Test d’Enter the Gungeon sur Playstation 4, un renouveau dans le monde du dungeon crawler ?

Il y a à peu près un mois, un ami me disait le mois prochain, il y a un jeu qui sort dont tu vas être fan ! Curieux je cherche la référence sur Steam et tombe sur une bande-annonce qui me fait certes saigner les yeux, mais promet un jeu original, un renouveau dans le monde du dungeon crawler : Enter the Gungeon

Fiche technique

  • Date de sortie : 05 avril 2016
  • Style : rogue-like / dungeon crawler
  • Classement ESRB/PEGI : T / PEGI 7
  • Développeur : DodgeRoll Games
  • Éditeur : Devolver Digital
  • Langue d’exploitation : Français, Anglais
  • Disponible sur PlayStation 4, PC, MAC et Linux
  • Évalué sur PlayStation 4 et PC
  • Prix lors du test: 14,99 € (PS Store) / 13,49 € jusqu’au 12/04/2016 sur Steam
  • Site officiel
  • Version dématérialisée envoyée par l’éditeur

Enter the Gungeon est un jeu des studios DodgeRoll Games et distribué par Devolver Digital, à qui l’on doit déjà Hotline Miami, Broforce ou encore Titan Souls. On pourrait résumer le jeu d’un façon simple, voire simpliste en disant : Enter the Gungeon séduira les amateurs de Nuclear Throne et The Binding of Isaac. Mais ce serait réducteur car ce jeu est bien plus qu’une simple copie de jeux préexistants. Si l’on pense rapidement à Crypt of the Necrodancer, Spelunky ou encore Rogue Legacy en prenant ce jeu en main la première fois, on s’aperçoit que les créateurs de Dodge Roll ont tiré le meilleur du style rogue-like pour mieux installer leur propre univers et envahir un style largement mené par la chevalerie, avec un armée de dégénérés à la gâchette facile. Une sensation déjà relevée lors de nos impressions sur le jeu.

The gun that can kill the past

Voici donc la trame de fond du jeu : Il y a bien longtemps, dans une lointaine galaxie… Et si… Se dressait une fière forteresse. Venue des cieux, une terrible attaque mit l’endroit en pièces. Mais on raconte que sous les décombres, enfoui dans ses entrailles, sommeille encore le pistolet qui peut tuer le futur ! Incarnant un héros parmi les divers personnages proposés (le Marine, le Pilote, la Prisonnière ou la Chasseresse) vous partez à la recherche de cet artefact légendaire, pièce après pièce, étage après étage. Mais le chemin est semé d’embûches, d’ennemis aussi mignons que dangereux, de bosses aux noms laissant présager un combat redoutable.

C’est à peu près là que s’arrête votre histoire, pour les détails, ils sont apportés au fur et à mesure du jeu par les diverses rencontres que vous ferez, rencontres qui vous permettront notamment de débloquer de nouveau contenus pour vous défendre dans le Gungeon.

Une réinterprétation des codes de la chevalerie

Avec des graphismes 16-bit et une bande-son chiptune, Enter the Gungeon apparaît de prime abord comme un énième rogue-like comme il en fleurit treize à la douzaine depuis quelques années. Vous allez devoir traverser des pièces parsemées d’ennemis de plus en plus ardus et agressifs, pour accéder à un nouvel étage et ainsi de suite jusqu’à ce que vous ayez le niveau de compétence requis pour continuer… Car il faut vous rendre à l’évidence : vous allez beaucoup mourir ! La grosse nouveauté du genre c’est donc cette réinterprétation des codes de la chevalerie, maintes fois utilisés dans le style rogue-like, mais cette fois avec des armes à feu.

Pistolets, revolvers, mitraillettes, bazookas… Vous trouverez tout l’arsenal qu’on peut attendre d’un jeu de guerre. Mais ça ne s’arrête pas là ! Vous pourrez ramasser un trident qui lance des flammes, faire des boules de feu, lancer des boules de neige… Les développeurs se sont creusés les méninges pour regrouper tout ce que l’on peut imaginer en matière de projectile. Il vous faudra donc bien choisir vos armes (qui peuvent être très rapidement changées) en fonction de l’ennemi à affronter.

Côté équipements, le jeu n’a pas oublié de vous procurer nombre d’objets augmentant vos dégâts, vous conférant un état temporaire ou encore vous offrant une résistance à certaines attaques. Seules les nombreuses heures que vous allez passer dans le Gungeon vous permettront d’embrasser la perspective des possibilités de build (construction de personnage) qui vous attendent.

Tuer des ennemis rapporte de la monnaie (que les développeurs ont choisi de ne pas nommer) sous forme de douilles de pistolet. Avec celles-ci vous allez pouvoir dévaliser le marchand qui se trouve à chaque étage et vous propose une sélection aléatoire d’articles comme des cœurs, des ballablancs, un ravitaillement et parfois des armes. En plus du marchand, d’autres personnages que vous allez libérer au cours de vos runs se présenteront à nouveau à vous au hasard d’un couloir pour vous proposer une affaire ou une arnaque dans laquelle vous choisirez ou non d’investir votre pactole.

Die and retry… and again, une règle de base dans Enter the Gungeon

Tels the Binding of Isaac ou Rogue Legacy, ce sont des centaines d’heures qui vous attendent si vous vous prenez au jeu. D’abord il vous faudra du temps pour passer le premier étage, puis le deuxième, puis le troisième… Si le jeu semble être légèrement plus facile à affronter pour les amateurs de clavier, qui devraient du coup opter pour la version Steam, il reste un challenge qui peut décourager les moins tenaces.

Enter the Gungeon - Screen 16

Ce qui divisera les avis, ce sont probablement des aspects tels que la lisibilité des éléments à l’écran : plus les ennemis sont nombreux plus il devient difficile de s’y retrouver. Et là où les joueurs confirmés argumenteraient qu’il faut juste avoir du skill pour survivre, les autres trouveront peut-être un manque d’inspiration des développeurs qui ont tout fait exploser en remuant l’écran pour augmenter la difficulté. Certains paramètres comme les secousses à l’écran sont néanmoins configurables.

L’aspect sonore du jeu peut également paraître indigent à la longue. En effet les sons que produisent les armes, les ennemis en mourant, les détonations ne sont pas exceptionnellement impressionnants. Il est regrettable que l’aspect sonore ne soit pas à la hauteur du travail graphique. La bande son du jeu néanmoins est tout à fait appréciable, Doseone propose des musiques plutôt variées avec des thèmes parfois tribaux qui changent du style musical habituellement présent sur ce type de jeu.

Enfin certaines traductions sont quelque peu douteuses et le passage en français a souffert d’une conversion qui écorche la plupart des mots comportant un accent. Les traducteurs n’ont pas chômé puisque le jeu redouble de jeux de mots à chaque fois que l’occasion se présente : nom d’arme, répliques de personnages, objets…

Conclusion

Enter the Gungeon apporte un nouveau souffle au style rogue-like et ravira les joueurs qui usent leurs pouces et leur patience à mourir en boucle sur des jeux qui leurs valent l’interrogation de leurs proches quant à leur santé mentale. Troquant l’épée pour le pistolet, le jeu mettra vos compétences de visée et d’esquive à rude épreuve en évoluant dans des donjons qui reprennent les codes du genre. Les joueurs néophytes y trouveront aussi leur compte mais devront peut-être persister un peu plus pour vaincre l’ennemi. Pour une partie longue, courte, seul ou en coop locale, le jeu saura déclencher crise de fou rire et colère salée.

Si ce n’est le traitement du son qui laisse un peu à désirer, Enter the Gungeon est le jeu indépendant du moment et vous pourrez le retrouver sur notre chaîne Twitch pendant encore quelques temps.

Test d’Enter the Gungeon sur Playstation 4, un renouveau dans le monde du dungeon crawler ?
"La pépite salée du moment et un coup de cœur personnel ! Enter the Gungeon n'est pas un jeu révolutionnaire, néanmoins, il renouvelle le genre et promets de nombreuses heures de jeu. Varié, complet et complexe, DodgeRoll Games signe ici un excellent titre et se range aux côtés des déjà classiques The Binding of Isaac et Nuclear Throne."
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Charlie Houlmont
Cinéaste et infographiste de formation, adorateur de DC Comics, tolkiéniste compulsif. Geek multi facettes, musicien, compositeur, gamer, illustrateur et technophile. Bon public et éternel gamin