mode tablette. Il faut juste s’assurer d’avoir assez d’espace surtout si on joue avec le gyroscope. On vous recommande tout de même de mettre les dollars supplémentaires pour avoir l’expérience complète avec la PokéBall, car elle nous avait bien plu durant l’événement Nintendo des fêtes.

Un compagnon pour la vie

Ensuite, tout comme avec Pokémon Jaune, Evoli ou Pikachu sont constamment à nos côtés. À l’instar de Pikachu dans la série télévisée, votre Pokémon compagnon ne veut pas vivre dans sa PokéBall et il ne veut rien savoir des pierres d’évolution. Il fera partie de votre équipe de Pokémons en tout temps.

Heureusement, il peut apprendre une panoplie d’attaques très diversifiées qui sont exclusives au titre. Assez tôt dans le jeu, un personnage nous permet d’apprendre trois puissantes habilités de différents types et de puissance 90. J’ai d’ailleurs réussi à traverser le jeu avec ces attaques de feu, d’eau et d’électricité. C’est ce qui permet à notre Pokémon de type normal d’avoir un des meilleurs arsenaux de tout le jeu. Or, si celles-ci ne vous plaisent pas, d’autres attaques correspondant aux autres types d’éléments sont disponibles plus loin. J’ai cru que je m’ennuierais en utilisant Evoli sans arrêt, mais ce ne fut finalement jamais le cas.

Un Evoli heureux sera beaucoup plus efficace en combat

L’autre aspect qui est très important, c’est de prendre soin de notre petit compagnon. En effet, le concept de donnée de l’attention à notre Pokémon n’est pas nouveau, mais c’est la première fois qu’il est autant mis de l’avant. Comme votre animal de compagnie, votre compagnon a besoin de quelques caresses et des gâteries de temps à autre. Pour ce faire, on nous place en perspective à la première personne avec Evoli qui nous fait les beaux yeux. Disons que ça devient difficile de ne pas craquer et c’est tout à notre avantage de bien nous en occuper. Un Evoli heureux sera plus beaucoup efficace en combat alors qu’il pourra éviter des attaques et même se débarrasser de conditions défavorables comme du poison par lui-même. Cela peut faire une différence immense dans certains combats.

De Go à Let’s Go

Cependant, les développeurs ont décidé d’y aller d’une décision plutôt controversée depuis son annonce. En effet, Pokémon Let’s Go Evoli a décidé d’emprunter la mécanique principale de Pokémon Go pour attraper des Pokémons. Pour cet opus, on n’a donc pas besoin de combattre les Pokémons qu’on veut attraper. Il suffit de lancer notre Pokéball en plein centre du cercle qui entoure la créature pour la capturer. Le même principe que pour le jeu mobile existe. C’est-à-dire qu’on peut maximiser notre pointage en réussissant à atteindre la cible lorsque le cercle est le plus petit possible. Le multiplicateur de point va ensuite être converti en points d’expérience qui seront redistribués entre les Pokémons de notre équipe.

Il y a amplement de combattants à affronter pour compenser la capture qui a été simplifié

Bien sûr, si le défi est facile au début, tout devient un peu plus complexe en progressant dans l’aventure. Certains Pokémons se déplacent plutôt rapidement et d’autres auront besoin de quelques baies pour rendre leur cercle moins rouge. Cependant, il n’y a rien d’insurmontable et même les légendaires peuvent être capturés avec quelques lancées de Ultra Ball. D’ailleurs, parlant de légendaires, les choses ont été très simplifiées dans leur cas. D’abord, on doit les combattre pour amener leurs points de vie à zéro. Puis, la deuxième phase s’enclenche où on a tout le temps voulu pour les capturer. Il suffit d’avoir suffisamment de Ultra Ball et d’avoir une bonne visée. On est loin du temps où je devais fermer et rallumer mon Game Boy 35 fois pour attraper mon Zapdos.

C’est peut-être quelque chose qui va décevoir quelques amateurs puristes, mais ce n’est pas quelque chose qui m’a dérangé. Il y a amplement de combattants à affronter pour compenser cet aspect qui a été simplifié.

Des combos payants

Malgré tout, Pokémon Let’s Go Evoli est l’opus de la série avec lequel j’ai attrapé le plus de Pokémon avant de terminer le jeu une première fois. Après avoir battu le grand champion et terminé l’histoire, j’avais déjà vu plus de 130 Pokémons et capturé environ 95. Tout ça, c’est sans compter les nombreux doubles que j’avais accumulé. Il est rare que je prenne autant le temps d’explorer pour capturer mes Pokémons préférés avant de me rendre au bout. C’est non seulement dû à la première génération qui m’attire plus, mais aussi grâce à cette nouvelle manière d’attraper que j’ai trouvé amusante.

Les développeurs ont réussi à joindre l’utile à l’agréable avec l’aspect grinding

Or, il devient beaucoup moins frustrant de faire ce mini-jeu plutôt que de toujours courir le risque d’éliminer le Pokémon. Qui plus est, les fans plus « hardcores » comme moi vont grandement s’amuser avec une autre nouveauté. En effet, plus on capture un même Pokémon de manière consécutive, plus on risque de voir apparaître la version « Shiny » de celui-ci. Il faut user de patience, mais c’est tellement satisfaisant lorsqu’on le voit finalement apparaître. J’ai dû passer plus d’une heure pour mon premier et je ne le regrette pas du tout.

En plus, ça m’a permis d’accumuler une tonne de bonbons très utiles. Ceux-ci peuvent être utilisés pour améliorer les attributs de nos Pokémons de façon permanente. C’est une bonne manière de se donner un petit coup de main supplémentaire pour passer à travers le jeu sans anicroche. C’est tant mieux parce que sans toute l’expérience que j’ai accumulée de cette manière, j’aurais probablement eu plus de difficulté à compléter le jeu. Les développeurs ont réussi à joindre l’utile à l’agréable avec l’aspect « grinding ».

Une première en HD

Du côté de la présensation visuelle, ceux qui ont joué aux derniers opus ne verront peut-être pas grand changement. Évidemment, le fait d’avoir l’aventure sur grand écran en haute définition nous donne l’impression de faire un bond visuel important. Pour la première fois, j’avais un sentiment de grandeur surtout en explorant les cavernes ou des espaces plus ouverts.

Ça fait 20 ans que j’espérais en arriver là et c’est grandement satisfaisant.

C’était donc l’occasion rêvée pour se débarrasser des rencontres aléatoires et avoir un monde plus vivant où les Pokémons se promènent librement. Au-delà de la résolution HD, c’est ce changement qui nous fait croire en un changement de génération. C’est aussi beaucoup grâce à cette nouveauté que j’étais autant encouragé à capturer des Pokémons. Ça fait 20 ans que j’espérais en arriver là et c’est grandement satisfaisant.

De plus, en plus de notre compagnon, on peut avoir un autre Pokémon en dehors de sa PokéBall pour nous accompagner. C’est amusant de se promener à dos de Dracofeu ou d’avoir un Carapuce qui nous suit partout. D’ailleurs, Game Freak de ne pas avoir ramené les HMs.

Un peu de personnalisation

Finalement, ceux qui aiment personnaliser leur personnage seront bien servis. En prenant le temps de parler à toute la population de Kanto, on risque de mettre la main sur des habits pour notre personnage principal. On peut donc changer la plupart de ses pièces de vêtements en suivant un thème. Par exemple, on peut voir mon dresseur habiller en l’honneur de son compagnon.

Il en est de même pour notre compagnon qui, en plus de différents chandails et chapeaux, peut aussi avoir des accessoires comme une boucle et des lunettes. C’est bien amusant et ça rend le jeu moins monotone.

En attendant la prochaine génération

Pour conclure, je dirais que Pokémon Let’s Go Evoli/Pikachu sont des remaster sous la forme la plus pure. Non seulement l’œuvre originale (Pokémon Jaune) a grandement été respectée, mais on a aussi apporté quelques changements pour rendre ce retour plus intéressant. La nouvelle manière de capturer les Pokémons va peut-être déranger les puristes, mais je vois ça d’un œil positif pour une série qui a besoin de se renouveler.

Évidemment, le jeu est plus beau que jamais, mais ce n’est pas la grande révolution graphique attendue. Lorsqu’on voit l’autre projet de Game Freak « Towns », on espère que le visuel ressemblera plus à celui-ci pour le prochain opus. Néanmoins, le fait de voir enfin les Pokémons se promener dans la nature est un changement qu’on attendait depuis toujours. Enfin, j’aurais aimé avoir un contenu de fin de partie plus diversifiée, mais les joueurs s’amuseront avec autres choses comme la capture de « Shiny ». Dans l’ensemble, les fans de Pokémon de la première heure ne doivent pas s’inquiéter, car cette nouvelle mouture est aussi complète que les autres. Nintendo nous prouve encore qu’ils sont maîtres du remaster.

Test de Pokémon Let’s Go Evoli : une évolution en haute définition
"Pokémon Let's Go Evoli / Pikachu est un excellent remake de Pokémon Jaune qui a su respecter l’œuvre tout en amenant des nouveautés intéressantes. Outre, une présentation HD plus jolie sur grand écran, cette nouvelle mouture a osé en allant piger chez Pokémon Go pour la capture des Pokémons. Les puristes crieront peut-être au meurtre, mais pour ma part je n’ai jamais eu autant de plaisir à tous les attraper. Pokémon Let’s Go est définitivement un jeu complet digne des autres opus de la série."
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