Test de Mass Effect : Andromeda sur PC – la conquête d’une nouvelle galaxie

Certaines séries de jeux sont considérées comme cultes pour une génération de joueurs qui leur voue un amour sans borne. Parmi les quelques titres d’exceptions se trouve la saga Mass Effect, qui est parmi l’une des meilleures franchises du genre Action-RPG.

Si l’appréciation pour une franchise est grande, les attentes sont généralement encore plus grandes. Le studio Bioware avait donc tout un mandat sur les épaules avec l’annonce d’une suite à l’une de ses séries phares. La question est maintenant de savoir : Est-ce que Mass Effect : Andromeda répond aux attentes ?

Fiche technique

  • Date de sortie : 21 mars 2017 
  • Style : Action-RPG / Jeu de tir à la 3e personne
  • Classement ESRB / PEGI ESRB M / PEGI 16
  • Développeur : Bioware Montreal
  • Éditeur : Electronic Arts
  • Langue d’exploitation : Offert en français
  • Disponible sur Xbox One, PS4 et PC
  • Testé sur PC
  • Prix lors du test : 79,99 $ CA / 46,99 €
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

Vous êtes loin de chez vous

L’histoire se passe environ 600 ans après les événements de la trilogie originale. Vous incarnez, au choix, Sara ou Scott Ryder, les enfants du pionnier humain de l’initiative Andromède. À la suite de votre réveil de cryostase, vous êtes désormais dans la galaxie d’Andromède, qui est loin d’être le paradis tant attendu.

En effet, durant le temps passé à traverser la Voie lactée vers Andromède, une sorte de champ électrique d’origine inconnue s’est formée dans Andromède. Le climat des planètes, qui ont été choisies pour accueillir les colons de l’arche Hypérion, s’est complètement déréglé et elles ne sont désormais plus habitables.

Suite à un incident lors de votre première mission en compagnie de votre père, vous devenez le nouveau pionnier, maintenant responsable de l’exploration et l’établissement d’avant-poste. Le sort de l’humanité se retrouve désormais entre vos mains…

Débarque, débloque, aide et repart

L’histoire principale est digne d’un film de série B. Vous dirigez une équipe qui doit assurer l’avenir de l’humanité dans la galaxie d’Andromède. Pour ce faire, vous débarquez sur des planètes qui ont toutes un problème atmosphérique, que ce soit le froid, la chaleur, les radiations, etc. Vous débloquez 3 monolithes d’origine extra-terrestre, qui vous permettent d’ouvrir un caveau qui active la terraformation de la planète. Entre-temps, vous aidez le peuple local. Une fois la planète viable, vous déployez une base pour vos futurs colons. Il ne vous reste plus qu’à repartir vers la planète suivante et refaire le même scénario répétitif et ennuyeux. Des méchants de service font aussi parties de l’histoire et vous devrez les combattre tout au long de l’aventure.

Certaines quêtes annexes sont intéressantes et la plupart d’entre elles se retrouvent sur la base principale appelée le Nexus. Pour ce qui est de vos alliés, votre équipe est presque complète dans les premières heures de jeu. Aucun ne se distingue particulièrement avec sa personnalité ou son histoire personnelle. C’est la même chose pour le personnage principal qui est très quelconque…

Trop peu, trop tard

Certains diront que le jeu devient plaisant après les six premières heures. Pour ma part, le jeu a commencé à être intéressant vers la fin, soit après plus de 50 heures de jeu. Les missions spéciales de nos alliés sont intéressantes et nous permettent d’en apprendre plus sur chacun d’entre eux. Par contre, vous devez être avancé dans la progression de l’histoire avant de pouvoir les compléter. Les missions liées au sauvetage des arches sont aussi particulièrement intéressantes sans compter celle qui complète l’histoire principale. Malheureusement, devoir jouer 50 heures pour en venir au peu de contenu digne d’intérêt est décevant.

Une magnifique coquille, mais d’un vide incroyable

En dehors des problèmes d’animation lors des dialogues et de certains mouvements de notre personnage qui sont douteux, le jeu est visuellement très réussi. Les personnages sont, pour la plupart, excessivement bien réalisés et détaillés. Il suffit de regarder le détail de la peau des personnages, les imperfections, les grains de beauté, etc. pour réaliser à quel point le soin esthétique apporté à certains détails dans le jeu est grand.

Les environnements, quoique dans l’ensemble assez vides, sont magnifiques. On visite des planètes avec divers climats très bien conçus et l’architecture de certaines zones comme les caveaux est incroyable. Au final, le problème reste que le jeu est particulièrement vide. Les planètes se résument à de grands espaces sans contenu hormis des bases alliés et ennemies ici et là.

Une approche verticale

Nouveauté dans ce 4e Mass Effect, on a maintenant accès à un « jet-pack » qui permet des sauts en hauteur, de maintenir notre position dans les airs et d’esquiver rapidement dans toutes les directions imaginables. Ceci ajoute une approche verticale au titre puisque l’on doit grimper sur différents éléments du décor afin d’atteindre nos objectifs. Les combats sont donc encore plus dynamiques que dans Mass Effect 3, mais demeurent tout de même répétitifs. On contrôle facilement les manœuvres de notre personnage et l’utilisation de la panoplie de pouvoir est facile à accomplir.

Les limitations y sont en grande partie pour quelque chose puisqu’on ne contrôle pas les actions de nos alliés en dehors de leurs positions de couverture. On est limité à 3 compétences actives, donc difficile de mal faire quand on peut en faire si peu.

Une bonne durée de vie

On ne pourra reprocher au titre d’offrir une aventure trop courte. En effet, si vous vous intéressez le moindrement aux quêtes qu’offre Mass Effect : Andromeda, vous aurez facilement plus de 50 heures de jeu. Est-ce qu’on parle de 50 heures d’action sans relâche et de moment à couper le souffle ? Loin de là ! La plupart des quêtes sont très simples : analyser des personnes, le décor, des roches, des plantes, etc. Par la suite, parler à un personnage, tuer quelques ennemis dans une grotte et ramener un objet au personnage en question. Ces quêtes représentent facilement 80-90 % de ce que vous aurez à faire durant votre aventure.

Vous aurez droit à quelques quêtes dignes d’intérêt, mais le tout se condense facilement en moins de 10 heures. Une grande partie de votre temps se passe dans votre véhicule tout-terrain à voyager sur des planètes vides et à aller d’un bout à l’autre de la carte pour accomplir des tâches banales.

Mention spéciale à l’utilisation exagérée du Nomade, le véhicule tout-terrain qui remplace le Mako du premier Mass Effect. À petite dose, ça aurait été vraiment plaisant, mais je pense sincèrement avoir passé plus de temps à l’intérieur du Nomade qu’au contrôle de mon personnage, et ce, à cause d’énormes planètes désertes.

Finalement, j’ai trouvé incroyable que Bioware ait eu l’audace de ramener la fastidieuse tâche de balayer les planètes de chaque système solaire après la réaction hautement négative envers cet aspect du troisième opus. Prévoyez facilement deux heures pour balayer une à une la centaine de planètes contenues dans les différents systèmes solaires du jeu. Le tout pour ramasser, la plupart du temps, des matériaux de construction et de recherche qui ne servent pas vraiment.

Un multijoueur classique et peu inspiré

Le jeu offre du multijoueur avec un système de classement. Vous devez vous défendre, en groupe de quatre, contre des vagues d’ennemis successives. Le multijoueur offre quand même un bon défi et vous devrez travailler en étroite collaboration pour réussir à survivre.

Le tout est hébergé en mode « peer-to-peer », c’est-à-dire par un des joueurs dans la partie. C’est d’un ridicule sans nom pour un jeu sorti en 2017. Vous serez donc limité par la connexion de celui qui héberge la partie. S’il se déconnecte, vous devrez recommencer la partie à zéro. De toute façon, le manque de carte et de mode de jeu fait en sorte que vous aurez tôt fait le tour de ce que propose le multijoueur.

Conclusion

Ce serait faire preuve de malhonnêteté et de mauvaise foi que de dire que je n’ai pas eu de plaisir à jouer à Mass Effect : Andromeda. Le jeu possède, somme toute, de belles qualités et une direction artistique qui nous offrent des paysages à couper le souffle et des décors d’une beauté incroyable. C’est un bon jeu de type Action-RPG, mais demeure un successeur à la trilogie originale de Mass Effect plutôt décevant.

Tout ce qui fait la force de cette série est ici balayé pour une belle coquille vide. Le personnage principal n’a pas et n’aura jamais la stature du Commandant Shepard et les intrigues sont à une galaxie d’approcher celles de la première trilogie. Le jeu est répétitif dans beaucoup trop d’aspects et aurait gagné à être plus court, mais avec une narration plus profonde.

Difficile de reprendre le flambeau d’une série culte et Bioware n’y est certainement pas parvenu avec le premier titre de ce qui sera sûrement la trilogie Andromeda. Le jeu possède toutes les caractéristiques d’un Mass Effect sans en avoir l’âme.

Test de Mass Effect : Andromeda sur PC – la conquête d’une nouvelle galaxie
"Difficile de reprendre le flambeau d’une série culte et Bioware n’y est certainement pas parvenu avec le premier titre de ce qui sera sûrement la trilogie Andromeda. Le jeu possède toutes les caractéristiques d’un Mass-Effect sans en avoir l’âme."
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