Test du Google Chromecast

En juillet dernier, Google a lancé le Chromecast aux États-Unis. Depuis le mois dernier, il est maintenant officiellement disponible au Canada et en France. Le prix dérisoire de cet accessoire en fait un presque incontournable à condition qu’il s’intègre à notre écosystème multimédia.

Lors de son lancement, le Chromecast a fait beaucoup parler à cause de son prix de 35$US et aussi par son fonctionnement distinct des autres solutions multimédia sur le marché.

En voyant le Chromecast, on comprend rapidement qu’il est différent, car il ne pèse que 34 grammes et ressemble plus à une clé de stockage USB qu’à un appareil multimédia. Ce format radicalement différent s’explique par le fonctionnement de cet adaptateur HDMI : le Chromecast n’est pas un appareil en soi, mais un accessoire pour nos ordinateurs, téléphones et tablettes. Il ne fait que recevoir des commandes de divers appareils/applications et afficher sur un grand écran ce qu’on lui demande. Donc, le Chromecast n’a pas besoin d’une grande capacité de stockage en local, tout ce qu’il diffuse est un flux continu en provenance de l’internet ou d’un de nos appareils. Aussi, il n’a pas besoin d’une puissance de calcul énorme, il n’a besoin que d’être capable de décoder des flux vidéos de 1080p, ce que son processeur de marque Marvell peut faire sans difficulté.

Installation du Google Chromecast

L’installation se fait très simplement, on branche le Chromecast dans un port HDMI et on l’alimente à partir d’un port USB (souvent disponible sur les téléviseurs modernes) ou bien d’un bloc d’alimentation fourni avec l’adaptateur.

Pour la configuration, elle se fait aisément avec une application qu’on installe sur à peu près n’importe quel appareil Windows, Mac, Android, iOS ou Chrome(OS). Le Chromecast ne requiert que d’être nommé et de savoir à quel réseau WiFi se connecter, avec si besoin est le mot de passe de dernier. Ensuite il est prêt à être utilisé. Il n’y a absolument rien à configurer, la mise en service d’un Chromecast est un exemple parfait de ce que devraient être nos gadgets d’aujourd’hui: simplicité et transparence à son maximum.

Notez que le support HDMI-CEC est présent, dès que vous demandez à « caster », le Chromecast envoi un signal à votre téléviseur ou votre système  cinéma maison pour qu’il change automatiquement d’entrée, c’est très pratique et on aimerait que cela soit intégré sur plus d’appareils.

Google Chromecast - Ready to Cast - Juillet 2010

Utilisation

Comme indiqué plus tôt, en soi le Chromecast ne fait rien, il n’affiche qu’un statut et une image en arrière-plan. Pour l’utiliser, vous devez soit passer par une application compatible sur iOS, Android, Windows, Mac OS ou bien utiliser le navigateur Chrome. Je vais décrire les 2 méthodes plus en détail.

Depuis peu, Google a officialisé et rendu publics les outils de développement pour le Chromecast, la quantité d’application compatible augmente de façon presque quotidienne sur Android. On ne peut en dire autant sous iOS, dans un sens, c’est normal, car beaucoup de gens ont tendance à croire (à tort) que le Chromecast est associé à Android alors qu’il est agnostique. La façon la plus efficace de trouver des applications compatibles sous Android est d’utiliser l’application Cast Store for Chromecast de GOKO (développeur indépendant).

Pour iOS, une recherche dans le App Store ou bien une visite sur la page Wikipédia du Chromecast pourra vous donner une liste d’applications compatibles.

Une application compatible avec le Chromecast détectera automatiquement la présence des Chromecast qui sont accessibles sur votre réseau. Toutes les applications fonctionnent alors de la même façon, elles affichent une icône de « casting » qui permet de sélectionner où l’on souhaite diffuser le contenu audio, image ou vidéo. En cliquant sur l’icône, une liste s’affiche et on a qu’à sélectionner le Chromecast de destination. Dès lors tout ce qu’on diffusera à partir de cette application se retrouvera sur le grand écran.

Je ne décrirai pas, ici, le fonctionnement particulier de chacune des applications, car, selon les développeurs, il est possible de faire plus ou moins de choses. Par exemple, avec YouTube et Google Play Musique, il est possible de mettre en fil des vidéos et de la musique. Avec Netflix, il est possible de partager et échanger le contrôle d’un appareil à un autre sans couper la diffusion en cours. Par exemple, vous démarrez l’écoute avec votre tablette et vous pouvez ensuite faire pause à partir de votre téléphone.

Google Chromecast - Youtube Epic Television

Google a aussi pensé aux situations où les développeurs n’ont pas encore rendu leurs applications compatibles en ajoutant au navigateur Chrome la possibilité de « caster » un onglet. Donc, vous pouvez diffuser des vidéos ou n’importe quel contenu depuis Chrome, par exemple, vous pouvez afficher une présentation PowerPoint, un fichier PDF ou bien utiliser un Chromecast, un peu à la façon d’un projecteur. Il faut s’entendre que cette solution est moins efficace, car on perd en qualité et on ajoute de la latence puisque le navigateur doit créer un flux vidéo de l’onglet qu’on diffuse en temps réel, c’est aussi pénalisant sur un ordinateur moins performant.

On peut aussi utiliser un Chromecast seulement en mode audio en vous procurant un extracteur audio HDMI, ces modules se trouvent facilement sur eBay ou Amazon pour moins de 40$. C’est une belle façon de donner une deuxième vie à une mini-chaîne désuète ou bien de se créer un système connecté à une fraction du prix.

Principales applications disponibles

Aujourd’hui on compte déjà plus d’une centaine d’applications disponibles et de nouvelles applications s’ajoutent presque quotidiennement. Voici quelques applications pour le Google Chromecast :

  • Musique et baladodiffusion: BeyondPod, Pandora, Pocket Casts, RDIO, Songza et Google Play Musique (si disponible dans votre pays).
  • Vidéos: BBC iPlayer (si disponible dans votre pays), RedBull TV, Vevo et YouTube
  • Films et séries télés: Crakle, HBO Go, Netflix, Google Play Films
  • Diffusion de contenu local: AllCast, Avia, Plex, Chrome (PC, Mac) et Chrome Beta (sous Android)

Limitations et problèmes principaux

Le Chromecast n’est pas parfait. D’abord, la sélection d’applications compatible est encore limitée et si les services que vous utilisez ne profitent pas de la compatibilité du Chromecast, vous pourriez être déçu et ne pas beaucoup utiliser l’accessoire. Aussi, vu les guerres d’écosystèmes, il serait surprenant que Apple ou Microsoft rendent leurs applications compatibles avec le Chromecast à court terme.

Étrangement, Google n’a pas encore ajouté la compatibilité au Chromecast à son application Galerie et Google+, il faut donc, passer par une application tierce pour voir nos photos et vidéos prises sur nos appareils Android.

Et le même problème récurrent des formats vidéos compatibles est ici présent, puisque personne dans l’industrie ne semble s’entendre sur un ou des formats de vidéos universels, on doit s’assurer que les vidéos qu’on souhaite diffuser au travers du Chromecast soient encodés correctement. Google a privilégié le support des formats Open Source, comme pour Android et ChromeOS.

Donc, même si AllCast, Plex et Avia (entre autres) peuvent diffuser du contenu local ou via un serveur DLNA, le Chromecast pourrait refuser de diffuser un flux, ou bien comme j’ai expérimenté moi-même n’afficher que l’image d’un vidéo H.264 si la trame audio n’est pas dans un format compatible (le Chromecast ne supporte pas Dolby Digital entre autres).

L’accessoire ne supporte que le WiFi 802.11 b/g/n à 2.4Ghz, ce qui est à mon avis, le seul vrai défaut matériel du Chromecast. Nous avons de plus en plus d’appareils sans-fil et la bande 2.4GHz est souvent surutilisée. Si on considère acheter un Chromecast, nous devons tenir compte de cette limitation.

Une façon d’aider votre Chromecast, c’est de vous assurer que tous les appareils qui supportent le 5 GHz s’y connectent (si vous avez un réseau double bande) pour laisser le 2.4 GHz libre pour l’accessoire de Google. Et ne pas oublier que si vous avez un téléviseur dans votre cuisine ou près d’un four micro-onde, la diffusion sur le Chromecast pourrait être interrompue pendant que ce dernier fonctionne.

Chromecast by Netflix

Google Chromecast : pour qui et pour faire quoi ?

Si vous avez déjà un Apple TV, l’achat est moins justifié, mais il pourrait rester intéressant si, à la maison, vous avez des appareils de plusieurs écosystèmes. Le Apple TV quoique plus mature, est plus fermé que le Chromecast, il exige des produits Apple pour fonctionner.

Si vous êtes abonné à Netflix, l’achat est presque incontournable, pour un prix dérisoire, vous pourrez diffuser facilement vers votre téléviseur vos films et séries préférées.

Le Chromecast pourrait venir compléter un serveur DLNA existant afin de lui ajouter des possibilités. En revanche, les personnes qui utilisent déjà des ordinateurs de salon pour diffuser leur contenu risquent de ne pas trouver un grand intérêt à l’appareil de Google.

Aussi, à considérer, si vous êtes abonné au service Xbox Gold (60$/an) seulement pour la diffusion de vidéos sur YouTube et Netflix, un Chromecast vous fera économiser de l’argent à moyen terme et vous ouvrira plus de possibilités.

Le Chromecast peut aussi être très intéressant pour des travailleurs et voyageurs. Il peut facilement être transporté dans une valise ou dans nos poches pour des voyages, des visites chez des amis, des rencontres clients: un système multimédia HD ou un projecteur vraiment portable.

Il est difficile de ne pas recommander l’achat d’un Chromecast. D’abord à cause de son prix, l’accessoire transforme n’importe quelle télévision en « smart TV » avec simplicité. De plus, puisque ce n’est qu’un accessoire, il n’a pas besoin d’être mis à jour (les mises à jour sont faites « silencieusement » automatiquement par Google). Même si l’appareil n’est pas parfait, son écosystème est déjà assez garni pour combler bien des besoins.

Pour ma part, c’est un coup de coeur: une gadget techno abordable et d’une simplicité déconcertante.

Quel avenir pour le Google Chromecast ?

Le Chromecast est au début de son cycle de vie : plus il y aura de Chromecast sur le marché, plus les développeurs voudront supporter l’accessoire et à l’inverse, plus il y aura d’applications, plus les consommateurs auront un intérêt envers le produit.

Certains développeurs pensent aussi étendre les fonctionnalités du Chromecast aux jeux et à l’interactivité. Sans être devin, on peut facilement imaginer que les grands fournisseurs de services vidéos et les développeurs les plus proactifs vont adopter l’accessoire dans un avenir rapproché. Car, puisque le Chromecast est un accessoire, il ne nécessite pas la programmation d’une nouvelle application qui lui est dédiée, mais simplement l’évolution des applications existantes. Ainsi, les développeurs vont pouvoir gagner du temps, ce qui n’est pas le cas sur des Apple TV, « Smart TV », Google TV et autres matériels de diffusion multimédia incluant les consoles de jeux, où ils doivent bâtir une application complète pour être compatible.

Et n’oublions la rumeur des derniers jours, Google remplacerait les Google TV par des Android TV, est-ce que Android TV hériterait des fonctionnalités du Chromecast ou bien les deux produits vont continuer de cohabiter? Personnellement, si le Chromecast (et ses futures itérations) continue d’être abordable et aussi simple à utiliser, ils pourraient facilement coexister.

Comparatif de prix (France)

Test du Google Chromecast
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    Les points positifs :
  • Prix ridiculement bas
  • Simplicité d'installation et d'usage
  • HDMI-CEC
  • Le potentiel pas encore exploité
    Les points négatifs :
  • Formats supportés limités
  • Supporte seulement le WiFi en 2.4Ghz
  • Écosystème en développement
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Steve Rodrigue

Je suis dans l'univers télécommunications et réseautique depuis 1997. Passionné d'informatique, de mobilité et des technologies, je travaille présentement chez Vidéotron Limitée. À mes heures perdues, je brasse ma propre bière (#beergeek) et je suis guitariste dans un petit groupe sans grande prétention.