Ne nous leurrons pas : une quantité phénoménale de jeux sort chaque jour, et bon nombre d’entre eux sombrent rapidement dans l’oubli. L’un des meilleurs moyens de faire connaître son titre, c’est encore de proposer une démo. C’est d’ailleurs ainsi que j’ai découvert The First Berserker: Khazan.
Issu de l’univers de Dungeon & Fighter, une licence particulièrement populaire en Asie, le jeu se concentre sur un personnage bien précis. Son principal attrait repose sur un élément désormais bien connu des joueurs : son genre. Si je vous dis « Soulslike », il est presque impossible que cela ne vous dise rien. Et je vous le confirme : The First Berserker: Khazan s’inscrit bel et bien dans cette catégorie.
Mais alors, s’agit-il d’un titre de plus voué à l’oubli, ou d’une véritable surprise en devenir ? C’est ce que nous allons découvrir !
Fiche Technique de The First Berserker: Khazan
Date de sortie : 27 mars 2025
Style : Aventure, Jeu de rôle, Soulslike
Classement ESRB / PEGI : M / PEGI 18
Développeur : Neople
Éditeur : Nexon
Langue d’exploitation : disponible uniquement en anglais, sous-titré français
Disponible sur : PC, PS5 et Xbox Series X/S
Testé sur : PS5
Prix lors du test : 89,99 $ / 69,99 €
Site officiel
Version envoyée par l’éditeur
La vengeance viendra, même après la mort
Mais qui est Khazan ? Général de l’armée de l’Empire de Pell Los, il était sans doute l’homme le plus fort du royaume. Pourtant, il fut trahi par le roi ainsi que par ses principaux conseillers. Condamné à mort, il ne lui restait plus qu’à rejoindre les autres grands guerriers dans l’éternel repos. Mais c’était sans compter sur un esprit maléfique, voyant en son corps l’arme ultime pour accomplir ses sombres desseins.
Désireux d’en prendre le contrôle, le démon ne s’attendait toutefois pas à faire face à la volonté inébranlable de Khazan, animé par un puissant désir de vivre… et de se venger. Les deux esprits, celui du démon et celui de Khazan, cohabiteront dans un même corps. Ensemble, ils deviendront non seulement un combattant hors pair, mais uniront aussi leurs forces pour atteindre leurs objectifs respectifs. Bref, The First Berserker: Khazan est une histoire de vengeance et de violence.
Au-delà de ce résumé, l’histoire n’est clairement pas ce qui retient principalement notre attention. Oui, on croise plusieurs personnages au fil de nos périples, mais leurs situations nous laissent totalement indifférents. On survole les dialogues à toute vitesse, sans vraiment s’y attarder. C’est dommage que, dans un genre comme celui-ci, le scénario soit si souvent relégué au second plan.
En réalité, ces dernières années, seul Lies of P proposait une histoire un tant soit peu compréhensible — et encore, c’était surtout parce qu’elle s’inspirait de Pinocchio.
Dépasser les maîtres dans l’art
Vous pensiez vraiment qu’un texte contenant le mot Soulslike ne ferait pas référence à FromSoftware ? Évidemment, les comparaisons s’imposent très rapidement dès qu’on met les mains sur Khazan. Et pour être tout à fait honnête, bien que l’inspiration tirée du travail de ce studio soit évidente, le jeu va puiser dans bien d’autres influences.
À tout seigneur tout honneur, commençons par FromSoft. Mais là où l’on pourrait croire que la source d’inspiration vient de Dark Souls ou Elden Ring, ce n’est pas exactement le cas. Khazan se rapproche plutôt de Sekiro: Shadows Die Twice, notamment grâce à un élément central : le parry. Ce fameux mouvement qui exige de bloquer une attaque adverse avec une précision chirurgicale ? C’est exactement ce que Khazan va vous demander… en permanence. On reviendra plus en détail sur les mécaniques un peu plus tard.
Autre influence notable : Nioh 1 et 2. Le système de loot est massif, on a constamment l’impression de récupérer une nouvelle arme ou pièce d’équipement. Les combats, quant à eux, sont un peu moins frénétiques, rappelant Lies of P, dont on a parlé plus tôt.
Bref, The First Berserker: Khazan emprunte à plusieurs titres, et ce n’est pas une mauvaise chose en soi — tant qu’il en retient les aspects les plus solides.
Mettre l’emphase sur ce qui est important
Dans le genre qui nous intéresse, il y a, selon moi, des aspects que l’on ne peut tout simplement pas négliger si l’on souhaite que son jeu soit un succès. En fait, j’en identifie trois principaux. Voyons si The First Berserker: Khazan coche toutes les cases.
Les contrôles
Le premier, et sans doute le plus crucial : les contrôles. Ils doivent être impeccables, précis, et répondre au moindre geste du joueur. Il n’y a rien de plus frustrant que d’avoir l’impression d’avoir attaqué au bon moment, bloqué juste à temps ou esquivé un sort… et que le jeu n’en tienne pas compte.
Heureusement, sur ce point, Khazan fait les choses comme il faut. Les commandes répondent avec une grande précision. Lorsqu’on déclenche une action, la réaction est instantanée. Pas besoin de s’inquiéter face à un boss qui enchaîne les attaques : on a tous les outils en main pour réagir correctement.
Les boss
Parlons maintenant du deuxième point essentiel : les boss mémorables. Rien de plus décevant que d’avancer dans un Soulslike, de sentir qu’un ennemi redoutable nous attend… et que le combat tombe à plat une fois sur le champ de bataille. Ce qu’il nous faut, ce sont des affrontements épiques, marquants, de ceux qui nous procurent une joie immense une fois la bête terrassée.
Et Khazan livre exactement ça.
On ne va pas se mentir : le jeu est loin d’être facile. Même s’il propose un mode Normal et un mode Facile, il ne s’agit en aucun cas d’une promenade de santé. Mais rien d’insurmontable pour les joueurs déterminés. Une fois qu’on comprend ce que le jeu attend de nous et qu’on s’adapte à son rythme, les combats deviennent bien plus accessibles — sans pour autant perdre leur intensité.
La diversité
Enfin, le troisième aspect clé : la diversité. Un bon Soulslike doit nous donner le sentiment qu’on progresse, qu’on peut aborder les défis de différentes manières.
Dans Khazan, trois types d’armes sont disponibles : l’épée/hache, la grande épée et la lance.
- L’épée combinée à la hache est la plus équilibrée : des attaques rapides, mais avec de bons dégâts.
- La grande épée, comme on peut s’y attendre, mise tout sur la puissance au détriment de la vitesse.
- La lance, elle, fait l’inverse : rapide et fluide, mais avec des dégâts plus modestes.
À vous de choisir le style qui vous convient le mieux. Personnellement, j’ai opté pour la grande épée — une première pour moi dans ce type de jeu — et j’ai pris un plaisir fou à l’utiliser.
Chaque arme dispose aussi de son propre arbre de compétences, ce qui permet d’adapter ses attaques et d’affiner son style selon ses préférences. Une belle touche de personnalisation qui renforce l’impression de contrôle et d’évolution au fil de l’aventure.
Qu’est-ce qui ralenti Khazan alors?
Comme mentionné plus tôt, l’histoire ne tire clairement pas le jeu vers le haut. Et ce qu’on appelle communément le lore — c’est-à-dire l’univers, le contexte, tout ce qui donne une raison d’être au jeu — reste très en surface. On n’est pas face à quelque chose de mystique ou de profondément symbolique, qui pousse le joueur à interpréter les événements ou à creuser les moindres détails. Non, ici, c’est assez mince, et franchement, ça ne donne pas envie de s’y attarder.
Même les éléments liés à notre héros manquent d’intérêt. C’est dire à quel point on passe rapidement à autre chose sur ce plan.
Le level design est correct, sans être exceptionnel. Il y a une certaine diversité dans les environnements, avec les embranchements typiques du genre qui ramènent vers le point de sauvegarde — un classique bien maîtrisé. Mais certains niveaux manquent de profondeur ou de personnalité. Visuellement, on sent l’effort de varier les ambiances, mais dans les faits, on a souvent l’impression de traverser des zones qui se ressemblent.
Cela dit, comme vous pouvez le constater, rien de tout cela n’est catastrophique. Et mine de rien, le fait d’avoir peu d’irritants, c’est une qualité essentielle dans un Soulslike. C’est souvent ce qui fait la différence entre un jeu qu’on apprécie et un autre qu’on abandonne rapidement.
Mission accomplie, donc !
Verdict de The First Berserker: Khazan
The First Berserker: Khazan fait partie des très bons Soulslike des dernières années. Alors que beaucoup de titres du genre sont vite oubliés, rares sont ceux qui parviennent à se hisser au rang de jeux vraiment solides. Grâce à sa généreuse durée de vie (un bon 40 heures), à la précision de ses contrôles, à sa diversité et à ses combats de boss mémorables, on en ressort clairement satisfait. Oui, il y a quelques bémols : un level design correct, mais sans éclat, et une histoire reléguée au second plan. Mais rien de vraiment dramatique. En dehors de ce qu’a pu proposer FromSoftware, Khazan est sans doute ce qu’il y a de mieux avec Lies of P. Et ça, c’est un compliment qu’on ne fait pas à la légère.