Critique de la série Andor Saison 2 sur Disney+

Tony Gilroy ferme la boucle avec la 2e saison de la série Andor, qui nous mènera directement aux événements de Rogue One. Tout comme le film qu’elle précède, la première saison a été grandement appréciée par les fans et les critiques comme moi — portée par une écriture mature, une tension politique bien dosée et une réalisation maîtrisée. Inévitablement, cela élevait mes attentes pour cette suite. Allait-elle réussir à maintenir ce niveau d’excellence tout en nous guidant vers l’inéluctable destin de Cassian ? Ayant eu la chance de voir les 12 épisodes de la saison, voici mes impressions, sans divulgâcheurs.

Fiche Technique d’Andor Saison 2

Date de début : 22 avril 2025
Création : Tony Gilroy
Scénaristes : Tony Gilroy, Beau Willimon, Dan Gilroy et Tom Bissell
Acteurs principaux : Diego Luna, Genevieve O’Reilly, Stellan Skarsgård, Adria Arjona, Denise Gough, Kyle Soller, Faye Marsay, Ben Mendelsohn et Forest Whitaker

Producteurs exécutifs : Kathleen Kennedy, Sanne Wohlenberg, Tony Gilroy, Diego Luna, Luke Hull et John Gilroy
Genre : Science-Fiction, Drame politique, Thriller
Nombre d’épisodes : 12 épisodes
Plateforme de diffusion : Disney+

Une série découpée en quatre

J’avais été fortement impressionné par la qualité de l’écriture dans la première moitié de la série. Pour cette seconde partie, Tony Gilroy adopte une approche complètement différente — et pourtant, elle fonctionne tout aussi bien. Andor Saison 2 est divisée en quatre blocs de trois épisodes, chacun se déroulant à un an d’intervalle, à partir de 4 BBY. On explore ainsi des moments clés qui viennent enrichir la tension déjà palpable de la série, tout en construisant un crescendo dramatique vers la finale. Le rythme s’en trouve changé, mais cela sert remarquablement bien le récit.

Encore une fois, les scénaristes réussissent à façonner des personnages dans lesquels on s’investit profondément, autant du côté des rebelles que de l’Empire. Le format de la série est particulièrement efficace ici, car il permet de passer du temps avec chaque personnage, y compris dans des moments plus intimes et vulnérables. Le traitement humain des figures des deux camps est brillamment exploité et raconté. Cela donne encore plus de poids aux événements qui suivent, et souligne toute la pertinence de la série, même si l’on connaît déjà sa conclusion.

Le seul petit élément du récit qui pourrait en rebuter certains, c’est qu’il exige une attention soutenue. Pour moi, ce n’est pas un défaut — au contraire, cela enrichit brillamment la profondeur de l’univers Star Wars. Mais je sais pertinemment que certains risquent de regarder la série en étant un peu distraits. Or, c’est exactement le genre de série où chaque dialogue et chaque scène comptent. Si on ne suit pas attentivement, on peut facilement passer à côté d’éléments clés du scénario. Avec une intrigue aussi dense, on peut vite perdre le fil. Heureusement, l’action est suffisamment soutenue pour garder l’attention des plus avides amateurs de l’univers.

Plus près que jamais de l’action

L’un des aspects que j’ai particulièrement adorés dans la saison 2 d’Andor, c’est la manière dont elle explore en profondeur les coulisses de la guerre entre les rebelles et l’Empire. J’ai vraiment eu l’impression que, pour la première fois, on assistait d’aussi près aux manigances internes de l’Empire. En parallèle, suivre Cassian, Luthen, Mon Mothma et les autres figures de la rébellion nous permet de rester au cœur de l’action. Là où la première saison montrait les balbutiements de cette insurrection, cette suite nous révèle comment elle prend de l’ampleur jusqu’à atteindre son paroxysme.

C’est passionnant, car on comprend encore mieux les enjeux de chaque camp et l’impact concret sur les êtres humains pris entre deux feux. Personnellement, j’adore la politique, et voir le fascisme à son apogée confronté à une rébellion encore en construction, c’était savoureux. La série regorge de dilemmes moraux qui m’ont poussé à me projeter dans la peau des personnages pour imaginer quelles décisions j’aurais prises à leur place — preuve à quel point j’étais investi dans l’histoire.

Pour les amateurs de l’univers Star Wars, il y a également un soin particulier porté à l’aspect culturel. Qu’il s’agisse de cérémonies, de reliques ou encore des costumes, j’ai adoré l’attention méticuleuse des créateurs aux moindres détails. C’est surtout Mon Mothma qui m’a marqué avec ses tenues magnifiques, qui contribuent non seulement à l’immersion, mais soulignent aussi la qualité exceptionnelle du travail de l’équipe des costumes.

Enfin, je n’ai pas noté une seule faiblesse du côté des effets spéciaux. Tony Gilroy avait déjà prouvé son savoir-faire avec des scènes impressionnantes dans la première saison, et cette deuxième saison est tout aussi spectaculaire. Chaque décor, intérieur comme extérieur, est grandiose et soigné, au point qu’on a parfois l’impression que le décor lui-même raconte une partie de l’histoire.

Des performances de haut calibre

Ensuite, c’est assez rare qu’une série ne compte pas au moins deux ou trois personnages dont la performance me semble inégale… mais ici, je n’en ai trouvé aucun. Diego Luna est une fois de plus excellent, livrant une performance tout en subtilité qui nous permet de saisir pleinement l’évolution de son personnage. Sa relation avec Bix est l’un des fils conducteurs les plus touchants de la saison, générant une forte charge émotive. On perçoit tout le chemin parcouru par Cassian à travers la posture, les regards et les silences de Luna.

Genevieve O’Reilly (Mon Mothma) et Stellan Skarsgård (Luthen) sont toujours aussi remarquables dans leur jeu d’influence en coulisses. Leur double jeu est mis à rude épreuve, et les deux comédiens réussissent à faire monter la tension autour de leurs personnages avec beaucoup de finesse. Il y a une scène marquante où Mothma se retrouve plus près de l’action qu’elle ne l’aurait voulu — sa réaction est d’une justesse remarquable. C’est franchement impressionnant.

Enfin, deux de mes personnages préférés de la première saison occupent encore un rôle central ici : Denise Gough (Dedra Meero) et Kyle Soller (Syril Karn) sont tout simplement parfaits. Tous deux traversent des moments de grande intensité émotionnelle, et les acteurs nous le font ressentir avec brio. Leurs scènes communes sont particulièrement savoureuses et amplifient avec force les facettes complexes de chacun. Le côté humain des personnages est plus mis en évidence que jamais et ça sert bien l’histoire.

Je vous propose d’ailleurs mon entrevue avec les deux par ici.

Verdict sur Andor Saison 2

En somme, cette deuxième saison d’Andor réussit le pari audacieux de poursuivre une narration exigeante tout en étoffant brillamment les enjeux humains, politiques et culturels de la saga. Portée par une distribution sans faille, une écriture maîtrisée et une mise en scène d’une rare richesse, la série confirme sa position comme l’un des projets les plus aboutis de l’univers Star Wars. Même en connaissant la destination, le voyage proposé par Tony Gilroy reste passionnant de bout en bout — et c’est ce qui rend Andor aussi essentiel qu’inoubliable.

Critique de la série Andor Saison 2 sur Disney+
La réalisation
9
L'histoire
10
Les effets spéciaux
8.5
Le jeu des acteurs
9
Le plaisir durant le visionnement
10
9.3