Ghostwire: Tokyo

Test de Ghostwire Tokyo : du Kuji-Kiri pour sauver Tokyo

On peut dire que toute l’industrie est tombée sous le charme de l’enthousiasme d’Ikumi Nakamura lors de l’annonce de Ghostwire: Tokyo à l’E3 2019. 3 ans se sont écoulés depuis et les choses ont bien changé si bien que la directrice créative a quitté le navire. Or, le jeu a continué à faire son bout de chemin sous la supervision d’un studio qui nous avait quand même donné deux solides titres d’horreur : The Evil Within 1 et 2. Supervisé par Shinji Mikami (Resident Evil, DMC et Dino Crisis), on s’attendait à une autre expérience unique en son genre. Ainsi, je dirais que ça représente bien mon sentiment vis-à-vis Ghostwire: Tokyo alors regardons le tout dans mon test.

Fiche Technique de Ghostwire Tokyo

  • Date de sortie : 25 mars 2022
  • Style : Action-Aventure
  • Classement ESRB/PEGI : T / 12
  • Développeur : Tango Gameworks
  • Éditeur : Bethesda Softworks
  • Langue d’exploitation : voix japonaises et sous-titres en français
  • Disponible sur PS5 et PC
  • Testé sur PS5
  • Prix lors du test : 79,99$ CAD / 69,99€
  • Site Officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

Quand le paranormal prend contrôle de Tokyo

Lorsque Akito reprend ses esprits au beau milieu de Tokyo, il réalise qu’elle est envahie par des forces surnaturelles. Presque toute la population a été éclipsée et le grand maître de cette invasion est aussi puissant que terrifiant. C’est d’ailleurs lui qui kidnappe Mari, la sœur d’Akito et ce qui le pousse notre personnage à sa poursuite. Ainsi, notre protagoniste n’a pas d’autre choix que de faire alliance avec une puissance entité du nom de KK. Celui-ci peut prendre contrôle de notre corps pour combattre les forces ennemies. Mais, que se passe-t-il à Tokyo et que veut ce puissant personnage au visage masqué ?

Au niveau narratif, Ghostwire: Tokyo a ses forces et ses faiblesses. Notre duo de protagonistes se complète bien. En effet, KK a un excellent esprit analytique en plus démontré des connaissances des phénomènes paranormaux qui hantent la ville. De son côté, Akito est le penchant plus émotif des deux et sert de bon porte-parole pour le joueur. Leurs conversations sont au centre de l’aventure et elles sont crédibles ce qui nous permet de mieux plonger dans l’histoire. Donc, le fait d’être au centre du développement de leur relation sert très bien le jeu. D’ailleurs, j’adore qu’il n’y ait pas de doublage parce que le but est vraiment de nous plonger dans la culture japonaise.

Malheureusement, l’intrigue n’arrive pas tout à fait à point alors que c’est un peu mal livré. Certains mystères nous laissent sur notre appétit une fois résolu et le potentiel de l’antagoniste principal n’est pas assez exploité selon moi. Bref, le jeu a quelques taches au point de vue scénaristique qui sont difficiles à ignorer.

Ghostwire: Tokyo

Une nouvelle recette de combats

Ensuite, l’équipe de Tango Gameworks a fait aller son esprit créatif pour les combats. Premièrement, Ghostwire: Tokyo nous place dans une perspective à la première personne ce qui déjà à la base fait différent de The Evil Within. Mais, c’est surtout nécessaire parce que les attaques d’Akito passent par des mouvements des mains inspirés du Kuji-Kiri. Pour mieux le décrire, c’est un peu comme du Karate ou le genre de truc qu’on voit dans Naruto surtout avec les attaques élémentaires. À ce niveau et avec la vue en première personne, j’avais un peu l’impression de retrouver BioShock.

Or, c’est surtout au niveau des combats que le jeu tombe dans le côté horreur auquel le studio nous a habitués. Les entités contre lesquels on se bat sont assez épeurantes et très punitives si on les laisse trop s’approcher. Alors, quand il y a un esprit qui réussit à nous mettre le grappin dessus, difficile de ne pas être terrifié. Surtout qu’il y a quelques créatures beaucoup plus fortes et plus résistantes que les autres. Heureusement, on a un arsenal assez développé qui nous permet de garder le contrôle. Franchement, le jeu n’est pas effrayant comme un Resident Evil Village par exemple, mais j’ai quand même fait quelques sauts et ressentis du stress à plusieurs moments.

Ghostwire: Tokyo DualSense

Un monde pas si ouvert

Être propulsé au milieu de Shibuya, m’a immédiatement fait penser à la série Yakuza d’autant que nous sommes dans un monde ouvert. Les monuments principaux de Tokyo sont bien mis en évidence et font rayonner la ville, malgré la noirceur qui la couvre. En fait, je parle de monde ouvert, mais il est étonnamment linéaire. D’une part, la majorité de la région est couverte d’un brouillard mortel qui nous empêche de l’explorer librement. En fait, il faut purifier les énormes portails Torii de la culture Shinto pour effacer le brouillard qui l’entoure. Malheureusement, plusieurs d’entre eux sont directement liés à la trame principale, alors on se retrouve coincé.

Néanmoins, il y a beaucoup d’objectifs secondaires à faire en commençant par les quêtes secondaires. Elles racontent souvent une petite histoire où un esprit vous demande de l’aide. Elles ne sont pas très longues et nous permettent de gagner de l’expérience pour améliorer notre personnage. La ville est aussi remplie d’esprits qu’il faut délivrer avant que les forces du mal ne les capturent. Sinon, il y a plusieurs autres éléments à trouver sur la carte comme des statues Jizo et des esprits Tanuki.

Tous ces éléments nous permettent de développer l’arbre de talent de notre héros, mais celui-ci est plutôt mince. En ce sens, Ghostwire: Tokyo n’a pas le niveau de complexité habituel auquel Bethesda nous a habitué ce qui est dommage. J’aurais aimé pouvoir choisir plus de spécialités afin de choisir mon style de combat.

L’Unreal Engine 4 se fait un peu vieux

Visuellement, le dernier titre de Tango Gameworks n’est pas très impressionnant. Le rendu des personnages ressemble plus à un jeu de début de génération de la PS4 si bien que je me demande bien pourquoi le jeu n’est pas paru sur l’ancienne génération. Par contre, le jeu compense avec une atmosphère sombre qui nous plonge facilement dans l’aventure. J’ai particulièrement aimé la pluie qui, lorsqu’on la regarde de plus près, nous donne l’impression qu’il s’agit d’une traînée de petits esprits qui tombe sur la ville.

De plus, j’en ai parlé auparavant, mais l’équipe artistique a fait du bon boulot pour reproduire Toko et ses arrondissements. On y retrouve les rues très étroites et les petits appartements très condensés dans la ville. Sans oublier la culture shintoïste qui prend bien sa place et me rappelle mon voyage au Japon. D’autre part, le jeu s’est quand même avéré très stable et les chargements étaient pratiquement inexistants.

C’est juste dommage que Ghostwire: Tokyo n’est pas tout à fait bien optimisé avec ses paramètres par défaut. D’abord, le Motion Blur est vraiment dérangeant et me donnait mal à la tête alors j’ai vite fait de le couper. Sinon, la sensibilité de la caméra n’était pas non plus bien adaptée à la base alors j’ai dû la modifier quelque peu. Bref, c’était beaucoup trop lent à mon goût et ça m’a donné une mauvaise première impression. Heureusement, c’est facilement ajustable.

La meilleure utilisation de la DualSense

Puis, je veux absolument souligner le boulot qu’ont fait Bethesda et Tango Gameworks avec la DualSense. Arcane avait déjà fait du bon boulot pour Deathloop, mais voilà que son studio frère en repousse encore les limites. Que ce soit lorsqu’on charge nos pouvoirs ou lorsqu’on réussit à agripper le cœur d’un des esprits maléfiques que l’on combat, on ressent vraiment bien les vibrations de la manette. Les gâchettes offrent beaucoup de résistance ce qui rend tous ces éléments d’autant plus satisfaisants. Ça m’a permis de trouver les combats plus amusants et dynamiques.

Verdict sur Ghostwire: Tokyo

En conclusion, Ghostwire: Tokyo est un bon jeu, mais qui va percer difficilement considérant la qualité des jeux qui sont parus depuis le début de l’année. Il a certes un certain charme dans sa trame narrative et ses combats assez originaux, mais quelques idées qui n’aboutissent pas et une redondance des mécaniques l’empêchent de passer de bon à excellent.

Ghostwire: Tokyo
Test de Ghostwire Tokyo : du Kuji-Kiri pour sauver Tokyo
Le style de combat original
La complicité entre Akito et KK
L'atmosphère et le décor de Tokyo
L'utilisation de la DualSense
Beaucoup d'objectifs secondaires amusants
Le rendu des personnages
Des éléments du scénario qui se livrent moins bien
Des limitations malgré le monde ouvert
Un arbre de talents pas assez développé
8
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