Test de Hitman 2 : les mille et un tours de l’Agent 47

Lorsqu’on pense à des jeux vidéo d’infiltration, on pense immédiatement à la série Hitman. Au fil des années, plusieurs joueurs, dont moi, ont accompagné l’Agent 47 à travers le monde pour remplir ses contrats de tueur à gages. D’un opus à l’autre, le concept restait le même, mais le protagoniste n’a jamais cessé de développer ses techniques d’assassinats. Or, l’attrait principal de la franchise passait surtout par les nombreux déguisements qu’on pouvait enfiler pour tromper les gens. 18 ans après la sortie du premier titre, les choses n’ont pas trop changé, mais les possibilités se sont multipliées. Avec un terrain de jeu plus varié que jamais, Hitman 2 pouvait espérer amener la franchise vers de nouveaux sommets. Alors, est-ce finalement le cas ?

Fiche Technique

  • Date de sortie : 13 novembre 2018
  • Style : Action / Jeu d’infiltration
  • Classement ESRB/PEGI : M 17+ / PEGI 18
  • Développeur : IO Interactive
  • Éditeur : WB Games
  • Langue d’exploitation : Offert en anglais avec sous-titres français
  • Disponible sur PlayStation 4, Xbox One et PC 
  • Testé sur PlayStation 4
  • Prix lors du test : 79,99 $ / 59,99 €
  • Site officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

Hitman 2 est la suite de Hitman (2016) qui se déroulait justement six ans après Hitman : Absolution. Il ne s’agit donc pas d’un « reboot » de la série.

Un scénario à suivre de près

Hitman 2 reprend exacte là où nous avait laissés l’épisode précédent alors que l’Agent 47 poursuit les traces du Client de l’Ombre dont il semble s’approcher de plus en plus. Notre protagoniste suit les traces d’une première cible qui est un des lieutenants principaux de l’ennemi. Après avoir obtenu plus d’informations sur le Client de l’Ombre et en éliminant rapidement son lieutenant, l’organisation Providence est impressionnée par notre boulot. Devant la terreur qu’exerce leur ennemi commun sur le reste du monde, ICA et Providence deviennent des alliés inattendus. Providence promet d’ailleurs secrètement d’en dévoiler davantage sur le passé trouble de 47. Votre mission sera donc de parcourir le monde afin d’anéantir l’organisation du client de l’ombre et de retracer notre passé.

Le scénario tient parfaitement la route et n’a pas à rougir devant les plus grandes séries d’actions

C’est facile de perdre le cours de l’histoire au fil des années, mais cet opus commence avec un récapitulatif complet. Si on pouvait se lancer assez facilement dans Hitman (2016) sans avoir joué à Absolution, je ne vous recommande pas d’en faire autant pour Hitman 2. Sauf, si vous vous balancez de l’histoire et que vous voulez juste jouer à l’assassin malin.

Hitman 2 propose une histoire complexe remplie de rebondissements qui doit être suivie de près. Bien que ce ne soit pas facile, puisqu’on se perd rapidement dans chaque tableau, la conclusion en vaut la peine. C’est peut-être un peu cliché comme fin, mais on sent que c’est un aboutissement en soit. Le scénario tient parfaitement la route et n’a pas à rougir devant les plus grandes séries d’actions incluant James Bond. C’est à se demander pourquoi Square Enix a liquidé cet actif important laissant place à WB Games pour comme nouvel éditeur.

Un bac à sable pour assassin

Puis, comme je le mentionnais précédemment, la formule n’a pas trop changé pour Hitman 2. La grande différence, c’est que IO Interactive a multiplié les possibilités pour éliminer nos cibles en redoublant les actions possibles. On peut interagir avec pratiquement tous les objets du décor ce qui laisse place à notre imagination. Des choses aussi simples que créer des courts-circuits ou encore empoissonner certains breuvages peuvent servir à compléter votre mission. Entre diversion, subterfuge et illusion, on peut dire que l’Agent 47 a tous les outils pour tromper ses ennemis.

Agent 47 déguisé en gardeD’ailleurs, les développeurs ont tout de même pris le temps d’instaurer quelques morts complètement scénarisées pour mettre un peu de piquant. On pourrait vite avoir le vertige en voyant toutes les possibilités offertes, mais on nous oriente quelque peu avec des indices. C’est en tentant de réussir ces multiples intrigues par cible que l’on constate l’amplitude de chaque tableau qu’on visite. Qui plus est, ceux-ci sont souvent spectaculaires ce qui nous donne envie de rapidement refaire le tableau pour essayer chacune d’elles.

Entre diversion, subterfuge et illusion, on peut dire que l’Agent 47 a tous les outils pour tromper ses ennemis.

Ensuite, les amateurs de costumes seront bien servis par ce nouvel opus. De mascotte à charmeur d’hippopotame en passant par artiste de tatouages, l’Agent 47 n’aura jamais eu autant de style. C’est impressionnant de voir le nombre de déguisements que notre protagoniste peut enfiler d’une destination à l’autre. On sent que l’équipe artistique s’est amusée et qu’ils ont accordé beaucoup d’attention à rendre le monde plus vivant. Dans l’ensemble, on peut dire que l’expérience est grandement réussie et que la jouabilité est plus efficace.

L'agent 47 au Grand PrixDes destinations à la fois jolies et variées

Un autre aspect que j’ai particulièrement aimé dans Hitman 2, c’est la diversité au niveau des endroits qu’on explore. Le jeu commence sur le bord de la mer en Nouvelle-Zélande où on visite une superbe demeure. Puis, on découvre les couleurs d’une course automobile en plein cœur de Miami. S’enchaîne ensuite la jungle de la Colombie et une banlieue américaine pour ne nommer qu’eux. Aucune des six destinations visitées ne se ressemble ce qui renouvelle plus facilement la jouabilité.

Or, même dans chaque tableau, on retrouve plusieurs recoins qui sont complètement différents les uns des autres. Par exemple, la mission à Miami est divisée en deux. On retrouve d’abord la piste de course ainsi que toutes les installations qui l’entourent. Puis, il y a aussi une sorte d’énorme établissement où plusieurs chercheurs travaillent pour développer de nouvelles technologies. En effet, la quantité de chemins que vous pouvez emprunter semble quasi infinie et il y a des objets avec lesquels interagir dans chacun d’eux. On n’a donc jamais de sentiment de vide, peu importe l’endroit qu’on visite.

Aucune des six destinations visitées ne se ressemble ce qui renouvelle plus facilement la jouabilité

Malheureusement, Hitman 2 a tout de même quelques défauts. Premièrement, l’intelligence artificielle a toujours des petits problèmes d’équilibre et s’alarme parfois pour des petits détails ridicules. À l’inverse, certains gardes oublient beaucoup trop rapidement notre présence à mon goût. Ce n’est rien que les amateurs de la série ne sont pas déjà habitués à voir. Qui plus est, la plupart des personnages non-joueurs semblent complètement vide d’expression ce qui est bien dommage. Dans un jeu qui dépend tellement de la réaction de l’IA, on aurait aimé voir un peu plus de vie dans le visage des personnages.

Énormément de contenu

Par la suite, Hitman 2 était déjà imposant au niveau des possibilités, mais les développeurs ont choisi d’aller encore plus loin. D’abord, on nous offre régulièrement de nouveaux scénarios pour maintenir l’intérêt du jeu. Le plus récent mettait en vedette Sean Bean et j’ai été bien impressionné par la qualité de cet ajout considérant qu’il était gratuit. Les fans de Hitman Sniper peuvent même retrouver un peu du bonheur du titre fait par Square Enix Montréal dans le mode du même nom.

En second lieu, IO Interactive a offert un gros cadeau aux amateurs en proposant un éditeur de niveau qui permet aux joueurs de créer des missions dans chacun des 12 tableaux de Hitman 1 et 2. Si vous n’étiez pas encore rassasié après les dizaines d’heures du scénario principal, celui-ci devrait vous combler.

Finalement, si tout ça n’était pas suffisant, Hitman 2 propose un mode multijoueur assez intéressant où deux assassins s’affrontent pour éliminer leur cible le plus rapidement possible. J’ai été surpris par la qualité de celui-ci et j’ai eu beaucoup de plaisir. C’est d’ailleurs une excellente manière d’apprendre d’un autre joueur pour mieux aiguiser vos talents de tueur à gages.

Parmi les meilleurs de la série

En conclusion, le terrain de jeu est plus varié que jamais et l’univers n’aura jamais été aussi vivant que dans Hitman 2. Grâce à des possibilités qui semblent pratiquement sans fin et des morts scénarisées particulièrement bien développées, le plus récent titre de la franchise ressort du lot. C’est dommage que la période très occupée de novembre et la sortie de Red Dead Redemption semblent avoir réduit l’intérêt pour le titre. Hitman 2 aurait mérité un peu plus de publicité, car il s’agit d’un des meilleurs jeux d’action de l’année. Encore aujourd’hui, aucun titre ne se compare à Hitman au niveau de la furtivité et la diversité pour éliminer des cibles. L’attention aux détails de IO Interactive prouve la grande qualité de ce plus récent opus.

Test de Hitman 2 : les mille et un tours de l’Agent 47
"Grâce à des tableaux plus vivants que jamais, des possibilités pratiquement illimitées et de multiples morts scénarisées, Hitman 2 a tous les outils pour offrir un excellent simulateur d’assassin. En plus, les six destinations sont très variées et particulièrement jolies à visiter. L’attention aux détails qu’a portée IO Interactive envers ce plus récent opus de sa populaire franchise est impressionnante et fait de lui un des meilleurs jeux d’action de l’année."
8.5
Print Friendly, PDF & Email
author avatar
Anthony Gravel
Anthony est notre rédacteur chef et il écrit des tests depuis une dizaine d'années. Il a d'abord commencé avec le podcast de l'Épée Légendaire avant de rejoindre Geeks & Com' quelques années plus tard. On peut dire qu'il aime presque tous les styles, mais il a quand même un petit faible supplémentaire pour les jeux narratifs et les JRPG !