Test de Yooka-Laylee sur Xbox One : un retour aux belles années de Rare

Pendant que les jeux de plateformes 2D en défilement latérales sortent en grands nombres sur pratiquement toutes les consoles, ceux en 3D s’avèrent plutôt rares. Depuis les glorieuses années des Super Mario 64, Donkey Kong 64, Ratchet & Clank, on ne peut pas dire que c’est un genre qui a continué d’être développé et modernisé au fil des dernières générations de consoles. C’est donc dans l’optique de ramener ce genre au goût du jour que des développeurs ayant travaillé sur Donkey Kong Country et Banjo-Kazooie par le passé se sont regroupés pour former le studio Playtonic Games. Leur premier jeu fut financé par sociofinancement sous la promesse d’être une suite spirituelle de Banjo-Kazooie. Ayant été un grand amateur de cette série dans ma jeunesse, j’attendais avec impatience l’arrivée de Yooka-Laylee.

Fiche technique

  • Date de sortie : 11 avril 2017 
  • Style : Jeu de plateforme
  • Classement ESRB / PEGI ESRB 10+ / PEGI 7
  • Développeur : Playtonic Games
  • Éditeur : Team 17
  • Langue d’exploitation : Offert en français
  • Disponible sur Xbox One, PS4 et PC
  • Testé sur Xbox One
  • Prix lors du test : 49,99 $ CA / 34,99 €
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

Un nouveau duo dynamique

À l’instar du jeu dont il a été inspiré, Yooka-Laylee introduit un nouveau duo de héros qui a justement donné naissance au nom du jeu. Yooka est un jeune caméléon mâle décrit comme le personnage sensible du duo alors que sa comparse Laylee est une chauve-souris un peu fofolle qui a tendance à être plutôt intense. Ensemble, le duo se veut complémentaire et leurs interactions sont toujours au centre du jeu au grand plaisir des amateurs.

L’aventure commence lorsque le duo est tranquillement en train de se faire bronzer au soleil dans leur petit village nommé Shipwreck Creek. Laylee amène alors le sujet du nouveau livre aux trésors qu’elle vient de trouver quand celui-ci se fait soudainement aspirer par une énorme machine qui sépare en même temps toutes les pages. C’est l’infâme Capital B, l’antagoniste de cet opus et grand baron du monde des affaires, ainsi que son acolyte Dr Quack qui sont responsable de cette machination qui leur a permis de voler tous les livres du monde afin de donner le monopole de ce marcher à leur méga corporation. Yooka & Laylee partiront donc à la recherche des pages de leur livre qui se sont éparpillées un peu partout et ils tenteront en même temps de contrecarrer les plans maléfiques de Capital B et Dr Quack.

Comme en 1998

Si vous êtes nés vers la fin des années 80s ou au début des années 90s, vous avez surement grandi comme moi avec la Nintendo 64. Cela marquait le grand virage de l’industrie des jeux vidéo de la 2D à la 3D et une des bonnes séries parues durant ces années fut Banjo-Kazooie. En fait, on peut dire que pas mal tout ce que produisait la compagnie Rare à l’époque était un gage de succès. Or, les amateurs vont facilement plonger dans cette douce nostalgie avec Yooka-Laylee. Si vous faites abstraction des personnages ainsi que des ennemis qui sont entièrement nouveaux, le reste est pratiquement une copie conforme de Banjo-Kazooie sous une couche haute définition.

Nostalgie quand tu nous tiens

La quête de nos personnages est donc essentiellement la même hormis le fait qu’il faut collectionner des pages de livres et des plumes sur notre chemin au lieu de pièces de casse-têtes et de notes de musique. Personnellement, j’ai trouvé ça vraiment plaisant puisque j’avais l’impression de me replonger dans une époque de « gaming » qui fut glorieuse pour moi et qui a marqué mes premiers pas. De plus, c’était extrêmement facile de s’y lancer à nouveau même si ça fait plusieurs années que je ne me suis pas lancé dans un jeu du genre comme embarquer sur un vélo pour la première fois depuis un long moment. C’est tellement ancré en moi que la jouabilité ne s’oublie tout simplement pas.

Playtonic Games n’a vraisemblablement oublié aucun détail puisque tout y est. En commençant par les effets sonores qui ont été repris tels quels comme lorsqu’un des personnages parle et qu’on ne comprend absolument rien de son drôle de dialecte ou encore le bruit iconique produit lorsqu’on entre dans un tunnel et j’en passe. C’est tous ces détails mis ensemble qui m’ont mis un grand sourire dans le visage pendant que j’y jouais.

Bien sûr, la jouabilité et la présentation générale sont aussi dignes des titres du genre. On a encore une fois droit à une panoplie de niveaux qui nous plongent dans différents environnements afin de donner constamment un second souffle au jeu en venant un peu changer l’approche. Par exemple, le deuxième tableau se fait en partie sur la glace ce qui rend la partie jeu de plateforme un peu plus difficile et une partie se fait aussi sous l’eau afin de tester nos talents de nageur. C’est une bonne chose puisque je me tannais quand même assez vite de chaque tableau. La possibilité de passer au prochain rapidement était la bienvenue.

Du bon et du moins bon

À mon avis, cela s’explique par le fait que la plupart des tableaux m’ont donné l’impression d’être un peu vide. Ainsi, il y a une panoplie de pages qui s’obtiennent sans vraiment faire de défis significatifs. Pourtant, alors qu’il en est ainsi pour un certain nombre, ceux qui représentent un défi plus important sont très amusants à obtenir.

La preuve, c’est qu’alors que je pensais que Yooka-Laylee s’adressait pour un public plus jeune, j’ai vite changé mon fusil d’épaule en me battant contre le premier boss du jeu. Peut-être que je sous-estime mes talents de joueur d’il y a 20 ans, mais j’imagine mal comment j’aurais réussi à l’éliminer à l’époque. Ce qui veut dire selon moi que les développeurs se sont ajustés pour rendre le jeu à un niveau de difficulté adéquat pour des joueurs qui sont maintenant dans la fin vingtaine ou la trentaine.

De plus, le jeu devient de plus en plus difficile en progressant dans l’aventure et j’ai trouvé le défi à point et même parfois très dur par moment incluant les jeux-questionnaires de Dr Quack qui viennent vraiment tester nos connaissances du jeu et de notre progression jusqu’à maintenant. N’espérez pas obtenir facilement les réponses en ligne, car plusieurs sont propres à votre partie et votre progression unique.

Un humour mature

Ce qui est encore plus amusant, c’est que cela se reflète aussi dans l’humour déployé par le scénario. Tout commence par les personnages qui ont énormément de personnalité (à part peut-être Yooka) et qui sont hilarants du début à la fin. Le tout commence par Laylee qui, comme mentionné préalablement n’est clairement pas très stable émotionnellement et nous le laisse savoir amplement.

Cependant, mes préférés sont sans aucun doute les deux antagonistes que sont Capital B et Dr Quack. Ensemble, ils forment une paire très maladroite et leurs interactions sont un excellent divertissement.

À travers cette aventure, je suis convaincu que vous allez rire à maintes reprises comme moi grâce à l’humour un peu nunuche qui est mis de l’avant. Heureusement, le jeu assume son type d’humour pleinement ce qui rend le tout beaucoup plus agréable et plaisant même si l’histoire n’est pas nécessairement très poussée.

À la recherche de nouvelles habiletés

Au niveau de la jouabilité, on a encore une fois droit à un classique jeu de plateforme 3D comme il ne s’en fait que très peu de nos jours. Ce que j’aime c’est d’avoir à débloquer de nouvelles habiletés pour notre duo dynamique de manière régulière afin d’avoir accès à de nouvelles parties des tableaux pour trouver des pages de livres supplémentaires. Ce que j’ai un peu moins aimé c’est que pour les débloquer il suffit de trouver suffisamment de plumes et les acheter au sympathique serpent Throwzer. J’aurais aimé que ce soit plus glorieux lorsqu’on trouve ces habiletés ou qu’elles soient mieux cachées. Ce n’est pas assez significatif à mon goût lorsqu’on apprend un nouveau mouvement.

C’est néanmoins grâce à ces nombreux mouvements que la jouabilité devient plus intéressante en progressant dans le jeu et qui démontrent, en quelque sorte, une certaine évolution du genre. Par exemple, le Camo Cloak vous permet d’être temporairement plus difficile à détecter par vos ennemis ou Slurp State qui fait en sorte d’absorber les attributs d’items que vous mangez. J’ai trouvé ça ingénieux et très amusant.

Un succès artistique indéniable

Je vous ai parlé un peu plus haut des effets sonores qui sont pour la plupart repris pratiquement tels quels du répertoire de Rare, mais ça ne s’arrête pas là puisqu’il en est de même pour la trame sonore dont on ressent l’essence des jeux passés. Ceux qui ont suivi le développement de Yooka-Laylee n’en seront pas étonnés puisque Grant Kirkhope (Banjo-Kazooie, Donkey Kong 64) en est en grande partie responsable avec Steve Burke et David Wise. Ce n’est donc pas surprenant de retrouver ce même cachet dans ce nouveau titre. Vous allez vite reconnaître les instruments hors du commun qui rendent chaque aventure encore plus entraînante.

Décidément, Playtonic Games a fait de l’excellent boulot au niveau artistique pour Yooka-Laylee non seulement du côté sonore, mais aussi du côté visuel, car le jeu offre une palette de couleur vibrante et une très bonne résolution. De plus, outre quelques ralentissements durant les écrans de chargement ce qui n’affecte aucunement la jouabilité, je n’ai eu aucun problème de latence avec Yooka-Laylee.

Conclusion

En conclusion, Yooka-Layle s’adresse à ceux qui s’ennuient de bons vieux jeux de plateformes 3D d’antan ou peut-être à certains qui n’ont pas eu la chance de connaître cette époque. Même si le genre n’a décidément pas beaucoup évolué, cela reste un incontournable pour les amateurs du genre surtout qu’il ne s’en fait plus beaucoup. À mon avis, vous aurez droit à un bon rapport qualité-prix ainsi qu’une très bonne durée de vie avec Yooka-Laylee et une profonde rejouabilité vu tous les secrets qui s’y cache.

Test de Yooka-Laylee sur Xbox One : un retour aux belles années de Rare
"J'ai eu beaucoup de plaisir avec Yooka-Laylee puisque celui-ci m'a rappelé les belles années que j'ai passées à l'époque de la Nintendo 64. Avec un graphisme amélioré, une trame sonore toujours excellente et quelques nouvelles habiletés intéressantes, Yooka-Laylee forme un jeu qui plaira sans aucun doute aux amateurs alors que certains puristes trouveront peut-être que ce genre aurait dû rester un simple souvenir."
7.5
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Anthony Gravel
Anthony est notre rédacteur chef et il écrit des tests depuis une dizaine d'années. Il a d'abord commencé avec le podcast de l'Épée Légendaire avant de rejoindre Geeks & Com' quelques années plus tard. On peut dire qu'il aime presque tous les styles, mais il a quand même un petit faible supplémentaire pour les jeux narratifs et les JRPG !